Dans moi

Me voilà toute désemparée !!!! Car je connais quand même un peu le travail de Kitty Crowther (surtout ses parutions école des loisirs) et là le thème et sa façon de l'aborder c'est exactement elle. du coup, je me dis : mais c'est qui cet Alex Cousseau qui est capable d'écrire avec une telle sensibilité????? Alors me voilà partie à faire quelques recherches : oui d'accord, il est loin d'être un illustre inconnu et j'ai d'ailleurs quelques-uns de ses livres dans ma bibliothèque !!!!
Bon, l'album ! Eh bien pour ma part je l'ai trouvé très dérangeant, parce qu'à chaque page on imagine et on se pose plein de questions. C'est un enfant malade le narrateur ? C'est un enfant maltraité ? C'est un enfant qui a vécu un drame dont il ne peut pas parler ? etc. On reste dans l'indicible et la magie de ce petit livre-là, c'est que chacun peut l'interpréter à sa guise, selon son propre vécu. On peut rester fixé sur le corps physique et ses limites, ou on peut dériver sur les fleuves de l'imaginaire et des créations métaphoriques. On peut établir des parallèles entre les jardins fleuris du narrateur ou les montagnes blanches de l'ogre. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas échapper à cette peur qui est bien présente et qu'il va falloir surmonter.
Un très très bel ouvrage que je vais rapidement tester en classe ;-)
Mille mercis à masse critique et aux éditions MeMo pour cet envoi !

Une balade métaphorique du personnage à l'intérieur de lui-même, à la fois de son corps et de son esprit. de son pays. Une très belle image d'exploration puis de lutte intérieure pour dépasser sa peur ou sa colère (c'est comme ça que j'interprète le personnage de l'ogre) et devenir vraiment soi. Un texte sobre et toute la richesse d'évocation des dessins de Kitty Crowther.

Une quatrième de couverture et un texte pourtant prometteurs de poésie et de douceur : à la lecture des illustrations et une orientation beaucoup plus sombres...
Le contenu parcouru rapidement pourrait faire penser à la pédagogie de L'histoire de la vie, sans le point de vue enfantin et léger !
Il faut s'accrocher pour accéder à toutes les métaphores... Pour réaliser que les auteurs évoquent peut-être une maladie psychique ? La schizophrénie ? Ou peut-être une maladie pour finir sur une fin tragique évoquant la mort ?? Ou alors une peur à surmonter..?

Si tel est le cas, cela reste une approche effrayante et très dark pour un public jeunesse quel que soit son âge, il me semble.

En tant qu'adulte j'ai été désemparée par les illustrations presque violentes par moments et malgré une relecture je reste figée sur le premier degré qui ne me permet pas d'imaginer un sens dissimulé, ou un message transmis par Alex Cousseau et Kitty Crowther.

Malgré tout, j'ai été sensible à la poésie du texte et l'harmonie des formulations, malheureusement cela n'a pas suffi à aiguiser mon intérêt au delà.

"Dans moi" de Alex COUSSEAU et illustré par Kitty CROWTHER est un livre dérangeant, encore que.
Dérangeant par la réflexion d'origine qui démarre le livre: "Je n'ai pas toujours été moi. Avant d'être moi, je n'étais pas dans moi. J'étais ailleurs. Ailleurs, c'est tout sauf moi." Dérangeant aussi pour certains parents (peut-être plus que pour les enfants), par les représentations du corps, des muscles, du squelette, des vaisseaux sanguins, du sang, très clairement présentés ou simplement évoqués dans le décor.
Et c'est peut-être cela que j'adore, des sujets sensibles, difficiles, à la limite entre l'âge adulte et l'enfance mais toujours dans leurs préoccupations et angoisses.
Alex COUSSEAU offre une introspection dans le corps et l'esprit d'un enfant. Il se sent étranger à lui-même et à ce corps. Un jour il le rencontre, avec sa matérialité, ses os, ses nerfs, ses viscères mais aussi ce coeur. Il est dans un univers où il n'est pas le maître: un ogre qui lui ressemble règne là sans parole. L'enfant se voit contrait de subir la réalité "Il y avait trop de choses vraies pour que je sois en paix". Tout est froid en lui, trop viscéral, il tente d'y mettre de belles choses mais n'arrive pas à être entier et joyeux. (...)
C'est un affrontement contre la dure réalité, le mutisme, le mur du quotidien... c'est aussi la quête d'une identité, d'une conscience, d'une parole. Une autodestruction pour naître, pour se libérer de ses propres entraves. C'est un discours intérieur qui ne laisse pas indemne.
Est-ce alors une manière de voir le passage de l'enfance à un être plus construit, séparé de ses parents ou une manière de mettre des mots et des images sur le labyrinthe intérieur des enfants muets ou autistes par exemple ? A relire!
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..

Cet album sort des sentiers battus. Il est assez sombre, surprenant, déstabilisant… Je dois reconnaitre que j'ai eu du mal à m'y accrocher, non pas du fait de la noirceur mais principalement parce que le propos demeure assez flou, une signification même sommaire m'a manqué. Alors pourquoi 3 étoiles ? Parce que je pense que cet album est destiné à un public spécifique qui saura y trouver son « bonheur » … A savoir qu'il semble évident que la thématique de l'histoire tourne autour du trauma et qu'il fonctionne comme une grille de lecture à même d'évoquer le sentiment qui est en soi quand on a subi un trauma. Bref, un album à lire pour les grands enfants qui ont besoin de voir et lire une expression esthétique du mal être.