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Jacques Mailhos (Traducteur)
EAN : 9782351788929
432 pages
Gallmeister (05/10/2023)
3.65/5   79 notes
Résumé :
Le détective privé Milo a été spolié de l'héritage de son père, détourné par le banquier qui en avait la tutelle. Son jeune confrère Sughrue est menacé de mort par les Serpents de la frontière, des trafiquants de drogue mexicains qui ont mis sa tête à prix. Les deux amis qui jusque-là menaient leur barque en solitaire décident d'unir leurs efforts pour faire rendre gorge au banquier et mettre à mal les répugnants tueurs.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quand Milo rencontre Sughrue.
En télévision on aurait parlé de crossover. Ici on parlera juste de rencontre jubilatoire ou de roman noir en mode gros kif !

Car quand James Crumley entreprend dans Les serpents de la frontière – toujours fidèlement traduit par Jacques Mailhos - de rassembler le temps d'un livre ses deux privés récurrents qui vivaient jusque-là des aventures séparées, cela donne 420 pages doublement déjantées mais aussi doublement indispensables.

Milo comme Sughrue ont en effet chacun des comptes en forme de vengeance à solder avec leur passé : l'un pour mettre la main sur celui qui lui a détourné l'argent de l'héritage familial ; l'autre pour reprendre là où elle en était restée, la discussion avec celui qui lui a quasi-mortellement tailladé le ventre.

Entre Texas, Nouveau Mexique et Californie, Crumley les associe donc au coeur d'une intrigue parfois peu claire et complexe à suivre, où le mouvement n'est là que pour occuper l'espace entre deux bitures ou rails, l'un comme l'autre n'étant jamais aussi bons qu'en dehors de leur état normal de conscience.

Vous l'aurez compris, le sel de ce livre est moins dans son intrigue que dans la plongée introspective que Crumley entreprend dans la vie passée et présente de ses deux privés. de l'enfance aux traumatismes de leurs débuts professionnels et à leurs drames familiaux ou amoureux, il nous donne a posteriori les clés d'une meilleure compréhension des autres opus, à travers le décodage de leurs héros.

Mieux, en les faisant se côtoyer dans ce road trip vengeur et sous haute pression alcoolique, psychotrope et sexuelle, il met en lumière dans leur confrontation perpétuelle, les similitudes comme les profondes divergences qui réunissent Milo et Sughrue. Certains appellent cela l'amitié.

Passée cette escapade près de la frontière mexicaine, reste maintenant à rapatrier l'un comme l'autre à Meriwether dans le Montana, pour de nouvelles traductions à lire avec un regard désormais un peu différent. Et avec toujours autant de délectation pour ce style inimitable et si attachant.
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J'avais fait, il y a quelques années, la connaissance du détective privé Milo Milodragovitch (Fausse piste), puis, dans un autre roman de l'auteur, j'avais croisé la route de C.W Sughrue (Le dernier baiser).

Pris l'un sans l'autre, ce sont déjà des cas, des types qui boivent, qui reniflent de la poudre et qui avaient l'art d'aller se foutre dans des situations de malade.

Les deux réunis, cela risquait de faire des étincelles et d'écluser beaucoup.

Surtout que Milo veut retrouver le banquier véreux qui lui a piqué l'héritage auquel il a droit (et qu'il ne pouvait toucher qu'à 53 ans) et que Sughrue veut démasquer la bande de Mexicains qui a mis un contrat sur sa tête et se venger.

Alors oui, les débuts ont été épiques, drôles, amusants, on a vidé quelques verres, quelques shoots de tequila, on a dépensé le fric que Milo avait réussi à récupérer en vendant les biens mobiliers et immobiliers (le banquier n'avait pas su foutre le camp avec), on a tiré des balles vers des connards de bandits, on est parti à la dérive, le tout dans un road trip picaresque.

Mais bon, au bout d'un moment, on se lasse un peu… Leurs enquêtes tournent en rond, on n'avance pas fort, on boit un peu de trop et le duo m'a semblé bancal, comme si les personnages étaient différents de ceux dont j'avais suivi les routes dans leurs romans respectifs. Surtout Sughrue, qui n'était plus le même…

J'ai eu l'impression, arrivé à la moitié du roman, que cela devenait poussif, comme si l'auteur en faisait trop, en rajoutait pour le plaisir d'en rajouter, mais sans que cela apporte quelque chose.

Entre Crumley et moi, le courant était bien passé, même si ses romans noirs sont spéciaux et ses personnages aussi. Je savais bien que je ne serais pas face à un récit trépident, mais plutôt face à un roman teinté d'ironie et de descriptions de la misère humaine, échouée dans les bars ou ailleurs.

Le roman réunissant ses deux personnages me tentait au plus haut point, surtout parce que je l'avais déniché dans sa nouvelle traduction, alors que les deux autres l'étaient dans des versions tronquées ou mauvaises (je ne jette pas la pierre aux traducteurs, hein).

Hélas, plusieurs fois, j'ai dû revenir en arrière pour comprendre qui faisait quoi. Leur enquête était complexe, certes, mais l'intrigue m'a semblé un peu embrouillée ! Et puis, toutes ces bitures, toutes ces snifettes de diverses poudres, à la fin, j'en avais ma claque. Au trois quarts du roman, j'avais décroché et je sautais des pages.

Un roman noir très sombre, tout en étant très festif, vu le nombre de verres que tout le monde s'enfile (boire de l'alcool est dangereux pour la santé, les enfants !!).

Un roman noir avec peu d'action, mais beaucoup d'introspection et cela m'a saoulé aussi, bien qu'au départ, j'ai apprécié, puisque tous ces souvenirs, ces drames, ces traumatismes enfantins, familiaux, permettent de mieux comprendre Milo et Sughrue.

Mon road trip a été raté, avec les potes Milo et Sughrue. Dommage, parce que j'avais envie de l'apprécier et de me prendre un pied littéraire monumental en leur compagnie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce roman policier est un ouvrage au caractère extrêmement fort. Un « road movie » disjoncté aux dialogues crus dans les décors du Nord et Sud des Etats-Unis. Il rassemble deux enquêteurs privés sur deux affaires qui semblent a priori distinctes qui les conduiront aux limites de la perdition et de la mort.

Les deux vieux héros largement désabusés usent et abusent d'alcool, de drogue et de violence. James Crumley nous offre un grand roman picaresque dans lequel on rencontre des personnages plus étonnants les uns que les autres.

Ce livre pratiquement inracontable est à découvrir, il livre des émotions rares et fortes au lecteur.
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On entame l'affaire, comme il se doit, par une belle bagarre de saloon. Milo est à El Paso, sur son trente-et-un, tranquille devant sa première bière depuis dix ans lorsqu'un jeune olibrius local vient troubler sa réconciliation avec la bouteille. Un abruti, il pourrait gérer, mais quand ses deux colosses de frères interviennent, ça fait beaucoup pour un seul homme. D'autant que Milo n'a pas encore pu mettre la main sur son pote C. W. Sughrue. K.O. assuré, et bien le bonjour de la famille Soames : « Moitié flics, moitié escrocs, moitié tarés ».
Trois semaines plus tard, Milo déniche enfin Sughrue, 300 km à l'est, au milieu du Texas, dans un coin perdu du nom de Fairbairn, marié à Whitney et grand-père adoptif et attentif de Lester, le fils de sa fille décédée…

Je l'ai épousé pour qu'il ne meure pas, dit-elle comme une femme qui savait de quoi elle parlait, mais je n'arrive pas à faire en sorte qu'il vive.

James Crumley commence par retracer le contexte de l'amitié mouvementée qui lie ses deux personnages fétiches, et c'est un plaisir jouissif de retrouver les deux grognards, leur amitié virile et le style ciselé au parfum de testostérone si particulier qui est une des caractéristiques de l'auteur.
Reste que Sughrue est en mauvaise posture. Après avoir échappé de peu à la mort — sa survie ne tenant qu'à un percuteur défectueux — il est en cavale et se cache de ceux qui en veulent toujours à sa vie, les fameux serpents de la frontière, un gang de trafiquants aux méthodes particulièrement brutales. Milo, le spécialiste de la traque des disparus, lui propose de les retrouver et de régler le problème définitivement, mais pour ça, il a besoin de l'entière attention de son collègue, pas de quelqu'un à l'esprit embrumé par une femme et un gosse.

Seuls les hommes qui en ont fini avec leur famille peuvent se permettre de jouer à La Horde Sauvage.

Mais pourquoi Milo s'est-il mis sur la piste de Sughrue ? Pour requérir son aide bien sûr. Il est à la recherche du banquier qui a dévalisé l'héritage laissé par son père, une somme rondelette bloquée dans un fonds d'investissement jusqu'à son cinquante-troisième anniversaire et dont il n'a récupéré que quelques broutilles ; suffisamment toutefois pour le traquer tranquillement durant un certain temps sans se soucier des contingences matérielles. Et il compte bien, après l'avoir retrouvé, le faire beaucoup souffrir…

Les gens qui disent du mal de la vengeance n'ont jamais rien perdu d'important.

Malgré leurs airs bravaches, nos deux compères sont conscients de leurs relatives faiblesses. L'horloge tourne, pour tout le monde. Les échanges sont emprunts d'une forme de gravité, de solennité, sous une grosse couche de pudeur alcoolisée. Ils savent tous deux que ce pourrait être leur dernière sortie.
Pour le reste, après une mise en place simple mais efficace et une fois les wagons bien alignés, le train est lancé, et c'est un convoi à l'américaine qui file sur les rails, puissant, inarrêtable, un TGV boosté aux hormones, à l'alcool, au sexe et aux drogues diverses et variées (toujours avec modération bien sûr). La recette est immuable et efficace, portée par un style vigoureux. Et plus leurs ennemis se font retors, cruels, vicelards, plus le duo Milo-Sughrue se sent dans son élément.
James Crumley a de l'imagination à revendre et une réserve de personnages secondaires inépuisables qu'il sait décrire magistralement à l'aide d'images particulièrement parlantes :

Carver de Longchampe avait l'air mort. Ou mourant. Son visage boursouflé flottait au-dessus d'un corps qui ressemblait à un gros tas de purée de pommes de terre couvert d'un costume blanc naguère onéreux et naguère élégant qui aurait pu couvrir un petit camion, et qui semblait avoir été récupéré au fond d'un tas de compost. Sa voix grave et grondante avait été rendue plus râpeuse encore par le bourbon bon marché qu'il cachait dans un sac en papier posé sur ses genoux, ainsi que par des années passées à fumer les Gitanes qui avaient transformé ses gros doigts en de petits tubercules récoltés dans la terre d'un cimetière. Ses grands yeux marron, aussi tristes que des prunes dans un bol de porridge, brillaient d'un savoir secret et pétillaient d'intelligence. Quand il souriait, vous aviez envie de rire.

Il fait preuve de la même intransigeance pour la construction de son intrigue, touffue, inextricable, parfois au point d'égarer son lecteur dans des circonvolutions hasardeuses, mais il sait où il va, où il nous emmène. La rencontre de ses deux privés emblématiques ne pouvait être qu'explosive et le résultat est à la hauteur des espérances pour qui avait déjà eu le privilège de croiser leur chemin.
Dans la première partie du récit, Milo est aux commandes et intervient en tant que narrateur jusqu'à frôler la mort en éliminant une partie des dealers qui s'en étaient pris à son pote.

Milo pousse un grognement. Je vois à la voussure de ses épaules qu'il éprouve lui aussi le sentiment d'avoir été chassé presque jusqu'à l'extinction de sa race. Il n'est plus lui-même depuis cette nuit-là.

Sughrue reprend alors la main dans un second temps. L'heure est venue de s'occuper aussi du banquier indélicat.
L'alternance se poursuivra jusqu'au terme de cette aventure aussi mouvementée qu'emberlificotée, qui sillonne le Texas et la Californie tout en lorgnant sur la frontière avec le Mexique, donnant l'occasion à nos deux héros de se confronter durement avec la réalité lorsqu'ils sont à l'arrêt, mais aussi de porter un regard sur leurs parcours respectifs, leurs valeurs, leur avenir, quand ils se déplacent, et voient, avec une certaine désillusion, le monde qui était le leur disparaître.

À noter que les éditions Gallmeister se sont attelées à une nouvelle traduction de l'intégrale des romans de James Crumley, confiée aux bons soins de Jacques Mailhos. Elles s'inscrivent ainsi dans un mouvement débuté il y a quelques années (et qui perdure aujourd'hui encore) tendant à redonner aux fleurons de la littérature noire américaine toute leur splendeur. On peut ainsi (re) découvrir Jim Thompson, Raymond Chandler, entre autres, dépoussiérés des caviardages trop fréquents à l'époque de leurs premières parutions en France. Et c'est tant mieux…
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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J'avais aimé "La Danse de L'Ours" avec le détective ex-soiffard (entre autres), Milo Milodraganovith.
J'avais apprécié "Le dernier Baiser" avec le détective éthylique C.W. Sughrue.

Tout naturellement, je me délectais d 'avance à l'idée d'une réunion au sein d'une même aventure, de ces deux personnages.
Raté !

Non seulement on ne retrouve pas vraiment les caractères de l'un et de l'autre (où est passée la gouaille nonchalante de Milo, où est l'humour désabusé de Sughrue?), mais l'histoire a encore moins d'intérêt que d'habitude.

Or ce qui n'était pas gênant quand le style et l'empathie envers les personnages suffisaient à donner le goût d'aller plus loin, là, on avance dans le vide.
Je sais bien : Road trip, dérive hallucinée, récit picaresque et tout et tout...oui. Mais là, non.
Le voyage des deux compères à la recherche du banquier véreux qui a ruiné Milo et des tueurs mexicains qui en ont après Sughrue est à la limité de l'ennui.
Pire, je ne sais pas si c'est lié ou pas à la traduction*, mais le récit est difficilement lisible et j'ai passé mon temps à revenir sur mes pas pour savoir qui était qui et qui faisait quoi.

Or la lecture, c'est comme l'amour, le retour en arrière ne donne pas toujours envie de poursuivre. Je vais donc abandonner cette adresse au Montana pour aller retrouver celle du voisin, James Lee Burke.

*J'ai une ancienne édition. peut-être que la nouvelle traduction de Jacques Mailhos corrige cette impression.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- J'ai envie de pisser, mentis-je - j'étais persuadé que je ne pisserais plus jamais - posant les mains sur les bords de la tombe, comme si me redresser était douloureux. Ca l'était. J'avais évacué par la transpiration une bonne partie du gin et de la drogue. Mais pas la honte. J'ai vraiment envie de pisser.
- Pisse dans ta tombe ! cria-t-il.
- Suce-moi, maricòn ! répliquai-je sur le même ton.
- Suce ça ! Rogelio s'avança vers moi, mitraillette à la main. Xavier voulut intervenir, mais trop tard.
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Question choix j'étais limité : sauter à pieds joints vers un futur ennuyeux, comme un fantôme, ou devenir un de ces vieux hippies à visage de chien, le cerveau rongé par la fumée, le whisky bon marché, la marijuana et la politique. Franchement, j'aimais encore rire et danser, je détestais encore les crétins qui nous gouvernaient. Même ceux qui prétendaient être de notre côté. En plus c'était à cause d'eux que je buvais. (...) merde, je deviendrais peut être un de ces vieillards presque sages, qui ne vivent que pour ces après midi tranquilles passés à boire de la bière en attendant l'heure de leur unique whisky, et regardent le match de base Ball, sur une mauvaise télévision, dans un bar modeste. Cela me semblait plus tentant que de vivre ma retraite dans un isolement amer.
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Son visage d'Indien s'était creusé d'un dense réseau de rides profondes, et ce labyrinthe d'arroyos éparpillait les larmes en une bruine salée avant qu'elles ne touchent les dalles rouges.
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- Je suis lesbienne, vous savez, dit-elle.
- Je ne suis pas sur si vous le savez, chérie, j'aime assez l'idée d'être amoureux d'une femme que je ne peux pas baiser. D'une certaine manière je trouve ça pur et simple.
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Mais tandis qu’Irene me montrait la belle vie qu’ils vivaient dans le centre du Texas, je me surpris à y penser. Je me surpris même à imaginer de me mettre au golf. Merde, je n’avais pas seulement perdu mon but, j’avais peut-être aussi perdu l’esprit.
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À l'occasion de l'annonce du Grand prix de littérature américaine et des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le Book Club s'intéresse aux livres qui nous aident à comprendre l'Amérique d'aujourd'hui. Pour en parler, nous recevons Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel et créateur du Grand prix de littérature américaine ainsi que Nicolas Richard, auteur et traducteur. Il a notamment traduit Hunter S. Thompson, Thomas Pynchon, Woody Allen, James Crumley, Stephen Dixon ou encore Quentin Tarantino.
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