Neige, tome 6 : Le Pisse-Dieu

Northman accélère son plan pour l'Europe et décide de réunir toute la confrérie des Douze au monastère de Jabe Spinatte. Sur la route Northman et Neige rencontrent le moine itinérant Pisse-dieu, sa femme Confession et leur fils Chapelet. Ils vont se faire attaquer par une vieille connaissance de neige : Miséricorde dont le clan est en train de périr du mal d'Orion.

Un tome un peu intermédiaire puisque qu'après Venise, les plans de Northman changent et il souhaite lancer la phase finale de son plan. Pour cela au lieu d'envoyer Neige chercher les clefs une à une, il décide de réunir tout le monde en un seul endroit.
On voit surtout un changement dans la personnalité de Neige depuis les terribles événements de Venise et peut être l'enchainement de morts. Il est moins naïf, plus adulte. S'il suit Northman sans douter de lui, il n'hésite pas à affirmer son caractère et une certaine tête de mule. Il se fait aussi plus vindicatif, tout particulièrement dans ce tome. Il se lance dans l'action sans tergiverser, tue par nécessité mais sans hésitation, et critique vertement les moines qui n'ose pas se lancer au combat.

Ayant quitté Venise, Neige et Northmann, son mentor, vont en France, dans le monsatère de Jabe Spinatte. Celui-ci possède la clé n°7, sur les 12 en circulation. Ces 12 clés ouvrent les 12 portes qui parsèment le mur encerclant l'Europe. Northmann souhaite tenir un conseil des 12 (moins Nostromo, le Vénitien, mort lors de l'épisode 5).

Chemin faisant, ils rencontre Pisse-dieu, un moine quasi défroqué, Confession sa femme, et Chapelet leur fils. Mais pendant la nuit, Confession se fait enlever par la bande de Miséricorde (rencontrée lors d'un précédent épisode). Cette belle bande d'éclopés, de freaks, de dégénérés façon monstres de foire, entend bien échanger Confession contre du sel et des doses de sérum, seuls remèdes contre le virus qui décime la population européenne, réduite à 2 millions d'habitants.

Le tome va se construire autour de l'opposition entre les moines et la troupe de Miséricorde. coups de force, négociations, bagarre, etc. C'est très rythmé. C'est aussi largement coloré (les paysages enneigés sont souvent tristounets et on n'a que cela à longueur de tomes). D'une part, on a pas mal de scènes d'intérieur dans le monastère avec de chaleureux feux de bois. D'autre part, les paysages sont forestiers, apportant du vert à l'ensemble.

Niveau contenu, Convard retrouve une de ses marottes, la religion et les dérives sectaires. Dieu n'a pas sa place dans ces mouvements. Convard jette en effet un regard sombre et cynique sur la religion. Les moines sont finalement sympathiques, car ils parlent de médecine, de technologie et de futur.

Au passage, Convard distille pas mal d'infos sur l'Europe, le passé, Northmann, les 12, les portes... Très bien foutu