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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce court roman met en scène le romancier et un couple étrange composé d'un vieux monsieur et d'une jeune femme. La rencontre des trois protagonistes est un moment très éphémère dans la salle d'une pension au pied des Dolomites.
L'auteur raconte d'abord sa vision du couple installé dans la salle, la beauté de la femme, son sourire, son trouble, puis la replongée dans ses pensées studieuses autour de traductions en yiddish, activité qu'il chérit particulièrement.
Le jeune femme, que l'on découvre être la fille du vieux Monsieur intervient ensuite, elle raconte d'abord sa vie, sa mère, son père, sa place très singulière de fille d'un homme assez particulier qui à la fin de sa vie trouve au hasard d'une lettre portée dans un centre culturel (il est facteur) une forme de rédemption dans la lecture de la kabbale.
Le fin du roman revient comme une boucle qui se referme, sur l'entrevue fugace dans l'auberge dolomitaine, cette fois du point de vue de la jeune femme.
Ce court roman est, une fois encore, un exercice de style parfaitement réussit. De Luca parvient en quelques lignes, sans emphase, à présenter les plus grands drames humains, les pires angoisses, et à laisser dans le même temps le lecteur faire ses choix, se plonger ou pas dans les nécessaires interrogations.
J'ai aimé les métaphores, le symbolisme et l'immersion très réussie de l'écrivain dans la psychologie féminine.
J'ai aimé son rapport avec l'eau, j'ai aime qu'une fois encore (il avait commencé dans Montedidio) qu'il décrive l'amour physique comme une "nage" entre deux eaux, entre deux corps.
Sans avoir l'étoffe de "Trois chevaux", ce petit roman est une nouvelle pépite littéraire que je recommande vivement.
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Les romans d'Erri de Luca sont toujours déroutants. Il est bien regrettable que tant de critiques gâchent l'effet de surprise en révélant l'intrigue et les effets à l'avance.
Je m'en garderai bien. Je ne garde qu'un seul indice : le titre.

Quel est le tort du soldat? Est ce d'avoir oublié de boutonner ses guêtres ? de se défiler pour la corvée de patates? Est-ce de déserter, de torturer ses prisonniers, de désobéir aux ordres?

Ou est ce tout simplement d'avoir choisi le métier des armes? de se destiner à tuer sans états d'âme ?

Le soldat exécute. Au propre et au figuré. Il est payé pour ça.

Dans une guerre moderne, le soldat est celui qui risque le moins de se faire tuer. Il y a beaucoup plus de victimes civiles, bombardées en masse, exposées aux massacres, aux viols, à la ruine, à l'exil, à la faim, aux épidémies.
Est-ce donc ça, le tort du soldat ? de ne pas être tué ?

On pourrait en trouver d'autres, des torts. le soldat est il responsable des guerres? Est il coupable, celui qui lâche ses bombes sur des villes et des villages ? Celui qui tire des milliers de balles, qui lance des grenades, qui pose des mines?

Ce sont les questions que je me suis posées.
À vous de trouver la réponse.
Ce ne sera sans doute pas la même que celle du soldat dont parle ce livre.
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Il y avait donc un Erri de Luca que je n'avais pas lu...
Lors de ma dernière récolte à La Librairie du Channel / Actes Sud, après avoir discuté avec ma charmante libraire du Erri de Luca, paru quelques semaines plus tôt, « le tour de l'oie », j'ai acheté sa dernière parution « Europe, mes mises à feu », puis je me suis trouvé ébahi devant un livre de la collection folio écrit par lui en 2012 "Le tort du soldat".
Je ne le connaissais pas.
J'ai attendu pour lire car je ne sais lire cet auteur qui parle directement à mes sens, à mon coeur que lorsque je peux complètement m'y abandonner.

J'avais un besoin vital de respirer, je savais qu'Erri était très engagé, d'une humanité sans borne, d'une empathie envers les rejetés, concerné (j'aime ce mot) par les drames de notre époque, par cette « mare nostrum » cimetière de notre temps.
« La Méditerranée est le laboratoire le plus intensif de transformation de corps humains en plancton. Aujourd'hui, les corps des êtres humains sont entrés dans le cycle alimentaire, à travers les poissons, les marchés, les cuisines. »
Qu'il « déplore une Europe qui s'imagine verrouillée pour vieillir dans son hospice de luxe ».
Déjà et encore là aussi cette fascination pour les vers d'Yitskhok Katzenelson, ce poète yiddish qui écrivit un long poème « le chant du peuple juif assassiné » de 800 vers et l'enfouit entre les racines d'un arbre au camp d'internement de Vittel où il se trouvait « parce que les combattants du ghetto de Varsovie l'avaient fait sortir avec de faux papiers ».
Après la guerre, une femme, une ancienne prisonnière, creuse et récupère ces vers qu'Erri a traduit.
Je savais, mais j'ai quand même été happé par la lecture, fracassé par ses mots, sur nos maux.
Je n'ai pas ouvert « La mort du soldat » tout de suite, mon cerveau n'était pas libre, encombré qu'il était par mes colères.
Toujours mes colères, mes indignations, à cela aucun remède.
Le temps peut-être.
Parfois elles me laissent un peu désespéré sur le bord du chemin et je peux de nouveau m'adonner tout entier à la lecture.
Alors je suis passé par d'autres livres achetés, comme « les nouveaux anarchistes » de Francis Dupuis-Déri, l'auteur/chercheur canadien « spécialiste » (je déteste ce mot) de l'histoire de l'anarchie, ou encore le numéro 4 de « La revue Lundimatin papier » consacré aux gilets jaunes.
Le temps s'écoulait, j'attendais pour lire « le tort du soldat ».
Patiemment.
Et pourtant lire un Erri de Luca me rend fébrile dès que j'ouvre un nouvel opus. La magie fonctionne toujours, m'arrêtant souvent au cours de ma lecture, je me répète des phrases entières pendant de longues minutes, je fais rouler les mots dans ma bouche, mon cerveau vagabonde avec lui, avec sa profondeur, avec sa poésie.
Je l'ai ouvert aujourd'hui.
J'ai retrouvé entre les pages, ses mots sur le ghetto de Varsovie, sur les vers de Katzenelson, sur l'histoire de son apprentissage de la langue Yiddish. Sur son travail de traduction du « di Familie Mushkat » le roman d'Israel Joshua Singer.
Erri dit « le Yiddish a été mon entêtement de colère et de réponse. Une langue n'est pas morte si un seul homme au monde peut encore l'agiter entre son palais et ses dents, la lire, la marmonner, l'accompagner sur un instrument à cordes. »
Et puis, j'aime la montagne, mais pas comme Erri, je suis incapable de la gravir, sa présence m'apaise, j'y vois l'écoulement lent du temps.
Erri dit « Escalader est le plus lent déplacement du corps humain. le poids sur chaque prise est une syllabe pensée, en gagnant des centimètres.

Le point de départ de ce livre est une rencontre, ou plutôt une proximité dans un restaurant.

Petite parenthèse liminaire.
Au moment de la lecture, cela m'a rappelé ce qui nous est arrivé un jour de 2014 à La Gaccily où nous visitions le festival photo. le midi, nous déjeunions à la terrasse d'une brasserie, face à l'entrée des jardins. A la table à côté, bien que n'écoutant pas, nous entendions deux jeunes femmes parler et, dans la même phrase parfois, alterner français et allemand. Très surpris, sans le vouloir nos oreilles étaient attirées par les voix de ces deux femmes, nous avons appris plus tard que c'étaient la mère et la fille, Laurence et Liza, la maman née en Bretagne mais vivant depuis son mariage je crois, en Autriche, et la fille, autrichienne, qui essayait son français.
Une très belle rencontre, très émouvante de deux très belles personnes, rencontre dont je garde le souvenir très présent, ainsi qu'une petite proximité. Nous suivons nos parcours (enfin, moi surtout) et ne désespérons pas de nous revoir un jour...
Refermons cette parenthèse.

Ma rencontre fut plus heureuse que celle d'Erri.
Car le montagnard rugueux traducteur de Yiddish par devoir de mémoire croise le chemin d'un criminel de guerre nazi et de sa fille...
A partir de cette rencontre, le livre est écrit à la première personne du féminin singulier.
Erri n'a pas pour habitude de s'exprimer ainsi, se mettant à la place de l'un de ses personnage féminin pour raconter une autre histoire.
A partir de cette rencontre, c'est elle qui parlera, cette fille de criminel nazi qui ne se voit qu'un seul tort, « le seul tort du soldat, c'est la défaite ».
Je ne vais pas raconter plus.
C'est le livre d'Erri qui m'a le plus troublé, un livre sombre, profond. La barbarie nazie non pas racontée, mais évaluée à hauteur d'homme, à hauteur d'un criminel qui n'en conçoit aucune honte et raconté froidement par sa fille qui ne se sent pas concernée par cette hérédité, elle qui a « reçu un père en héritage du temps précédent ».
Elle qui accepte d'être sa fille.
Cette fille qui croit voir en ce montagnard rencontré dans une auberge, un souvenir d'enfance.

Une réflexion.

Pas celle d'Hanna Harrendt, Erri nous laisse avec des questions
Si la poésie d'Erri se retrouve dans la première partie, je crois qu'elle est complètement absente de la seconde, comme si cette fille ne pouvait être un être à part entière.

J'ai terminé la lecture en quelques heures (j'ai l'impression que ce ne furent que des minutes!) ...
18 avr. 2019 à 19:51
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Se plonger dans un Erri de Luca , c'est accepter de se perdre , entre les mots, les idées , les fulgurances narratives qui scotchent le lecteur.
C'est accepter de parfois mettre l'histoire de coté pour s'émouvoir de la construction des phrases , de puiser au fond se soi la force pour assimiler toutes les idées de l'auteur.
C'est l'assurance d'être happé par les mots, étourdi par la précision, caressé par les idées.
C'est côtoyer l'intelligence quelques heures entre les Dolomites et la baie de Naples , paysages récurrents.
Ici deux histoires s'entremêlent. le narrateur , épris de Yiddish se retrouve à une table d'un homme et sa fille .Et l'on bascule dans la vie de cet ex nazi.
Que dire si ce n'est que ce thème moult fois abordés l'est ici avec une finesse extrême, avec des yeux neutres racontant une histoire et laissant le lecteur s'en imprégner .
Un régal.
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Ce court roman d'Erri de Luca rappelle la puissance de son écriture, forme de poésie explorant les tréfonds de la réalité. Construit en deux parties, ce texte s'intéresse d'abord au traducteur puis à la fille du criminel. Ces deux êtes portent une part de l'Histoire et sont en quête des mots, vecteurs d'une meilleure compréhension du monde. le traducteur est obsédé par ce que révèlent les mots quand la jeune femme est marquée par le silence qui a caché le passé de son père, les mots qui n'ont jamais été prononcés. le traducteur est en quête de vérité et la femme de réalité. Les mots sont alors, dans l'histoire et dans la manière de De Luca, une sorte de lumière. Leur choix est soigné et en aucun cas anodin. Ainsi les paragraphes concernant le choix d'Isaac Bashevis Singer de faire varier la fin de son roman, La famille Moskat, selon son lectorat (yiddish ou non) sont absolument passionnants. Dans la version yiddish, c'est une fin pleine d'espoir. Dans la seconde, complètement désespérée. De Luca place, au coeur de son roman, le pouvoir révélateur et libérateur des mots. Attentif au monde et à la nature, Erri de Luca compose un roman bouleversant où se mêlent les création de la nature et la littérature. A cette union, symbole d'un rapport au monde généreux et humaniste, se pose le criminel de guerre, personnage jamais caricatural. L'auteur l'aborde comme un serviteur zélé dont la perception de la réalité passe par les mots, mais ceux des ordres. le devoir, l'aveuglement de l'obéissance et l'oubli des autres habitent ce vieil homme. La négation de la réalité semble marquer la vie de cet homme et par conséquent celle de sa fille, victime collatérale. Cette position face au monde, ce non-rapport aux autres apportent une dimension tragique au texte.
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Un roman étonnant avec deux narrateurs.
Le premier est Erri de Luca lui-même, qui nous relate son apprentissage du yiddish et le jour où, plongé dans sa traduction, il est assis près d'un père et sa fille dans un restaurant de montagne. Après une visite du ghetto de Varsovie reconstruit et à Auschwitz-Birkenau, il a décidé d'apprendre le yiddish pour traduire en italien les textes juifs peu connus, en mémoire de ces onze millions de personnes qui le parlaient dans les pays de l'Est avant la Seconde Guerre mondiale.
Le second est la fille en question : lorsque sa mère décide de partir refaire sa vie, elle découvre, à 20 ans, que son grand-père est en fait son père ET un criminel de guerre nazi. Ayant changé de nom, il vit clandestinement. Horrifiée par cette nouvelle, la jeune fille décide de ne pas avoir d'enfant et se fait opérer. La jeune femme reste pourtant avec son père, qui est persuadé d'être recherché par les chasseurs de nazis. Lui est facteur, notamment pour le centre Wiesenthal juste à côté de chez lui et parle à voix basse, discrètement, pour ne pas se faire remarquer. Elle pose en tant que modèle pour les peintres des Beaux-Arts, une statue muette.
Lors de cette brève rencontre au restaurant, le père entend l'auteur prononcer un mot en yiddish et se croit repéré. Il se suicide alors au volant de sa voiture en sautant dans un ravin … avec sa fille.
Le tort du soldat étant d'avoir perdu la guerre, le père n'a aucun remords, aucune culpabilité …
Un petit livre, très dense pourtant. Une très belle écriture faite de sous- entendus, de ressentis.
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Me jetant à corps perdu dans l'écriture riche et dense d'Erri de Luca, je me suis retrouvé vite hésitant quand aux intentions de l'auteur. Au départ, j'ai cru à un roman autobiographique mais plusieurs indices contradictoires m'ont fait hésiter et reprendre ma lecture. Il m'aura fallut quelques pages pour, dans le doute, consulter la quatrième de couverture et comprendre qu'il n'en était rien (bien que celle-ci puisse induire en erreur) et pourtant je m'y suis mépris tant cela semblait logique dans le texte. Mais cette probable proximité entre l'auteur et le personnage a peut-être pour objectif de rapprocher la fiction de la réalité...

En retraçant l'histoire de ces personnages qui ont un point commun dans leurs préoccupations pour les évènements de la seconde guerre mondiale et pour la place centrale qu'y a occupé le peuple juif, il offre des portraits de personnages aux idées bien divergentes. C'est donc dans un étrange ballet de jeux de coïncidences que le hasard réunis ses personnages aux destin si différents. Mais il n'y a pas de jugement dans les lignes d'Erri de Luca, il y a de l'humilité, il y a sorte une lumière blafarde projetée sur les évènements qui dessine les contours hésitants et indécis de la réelle volonté des hommes.

Alors que l'un est passionné par la langue et la littérature Yiddish dont il se fait le traducteur, l'autre est un ancien soldat allemand traqué est obsédé par la défaite. Chacun tente de comprendre, à sa manière.

Et il y a la jeune femme, celle qui semble être le trait d'union entre les deux hommes, les deux mondes qui se diluent en sa présence l'espace d'un instant, et qui peu après reprennent leur attributs passés. Erri de Luca a t'il voulu faire passer un message d'espoir pour l'avenir à travers ces liens invisibles et intergénérationnels?

Quand déjà une génération avance, une autre apparait avec un regard nouveau sur le monde présent, car si la mémoire est essentielle, tous les souvenirs ne le sont pas.
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Quel bonheur de retrouver Erri de Luca … Je me cale bien dans le fauteuil et je me coupe du monde: je sais que les romans de mon auteur italien préféré, surtout les plus courts d'entre eux, sont intenses et requièrent toute l'attention du lecteur. Et du temps, pour lire, relire, méditer et relire encore. Quatre-vingt-sept pages de pur bonheur condensé, à déguster à la petite cuiller.

Trois protagonistes, trois histoires de vie, trois chemins très différents qui finiront par se croiser. L'homme, amoureux de la langue yiddish et de sa poésie, en charge de la traduction en italien d'un inédit d'Israël Joshua Singer, passionné de montagne. le double de l'auteur, sans aucun doute. Une jeune femme, fille d'un criminel de guerre nazi, chargée depuis l'enfance du poids du secret et du silence, qui aime pourtant ce père sans pour autant lui pardonner ses crimes. Et le père, obsédé par l'échec des nazis, convaincu d'en trouver la clé dans la kabbale qu'il étudie convulsivement. Et pressentant que le terme de sa vie aura la forme d'une vengeance.

L'écriture est subtile et effleure parfaitement les sentiments de la jeune femme et de l'homme. le sujet est grave, bien évidemment, mais Erri de Luca parvient à le traiter sans aucune lourdeur, et termine le roman avec un message d'un puissant optimisme. Tout n'est pas écrit, et pourtant tout est dit. Un vrai coup de maître !
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Un roman fort comme tous les livres d'Erri de Luca qui amène à réfléchir justement sur la question suivante, Un soldat doit-il réfléchir et en a t-il le droit ? le tout soutenu comme toujours chez Erri de Luca par une fort belle écriture ... et un portrait bouleversant de femme ou plutôt devrais-je dire de fille meurtrie par le passé de son père...
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« Fille d'un criminel de guerre, je voulais être un effet sans cause. »

Sous un angle atypique, Erri de Luca explore la mémoire et les sens. Je suis toujours impressionnée par sa faculté à me faire ressentir par les sens son approche de la vie (ici l'ouïe, le toucher ont une grande importance pour les personnages). Que ce soit une paroi rocheuse ou le souffle du vent sur une peau mouillée, on entre en contact avec les profondeurs de la terre, l'humain devient partie d'un tout et donne sens à sa vie au travers des sensations. Dans une famille où l'on ne parle pas, une jeune fille apprend avec un enfant sourd-muet une forme de langage qui lui parle et la rassurera dans ses moments de doute. Elle découvrira une terrible vérité à vingt ans, avoir eu des parents acteurs depuis sa naissance d'un théâtre hypocrite. A côté de ce personnage, un autre narrateur. Lui aussi parle de la seconde guerre mondiale et pour traduite un texte en yiddish se rend sur « un des lieux du 20e siècle où l'irréparable avait été immense », Auschwitz. Une immersion d'où il rapportera un « vol sacrilège », un boulon d'une voie de chemin de fer, parce que ce petit morceau de métal avait pour lui la forme d'une lettre hébraïque. Ces deux narrateurs vont se croiser, sans se parler, et racontent au lecteur chacun une histoire, qui n'en fait qu'une. C'est la magie de De Luca, mettre les forces telluriques dans ses mots. On tremble, on souffre et je suis subjuguée par la beauté de ses mots, de la manière dont il me permet de voir ''ses lettres''. Ce livre pourrait fournir des citations en nombre infini car sa prose est l'infini, tout comme la nature dans laquelle, nous, petit être humain, ne sommes qu'au balbutiement de la compréhension plus globale que cet auteur nous aide à appréhender.
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