AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Florence Delay (Éditeur scientifique)Jacques Roubaud (Éditeur scientifique)
EAN : 9782757803370
253 pages
Points (05/04/2007)
4.03/5   19 notes
Résumé :
Partition rouge
ANTHOLOGIE

" Je brille comme une étoile
l'animal qui me regarde
est ébloui "

La création mythique des peuples indiens,
l'usage et l'invention des noms indiens,
les métamorphoses animalières, les litanies
des chamans et médecins, tels sont les
grands thèmes regroupés dans cette anthologie
de référence. Poèmes, petites chansons,
légendes, incantations, é... >Voir plus
Que lire après Partition rouge : Poèmes et chants des Indiens d'Amérique du NordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Partition rouge est une anthologie des chants indiens d'Amérique du Nord. Des récits des origines aux paroles chamaniques, des aventures de Coyote aux poèmes sur la nature, le livre explore la parole indienne des différentes nations. Collationnés au XIX° alors que ces peuples et leur conscience sont étouffés par les USA triomphants, les poèmes représentés nous font connaitre une conscience aigue du monde qui sait mêler les registres comiques et lyriques. La magie occupe bien sûr une bonne place : la parole crée le monde et les liens avec les esprits, parole qui n'est pas seulement humaine mais aussi animale.
Un recueil où le verbe est miroir et instrument de l'univers.
Commenter  J’apprécie          120
Poèmes du nom ou du rêve,
paroles d'Émergence ou de métamorphoses,
chants de création ou de guérison
histoires de Coyote et médecines de chamans :
cette anthologie poétique est une promenade sacrée à travers les paysages spirituels, tout vibrants de paroles vivantes, des peuples indiens d'avant l'Amérique du Nord et de toujours...

Dans notre paquetage, on ne veut pas :
- d'épingles à papillons pour Occidentaux collectionneurs, d'esprit plaqué sur un papier de paroles mortes
- de l'arrogance odieuse de ceux qui prennent et ont trop pris

Allant avec humilité, nous recueillons sans arracher :
Des litanies à lire,
le souffle non coupé mais ample en poitrine.
Des paroles à dire à haute voix, à tous vents.
Des pages à confier aux flammes,
pour en danser les chants,
en planter du talon l'esprit dans la terre, et le sentir pousser à travers soi –
sentir vibrer le chant, et vivre le monde à travers lui.
Commenter  J’apprécie          90
La poésie est chant, est danse, est son, est tambour, est rythme, est message, est tableau.
Dans cette anthologie de poèmes et chants des indiens d'Amérique du Nord, nous est raconté l'épopée d'un peuple. Sa naissance dans le quatrième monde. Un monde blanc et noir, sans soleil, ni lune, ni étoiles. Les tribus furent nommées. Les différents chants montrent les relations avec la nature, les animaux. Ils rapportent l'arrivée des colons blancs, l'effondrement de la richesse de la culture des indiens, les maladies et la mort. Et la renaissance.
Commenter  J’apprécie          70
Cette anthologie propose une immersion dépaysante dans l'univers poétique et culturel des Indiens d'Amérique du Nord.
On y trouve divers textes : poème, chants, incantations, légendes,... Présentés en quatre parties liées à leurs fonctions : naissances, noms, métamorphoses et médecines. J'ai aimé lire ces textes qui bousculent mon monde familier et ouvrent peut-être des portes vers "des pensées nouvelles, des idées intéressantes" comme le suggèrent les traducteurs, Jacques Roubaud et Florence Delay.
Un livre vers lequel je reviendrai certainement...
Commenter  J’apprécie          60

L'angle adopté par cette anthologie est résolument poétique. Elle est un peu foutraque, mêlant les sources et les traditions de divers horizons, mais portée par une vision. le voyage est chamanique. Ce qui paraît sans direction est une invitation à tracer sa voie vers "le rajeunissement mystique" en suivant les points cardinaux : est/aube, sud/enfant, ouest/guerrier, nord/mort et retour à l'est/aube. le cercle et son centre offrent une possibilité de nouveau point de départ permanent.

"Coyote. Responsable des choses telles qu'elles sont." (108)

Les paroles de la Ghost Dance, un chapitre sur les noms crees, côtoient des nouvelles de mon vieux cousin Coyote, figure du dérisoire, de l'absurde et du chaos qui "entre dans l'interdit. Voilà pourquoi il est un maître". J'ai particulièrement apprécié la partie finale, les chants navajos de la Voie de la Nuit. On est frappé par la place prépondérante et structurante des histoires collectives dans l'équilibre sociétal et personnel. Ce n'est pas Boris Cyrulnik qui dirait le contraire…

Une puissante magie !


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Silencieuse – Jusqu’au-Dégel

Son nom raconte comment
cela se passait avec elle.

La vérité est qu’elle ne parlait pas
en hiver.
Chacun avait appris à ne pas
lui poser de questions en hiver
une fois connu ce qu’il en était.

Le premier hiver où cela arriva
nous avons regardé dans sa bouche pour voir
si quelque chose y était gelé. Sa langue
peut-être, ou quelque chose d’autre au-dedans.

Mais après le dégel elle se remit à parler
et nous dit que c’était merveilleux ainsi pour elle.

Aussi, à chaque printemps
nous attendions, impatiemment.

(Poèmes noms)
Commenter  J’apprécie          190
Quand ils étaient seuls sur la terre, ils se nommaient eux-mêmes.

(Cheyennes) Les Hommes
(Pawnees) Les Plus Hommes des Hommes
(Lenapes) Les Hommes Vrais
(Apaches) Le Peuple
(Hopis) Le Peuple Pacifique
(Arapahos) Notre Peuple
(Mandans) Le Peuple sur la Rive
(Winnebagos) Le Peuple de l'Eau Boueuse
(Cherokees) Le Peuple des Cavernes
(Sauks) Le Peuple de la Terre Jaune
(Foxes Le Peuple de la Terre Rouge
(Tetons) Ceux-qui-habitent-la-Prairie
(Hunkpapas) Ceux-qui-campent-à-l'entrée
(Kiowas) Ceux-qui-sortent
(Iowas) Ceux-qui-dorment
(Omahas) Ceux-qui-vont-contre-le-vent

Quand ils ne furent plus seuls, les Blancs, les marchands, les trappeurs, les voyageurs, les jésuites les nommèrent.
Parfois ils les nommèrent d'un trait jugé distinctif. (...)
Parfois ils les nommèrent en déformant le nom que leur donnaient leurs ennemis. (...)

Qu'ont pensé les élégants guerriers Crows (corbeaux) de leur surnom : "Les Beaux Brummels de la Prairie" ?
Commenter  J’apprécie          80
Il y avait une vieille femme que j'avais créée en vœu.
Elle était l'épouse
d'un vieil étang.
Vous pouviez la voir nager dans son mari
si vous étiez caché dans les buissons.
Elle lui parlait avec sa façon de nager
gentiment.
Une fois dans leur vie il n'y eut pas de pluie
et le soleil commença de réduire l'étang.
Bientôt le soleil prit l'étang tout entier!
Pendant beaucoup de nuit la vieille femme dormit
près du trou où son mari avait vécu.
Puis, une nuit, un orage arriva
mais au matin il n'y avait toujours pas d'eau
dans la vieille demeure de son mari.
Alors elle décida de partir à sa recherche
et elle suivit sur le sol les flaques
qui marquaient les pas de l'orage.
Elle les suivit pendant beaucoup de kilomètres.
Finalement elle tomba sur son mari
assis dans un trou. Mais il s'était trompé de trou!
Alors la vieille femme ramena son mari à la maison
petit à petit, dans ses mains.
Vous auriez pu le voir rentrer à la maison
si vous étiez caché derrière les buissons.

Poèmes de l'os magique.
Commenter  J’apprécie          70
Un petit lynx
perdit sa famille.
Il s'en alla tout seul
et commença a apprendre les choses.
Il se mit en route.

Un printemps il vit
arriver des oiseaux
qui venaient du sud.
Il en goûta quelques-uns.
Il en apprit le goût.

Un été il faillit
se noyer, mais il vit son visage
un long moment
dans ce lac.
Il apprit alors son visage.

Un automne il fut aussi grand
que ses parents
et cela le fit penser
à eux.
C'est ainsi qu'il apprit
le souvenir.

Un jour, dans le froid de l'hiver
il trouva un oiseau gelé
qui ne bougeait pas.
C'est ainsi qu'il apprit les larmes
qui de son visage tombaient
sur cet oiseau.
Il resta penché sur lui un long moment.
Je sais son histoire.
ce qu'il apprit.
Je le sais.
Je vous le dis.
Toutes ces choses !
Je pleure quand je les dis.
Je suis Petit-Lynx.
Commenter  J’apprécie          90
Qui ? Coyote ?
Oh, oh oui, la dernière fois
quand était-ce... je l'ai vu c'était quelque part
entre Muskogee et Tulsa
se dirigeant vers Tulsa, je pense, avançant tout
simplement.
Il marchait vers un fourré de jeunes chênes
juste de l'autre côté de la colline il y avait un ruisseau.
Il mettra bien deux jours à arriver à Tulsa
il boira un peu de vin
il fera giligili aux bébés Pawnee
il dormira au bord de la rivière Arkansas
l'écoutera un petit moment.
J'espère qu'il ne pleuvra pas
que la rivière ne va pas déborder.
Il reviendra, ne t'en fais pas.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Florence Delay (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Florence Delay
https://www.laprocure.com/product/933081/jodelle-etienne-comme-un-qui-s-est-perdu-dans-la-foret-profonde-sonnets
Comme un qui s'est perdu dans la forêt profonde : sonnets Étienne Jodelle Édition d'Agnès Rees Préface de Florence Delay Éditeur Gallimard Collection Poésie, n° 574
« Étienne Jodelle, ce nom ne vous dit sans doute pas grand-chose et pourtant il s'agit d'un des sept membres de la Pléiade, ce groupe de poètes constitué autour de Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay. Un des derniers numéros de la collection Poésie chez Gallimard nous donne à le découvrir avec ce très beau recueil de sonnets avec ce titre superbe : Comme un qui s'est perdu dans la forêt profonde. Ce sont des sonnets, surtout des sonnets d'amour, mais aussi des sonnets politiques, des sonnets religieux... » Guillaume, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1207 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}