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EAN : 9782259314909
288 pages
Plon (02/02/2023)
4.69/5   26 notes
Résumé :
Qui peut prétendre juger le survivant d’une suicidée ?

Alors que tout le monde voudrait savoir pourquoi Sofia a choisi de mettre fin à ses jours, Pierre Deglaz se demande, lui, comment réchapper à l’abandon de la femme qu’il aimait.
Retranché dans son veuvage insensé, le magnat de KorrMedia, quotidien digital influent, allergique à l’air du temps délétère de ce début de siècle, voit s’ouvrir les portes de son propre enfer.
Dévasté, Pierr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Charles-Henry CONTAMINE. La mort est derrière moi.

le capitaine Muracioli accueille Pierre Deglaz à l'Institut Médico Légal, à Paris. Sur la table dans la chambre froide, repose le corps de sa compagne, Sofia Etchegarry. Mais n'ayant aucun lien officiel avec cette jeune femme, il doit prévenir les parents de cette dernière. Ce sont eux qui attesteront de l'identification du corps. Pierre s'engage à les prévenir. Sofia s ‘est jetée sous une rame de métro. Il s'enferme dans sa douleur et ne comprend pas comment une telle tragédie a pu se produire. Sofia était une jeune femme fragile. Pourquoi a-t-elle mis fin à ses jours?

Dans la première partie du récit, l'auteur plonge dans les arcanes de Pierre et nous entraîne dans les diverses dérives prises à la suite de la disparition de sa compagne. Il veut vivre seul son chagrin, n'acceptant pas la commisération d'autrui, ni les questions des uns et des autres. Un deuil difficile. Il va s'abrutir dans l'alcool, les psychotropes, quitter son travail. Il dirige KorrMedia, un quotidien digital très influent dans le monde. Il va fuir Paris après les obsèques de son amie, accomplir un road trip pour descendre dans le midi chez ses presque beaux-parents. Mais il ne trouvera le repos que dans sa Bretagne natale. Il possède une belle demeure de maître, des chiens et un bateau, « le Zénith ». La communication, même avec ses amis intimes est difficile. Afin de faire son deuil, il va même vendre son affaire, la confiant à son associé. N'ayant plus de contraintes, il peut ainsi aller et venir, au volant de sa puissante voiture...

Et dans la deuxième partie, de l'espoir naît, notre héros va rencontrer une jeune femme, Bianca Imelli, antiquaire, collectionneuse. Pierre va-t-il parvenir à dompter ses démons ? Il a vécu une belle histoire d'amour avec Sofia. de l'amour, de la connivence, du respect. Bianca sera-t-elle en mesure de partager sa vie avec Pierre ? Un témoignage sur la vie, la mort, la reconstruction et cela peut arriver à chacun, du jour au lendemain. La psychologie de Pierre est bien transmise. Cet immense chagrin, la descente aux enfers et le renouveau, le réveil à la vie, plus fort que la mort. Une note d'espoir, une lumière, le bout du tunnel : la vie, oui, une nouvelle vie qui se profile à l'horizon et réconcilie notre héros avec l'âpreté de notre existence. Un premier roman bien ficelé. Une visite de Paris et un petit tour en Bretagne agrémente cette narration. Je vous souhaite une bonne lecture.
( 02/09/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Pierre était persuadé que Sofia, sa compagne, avait surmonté ses failles et ses angoisses, « ce qu'elle appelait son cancer de l'âme ». « Je l'avais aidée, enfin, je pensais l'avoir aidée, à gagner sa guerre. » (p. 10) Hélas, il s'est tragiquement trompé. Il a reçu un appel d'un capitaine de police : Sofia s'est suicidée. Pourtant, aucun des symptômes habituels, aucun signe de détresse n'ont attiré l'attention de celui qui vivait avec elle, depuis trois ans. A la morgue, il reconnaît le corps, mais comme il n'a aucun lien officiel avec la défunte, l'identification revient à ses parents.


Pierre rentre chez lui. le premier soir, il ne prévient personne. Il reste seul avec son chagrin. Il préfère attendre avant d‘endurer les phrases de commisération. C'est un sentiment qui ne le quitte pas, un besoin absolu pour survivre. C'est une nécessité qu'il va imposer aux proches à qui il annoncera le drame : il veut que le silence soit maintenu, il ne veut pas comprendre et il ne veut pas subir la douleur des autres.


Dans la première moitié du livre, le deuil de Pierre est dépeint avec sensibilité et force. Il refuse de s'imposer la bienséance, il prend des décisions radicales, il veut rester maître de sa peine. Il ne veut pas que qui que soit tente de l'en sortir, il lui est nécessaire de sombrer pour tenir. Il n'accepte que les aides matérielles : démarches administratives, courses, etc., mais il désire qu'on ne lui vole pas sa souffrance, ni que celles des autres s'ajoutent à la sienne. J'ai été envoûtée par la puissance de ses émotions. J'ai aimé que ses réactions ne soient pas toujours celles attendues. Pour cette raison, elles m'ont semblé d'une justesse implacable.


La deuxième moitié relate son errance vers l'espoir. Par des voyages réels et un cheminement intérieur, Pierre se laisse porter par son instinct et ses envies. Ce sont ses choix, mais j'ai été moins emportée par cette partie. Même si je l'ai aimée, mon enchantement a été moins intense. Je me suis sentie plus à distance. J'ai eu l'impression que les faits dominaient les sentiments, même si ces derniers sont évoqués, mais dans une gamme différente.


Mon avis sur La mort est derrière moi est partagé. J'ai été moins séduite par la deuxième partie, alors que la première m'a hypnotisée. Aussi, malgré l'amoindrissement de ma fascination, je ne regrette pas ma lecture. Les premières phases du deuil de Pierre m'ont énormément touchée et cet ensorcellement l'emporte sur mes impressions distanciées des suivantes. C'est la raison pour laquelle je recommande ce roman.


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Le sujet est difficile et lourd, pourtant la lecture de ce roman ne l'est pas. Certes, ce que vit Pierre, le personnage principal, est compliqué, triste, mais quoi de plus banal, finalement, que la mort (même quand elle semble insensée) et les souffrances psychiques ? Nous y sommes tous confrontés à un moment donné, et essayons d'y face comme nous le pouvons. Vu d'un angle pragmatique, Pierre possède des moyens ‘extérieurs' au-dessus de la moyenne pour l'aider à traverser sa douleur, mais qui en a réellement les moyens ‘intérieurs' ?

Ce qui rend la lecture de ce roman ‘addictive', c'est la façon dont l'auteur décrit tout ce qui se passe après l'évènement. Comment le personnage principal est impacté et de quelle façon il réagit (pas toujours de façon à attirer de la sympathie), mais aussi la réaction de l'entourage, et comment les relations entre les uns et les autres sont touchées, testées, dévoilées. Ces amis qui restent, même si c'est dur et même quand ils ne reçoivent rien en retour. Les parents perdus face à la perte de leur enfant mais toujours incapables de communiquer. Cette confrontation du personnage principal avec sa vie « d'avant ». Son difficile mais honnête voyage dans les méandres de son état mental.

L'écriture est intime, à la fois poétique et coup-de-poing, avec une fluidité qui fait qu'on n'a pas envie de lâcher le livre une fois ouvert. C'est un roman qui marque pour de multiples raisons, mais qui reste avant tout une ode à la vie, à l'amour et à l'amitié.
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5 étoiles amplement mérités !

Le premier roman de Charles-Henry Contamine m'a instantanément plongé dans l'histoire fascinante de Pierre Deglaz. On y voit un personnage à première vue égoïste, solitaire et difficile à cerner puis on se plonge dans son univers et on y découvre un tout autre homme avec de nombreuses facettes: bien-pensant, généreux, aimé; parfois même docile par moments (lors de la rencontre avec Bianca). le narrateur s'attache alors aux humeurs de Pierre Deglaz sur fond de suicide et de tristesse: une lumière au bout du tunnel.

Cependant, il ne faut pas perdre le fil car dès la rencontre avec LeRoy, l'histoire prend une tout autre forme et on apprend davantage sur ce tout nouveau personnage apprécié par Pierre. La meilleure rencontre reste celle avec Bianca, une magnifique femme qui semble lui faire oublier ses démons et ses défauts pour de bons. En tant que narrateur, il est facile de s'identifier à Pierre dans ces moments-là. L'auteur retranscrit à merveille cet amour infallible et garde le meilleur pour la fin (un voyage au bout du monde tant rêve et une belle annonce de Bianca). Finalement de la joie dans la tristesse.
On a même le droit à un suspense de fin

Je recommande fortement à tous les lecteurs en quête de bouleversement et d'originalité !
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"Le roman de Charles-Henry Contamine côtoie le mysticisme, ce trait d'union entre le naturalisme et le symbolisme, où seuls les grands écrivains et poètes savent s'y risquer. Peu de romanciers peuvent approcher cette folie ou la beauté de l'écriture sans mettre sa peau sur la table. Une invitation au voyage entre paradis et enfer.
Le personnage principal, Pierre est un mort-vivant, il est passé de l'autre côté, mais duquel ? C'est un fantôme de la vie, une âme errante, hésitant entre le glas de l'Angélus ou celui de Dante. Les deux premiers chapitres sont une endurance mentale, une charge émotionnelle. Chaque virgule vous oblige à reprendre votre respiration.
La mort est en introduction, mais ce roman rend paradoxalement vivant, car il oblige nos émotions à intégrer le roman, une prise en otage comme un miroir face à vous. Un passage sur l'histoire du Blues en fond de décor d'écriture, comme un pèlerinage dans la violence et l'humanité que seul le Blues exige dans son rythme, ses racines, sa vérité.

L'écriture de Charles-Henry Contamine est sans détour, elle est métaphorique, riche de sens, des pans d'histoire de France, en cheminant ses routes. Un embarquement vers l'imaginaire et les légendes bretonnes, la beauté d'une vie ou vers une mort à crédit, un rendez-vous avec soi-même. L'amour, la mort et la grande question... celle qui nous concerne tous. " B.Sensey
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
BLUES & POLAR
 / PROVENCE MAGAZINE
par Jean-Pierre Tissier
« La colère au lieu du chagrin, ça ne mène à rien ! CeGe phrase tourne en boucle comme un sample dans la tête, dès que l’on se plonge dans ce premier roman très addictif de Charles-Henry Contamine.
Mais bon sang, bon Dieu, pourquoi se jeter sous le métro, un 21 décembre à 16h 47 ? Noël et Jour de l’An dans le collimateur du monde entier. Il faut avoir un sacré blues dans les tripes et le cerveau, comme un tord-boyaux dur à évacuer. Un de ces blues pur jus du Delta, râpeux à souhait, générateur de fantômes comme ceux des gamins pendus aux arbres qui ont inspiré « Strange fruit » à Billie Holiday... Bon sang !
Un spleen puissance 1000, un blues à l’âme si dingue que même partir en Bretagne, avec Pierre à la Fin de la terre, Pointe du Van balayée par une force 8, Gwen ha dû violenté par les embruns, que ça ne suffirait pas. Mais pourquoi ? Pourquoi Sofia se foutre sous le métro de Paris un 21 décembre ? Découpée, massacrée... Découvert macabre hallucinante comme un zombie à l’institut médico-légal ! Même l’Ankou n’a pas de réponse à ce suicide.
Alors Pierre, seul avec lui-même, dont la tristesse, la peur, le désespoir le poussent à boire comme un trou, se met à tout casser, même les amiNés fidèles, à chier ivre-mort, sur la moqueGe dans le salon et en barbouiller les murs comme dans une fresque immonde...
Le trou, le vide, et puis la psychiatrie, ultime étape avant la descente définitive aux enfers. Ce premier roman est du pain bénit pour qui aime les blues, et une belle source de réflexion pour les autres. Et comme l’auteur est un fin connaisseur de petits et grands vins (Pommard, Châteauneuf-du-pape, Terrasses du Larzac, Pic Saint-Loup...) cigares et musiciens des « seventies », la B.O du livre est un régal de voyages illustrés allant – suivant le moment - de Nina Simone à Pink Floyd en passant par Nick Cave, BB King, Jimmy Page, Trust, le boss Springsteen, Jim Morrison, les Beatles, les Stones, les Kinks, Muddy Waters.... via une errance nocturne hallucinée dans une taverne à deux doigts de vendre son âme au diable comme Robert Johnson. On y croise aussi Iggy Pop et une antiquaire brune pimentée à se damner.| Pour arriver à ce qu’un jour, la mort soit enfin derrière toi, mon pote ! »
Jean-Pierre Tissier
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L'EXPRESS - 2 mars 2023 par Marianne PAYOT

II les connaît par cœur, Pierre Deglaz, les 100 vers du Bateau Ivre retranscrits sur un mur de la rue Férou, dans le VIe arrondissement de Paris, à quelques mètres de son luxueux appartement. Mais en cette fin d’après-midi du 21 décembre, le patron de KorrMedia, un puissant quotidien digital, a des semelles de plomb. La police vient de l’appeler pour l'avertir que Sofia Etchegarry, sa compagne, s’est jetée sous un RER à la station Etoile, et son bateau chavire. Voilà trois ans que les deux quasi-quadras filent le parfait amour, à peine contrarié par les rares instants de fragilité psychologique de Sofia, la brillante associée d’un fonds d’investissement vedette. Pierre Deglaz n’a pas le temps de s’appesantir, il lui faut prévenir le boss de Sofia, téléphoner aux parents de cette fille unique... Et toujours, cette même question, « Pourquoi? », derrière laquelle il ne peut s’empêcher de percevoir un soupçon d’accusation.
Malgré la sollicitude de ses amis et le havre du jardin du Luxembourg, le fougueux créateur de KorrMedia sombre à coups de whiskies, devient iras cible, violent, voire dangereux. Une véritable descente aux enfers, avant la renaissance, que Charles Henry Contamine, l’auteur de ce premier roman, décrit dans une langue aussi âpre et rude que cette mort absurde. Cet ex-journaliste, conseiller dans l’industrie des nouveaux médias (après avoir œuvré pour la Fifa et Lagardère Sports), est à l’aise pour narrer le monde clinquant de la finance et du virtuel tout comme pour évoquer le bout du monde breton et le blues éternel, les seuls refuges de son héros.
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... Asseyez-vous sur un trottoir, n'importe quel trottoir, adossé à un arbre, un immeuble ou une roue, et vous verrez que personne ne voit rien, surtout pas vous. PASCAL avait tort, ce n'est pas seul qu'on meurt, c'est seul qu'on vit son malheur. Y a que si vous vous mettez à crier, hurler ou beugler qu'ils se réveilleront, les gens, parce que vous les dérangerez, pas parce qu'ils s'intéressent à vous; ils s'en foutent au fond de vous, l n'y a que le reflet de leur petit bonheur qui les préoccupe.
page 128.
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- Le deuil vous va bien, en pleine forme, toujours à défendre l'indéfendable... Vous n'en avez donc pas assez, de traquer le fait divers glauque, de stigmatiser les minorités, de remuer la fange, d'effrayer le bourgeois ?
-Dès qu'on critique l'époque et qu'on débusque les tartuffes, on exagère, on dramatise, on complotise ... Place aux seuls chevaucheurs de l'air du temps ! La liberté d'expression est en soins palliatifs... Je sais que c'est insupportable de ne pas suivre la "doxa" que vous entendez nous imposer, et ça intéresse apparemment pas mal de monde; plus de quinze millions de visiteurs par mois, si vous voulez savoir.
- Je n'en doute pas, on fait souvent de beaux scores en flattant les plus bas instincts du peuple.
page 125.
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Facile d'aimer les morts, ils ne vous demandent rien, ça ne fait pas de bruit, c'est tranquille , un squelette, quelques fragments d'os et on invente une histoire vieille de plusieurs siècles.
page 37
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Découvrez un extrait de La mort est derrière moi, par Charles-Henry Contamine
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