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EAN : 9782070488094
256 pages
Gallimard (13/01/1981)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Pourquoi tout ce foin autour de la mort de deux daims sauvagement abattus, la nuit, dans le zoo de Central Park ? Mais Reardon, un vieil inspecteur las, écœuré et triste, ne discute pas et remet ses chaussures pour aller enquêter ; c'est le porte-à-porte du flic. Peu après, des lesbiennes de Greenwich Village sont assassinées. Les deux affaires ont certaines similitudes. Mais Reardon apprend qu'il est impossible de franchir les remparts que sont la respectabilité, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Après la lecture du superbe Au-lieu dit Noir-Etang, je me suis procuré la majorité des autres romans de l'Américain Thomas H. Cook afin de mieux connaître cet auteur et essayer de renouveler l'expérience procurée par son Edgar Allan Poe Award 1997.
Quand je le peux, j'essaie de lire dans l'ordre chronologique les oeuvres d'un même écrivain, tant pour découvrir son évolution littéraire que pour discerner les éventuels clins d'oeil aux histoires précédentes, et c'est donc logiquement que j'ai lu d'abord sa toute première publication : Safari dans la 5ème avenue a en effet été écrit en 1980 et aussitôt traduit et publié en France dans la collection série noire.

A quelques années de la retraite, Reardon est flic à la criminelle de New York. Comme tout policier qui se respecte, sa femme est morte ( d'un cancer du poumon ), ce qui ajoute au côté désabusé du personnage. Toutes les économies du couple sont passées dans les frais médicaux.
Considéré comme le meilleur des enquêteurs, sa hiérarchie lui demandera d'arrêter toutes les enquêtes en cours pour se concentrer uniquement sur l'épouvantable carnage ayant eu lieu au zoo de Central Park.
"Toutes les affaires en cours se résumaient à cela, pensa-t-il : une prostituée assommée, un gosse étranglée, un gangster mort, un commerçant assassiné. Et deux daims massacrés au Zoo."
Parce qu'effectivement, les victimes de ces horreurs perpétrées de nuit à coups de hache sont des daims. Mais pas n'importe lesquels : Ceux qu'a offert le richissime et puissant Wallace van Halen, figure notable possédant la moitié des immeubles du quartier.
Et l'affaire n'est pas banale. Un daim est mort victime de l'acharnement de cinquante sept coups de hache tandis que l'autre a succombé à un seul et unique coup. le chiffre II romain a quant à lui été dessiné dans la cage en lettres de sang.
Un second massacre suivra : deux femmes intimes succomberont exactement de la même façon, et le chiffre Dos espagnol sera peint d'hémoglobine sur un mur de leur appartement. On découvre alors que le futur Thomas H Cook, si empreint de sensibilité et si raffiné dans son écriture pouvait écrire du gore gratuit :
"Elle avait été découpée en morceaux, les yeux crevés, la gorge tranchée jusqu'à la colonne vertébrale. Elle présentait de profondes blessures sur les cuisses et une autre sur la joue gauche. Un sein à demi arraché pendait sur sa poitrine."
S'en suivront de nombreuses interrogations de témoins, un coupable en tout point idéal, quelques rebondissements, une opposition marquée entre Reardon et son chef direct.
Les lecteurs du Coma des mortels de Chattam retrouveront avec plaisir des employés de zoo dont la principale activité consiste à nettoyer les cages des animaux.
"Alors quand il y a dix ou quinze oiseaux dans une cage, vous pouvez la nettoyer tant que vous voudrez, elle sera toujours couverte de crottes."
Il ne sera en revanche plus jamais question des meurtres non élucidés du début.

Je ne regrette pas du tout ma lecture, mais force est de constater que même de loin ce court roman policier ( 245 pages ) n'a absolument rien à voir avec ce qu'allait écrire l'auteur quelques années plus tard... et qu'il avait une marge énorme de progression. Que ce soit l'écrivain, le traducteur ou l'éditeur, l'écriture n'a absolument rien de magique, elle est même médiocre. Il y a des répétitions alourdissant l'histoire ( les protagonistes m'ont passablement hérissé le poil à force de répéter "Tu vois ce que je veux dire ?" à tort et à travers ), de trop nombreuses fautes d'orthographe ou de pronoms oubliés. Les pages se tournent cependant facilement, on demeure vaguement curieux de connaître l'auteur des crimes et ses motivations, mais même un un oeil aiguisé aura du mal à reconstituer l'histoire dont les tenants et aboutissants ne seront révélés qu'à l'ultime fin.

En dépit de nombreuses maladresses qu'on pardonne pour un premier essai en connaissant ce qui allait advenir de l'auteur quelques années plus tard, quelques idées fleurissent : l'inégalité des hommes devant la justice, certaines absurdités catholiques ( le bon chrétien qui tabasse sa femme, l'interdiction du suicide poussant une personne souffrant terriblement et désirant en finir à se mettre volontairement en danger ).
Quelques réflexions sur la mort valent le détour :"Le fait de venir voir les morts dans leur redoutable vulnérabilité lui avait paru être un viol intolérable de leur droit à la dignité."
Le titre ne fait quant à lui pas seulement référence au zoo, mais à à Manhattan dans son entier, sachant que différents dangers y rôdent :
"pour Patty, tout valait mieux que de rester dans sa famille à Brooklyn.( Il hocha la tête en direction de Manhattan. ) Même d'aller vivre la-bas, au milieu des tigres."

Mais tout cela reste bien maigre pour rehausser l'intérêt d'un simple petit polar lisible mais banal que j'aurai probablement oublié dans quelques jours. Encore une fois, son intérêt n'est pas dans l'histoire ou le style mais simplement dans la découverte des débuts d'un auteur qui allait s'avérer extrêmement talentueux par la suite, sans que rien ici ne le laisse présager.

Je viens d'entamer son second - du sang sur l'autel, écrit trois années plus tard - et quelques pages suffisent à me faire dire que son écriture y était déjà bien davantage travaillée et élégante.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans la philosophie bouddhiste, on raconte l'histoire d'une femme dont le mari était mort. Elle le pleurait, était entièrement absorbée par son chagrin. Elle est allée voir le Bouddha. Et le Bouddha lui a ordonné de préparer une tisane composée d'herbes très simples. Mais ces herbes devaient être cueillies dans des propriétés où personne n'était jamais mort, où la mort n'était jamais entrée.
Reardon hocha la tête.
- La femme n'a jamais pu trouver un endroit où personne n'était mort.
Reardon regarda Melinda d'un œil avide.
- Vous ne comprenez pas ? Cette femme s'est rendu compte que tout le monde a du chagrin, que tout le monde souffre de la mort de quelqu'un qu'il aimait, parent ou mari. Mais que tout le monde apprend à le supporter.
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