L'erreur d'
Ostinato répétée ? Lorsque le texte n'a plus d'objet même dans le passé, mais questionne sans cesse sa propre possibilité, une certaine lassitude s'installe en dépit du talent de l'écrivain. Même si celui-ci prétend qu'il écrit pour se maintenir en vie - ou parce qu'il se maintient en vie : les deux sont liés dans le projet de ce livre. Parler pour parler, telle pourrait être la devise de Des Forêts. On peut dire qu'il y réussit.
D'une certaine façon, par un mouvement inverse de celui d'
Ostinato : si le concret s'évanouissait là devant la théorie de l'oeuvre même, ici le discours abstrait fait place sur le tard à quelques notations de la vieillesse, de la santé, de l'amitié littéraire trahie, voire fugitivement de l'amour conjugal. le memento mori gagne ainsi en réalité. A moins de cela on aurait du Joyce sans le romanesque, un
Beckett grammaticalement correct mais dépourvu d'humour irlandais.
Au total : une certaine idée de la littérature comme limite, qui a connu sa fortune sous
Maurice Blanchot. Est-elle toujours d'avant-garde, celle-là, qui recherchait sa propre disparition en guise d'éternité ?