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EAN : 9782868536600
36 pages
Le Temps qu'il fait (25/12/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Tiré à part, hors commerce, paru le 25 décembre 2018, pour les amis de l'auteur et de l'éditeur
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Que lire après Une étrange défaiteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Les livres nous servent alors de pontons. On marche tous les deux sur leurs planches vernies. Cette communauté de lectures offre une respiration, un répit à notre entretien. Une langue commune plus facile à partager."(p. 27)

Je tiens en tout premier lieu à remercier l'auteur, Patrick Cloux, de ce très gentil envoi, reçu en ce 1er jour de février... J'ai fortement hésité à écrire ces lignes... pour la simple raison que ce très court texte est hors commerce, un tiré à part, hors circuit marchand... et puis au final, je me suis décidée à "partager"... pour avoir l'occasion de parler d'autres écrits de cet écrivain des plus discrets, que je suis depuis de nombreuses années et lis toujours avec infiniment de plaisir, de grande sympathie
et de curiosité...

Dans ce très bref et non moins "intense" opus, il est question d'une réflexion aussi lucide, que bienveillante et poétique sur le temps qui passe, provoquée par des instants inédits de retrouvailles avec un ami, pas vu
depuis 40 ans...Cet ami de fac, de jeunesse est toujours quelque peu marginal, rebelle... avec un arrière décor de solitaire, revenu de presque tout, et abondamment blessé par les échecs, blessures de la vie...
"Allant sans rien, ne voulant rien posséder, il avance de plus en plus nu sous le ciel. Sans fanfaronner. Bien au contraire. Très proche en cela des personnages d'Emmanuel Bove, intelligents, subtils, sensibles mais déconstruits. Déconcertants. Sortis des cases." (p. 25)

Surprise, émotions, souvenirs, rêves et convictions de jeunesse, évoqués avec cet ami d'avant !... surgi de nulle part... dans un moment spécial de la vie de l'écrivain...
Période de méditation sur cette "étrange défaite que celle du temps..."et de ce dialogue unique avec cet ami, de son présent...qui révèle aussi sa part d'ombre et de défaite...


Patrick Cloux évoque , entre autres, dans ces lignes les deux derniers ouvrages qui l'ont habité longuement entre l'évolution urbaine, sociale, économique ,littéraire, artistiques de ce creuset populaire, qu'étaient Les anciennes Halles de Paris, et les "outsiders de l'Art", avec "Mes Oncles du dimanche" [ Ed le Temps qu'il fait , 2018 ]- En dépit de son retrait à la campagne, loin de tout, l'auteur semble encombré de mille riens anodins mais qui révèlent sa curiosité toujours demandeuse, et ses fidélités incontournables aux "gens de peu", comme disait si justement Pierre Sansot , avec un regard aussi précieux, valorisant que Patrick Cloux!

Alors que cet ami semble détaché, sans désir de faire , d'avoir, de penser des projets !!! La défaite du temps...mais aussi le constat abrupt d'une solitude extrême...la décomposition des convictions, d'une société présente "qui a mal "!!

"Lui qui ne veut plus rien avoir, moi qui avance chargé comme un navire corsaire, les murs pleins de livres, de brimborions, d'empreintes populaires insolites, de photographies et de tableaux d'art naïf, d'objets de nature et d'art brut. Je lui confie travailler depuis peu sur un livre évoquant ces approches. Il ne me coûte pratiquement aucun effort tant ses pages m'habitent.
(...)
Revenant à ce vieux copain, à cette réapparition, à cette résurgence, je le crois solide, cohérent, jamais réactionnaire, ni rétrograde. C'est une chance. Il a su résister. En parlant ainsi pendant deux heures, je le sens charpenté dans des références exigeantes. Sans une once de démagogie. Les idées auxquelles nous croyions se sont tellement effondrées en trois décennies ! La foi en l'homme est tellement moins tactile, le populisme à
portée de main ! Pour sa part, il a sacrément souffert, intimement, profondément, atteint jusqu'à l'aubier. Ne s'attachant pas facilement, se sabordant même, ne voulant certains jours plus approcher personne !" (p. 29)

Comme je le disais précédemment, cet écrivain me fait songer à d'autres univers d' "auteurs-chouchous"qui m'accompagnent depuis longtemps, comme Christian Bobin, Pierre Sansot, Michel Ragon, etc.

Pour commencer, deux textes -trésors à découvrir si vous êtes curieux de cet auteur -libraire si discret: "Dans l'amitié du merveilleux", et "Mon libraire, sa vie, son oeuvre"...
De mon côté, il me reste encore quelques promesses de jolies découvertes dont 'Peindre , c'est voir" ( que je viens de me commander !) (2015): hommage à un peintre américain que j'apprécie tout particulièrement, Andrew Wyeth...

J'allais omettre...Dans les écrits de Patrick Cloux il y a toujours une place significative ,de prédilection pour les Livres comme pour les merveilles de la Lecture !!

"Car la lecture sait nous perdre, nous aide à oublier, à réinventer un mensonge pertinent, un loisir d'agrément, ajouré, portatif et accéléré. Elle nous permet toutes sortes de filiations et nous rend libres d'accéder à d'autres prothèses. "(p. 23)

© Soazic Boucard- Février 2019
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'attends cependant chaque nouvelle année comme une promesse (...) On fait des voeux en remontant consciencieusement l'horloge. C'est important les voeux. On refait signe au jour nouveau en poussant fort les volets bleus. Cela nous tient en forme. Ainsi j'invite une fois de plus au seuil d'une année neuve des inconnus et des amis à nous lire. Ce petite texte est né ainsi. comme une longue lettre adressée à des proches. Un simple calendrier de l'Avent.
De l'Avant serait peut-être plus juste. (p. 36)
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Car la lecture sait nous perdre, nous aide à oublier, à réinventer un mensonge pertinent, un loisir d'agrément, ajouré, portatif et accéléré. Elle nous permet toutes sortes de filiations et nous rend libres d'accéder à d'autres prothèses. (p. 23)
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Lui [ l'ancien copain ]qui ne veut plus rien avoir, moi qui avance chargé comme un navire corsaire, les murs pleins de livres, de brimborions,
d'empreintes populaires insolites, de photographies et de tableaux
d'art naïf, d'objets de nature et d'art brut. Je lui confie travailler depuis
peu sur un livre évoquant ces approches. Il ne me coûte
pratiquement aucun effort tant ses pages m'habitent. (...)
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Je suis devenu disponible à force de vivre à l'abri, d'emblée plus sociable, offrant depuis peu un esprit tranquille (...)
Une autre perception de la ville intuitivement me traverse. Moins lucide, moins rude aussi. Je n'y suis plus confronté et cela me convient. Moins d'obligations, de courbettes et de démagogie. Plus d'objectifs chiffrés et autres fadaises, de parlottes obligées une fois oublié mon dernier métier. En vieillissant la machine à rêver a repris gentiment du service. Voyant peu de monde désormais, je rencontre les gens comme des cadeaux. (p. 8)
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Les livres nous servent alors de pontons. On marche tous les deux sur leurs planches vernies. Cette communauté de lectures offre une respiration, un répit à notre entretien. Une langue commune plus facile à partager. (p. 27)
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