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EAN : 9782253010593
Le Livre de Poche (01/03/1986)
3.89/5   18 notes
Résumé :
Depuis deux siècles, il y a toujours eu un Desmonde à la tête de la paroisse de Stillwater. En contemplant la belle demeure ancestrale, le recteur actuel songe avec satisfaction que Stephen, son fils aîné, maintenant que ses études sont finies, ne tardera pas à lui succéder. Aussi, quand le jeune homme, à son retour d'Oxford, décline cet honneur, cache-t-il mal sa colère et son chagrin. Stephen n'est pas un révolté. Pour plaire à son père, il accepte d'aller en stag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« La Tombe du croisé » n'est pas le plus connu des romans de Cronin, pourtant il mérite largement qu'on s'intéresse à lui, surtout par l'originalité de son sujet : ici Cronin nous raconte le parcours d'un jeune homme qui, pour satisfaire sa passion, se met sa famille à dos, se trouve confronté à des difficultés sans nombre, et finit par trouver l'amour. J'entends d'ici les plus acerbes d'entre vous : « Bah ! c'est le canevas de la plupart de ses livres, il suffit de remplacer le mot « passion » par « vocation médicale » et le tour est joué ! » C'est pas faux comme dirait Perceval, mais en l'occurrence, la « passion » de Stephen Desmonde, c'est la peinture, et pas n'importe laquelle, celle qui hante les barbouilleurs encore peu ou mal connus de ce début de XXème siècle, les Picasso, Chagall, Soutine, Modigliani etc. qui formeront ce que l'on appelle « L'école de Paris ». La peinture n'est pas tout à fait une nouveauté chez Cronin, rappelez-vous « La Dame aux oeillets », dont l'action se passait autour d'une galerie d'art.
Stephen Desmonde est le fils du pasteur de la paroisse de Stillwater. le révérend (on dit aussi recteur) a pour lui des idées bien précises : il le voit prendre sa suite à la paroisse. Stephen, qui vient de finir ses études à Oxford, ne l'entend pas de cette oreille, sa passion c'est la peinture, et son rêve à lui c'est de vivre de son art. Stephen n'est pas le mauvais bougre, pour faire plaisir à son père il accepte de faire un stage de théologie à la Mission de Londres. Mais l'exemple que donne les prêtres, hypocrites, imbus d'eux- mêmes, peu charitables, bref peu chrétiens, le dégoûte à jamais de la prêtrise. Il part à Paris où il rencontre des compatriotes et des étrangers qui ont la même passion que lui. Son père lui a accordé une année sabbatique après quoi il devra retourner en Angleterre. Au bout de ce délai, il revient à Stillwater, mais un critique qui a examiné ses oeuvres le condamne cruellement. Ulcéré, Stephen se fâche avec sa famille et repart pour la France. D'autres aventures l'attendent : précepteur chez une épicière nymphomane, il échappe de justesse à une fausse accusation de viol, puis il se lie avec un autre peintre, du genre illuminé, avec qui il fait une virée en Espagne, enfin c'est la guerre de 14… Retourné en Angleterre, c'est pour y apprendre la mort de son frère, mort au champ d'honneur. Sa soeur lui trouve un contrat : une série de peintures pour le Mémorial à la Grande Guerre. Mais les tableaux que peint Stephen sont jugés offensants pour le patriotisme et la religion. Stephen vit alors en reclus, peignant pour lui-même. Il retrouve en même temps l'amour de jenny, une petite bonne qu'il avait connue à la Mission, bien des années avant.
Un Cronin comme on les aime : un héros volontaire et décidé (téméraire même, parfois), des bons sentiments (mais pas trop), et une critique virulente des mentalités bien-pensantes, réactionnaires, cul-bénis, des personnages hauts en couleurs. Pour nous français, une belle escapade dans la province (Bretagne ou Normandie, sans doute) et surtout dans la capitale.
Et le croisé dans tout ça, me direz-vous ? C'est un ancêtre des Desmonde, enterré dans la petite église de Stillwater. Avant de partir aux Croisades, lui aussi était passé par Paris. La première scène du roman (présentation du recteur Desmonde) prend place dans cette église, devant cette statue : c'est le point de départ du roman.
Comme toujours, chez Cronin, l'émotion va de pair avec la critique sociale ; le style, avec le temps, ne se démode pas mais prend cette belle patine que les années qui passent donnent aux belles choses…
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Le recteur de la paroisse de Stillwater est de bonne humeur. Son fils aîné Stephen qui vient de terminer ses études à Oxford doit revenir à la maison sous peu. Bertram Desmonde n'aspire qu'à une chose qui est prévue depuis longtemps, que son fils lui succède.
Stephen enfin revenu ne sait comment lui avouer qu'il n'est pas comme lui, qu'il n'a pas du tout la vocation. Alors il finit par le lui dire assez brutalement. Il ne veut pas rentrer dans les ordres, il n'est pas fait pour l'Eglise.
Le recteur est peiné et déçu. Stephen finit par céder et accepte de se rendre à la Mission à Londres. Mais là-bas tout se passe mal. Il a du mal à obéir et l'étroitesse d'esprit de ses supérieurs va contribuer à le faire fuir, et pas n'importe où : à Paris pour s'essayer à sa passion : la peinture. Il va rejoindre son ami Richard Glyn parti avant lui.

Encore un merveilleux roman de A. J. Cronin
qui se passe dans le monde de la peinture et nous fait voyager d'Angleterre jusqu'à Paris, dans différentes villes de France puis en Espagne.

Stephen dit à son père " Ma vie m'appartient... "
( page 23 ) Il refuse la voie que son père avait tracée pour lui avec un avenir brillant à la clé. Son père insiste pour lui faire entendre raison, lui dit qu'il brise sa carrière pour un caprice qui le mènera au désastre. Et il espérait que Stephen épouserait Claire, proche voisine et amie d'enfance.
Mais dans les romans de Cronin il y a souvent un esprit fort un peu rebelle, avide de liberté. Ici c'est Stephen qui plaque tout quitte à ne plus revoir sa famille pour laisser s'exprimer son art.
A Paris il rencontrera des faux amis à cause de son bon coeur et sa naïveté et après une période d'oisiveté se mettra à peindre avec acharnement du matin au soir. Rencontrera même un Modigliani aussi fauché que lui.
C'est bien connu que la peinture ne fait pas recette de son vivant alors Stephen connaîtra inévitablement la misère.

" La tombe du croisé " est passionnant à lire du début jusqu'à la fin. Stephen se bat pour un idéal, une passion, quitte à y perdre des plumes et surtout il reste fidèle à ses convictions en osant dire non à son père, refusant une carrière qui ne lui est pas destinée.
Son chemin sera semé d'embûches. Il connaîtra la pauvreté, la faim, le découragement, les déceptions, les rejets et injures. Mais de tout ciel gris renaît un coin de bleu et un peu d'amitié, de bonheur et d'amour avec une présence féminine essentielle. Celle qui aimera inconditionnellement Stephen et l'appuyera, car malgré son caractère en apparence fort il a des fragilités. Seule une femme avec un mental à toute épreuve peut l'aimer envers et contre tout, comprendre ses sacrifices et le fait qu'il s'adonne à son art avant tout qui est source pour lui de bonheur, de respiration et de vie.

Le titre en anglais " A thing of beauty " fait référence au poème " Endymion " de John Keats de 1818, qui commence par : " A thing of beauty is a joy for ever ", " Tout objet de beauté procure une joie éternelle ".

C'est si vrai, et une fois de plus avec ce magnifique roman de A. J. Cronin qui retrace avec brio la vie tourmentée de Stephen Desmonde.

Je suis définitivement fan de cet immense auteur.




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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dehors, dans le silence de l'avenue déserte, Amédée mena Stephen dans un petit café encore ouvert. Il y but plusieurs pernods tandis que son compagnon vidait un grand bol de bouillon épaissi de légumes et de bouts de boeuf bouilli. C'était son premier vrai repas depuis des jours et il se sentit mieux.
- Vous ne mangez pas? demanda-t-il.
- Cela me tient lieu de tout, dit Amédée avec un regard indifférent pour le liquide d'un vert opale que contenait le verre qu'il tenait entre ses doigts tachés de nicotine. C'est ainsi que je me nourris depuis quelque temps.
Assis dans le café désert aux lampes baissées, l'unique garçon sommeillant derrière le comptoir, son torchon sur la tête, Amédée parla de lui-même, de sa vie, en quelques phrases brèves et laconiques.
Né en Italie, il descendait d'une famille de banquiers juifs et avait étudié, en dépit d'interruptions provoquées par la maladie, à Florence et à l'Académie de Venise. Depuis sept ans, s'inspirant des primitifs et de l'art nègre, il travaillait à Paris, parfois avec son ami Picasso et, à l'occasion, avec Gris. Il n'avait à peu près rien vendu de ses oeuvres.
- Me voici, maintenant; conclut-il avec un sourire à la fois mélancolique et franc, me voici affaibli par la misère, l'alcool et la drogue. Seul, à l'exception d'une jeune fille qui a eu le malheur de s'intéresser à moi, un pauvre hère, un inconnu.
Vidant son verre, il se leva.
- Mais je me flatte, ajouta-t-il avec force, de ne jamais avoir avili mon art.
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Le soir tombait et une lumière nacrée enveloppait les collines, découpait leurs courbes gracieuses. De l'herbe argentée par la pluie s'élevait une vapeur ténue qui accrochait ses toiles aux buissons, brodait ses dentelles dans les fonds. Les mares, godets de lait écrémé, ne retenaient pas encore l'image d'une lune toute jaune qui s'ouvrait, ronde et basse sur l'horizon, comme l'oeil d'un gros chat tapi sur la crête, prêt à bondir.
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Ce monde qu'il venait de découvrir était fascinant, avec ses magnifiques chevaux au pas fier, ses lourds éléphants, ses lions souples aux yeux jaunes, ses acrobates aux équilibres stupéfiants, ses jongleurs aux mains prestes, ses danseurs de corde se balançant en l'air sous leurs parasols de papier. Tout cela lui rappelait Manet et sa Lola sur la code raide et il se sentait capable, lui aussi, d'interpréter ces scènes si richement colorées.
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Le temps était superbe ; dans les feuillages épais, les roses trémières étaient en pleine floraison. Cette lumière étincelante, cet air doux comme une caresse, l'exercice, ces amis agréables, la nouveauté étourdissante des images et des sons, le mugissement d'une péniche, la couleur de la blouse d'un ouvrier, la pose de la femme de l'éclusier dont la silhouette se découpait sur le ciel pur, tout éveillait en Stephen une extase frémissante, et surtout la certitude qu'il s'était enfin " trouvé " dans la " vie artistique ", tout l'enivrait comme une drogue.
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Stephen avait à peine entendu la question et regardait Jenny. Debout, son filet sur l'épaule, bien plantée sur le sable, sa jupe relevée laissant voir son petit jupon à volants, sa blouse largement échancrée, ses manches relevées, ses joues violemment rougies par le vent, ses cheveux noirs ébouriffés, courtaude et vigoureuse, elle se penchait légèrement, face au couchant d'un gris décevant. Il n'avait ni papier ni crayon mais brûlait du désir de la peindre ainsi.
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