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Xavier Collette (Autre)
EAN : 9782494665095
288 pages
Argyll éditions (01/03/2024)
3.83/5   21 notes
Résumé :
France, 1593.
La chance a tourné pour les membres de la compagnie du Chariot : les voilà désormais enfermés à la prison de Rennes. Contre leur libération, leur capitaine Axelle de Thorenc est envoyée sur ordre du roi Henri IV en Angleterre pour retrouver le sceau de l’enfer, un artéfact alchimique aux immenses pouvoirs.
Première d’une longue série, cette mission la verra s’opposer à la mystérieuse École de la nuit.
Des jardins du palais de la r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jean-Laurent del Socorro est connu pour ses romans ancrés dans les guerres de religion en France et dans les romans Royaume de vent et de colères, du roi je serai l'assassin ou La Guerre des trois rois. Je n'en ai lu aucun. En fait, je ne connais la plume de cet auteur qu'à travers Morgane Pendragon, sa réécriture du mythe de la Table ronde. Cela ne m'a pas empêché de profiter pleinement des aventures d'Axelle, une jeune femme pétillante et pleine de ressources, agile aussi bien par l'esprit que par l'épée.

Et pourtant, Peines de mots perdus s'inscrit directement dans cette série. La personnage principale, Axelle, est déjà apparue dans au moins un autre livre (La Guerre des trois rois, d'après les résumés que j'ai compulsés, mais vous, lecteurices de Jean-Laurent del Socorro, vous pourrez me le confirmer et me dire si on la retrouve dans d'autres textes) et d'ailleurs, il est souvent fait référence, de façon détournée à ce qui s'est déroulé dans d'autres pages. Mais l'auteur se débrouille bien et cela ne m'a aucunement gêné pour l'immersion dans les histoires ni la bonne compréhension des intrigues.

J'ai écrit « histoires » et « intrigues » au pluriel, car ce roman n'en est pas tout à fait un. Il s'agit plutôt du regroupement de trois nouvelles, trois récits qui se suivent, séparés par des entractes qui résument les évènements se déroulant dans les années qui se sont écoulées entre deux histoires. Car, si le premier texte, « Noir est le sceau de l'enfer » (qui se trouve être un développement d'une novella portant ce titre parue 2022 chez Didaskalie, puis proposée gratuitement par Albin Michel imaginaire à l'occasion de la sortie de Morgane Pendragon) a pour base l'année 1593, le suivant, « La Couleur des donjons », n'intervient que dix ans plus tard, en 1603. le dernier, « Et l'École de la nuit » est encore plus éloigné : il se déroule en 1621. Cette division est une force et une faiblesse. La force tout d'abord : puisque ce sont des nouvelles, le rythme est vif, voire endiablé. On passe de ville en ville, de péripéties en péripétie. Pas le temps de s'ennuyer, on est directement plongé dans le bain. La faiblesse ensuite : sur la fin, j'ai ressenti comme un goût de trop peu. J'aurais bien aimé me poser davantage avec certains personnages, d'autant que l'auteur en lance dans l'aventure en pagaille. Et parmi eux nombre de célébrités.

J'avais déjà rencontré, il y a peu, John Dee et son miroir magique dans le Silex et le miroir de John Crowley. Mais si le personnage et son aura magique et inquiétante restent les mêmes, l'ambiance de ces deux oeuvres est totalement différente. Celle de l'Américain m'a semblé hermétique, empreinte de mystères et tributaire de la bonne connaissance de cette période historique par ses lecteurices. Au contraire, celle du Français est virevoltante, aisée d'accès et claire dans son contenu historique (même quand elle s'en écarte volontairement). Car l'auteur n'hésite pas à prendre quelques libertés avec ses personnages, que ce soit, donc, John Dee, mais aussi Shakespeare ou Marlowe. Il a cependant l'honnêteté de nous en prévenir en fin d'ouvrage et de donner des précisions quant aux changements opérés. Ce procédé de faire intervenir des invités connus n'est pas nouveau. Je pense par exemple à Johan Heliot qui est un spécialiste de l'exercice (par exemple dans La Fureur des siècles ou Guerre & Peur). Et c'est un procédé qui me plait bien quand il est bien utilisé. Ce qui est le cas ici. Les personnages « réels » s'intègrent parfaitement dans le récit.

Ensuite, quelques mots sur le ton. Je sais qu'il est facile et sans doute réducteur de penser, à chaque fois que je lis un roman de style cape et épées à Alexandre Dumas, mais Jean-Laurent del Socorro veut distraire son lecteurice. Et il y parvient tout à fait. Sans rien lâcher sur le plan historique (les repère sont précis et permettent de s'y retrouver sans lourdeur), il fait évoluer ses personnages dans des intrigues rythmées, qui les promènent d'une ville à une autre, d'un pays à un autre. Pas de longues digressions sur les paysages ou le décor. Ce dernier est planté en quelques mots, marquants, qui permettent de bien distinguer les différentes étapes. Et enfin, l'auteur revendique lui-même cette paternité, puisqu'il cite le créateur des Trois mousquetaires à la fin de son ouvrage.

Est-ce pour s'adresser davantage à un public féminin ou parce que le contexte actuel tente de réparer un peu les si nombreuses années où les femmes ont été écartées du pouvoir et de l'action par des hommes méprisants, en tout cas Jean-Laurent del Socorro s'est permis quelques libertés avec l'histoire. Déjà dans Morgane Pendragon, il féminisait considérablement une société essentiellement masculine. Ici, je dois avouer que cela m'a laissé un peu dubitatif. le contour historique en a pâti, au moins au début. Par exemple, la compagnie que dirige Agnès de Loignac, les Quarante-Cinq, était de une compagnie composée exclusivement d'hommes. Ici, seules des femmes en font partie. Mais je peux comprendre ce parti pris. Et une fois l'histoire lancée, je n'ai plus fait attention à ce qui est alors juste un détail. Et cela a donné lieu à quelques scènes bien vivantes, avec langage fleuri et réparties bien méritées. Cela m'a fait sourire, et c'est bien là l'essentiel.

Bon moment de lecture que ces plus de trois cents pages. Enfin un peu moins pour les aventures d'Axelle, car les dernières sont réservées à la traduction d'une oeuvre pour le moins savoureuse d'une femme en colère contre une certaine partie de la population masculine : je vous laisse découvrir le pamphlet, il vaut son pesant de cacahuètes et méritait largement cette exposition. Pour en revenir aux récits de Jean-Laurent del Socorro, ils m'ont séduit et je sens que je vais rattraper mon retard et me plonger dans les affres de cette période terrible en lisant les romans précédents. Et ainsi, découvrir d'autres moments de la vie de la si attachante Axelle.
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Quel roller-coaster ce fut de lire ce roman !

Je n'avais pas du tout regardé de critique auparavant et j'avais choisi "Peines de mots perdus" car j'aime beaucoup les écrits de Jean-Laurent del Socorro, son univers de fantasy historique réécriture version féministe et ce qu'il véhicule.

Nous allons donc suivre Axelle, capitaine d'une bande de (plutôt gentils, ou du moins du bon côté, visiblement) mercenaires enrôlée dans une mission secrète au service de la Couronne de France. Direction la fratrie ennemie par excellente, l'Angleterre. Axelle n'en a pas encore totalement conscience, mais sa vie en sera à jamais bouleversée.
Si la jeune femme a accepté plus par curiosité et par envie de dépasser sa condition de mercenaire, elle découvrira qu'elle est capable d'immenses choses, dont certaines qu'elle ne soupçonnera pas et ne s'en rendra compte que bien plus tard.

Nous suivrons donc Axelle à travers trois étapes de sa vie, trois missions exceptionnelles qui n'en forment qu'une et qui l'accompagneront au début de sa carrière, à son apogée et à sa toute fin. Nous découvrirons ses aspirations, ses envies, mais aussi ses réalisations notamment à travers ses amitiés fortes avec cinq autres femmes, celles qu'elle appelle sa "sororité des destins contrariés".
Malgré le fait évident qu'il s'agit d'une réécriture de l'Histoire (sans parler du côté fantastique) concernant la condition féminine, Jean-Laurent del Socorro sait créer de beaux personnages féminins et offre à chacune ses motivations, ses doutes et ses buts. C'est ainsi un beau roman de femmes, en plus du reste, bien que j'ai trouvé de temps en temps que ça manquait un peu de nuance. Je comprends tout à fait le propos et là où il veut en venir, et puis certes on est dans un roman d'aventure avec des femmes bad-ass, ultra-compétentes et indépendantes, maaais il manquait un petit soupçon de nuance parfois (pardon), à mon goût.

Je dois dire qu'Axelle peut être une narratrice parfois froide, j'ai eu à certains moments du mal à compatir à sa situation. Heureusement, ses amies sont toutes attachantes, et le récit, vif, avance très vite donc je n'ai pas trouvé ça trop désagréable.
Il m'a fallu quelques chapitres pour comprendre qu'il s'agissait d'une intrigue en plusieurs temps (la construction rappelant une pièce de théâtre aurait dû me mettre la puce à l'oreille) et le rythme très rapide peut déstabiliser au départ même si on s'y fait vite. On comprend que tous les enjeux n'apparaitront pas de suite et qu'il faudra tout dérouler afin d'avoir les réponses attendues.

En autres points positifs, j'ai bien aimé la multitude de clins d'oeil à L Histoire (énormément de personnages, de lieux etc) mais aussi à la pop-culture de façon plus générale et l'équilibre fonctionne bien.
En plus du théâtre qui amène aussi beaucoup d'esprit et d'humour, l'auteur rend un hommage évident et efficace au genre de cape et d'épée (il cite plusieurs fois Alexandre Dumas dans la postface) ! On sent qu'il y a pris du plaisir et je dois avouer que ça marche très bien avec notre groupe revisité de mousquetaires féminines prêtes à tout affronter.
Et enfin, on retrouve des éléments fantastiques avec l'étrange magie des pierres amérindiennes volées et ramenées en Angleterre par de méchants colons qui se veulent alchimistes.

Pour conclure, je pense que ce roman peut s'avérer être une excellente introduction à l'oeuvre et au travail de Jean-Laurent del Socorro pour qui ne l'aurait jamais lu et souhaiterait le faire.
En effet, l'auteur paraît en grande forme littéraire et on retrouve les éléments qui caractérisent son oeuvre de façon bien résumée : la réécriture historique avec une pointe de surnaturel avec des personnages féminins forts. On retrouve sa gouaille inspirée ainsi que son grand travail de recherche historique.

Je terminerai en précisant que l'auteur ne ferme pas la porte à une suite, bien au contraire, grâce à son dernier chapitre dont le point de vue n'est pas celui d'Axelle et qui envoie en mission son fils, Gabriel. Sa fille s'est également engagée dans le nouveau corps d'élite des mousquetaires du roi de France, donc peut-être retrouverons-nous ces jeunes gens dans une prochaine aventure... ?
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Dans Peines de Mots Perdus, on retrouve une figure emblématique du Royaume de Vent et de Colères. Il s'agit d'Axelle de Thorenc que l'on va suivre à différents moments de sa vie. Ainsi, de capitaine de la compagnie de mercenaires du Chariot, elle devient chevalière de Saint-Germain. D'ailleurs, la voici à nouveau missionnée par le roi de France qui la charge de prendre la direction de l'Angleterre pour investiguer du côté d'une société secrète qui agit à l'ombre du pouvoir et s'intéresse d'un peu trop près à l'Artbon. Or, cela déplaît et inquiète en France, surtout de voir tomber entre les mains de la souveraine anglaise un puissant artefact venu du Nouveau Monde. Une enquête qui s'annonce déjà à haut risque pour Axelle alors la question qui fleurit sur toutes les lèvres est de savoir si elle va y survivre ?

Comme dans ses trois précédents romans, Royaume de Vent et de Colères, La Guerre des Trois Rois et du Roi Je Serai L'Assassin, Jean-Laurent del Socorro insère son récit dans une période historique troublée, propice à la conspiration et à la trahison.

Il jette cette fois-ci son dévolu sur la scène politique anglaise de la fin du XVIe et début du XVIIe siècle. On est en plein règne d'Elisabeth Ire où le royaume d'Angleterre manque de peu d'être envahi par l'Armada espagnole et où la reine elle-même échappe à plusieurs complots. Mais l'ère élisabéthaine inaugure aussi l'épanouissement du théâtre anglais sous l'égide d'un certain William Shakespeare ou de Christopher Marlowe et on assiste aussi à l'essor des colonies anglaises au Nouveau Monde rendu possible par des aventuriers de la trempe de Francis Drake et de Walter Raleigh.

Or, Jean-Laurent del Socorro va s'appuyer sur tous ces éléments qui vont lui servir de décor pour insérer les aventures d'Axelle de Thorenc. Ainsi, elle va d'abord intervenir pour le compte de l'Ecole de la Nuit. C'est une société secrète avec laquelle l'auteur a pris quelques libertés en lui prêtant un intérêt pour l'occulte et notamment tout ce qui touche à l'Artbon. Il y fait évoluer d'éminentes personnalités comme Walter Raleigh. Il est l'interlocuteur privilégié de la chevalière et intrigue beaucoup à l'ombre du pouvoir. En outre, de nombreux espions gravitent au sein de cette organisation et servent d'indices à Axelle pour mener à bien sa première mission de monte en l'air. Par la suite, elle est chargée d'élucider des meurtres en démasquant l'assassin, ce qui l'amène un virevolter dans les couloirs du pouvoir, notamment du côté du conseil privé de la reine, présidé par le très machiavélique sir Thomas Walsingham. Ainsi, Jean-Laurent del Socorro joue avec une galerie de personnages historiques très riche qu'il manipule habilement pour servir son intrigue.

Mieux encore, il se sert du contexte hégémonique de l'Angleterre pour réintroduire la note merveilleuse qui donne tout le sel à ses romans. L'Artbon repointe donc le bout de son nez à travers la découverte de gisements dans la colonie de Roanoke et l'usage qui en est fait par les Natifs du Nouveau Monde. L'auteur en fait un enjeu de conquête en mêlant des ajouts fictionnels à des faits avérés. Jean-Laurent del Socorro se montre très ingénieux dans ses choix et nous livre une uchronie extrêmement bien réussie.

Avec Peines de Mots Perdus, Jean-Laurent del Socorro nous propose un récit de cape et d'épée au féminin que je trouve personnellement très réussi car fort bien mené. On y retrouve d'abord un protagoniste récurrent de ses précédents romans, Axelle de Thorenc. Comme on la suit à plusieurs années d'écart, on la voit évoluer. Elle occupe différents statuts en passant de capitaine d'une compagnie de mercenaires à chevalière de Saint-Germain en passant par aubergiste. Axelle est une fine lame au caractère bien trempé qui a su s'imposer aux hommes de son entourage. Pour autant, rien de fatal chez elle mais juste un équilibre entre force brute et bonté. Tout au long du récit, elle va être pétrie de doutes sur sa légitimité en tant que soldate, meneuse d'hommes, épouse et mère de famille. Cela la rend finalement très humaine et instaure une vraie proximité avec les lecteurs. Entre ces lignes, elle va se lier d'amitié avec des femmes exceptionnelles qui ont marqué leur époque. Il y a déjà Jane Anger, auteure de la fin du XVIe siècle, surtout connue pour son pamphlet : Protection pour les femmes. Sous la plume de Jean-Laurent del Socorro, elle prend les traits d'une féministe acharnée pleine d'impétuosité et de fougue. elle tient la dragée haute aux hommes même de haute naissance et réussit à s'imposer là où les femmes ne sont pas tolérées afin d'accéder au même savoir que les membres du sexe opposé. Elle va être une alliée de choix pour Axelle même si elle a tendance à l'agacer. Ensuite, il y a Mary Triph, dit Mary la tire-laine, une pickpocket célèbre du crime organisé. On est de suite charmé par l'impertinence de cette femme qui s'affiche toujours en habits masculins, une pipe au bec. Elle s'impose sans mal comme la compagnonne idéale des coups d'éclat d'Axelle dans ce Londres inconnue de la Française. D'autres viennent lui prêter mains fortes mais autant vous laisser le loisir de les découvrir par vous-mêmes.

Décidément, Jean-Laurent del Socorro est très bon dans sa casquette d'écrivain. Il nous continue de nous émerveiller avec cet univers dont il pousse l'exploration un peu plus loin à chaque livre.

Peines de Mots Perdus, c'est le juste dosage entre action et émotions pour un moment d'intense lecture. Lisez-le !

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Un nouveau roman de Jean-Laurent del Socorro est toujours une bonne nouvelle, promesse de beaux moments de lecture, d'émotion, d'actions, de rebondissements, de thématiques engagées et intéressantes. Aussi, j'attendais impatiemment Peines de mots perdus, publié par Argyll, et qui se déroule dans le même univers que Royaume de Vent et de Colères. Autant dire de suite que ce livre répond aux mêmes critères que ceux énoncés précédemment, et a su combler mes attentes.

Le monde dans lequel se déroule le roman ressemble au notre, il y a très peu de différences avec notre Histoire. le seul élément qui le distingue est la présence d'éléments surnaturels créés par l'artbon, un élément ayant des propriétés particulières mais pouvant être très dangereux. Jean-Laurent del Socorro est revenu à plusieurs reprises dans cet univers avec du roi je serai l'assassin, La Guerre des trois rois et Noir est le sceau de l'enfer, une nouvelle. Peines de mots perdus reprend d'ailleurs cette nouvelle en l'étoffant par rapport à sa première publication.

Peines de mots perdus est constituée de 3 novellas qui se déroulent à des époques différentes, mais ayant pour personnage principale Axelle de Thorenc. Ces trois histoires sont liées par différents éléments et forment un roman. On y retrouve tous les ingrédients qui faisaient de cet univers une réussite, mais cette fois l'action se déroule principalement en Angleterre, essentiellement à Londres. Ce pays offre un décor plus neutre que la France, mais aussi la possibilité de faire intervenir de nombreux personnages historiques hauts en couleur, comme William Shakespeare ou encore Francis Drake.

Au début de la première histoire, en 1593, Axelle est capitaine de la Compagnie du chariot. Malheureusement, suite à une mission qui a mal tourné, la compagnie est en prison. Axelle se voit contrainte, pour obtenir leur libération, d'accepter une mission en Angleterre pour retrouver le sceau de l'enfer, un artefact alchimique aux immenses pouvoirs. Une fois arrivée dans ce pays, elle fait équipe avec sir Francis Drake, au service de la reine Élisabeth. Ce n'est que le début des aventures d'Axelle en Angleterre, aventures qui vont la mener à en apprendre plus sur l'artbon et l'endroit d'où il provient. Après cette première mission, Axelle sera amenée à retourner en Angleterre pour une autre mission, où elle sera mêlée à une société secrète.

Rebondissements, manigances et aventures sont au programme des aventures d'Axelle. Celle-ci est un personnage très bien construit, qui est tiraillée entre son devoir et sa vie personnelle. Son destin offre des moments d'émotion intense. Les 3 histoires sont racontées selon le même modèle, et on devine un peu certains éléments. Cependant, on prend toujours autant de plaisir grâce à la plume de l'auteur et aux personnages secondaires présents, comme Gabin qui laisse présager d'autres récits dans ce monde.

Avec Peines de mots perdusJean-Laurent del Socorro revient avec bonheur dans l'univers de son premier roman, en l'étoffant et en continuant l'histoire de la capitaine de la compagnie du Chariot. Ces aventures mêlent manigances et complots, permettent de croiser des personnages haut en couleur tout en gardant une part d'émotion bienvenue.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Ce roman s'inscrit dans un univers plus vaste composé par d'autres textes de l'auteur comme Royaume de vent et de colère, la guerre des trois rois ou encore du roi je serai l'assassin. Il s'agit d'exploiter le 16e / 17e siècle européen avec une nouvelle variable : la présence de l'Artbon, une pierre permettant de pratiquer la magie. L'auteur se réapproprie ainsi L Histoire en modifiant quelques éléments, en justifiant d'autres par l'utilisation de ce pouvoir, etc. tout en étant que ça reste rare et subtil. Pour quelqu'un qui aime L Histoire et cette période en particulier, il est très amusant de chercher les références et les points de divergences par rapport à notre monde. Jean Laurent del Socorro est pointu dans ses recherches et minutieux, la mise en place de son univers et de son concept font toujours mouche chez moi.

J'ai aussi apprécié retrouver des personnages que j'ai aimé par le passé dans un roman finalement construit comme une pièce de théâtre : trois actes, un lieu par chapitre, beaucoup de dialogues et d'action, pour une texte de cape et d'épées résolument féministe.

Mais... Parce qu'il y a un mais, la sauce a eu du mal à prendre au niveau du personnage principal. À l'instar de d'autres textes plus récents de l'auteur, la narration à la première personne me semblait froide. Les émotions sont écrites plutôt que montrées, j'ai lu sans réussir à plonger dedans ou à me sentir embarquée par les aventures d'Axelle et j'en suis la première dépitée. Je pense qu'un narrateur externe aurait été plus adapté pour un personnage de ce genre, surtout pour rester cohérent avec le format théâtral qui semblait ici recherché quoi que moins revendiqué par rapport à un autre roman (Une pour toutes).

Il n'empêche que c'est un sentiment tout personnel et que le travail de l'auteur mérite d'être découvert, ne fut ce que pour son boulot mêlant fiction et histoire mais aussi pour son engagement dans la représentation des femmes en littérature. Jean Laurent del Socorro est très clairement un allié bienveillant du combat des femmes et ça fait du bien d'en croiser.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
22 mars 2024
Mais si vous êtes amateurs de romans nerveux, avec des personnages multiples, sincères et la gouaille certaine (on sent ici l’influence du théâtre), et de décors historiques pleinement maitrisés, ce roman vous plaira sans aucun doute. Et pour ceux que le message féministe rebute, la lecture du manifeste de Jane Anger, traduit par l’auteur et disponible à la fin du roman, est vivement conseillée !
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pour savoir ce que je veux devenir, peut-être dois-je commencer à apprendre à ne plus rester enfermée sur moi-même ?
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Tu connais la devise de la compagnie : "La roue tourne, et le chariot avec elle."
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Cinq femmes qui se ressemblent, une par doigt. Nous sommes bien la sororité des destins contrariés.
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Videos de Jean-Laurent Del Socorro (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Laurent Del Socorro
Marion de la librairie le Divan partage ses lectures.
Notre mot sur , écrit par Jean-Laurent del Socorro et publié aux éditions École des loisirs : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782211333658
Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/
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