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EAN : 9782350008196
104 pages
Oskar Editions (17/01/2012)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Pendant 50 ans, Gilbert a gardé le silence. Il n’a jamais osé dire à ses proches qu’il avait servi dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Mais un jour son petit-fils Éric trouve un paquet contenant un pistolet, de vieilles cartes postales d’Algérie, et une photo jaunie.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un récit où le narrateur va découvrir quelles furent les actions de son grand-père cinquante ans plus tôt lors de la Guerre d'Algérie alors qu'il était appelé entre 1955 et 1957. Cette histoire permet d'approcher l'univers de ce que fut une lutté contre une guérilla ponctuellement soutenu par quelques pieds-noirs. Si celle qui donne son nom est un personnage fictif (une infirmière des maquis nationalistes algériens) par contre l'aspirant Henri Maillot, qui rejoint le maquis communiste de Maurice Lavan (un ancien des brigades internationales), a bien existé. Ces deux derniers sont évoqués par le grand-père qui a fourni les moyens de fuir à l'infirmière prisonnière. le fil rouge du récit est le désir du petit-fils d'en apprendre plus sur cette dernière. L'action au présent alterne entre la région parisienne (évocation de Montreuil et Bezons) et de Fléac-sur-Seugne près de Saintes en Charente-Maritime.

À la fin de l'ouvrage Didier Daenynx répond à un interview où il s'attarde plus spécialement sur le 1% d'appelés qui furent insoumis, réfractaires ou déserteurs comme Michel Boujut (plus tard écrivain et critique de cinéma). Il rend hommage également aux prises de position du PCF, PSU, UNEF et de la CFTC de l'époque (dont la majorité des membres voteront quelques temps après le changement de nom en CFDT).


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: le titre semblait nous dire quelque chose et après recherche sur le net, effectivement le titre se confirmera comme une réedition, il fera peau neuve. Et c'est finalement temps mieux car depuis ses sorties précédentes, celles de 2012 par exemple, nous n'aurons pas eu l'occasion de lire ce roman.
C'est chose faite.

11 ans après, les nouvelles générations pourront se plonger dans ce texte forcément fort et émouvant sur un passage de la Guerre d'Algérie, dont d'autres titres jeunesse Ados auront aussi parlé pour le devoir de mémoire.
Sur cette Guerre d'Algérie, comment réfléchir, lorsque l'on est ado?
Ces affaires de colonisation sont particulières et cela demandera aux jeunes lecteurs ados de bien cerner les tenants et les aboutissants, les raisons qui auront conduit à annexer un pays et les autres raisons qui conduiront à ce pays sous tutelle à redevenir autonome plus tard.
Quelles seront les conditions de ces conquêtes, celles de ces tutelles?
Y a t-il des intérêts économiques et pour qui?
Quelques fois quelques hommes de "pouvoir" ne seront pas fiers des décisions qu'ils auront prises en période de guerre?
Qui étaient-ils à cette époque chamboulée?

L'histoire de nos pères est souvent compliquée. de leurs décisions ou de leurs combats ont résulté nos libertés, souvent. Les temps de guerre sont complexes, il y a quelques victoires mais pas toujours de la gloire.
L'épisode de la Guerre d'Algérie dans les récits se montrera le plus incommodant, tellement la haine des deux côtés s'opposant générera de la barbarerie.
Et la France, sur quelques faits militaires devra répondre plusieurs fois de quelques accusations sérieuses.

La guerre éfritent puis écorchent les peaux d'humanité comme une tempête de sable, qu'on le veuillent ou non, dans un camps ou dans un autre, elle blesse et petit à petit ne plus éprouver la douceur de la vie à fleur de peau mais ne la ressentir qu'à vif ne devient plus qu'un tourment.
On le lit, on l'écoute dans des témoignages, ce vent là vous hante car parfois, pour une raison ou une autre, vous devez blesser ou ôter la vie.
L'auteur Didier Daeninckx reviendra sur une période difficile de lutte d'indépendance où il était compliqué de discerner le bien du mal, les héros des terroristes, car la fin et la victoire pouvaient justifier les moyens, les moyens d'extorsion aidant, entre les forces armées du pays colonisateur et le pays annexé.
Qui sont les loups, qui sont les agneaux?

Eric, un jeune adulte, trouvera, dans une cachette sous un évier de l'appartement de son grand-père, une boite de souvenirs.
Rien de sentimental puisqu'elle sera cachée.
Gilbert aura du mal à s'expliquer sur le pistolet, le chargeur et la photographie d'une femme en joug se trouvant à l'intérieur.
C'était si loin. Et comment regarder sa famille en face après cela?
Le plus simple était sans doute de brûler tout ceci, penserons-nous, si Gilbert ne souhaitait plus y revenir.
Mais peut-être que le vieux Gilbert ne veut pas oublier?
Les révélations perleront sur un séjour de quatre jours, où Eric et sa fiancée rendront visite au grand-père dans sa retraite provinciale.
C'est assez bien vu par l'auteur. Pas De drames, les jours défilent et la parole se libère entre quelques visites touristiques et autres moments du quotidien en famille.
Cela offrira aux lecteurs un contexte apaisé, émouvant, paradoxal, faisant émerger de la personne ordinaire un personnage historique.
Gilbert racontera sa période voyou et "blouson noir", avant qu'on l'invite à s'engager pour faire oublier ses infractions. Ce côté sera presque amusant, pittoresque mais important car à l'époque où les faits de la photo se seront passés, Gilbert n'était qu'un "gamin" finalement, ceci permettra sans doute à Eric de s'identifier dans ce que lui confiera son grand-père.
Mais lorsque l'on en arrivera à la photo et à son récit caché, Eric posera t-il le même regard sur Gilbert?
La chose est bien amenée par l'auteur, le jeune couple se posant les mêmes questions que nous nous poserions, nous lecteurs.
Nous ne gâcherons pas la lecture en dévoilant trop d'éléments.
Le suspens sera bon et il faudra aller jusqu'au bout.
Un dossier documenté final permettra de compléter ce qui est abordé, c'est bien, ainsi pour nous aussi, la boucle sera bouclée.
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En réparant un tuyau dans l'appartement de son grand-père, Eric trouve un paquet soigneusement fermé. A l'intérieur, un pistolet, un ceinturon, de vieilles cartes postales d'Algérie et une photo. Son grand-père ne lui a jamais parlé de ses années en Algérie. A l'occasion d'un séjour chez lui en province, il aborde le sujet. D'abord muet sur le sujet, il se libre peu à peu et raconte tout, l'horreur, la torture, les crimes, et cette photo qui est sa fierté !

Coup de coeur pour ce petit roman de Daeninckx qui sait toujours faire des livres percutants sur les événements douloureux du siècle. En une soixantaine de pages, tout est dit ! A faire lire aux jeunes comme aux adultes !

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Eric en voulant réparer un joint sous al baignoire tombe sur un carton qui contient des cartes postales, un pistolet et une photo d'un jeune soldat, armé face à une jeune fille attachée à un arbre au soleil. Eric se reconnaît sous les traits de ce jeune homme et décide de se rapprocher de son grand père, Gilbert pour en savoir un peu plus.

Gilbert a gardé le silence toute sa vie sur cet événement et ce n'est pas sans douleur qu'il va raconter cette histoire à son petit fils. C'est une plongée dans un épisode de l'histoire de la guerre d'Algérie que nous offre ce court roman. On y découvre à la fois les horreurs de cette guerre mais aussi le lourd poids qui pèse sur ces soldats qui n'étaient pas d'accord avec les ordres.

Un roman utile tant l'histoire de cette guerre a été tue. L'auteur y aborde les enjeux politiques, économiques et sociaux, de manière subtile et qui ne demande qu'à être étoffer mais aussi l'impact sur la vie de ces jeunes soldats pris en étau entre les ordres et leur conscience.

A mettre entre toute les mains.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Un livre écrit en mémoire d'une histoire, une facette très obscure et occulte de la République Française.

C'est un petit roman d'une cinquantaine de pages (écrit gros en plus) et quand je l'ai vu, je me suis d'abord dit que c'est plutôt réservé aux enfants dû à la couverture colorée. Mais loin de là. Je pense que pour appréhender la sphère de réflexion qu'ouvre ce livre sur son passage, il faut être adulte ou du moins conscient des réalités du monde – et avoir une bonne culture générale à propos de la Guerre d'Algérie.

La suite sur mon blog 🌈
Lien : http://difunkychronicles.com..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Avant de nous remettre à la justice, le commissaire nous a proposé
un marché. Il glissait notre dossier sous la pile si on s’engageait pour
l’Algérie. [...]

On m’a mis dans un rafiot pourri, le Ville de Marseille,
avec un billet valable seulement pour l’aller. On a vite compris ce qui
nous attendait quand, à peine débarqués sur les quais d’Alger, ils ont
rempli le bateau du retour avec les civières et les cercueils de ceux
qui nous avaient précédés.
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» Nous sommes arrivés au moment où des militaires se saisissaient de Henri Maillot. Ils se sont dirigés vers un petit pont. Plus loin, masqué par une broussaille d’épineux, un berger a immobilisé son troupeau. Un soldat a braqué sa mitraillette sur le prisonnier.
— Et maintenant, tu vas crier « Vive la France ! »
Il avait compris depuis longtemps ce qui l’attendait. Il a gonflé sa poitrine pour la dernière fois.
— Vive l’Algérie indépendante !
J’ai fermé les yeux au moment où la rafale a déchiré le silence. Maillot avait cessé de vivre quand je les ai rouverts. »

Source : difunkychronicles.com
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— Le mot le plus souvent prononcé, c’était torture, et une phrase revenait en boucle : « on ne pouvait pas faire autrement, c’était les ordres. » C’était la première fois qu’ils se confiaient, et plusieurs se demandaient ce que leurs enfants, leurs petits-enfants allaient penser d’eux… Ils avaient peur de passer pour des monstres.

Source : difunkychronicles.com
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« C’est ce jour-là que j’ai commencé à me dire que tout cela était absurde, qu’on tuait un peuple pour le convaincre qu’on était venu le protéger. Le ver était dans le fruit… C’est le type même de réflexion qu’il faut chasser de son esprit dès qu’elle y prend naissance. Sinon, elle contamine tout le reste. »

Source : difunkychronicles.com
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— Le pire, c’est le nombre d’enfants aveugles. Il y en avait un groupe de sept ou huit dont le plus vieux avait tout juste 10 ans… Il se tenaient les uns aux autres, en file indienne pour aller mendier aux villages… Il paraît que ça fait rire les militaires. »
J’étais incapable de répondre à ses critiques.

Source : difunkychronicles.com
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