Je n'ai pas aimé.
Tout d'abord, je n'ai pas aimé le dessin, je le trouve raide, les angles de vues sont très artificiels et nuisent à l'espace où évoluent les personnages. Les vues en plongée dans les scènes d'intérieurs trahissent les dimensions réelles de l'espace. Je trouve ça très gênant de représenter les personnages vus de 5 mètres de haut dans une pièce de 2 mètres de haut. Il n'y a pas que ça qui m'a gêné, mais c'est représentatif. La colorisation est terne et sombre, et surtout très artificielle, on sent le dégradé fait à l'ordinateur, les visages semblent fait de cire, on se croirait au musée Grévin.
Les dialogues sont eux, très inspirés de la prose d'Anatole le Braz, lyrique, alambiqués, il apporte une atmosphère théâtrale, c'est écrit petit, c'est parfois lourd à lire. La raideur du graphisme est totalement en contradiction avec la rondeur ornementée des textes et de l'histoire. Même dans les moments forts, il ne parvient pas à faire monter l'intensité.
Pour moi, il y a un gros problème entre le style d'écriture des dialogues et l'image, qui ne s'accordent pas du tout. Cela casse l'aspect mystérieux de cette aventure. le mélange ne prend. En plus, la froideur du graphisme et le rythme manquant de fluidité font qu'on ne parvient pas à s'attacher aux personnages. le suspense n'est pas très bien tenu, les déductions du Lieutenant semblent tomber comme par magie. On ne croit pas un instant au paranormal et donc on est pas du tout surpris par la fin, alors que chez
Anatole le Braz, il y a une dimension fantastique toujours très marquée. L'intrigue policière vient se greffer sur le texte d'Anatole le Braz, ce n'est pas une adaptation, alors que je croyais entrer dans son univers, me voilà dans un policier folklorique. L'enquête sans suspense du Lieutenant, et son amourette sans flamme nous ferait plutôt penser à un mauvais téléfilm.
J'ai eu du mal à arriver au bout.