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EAN : 9782265098008
208 pages
Fleuve Editions (21/08/2014)
4.09/5   160 notes
Résumé :
La dame n'a pas encore perdu le son de la liberté. Quand elle rit, on entend le vent dans les arbres et l'eau qui éclabousse le trottoir. On se souvient de la douce caresse de la pluie sur le visage et du rire qui éclate en plein air, de toutes ces choses que dans ce donjon, nous ne pouvons jamais ressentir.

Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la prison, le temps passe lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de chaleur, de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 160 notes
Un lieu enchanté pour moi. Sûrement pas pour les autres. Pourtant, ici, je vois les oiseaux de nuit duveteux, les chevaux d'or, les petits hommes aux minuscules marteaux. Je ne parle plus depuis longtemps. Les livres me suffisent amplement. Mais, j'entends et je regarde. J'entends des pas dans le couloir. La dame et le prêtre déchu discutent. Ils parlent de York. Paraît-il que la dame va s'occuper de son dossier. Epineux, sans doute, puisque York ne veut pas qu'on s'occupe de lui. Il veut qu'on lui fiche la paix. Il veut mourir. Rien d'autre. Pourtant, elle s'acharnera à trouver ici et là quelques éléments dans son dossier qui pourraient faire réviser son procès. Elle remonte alors le fil de son enfance. Faut-il croire que la dame a du temps à perdre. Moi, j'ai tout mon temps. Dans le couloir de la mort, j'attends mon tour...

Enquêtrice spécialisée dans les peines de mort, Rene Denfeld s'est inspirée de sa propre histoire. La dame, c'est elle. C'est elle qui arpente ces sombres couloirs à la rencontre de ces condamnés. De par le fait, elle maîtrise parfaitement son sujet et nous livre un roman noir, à l'ambiance pesante et dans lequel l'on entre-aperçoit pas la moindre lueur d'espoir. Que de vies cabossées, que d'êtres bancals, que de rêves inachevés, que d'espoirs déchus ! Que ce soit le narrateur, témoin de ces vies; ces matons corrompus ou ces détenus au passé inavouable. Rene Denfeld nous enferme dans son roman devenant nous-mêmes prisonniers de ces lignes. Elle nous livre un roman puissant et intense. Son écriture poétique et habile nous ferait presque oublier cette noirceur étouffante, ces couloirs de la mort et ces hommes, qui rappelons-le, sont des meurtriers.

Bienvenue En ce lieu enchanté...
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C'est l'été, il fait beau et chaud, tiens je contrepéte, et vous avez légitimement envie de fraîcheur et de légèreté.
Qu'à cela ne tienne, direction le couloir de la mort.
Une prison sans nom où croupissent les rebuts de l'humanité dans l'attente d'un tête-à-tête avec la grande faucheuse..
C'est dans ce chaos ambiant qu'évolue La Dame. Perçue comme un ange salvateur par tous ces sursitaires, elle œuvre inlassablement afin de mettre à jour une pièce du dossier injustement ignorée qui leur permettrait alors d'échapper à l'injection létale.
York est le prochain sur la liste.
La date de son exécution approche.
La Dame sait qu'elle joue déjà contre la montre pour tenter de sauver une âme qui attend désormais cette sentence comme une délivrance.

Une chape de plomb qui s'abat sur vos frêles épaules, voilà l'effet que produit ce type de bouquin plombant comme un ciel d'orage.
Si les fortunes sont diverses, aucune n'apparait susceptible de vous filer la patate suffisante et nécéssaire pour entamer un solo de claquettes à l'écoute d'un Carla Bruni endiablé.
Noir c'est noir, il me reste l'espoir.
Négatif mon Johnny, va falloir revisiter tes classiques.
Ici, tout n'est que Waterloo morne plaine.

Rene Denfield, enquêtrice spécialisée dans les peines de mort, maîtrise son sujet à la perfection. Et dire qu'il s'agit ici d'un tout premier roman, on ne peut que saluer une perf' hallucinante d'authenticité. De celle qui vous file un bourdon persistant et sévère.
Une enquêtrice à la dérive, un mystérieux condamné mutique comme témoin de cet avant-goût de l'enfer et un cadre pénitentiaire qui ferait claquer du fessier les plus téméraires, vous qui entrez ici, perdez toute espérance. Merci cependant d'utiliser les patins, la double ration de Gaspacho d’artichaut à l’orange assorti de ses langoustines rôties étant à ce prix.
Le purgatoire comme si vous y étiez.
Un endroit cauchemardesque paradoxalement empli d'humanité.
Ce lieu enchanté ravira tout lecteur audacieux en mal de justesse et de sincérité.
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Livre choc de la rentrée littéraire, une vraie claque !
Quand vous aurez fini de lire ce livre bouleversant, vous ne penserez plus à la peine de mort et à la vie carcérale de la même façon, car contrairement à ce que le titre pourrait laisser imaginer, ce lieu enchanté est un terrible établissement pénitentiaire où des criminels endurcis attendent la mort depuis des années.
Le narrateur ne parle pas et on ne saura jamais exactement ce qu'il a fait, mais il est là depuis très longtemps et tous ses voisins de couloir attendent comme lui la sentence qui les enverra à la mort. Il écoute les bruits de la prison, observe tous les intervenants du système judiciaire et on découvre par son monologue omniscient les tenants et aboutissants de cet univers carcéral sordide qui pour luit cache un univers magique et enchanté, un univers où des chevaux d'or courent dans les profondeurs de la terre, des petits hommes frappent les murs de leurs minuscules marteaux et des oiseaux de nuit duveteux choient du firmament.
On découvre ainsi le « prêtre déchu » rongé par la culpabilité et plein de compassion, le directeur bienveillant qui souffre en silence, York et Striker, ses voisins de couloir, un garçon aux cheveux blancs, nouveau prisonnier vulnérable, les gardiens ripoux et dévoyés et... « la dame » : à certains de ces hommes bousillés dès l'enfance, « la dame » vient apporter les dernières lueurs d'espoir. Elle est mandatée pour mener une enquête, et déterminée à transformer leur condamnation à mort en condamnation à perpétuité, pas par conviction intime mais parce que c'est son travail et que son passé la met dans une situation d'empathie compréhensive.
Avec pudeur, sans porter de jugement mais avec beaucoup de poésie et une douceur infinie qui allège la misère et la souffrance, Rene Denfeld donne la parole à ceux qui ne l'ont pas et leur accorde ce que le monde leur dénie, l'HUMANITE.
J'ai été profondément marquée par ce livre absolument inclassable et bouleversant d'humanité.
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Quelle lecture! Ce livre résonne comme un coup de poing magistral en pleine face, lu d'une traite .

Je vais faire court vu le nombre de critiques , mais quand même !

Douleur et beauté, et beauté dans la douleur !
«  Un lac d'une beauté irréelle scintille » , non, non, nous sommes dans le couloir de la mort, dans les entrailles d'une prison, aux sous - sols labyrinthiques, où les condamnés ne sentent jamais le ciel ou la poussière , ne touchent jamais une pierre ou une motte de terre , privés de lumière, de chaleur, de contact humain , le narrateur ne parle pas , il y croupit depuis longtemps.
Il observe ce «  monde enchanté » et toutes les âmes perdues qui le peuplent : prêtre déchu, garçon aux cheveux blancs , tête haute et regard clair , seul, proie facile. .....
«  Sans âme , tes idées deviennent terrifiantes ».
Le narrateur évoque le «  donjon » avec ses caïds, ses règles, ses différentes histoires.
Il conte ses lectures et les mots qu'il ne savait pas prononcer au début dans sa cellule souterraine , sans aucun contact extérieur , rien que les bruits métalliques , agressifs des barreaux ou des chariots à heure fixe.

«  Nos portes , c'est le désir qui les façonne. Mais les portes érigées par nos désirs sont sans doute plus résistantes que l'acier » .

Et surtout «  la Dame » : enquêtrice spécialisée dans les peines de mort, occupée à renverser un jugement, dénouer des fils ou déterrer des détails oubliés .
Un vrai rayon de soleil venue sauver un des condamnés ,
A travers elle souffle un vent d'humanité !

Un récit choc à la poésie lyrique , prenante , douce , brute d'intenses émotions , dépeignant un monde d' une grande férocité , avec tant de délicatesse !
Paradoxalement Poésie et lumière accompagnent cet endroit maudit , cauchemardesque et glaçant, cet endroit «  enchanté » .....
Les autres ne le voient pas ainsi mais le narrateur , si !
Ici la vérité n'a aucune importance !
L'ouvrage remue , prend aux tripes, happe, bouleverse grâce à son écriture enchanteresse !
Pépite inclassable, atypique au sujet sombre, noir, éclairé de l'intérieur par la luminosité de son style.
Y a t- il une rédemption dans ce lieu violent et haineux?

«  Qu'en est - il pour les hommes comme moi?
Pour nous, le temps n'existe pas.
Les événements n'ont aucun sens dans ce donjon.
Ici, le temps passe , mais il ne compte pas. Je pourrais avoir une pendule , mais que m'indiquerait son cadran ?
Rien »
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Pour ma seconde critique, je souhaitais une critique "positive", un vrai coup de coeur. Alors un coup de coeur oui, mais surtout un coup de poing ! Suite à la vive recommandation d'une amie, je me suis précipitée chez ma libraire pour acheter "en ce lieu enchanté" de René DENFELD. Depuis je ne l'ai pas lâché. L'histoire se déroule aux Etats-Unis, au sein d'une prison, plus exactement dans ce que l'on nomme plus précisément "le couloir de la mort".

Enfermés là, des "monstres" qui ont commis l'innommable, le pire, l'atrocité, des criminels endurcis, des condamnés qui attendent, attendent, des heures, des jours, des années « leur fin », ou pourrait-on dire « leur libération » appelée la mort.
Parmi eux, un prêtre déchu portant sa croix, plein de compassion espérant tant bien que mal "sauver leur âme" ! Et puis la dame, enquêtrice judiciaire, mandatée par des avocats "véreux" mais déterminée à transformer leur condamnation à mort en condamnation à perpétuité, juste parce que c'est son travail , un simple rayon d'espoir. Parmi tout cela, un narrateur qui nous décrit toute la violence de cette prison : les caïds qui règnent en maître, les agressions, les trafics, des gardiens malhonnêtes … !

«En ce lieu enchanté » est un roman à la fois tragique et magnifique, dur, parfois insoutenable sur la condition carcérale. L'auteur donne la parole à ces « monstres », sans aucun jugement ni parti-pris, juste avec une grande empathie. Et puis, à la fin dans cet univers si sombre, juste une toute petite lueur d'espoir qui se prénomme l'amour…
Alors oui, pour ou contre la peine de mort, là n'est plus la question : juste, lisez ce livre.
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critiques presse (1)
Lexpress
11 septembre 2014
Journaliste à Portland (Oregon), spécialisée dans la peine de mort, l'Américaine Rene Denfeld, 35 ans, signe là un premier roman totalement inclassable, qui prend aux tripes et remue le coeur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui compte, c'est la fenêtre dans le mur du fond. En se tordant le cou, les détenus peuvent apercevoir le ciel. Houppettes blanches un jour, striées de rose un autre jour, les nuages, certains soirs, s'embrasent littéralement.
C'est pour cette fenêtre que les condamnés à mort se rendent au parloir pour rencontrer leurs avocats et leurs enquêteurs. Les avocats croient que leurs clients ont envie de les voir. Non, c'est pour la fenêtre qu'ils viennent. La visite terminée, lorsqu'ils sont reconduits enchaînés dans les profondeurs du donjon où ils passent leurs journées dans une cellule d'un mètre quatre-vingts sur deux mètres soixante, sans aération ni fenêtre, équipée d'un petit lit, d'une tinette éternellement maculée de brun et d'une ampoule défaillante dans sa cage de métal, les détenus peuvent se rappeler ce bout de ciel. Des mois, des années même passent parfois entre deux parloirs. Mais ils savent que, lors de ces rares visites, ils verront le ciel.
(p. 15)
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De toute façon, le temps se mesure autrement qu'en comptant les jours. A l'extérieur, les gens pensent que ce sont les horloges qui donnent l'heure. Ils règlent leur réveil pour partir au travail et se lèvent quand l'affichage clignote à six heures du matin. Ils lèvent les yeux sur le mur du bureau qui leur indique que c'est l'heure de rentrer chez eux. La vérité, c'est que les horloges indiquent l'heure mais pas le temps. La mesure du temps, c'est le sens. (..) C'est le sens qui pousse les gens à se projeter dans l'avenir, c'est aussi lui qui les rattache au passé, et c'est ainsi qu'ils savent se placer dans l'univers.
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J'ai lu quelque part qu'il y avait en effet en nous des choses trop petites pour être vues, des choses qui échappaient même parfois au microscope. Cela m'a donné à penser: s'il y a en nous des choses trop petites pour être vues, ne pourrait-il pas y avoir hors de nous de trop énormes pour être crues ?
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Les horloges indiquent l'heure mais pas le temps. La mesure du temps, c'est le sens.

"Je dois me lever pour aller travailler", ou "C'est l'heure du biberon". Ou encore "C'est l'année ou j'ai eu un cancer", ou "C'est le jour de mon anniversaire". Ou "Tu te souviens quand notre père est mort", ou "N'oublions pas de semer les navet au printemps".

C'est le sens qui pousse les gens à se projeter vers l'avenir, c'est aussi lui qui les rattache au passé, et c'est ainsi qu'ils savent se placer dans l'univers.

(...) [Dans le couloir de la mort], le temps passe mais ne compte pas. Je pourrais avoir une pendule, mais que m'indiquerait son cadran ? Rien.
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Ce qui compte, c’est la fenêtre dans le mur du fond. En se tordant le coup, les détenus peuvent apercevoir le ciel. Houppettes blanches un jour, striés de rose un autre jour, les nuages, certains soirs, s’embrasent littéralement. Les avocats croient que leurs clients ont envie de les voir. Non, c’est pour la fenêtre qu’ils viennent.
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Videos de Rene Denfeld (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rene Denfeld
Susan, physicienne forte d'un pouvoir singulier, Dina et Alessia, héritières de la mafia, Lina, empêtrée dans les affaires d'une famille Rom, Naomi, détective privée spécialisée dans la recherche d'enfants disparus : les visages de ce Cercle polar sont tous féminins et traités sur tous les tons, de la comédie noire au thriller angoissant.
"Le pouvoir de Susan" de Peter Høeg (Actes sud) "Les mafieuses" de Pascale Dietrich (Liana Lévi) "Le gamin des ordures" de Julie Ewa (Albin Michel) "trouver l'enfant" de Rene Denfeld (Rivages/noir)
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