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EAN : 9782330136574
64 pages
Actes Sud (14/10/2020)
4.15/5   23 notes
Résumé :
De l'histoire de ses grands-parents échappés aux rafles du Vel d'Hiv aux voix enregistrées dans le métro, en passant par un cadeau de Noël décevant, ou par les femmes qu'il n'a pas réussi à aimer, Scali Delpeyrat, dans ce monologue sans concession, se raconte en toute intimité.
Et si tout cela n'était que l'histoire d'un père qu'on a aimé bien plus qu'on ne l'avait pensé ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Vous n'aurez qu'une envie c'est connaître la suite"

C'est le leitmotiv de ces petits textes qui parlent des pensées et états d'âme de l'auteur.
Parce que ce recueil de confidences se lit tout seul et peut servir de livre ressource à nos propres questionnements.
On le sent inquiet Scali Delpeyrat mais on sent que quelque chose a bouleversé sa vie,l'a libéré,et cela à a voir avec son père.
Cette transformation s'opère au fil de ses propos,sa façon de s'exprimer à travers des scènes du quotidien et des retours dans l'histoire familiale.
Cela prête à sourire,à plonger en nous même, d'ailleurs l'auteur,qui est aussi comédien,en a fait un seul en scène.
C'est aussi très touchant et pudique.





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Scali Delpeyrat est comédien, auteur et metteur en scène. Avec sa compagnie théâtrale le bel établissement, il monte et adapte ses textes. Homme de théâtre, mais également de cinéma et de télévision, Scali Delpeyrat est de ces acteurs qui s'invite régulièrement sur nos écrans. Pas étonnant, sa filmographie est longue comme le bras ! Si être comédien c'est dire avec justesse des mots mis en scène, être auteur c'est savoir coucher avec une harmonieuse sonorité ses maux/mots sur papier. Dès lors, être publié fait-il de l'auteur un écrivain ? Quoi qu'il en soit, lui a osé. Je ne suis plus inquiet est le premier livre publié de Scali Delpeyrat. Il est disponible dans la collection Au singulier chez Actes Sud-Papiers.

Je ne suis plus inquiet est un court recueil de soixante trois pages et de soixante et un textes exactement. Difficile à résumer et à la fois facile tant ce livre touche tout un chacun. En effet, qui ne s'est jamais auto-interpellé de scènes du quotidien tantôt drolatiques, tantôt horripilantes ? Qui ne s'est jamais agacé du comportement d'autrui, ne s'est jamais retourné sur ses amours perdues, sur son enfance, sur ses origines ? Voilà, Je ne suis plus inquiet c'est cela. Des tranches de vie savamment et harmonieusement mises en scène. Mais il serait réducteur de s'en tenir à cela. Je ne suis plus inquiet c'est tellement plus ! C'est drôle, c'est touchant, c'est questionnant, c'est mélancolique mais c'est surtout débordant d'amour. Oui, Je ne suis plus inquiet est de ces petits livres universels fait d'éclats de rire, de sourires qui s'étirent, de sourcils qui se froncent, d'estomac qui se noue, de larmes qui perlent au coin des yeux. C'est doux, c'est tendre, c'est juste, c'est émouvant et c'est truffé d'humour. C'est à lire et à relire.

Oui parce que Je ne suis plus inquiet est ce genre de livre qui ne trônera jamais dans une bibliothèque à l'abri de la poussière. Non. Il est de ceux qui va rejoindre cette pile posée à même le sol à la tête du lit. Oui. Je ne suis plus inquiet est de ces livres que l'on ne se lassera jamais d'ouvrir à n'importe quelle page. Sa lecture achevée, il en surgira selon le tableau dépeint, un éclat de rire, ou bien une question existentielle sur le sens de nos gestes, de nos actes, ou encore des hypothèses sur ce que nous serions si telle ou telle chose ne s'était pas produite. On s'interrogera sur nos origines, ou bien on retournera en enfance ou tout simplement, on prendra conscience de l'importance d'aimer et de savoir le dire. Oui, Je ne suis plus inquiet est ce genre de livre, exactement comme La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe Delerm. Mais ne vous y trompez pas, il n'est point question de plaisirs minuscules, c'est même tout l'inverse ! Et comme il semblerait que Noël approche (oui, oui j'ai croisé hier avec consternation tous les apparats de cette fête dans un magasin alors même que nous ne sommes qu'au début du mois d'octobre... Comme si nous n'avions qu'une envie... Ah ces gens du marketing) bref, comme Noël approche disais-je, Je ne suis plus inquiet sera le cadeau idéal tant il est aisé de s'identifier à ces scénettes si joliment peintes, parfaitement décrites et reliées entre elles. Les mots sont subtilement choisis, le tout est délicieusement construit. Aucun doute, vous ferez des heureux !

Avant de clôturer cette chronique, ne pas oublier de dire à Scali Delpeyrat que Je ne suis pas inquiet est bon, check. / Non, lui dire qu'il est très bon, check. / Ne pas oublier d'oublier d'imaginer Scali Delpeyrat dans la scène de la minuterie, check. / Ne pas oublier demain dans le métro de prêter attention à la voix ascendante et descendante, check. / Ne pas oublier que si ma voix déraille et devient fluette, c'est juste parce que je suis émue, check. / Ne pas oublier de dire merci à Scali Delpeyrat d'avoir eu la merveilleuse idée de me faire envoyer Je ne suis plus inquiet, check. / Ne pas oublier de remercier Actes Sud et leur dire combien le livre est beau, check. / Enfin, ne pas être inquiète de savoir que l'auteur, que dis-je, que cet écrivain va lire ma chronique... hum, pas check...
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C'est un petit livre délicieux que je vous invite à découvrir ici. Petit car il ne comporte qu'une soixantaine de pages, délicieux car il réalise la prouesse, néanmoins, de susciter chez le lecteur le rire, l'émotion, l'étonnement, mais aussi la réflexion.

Le livre se présente comme une succession de saynètes apparemment sans lien les unes avec les autres. On y parle de chat, de salle d'attente, de métro, mais également de ligne de démarcation, de fuite et de survie. On y parle de famille, d'amour et de chanson, on y parle d'un père, si loin, si proche. Bref, on y parle de plein de choses et cela, dans un agréable désordre. C'est poétique et drôle, un peu barré parfois, émouvant souvent et toujours délicat. C'est la vie de l'auteur, dessinée par petites touches pudiques, si bien écrites, si bien dites si l'on a la chance de voir le spectacle. Il y dévoile ses craintes et ses phobies, y partage des souvenirs de famille, émotions retenues. C'est la vie, quoi…

Écrit par un acteur à la filmographie aussi fournie que diverse, présenté en quatrième de couverture par Denis Podalydès, il est en fait le texte d'un seul-en-scène actuellement à l'affiche et joué par l'auteur. Ceci explique sans doute son apparence d'OVNI littéraire, ce qui ne l'a pas empêché de rencontrer un très joli succès.

Un moment de lecture absolument magique.

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Un court récit de petits instants choisis au hasard, semble-t-il, dans la vie du narrateur.
Une très belle oeuvre poétique, sensible et discrète, à lire en une journée, et qui laisse comme un regret, regret que ce soit déjà terminé.
À conseiller aux rêveurs, aux cueilleurs d'instants, aux philanthropes.
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J'ai pris ce petit livre comme un “cadeau”, une pose, un moment de lecture qui, pour moi a ralenti le temps…

Impossible de résumer cette compilation d'idées et de réflexions qui vous fera passer par tout type d'émotions.
C'est drôle, c'est barré, c'est touchant… C'est la vie quoi !

Brouillon ? Oh que non !
Certaines vous feront réfléchir, d'autres vous feront rire, et d'autres encore nous recentreront sur notre condition humaine, et oui, “On est bien peu de choses sur cette terre !”
Qui ne s'est jamais posé ce genre de questions, qui n'a jamais vécu ces scènes dans son quotidien ?

Apparemment, il n'y a pas de lien entre les textes, mais très vite, vous trouverez ici et là, des réminiscences, des idées floutées qui s'affineront et finalement, vous aiguilleront vers de “vrais” liens entre certains d'entre eux.

Je ne suis plus inquiet”, c'est ça !
Ce sont des tranches de la vie de Scali, ses grands-parents juifs, son père, son enfance, le Sud-ouest, des questionnements souvent, des réponses parfois, et toujours avec une légèreté truffée d'humour. C'est mélancolique et ça déborde d'amour.
C'est aussi un livre que je ne rangerai pas, un livre qui restera à portée de main. Un livre où je pourrai de temps en temps “re-piocher” certaines scénettes tout en souriant, en sachant que la réflexion ne sera jamais loin… Je repenserai aussi à Scali, à son sourire, sa bonne humeur, ses chansons…

Un livre, pour les doux rêveurs, les décalés jamais pressés, mais aussi pour les curieux inassouvis, qui comme moi se posent continuellement des questions…

Une belle découverte, qui mérite une transmission écrite et pourquoi pas orale !
Personnellement, je ne vivrai plus jamais les “transports publics” de la même façon…

Merci Scali.
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour mon grand- père l’arabe était la langue des secrets.
L’arabe,c’était pour dire à sa femme sans effrayer les enfants " Les nazis vont nous tuer","Le gouvernement de Vichy va les laisser faire","Le train c’est dangereux " et probablement aussi " Je t’aime".
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- Le vigile indifférent.
« Je voulais m’acheter un pull en cachemire dans un grand magasin dont l’entrée principale était gardée par un vigile. Je n’ai jamais été réfractaire à ce dispositif de sécurité, aussi quand le vigile m’a demandé d’ouvrir mon sac, je me suis exécuté avec la meilleure volonté du monde. Mais une fois mon sac grand ouvert le vigile n’a pas pris la peine de regarder à l’intérieur. Il m’a fait un vague signe de la main pour m’inviter à entrer dans le magasin. Au lieu d’obtempérer, je lui ai dit “Pardon, mais vous n’avez pas regardé dans mon sac”. Il m’a d’abord gentiment répondu “Oui, c’est bon monsieur, vous pouvez passer”. J’ai donc insisté, “À quoi ça sert de faire ouvrir les sacs si c’est pour ne pas regarder à l’intérieur ?”. Le vigile a commencé à s'impatienter, ”Allez ça va, vous entrez maintenant”. C’est probablement l’injonction impérative qui m’a fait perdre toute mesure. Je me suis entendu lui répondre “Certainement pas ! Je ne vais jamais entrer dans un magasin que vous, Monsieur, vous surveillez ! Faudrait être dingue ! Ça peut péter d’une minute à l’autre, là ! Moi, je me barre ! Je me barre”. Et je suis parti comme un fou, renonçant à mon pull en cachemire. Plus je m’éloignais du grand magasin plus je sentais monter en moi la culpabilité. Pourquoi avais-je été aussi agressif envers ce pauvre vigile ? »
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- Amoureux.
« À l’âge de quatre ans, je suis tombé très amoureux d’une fille de ma classe à l’école maternelle. J’adorais la regarder dans la cour de récréations. Je pensais beaucoup à elle. Je rêvais d’elle chaque nuit. Le jour où j’ai appris que mon état s’appelait “être amoureux”, j’ai dit à ma mère “Maman, je suis amoureux d’une fille à l’école”. Ma mère m’a demandé son prénom et pour la première fois, j’ai dit à voix haute le prénom de celle dont j’étais amoureuse, “Malika !“. Je l’ai dit avec tout l’enthousiasme dont j’étais capable “Malika !”. Je croyais qu’entendre le prénom de cette petite fille déclencherait le même enthousiasme chez ma mère mais elle eut un fou rire nerveux, “Malika ? Et ben… C’est ton père qui va être content”. »
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Salle d'attente.
J'étais dans la salle d'attente d'un cabinet médical. Il régnait dans la pièce le silence particulier des malades qui attendent de voir le docteur. C'est là, dans ce silence, entouré d'une dizaine de personnes, que je me suis laissé aller à un des actes les plus incongrus de mon existence. J'ai siffloté. J'ai siffloté dans la plus parfait inconscience et sans aucune retenue pendant bien vingt secondes. Autant dire une éternité. C'est le regard discrètement affligé de la dame assise en face de moi qui me fit revenir à moi-même. Comment avais-je pu faire une chose pareille? Siffloter dans une pièce aussi exiguë, entouré de personnes silencieuses et probablement malades?
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- N’importe quoi.
« À table, devant le journal télévisé, mon père exprimait souvent ses opinions politiques. Il commençait par dire “moi si j’étais à la place de tous ces mecs au gouvernement”. En suite de quoi il dévoilait ses mesures pour sauver le pays de la faillite. Par exemple, “je forcerais les grévistes à travailler”. Ou bien, “je bloquerais les importations”. Ou bien encore, “je rendrais obligatoire le travail pour les chômeurs”. Ou bien aussi, “j’interdirais qu’on expose dans les musées des mecs comme Picasso”. »
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