AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782366245035
100 pages
Cambourakis (07/10/2020)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Deuxième texte publié en coédition avec le musée des Confluences (à Lyon). Ananda Devi a été interpellée par une momie de femme péruvienne. Elle imagine la trajectoire de cette femme qui a beau avoir vécu à l'autre bout du monde il y a des siècles, elle lui semble extrêmement proche. À partir de cet "objet" troublant et terriblement humain, elle réfléchit à sa propre vie, aux impasses qu'elle peut rencontrer dans son écriture, à la condition des femmes en général et... >Voir plus
Que lire après FardoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ananda Devi, romancière originaire de l'Ile Maurice (Les jours vivants.chez Gallimard, 2013) est ethnologue de formation.

C'est assez logique qu'elle soit la nouvelle écrivaine à avoir été sollicité dans le cadre de la collection Récits d'Objets du Musée des Confluences

Cette collection dont on a récemment parlé à l'occasion de la participation de Simonetta Greggio consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu'il s'en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.)."Femme de Koban ou d'Yschma, le monde vous attend. Il vous désire."





Ananda Devi a de son côté été inspiré par la tombe féminine de Koban (Russie) et la momie de femme Ychsma (Amérique du Sud ) présentées dans Éternités, visions l'au-delà.

La romancière du sari vert s'est immédiatemment sentie attirée par ces deux femmes dont elle s'efforce de tisser l'existence fragile en un étonnant jeu de miroir avec sa propre trajectoire de femme et d'artiste.

La tombe numéro 9 précisemment est le témoin de la culture de Koban et de ses rites funéraires du Grand Caucase. Les tombes Ychsma , de la période pré colombienne sont quant à elle directement creusées dans le sol. le corps recroquevillé est enveloppé dans un fardo, épais ballot de tissu, de bourre de coton et de végétaux, parfois maintenus par une structure de roseaux.

Ananda Devi livre un texte touchant sur les impasses de l'écriture et la condition féminine qui arrivent à se rejoindre à travers les âges .

L'autrice voit ainsi la poésie comme l'art , mais aussi la transmission et la contemplantation du monde comme des réponses évidentes à chaque époque aux grands questionnements de ce monde.

« Une tisseuse ! Une tisseuse aux longs cheveux noirs, dont je ne sais rien mais dont j'imagine tout, et surtout sa proximité avec moi. »

Découvrez les collections du musée des Confluences de Lyon sous le regard d'un écrivain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          100
L'autrice et ethnologue Ananda Devi est conviée au musée des Confluences à Lyon pour écrire un "récit d'objets" : Fardo.
Elle s'arrête d'abord devant une tombe féminine, provenant de la nécropole de Koban ( Russie). Elle décrit la position du squelette, ses ornements et vases qui devaient l'accompagner dans la tombe avant de se sentir reliée à elle à travers les âges. "Miroir du nous qui ne provoque ni frayeur ni dégoût, mais une profonde révérence pour ce qui disparaît et ce qui survit.
Enfin elle s'arrête devant une cage transparente où se tient une momie enveloppée d'un fardo , cocon de tulle, de coton, de fibres qui enserre son corps et le maintient accroupi. Qui est cette femme à la longue chevelure noire ? Elle porte un fuseau dans chaque main, c'était une tisseuse d' Ychsma. (Pérou)
L'autrice, en reconstituant leur histoire, partage leur condition de femme et d'artiste. Son propos s'accompagne d'un poème de René Char dont il est la parfaite illustration :
"Tu es pressé d'écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie."
Belle découverte.
Commenter  J’apprécie          50
Très court texte de 64 pages.
Ananda Devi, ethnologue et poète répond à une commande du Musée des Confluences à Lyon. "Ecrire sur un objet de ses collections. L'autrice est anxieuse.
Elle nous parle tout d'abord de la mort, des rituels propres à chaque civilisation.
Dans le musée, elle va "rencontrer" deux corps momifiés, l'un venant du Caucase, une femme entourée d'objets funéraires, l'autre, une momie précolombienne venant de Ychsma au Pérou. Celle-ci est entourée d'un fardo, enveloppe funéraire qui entoure le corps.
Fardo, fardeau. Ce ne peut être qu'une femme. L'autrice développe alors des idées féministes, créant un pont entre ces femmes et elle, et nous. Elle se questionne sur la transmission , sur leur existence, sur la sienne, la nôtre et bien sûr, sur l'art.
Très intéressant.
Commenter  J’apprécie          60
Ananda Devi, ethnologue, est invitée par le musée des Confluences (Lyon) pour raconter les objets.
Dans le train qui l'emmène à Lyon, Ananda Devi, doute. L'inspiration et l'émerveillement seront-ils présents ? Entre l'excitation et la peur de ne pas pouvoir honorer son engagement vis à vis du musée, Ananda décrit son approche et la découverte du musée.
Et soudain, en plein coeur du musée, la magie opère.
Ananda livre le récit de la vie imaginée d'une femme de Koban - à travers sa sépulture et de cette momie précolombienne. La vie, la mort, les rituels funéraires c'est le destin des femmes d'hier et d'aujourd'hui qu'Ananda interroge.
Puis de le destin de l'humanité toute entière.
L'évolution technologie exponentielle que nous vivons conduira t-elle à la destruction de l'espèce ? Prolonger la vie à tout prix par la technologie relèverait-elle de la même loi naturelle que celle de la suprématie des dinosaures qui en ne laissant aucun espace aux autres espèces était vouée à sa disparition ?

Une écriture très agréable et des réflexions intéressantes dans ce texte. Malgré tout je reste un peu indécise. le lien entre les reliques et les réflexions plus globales posées par Ananda Devi me semble un peu "forcé".

Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être est-ce ainsi que nous frôlons une sorte d'éternité : en nous efforçant de devenir des personnes et non des ombres glissant à l'orée des choses sans laisser de traces, en faisant acte de présence, en saisissant à la fois notre insignifiance et notre splendeur. En étant aussi fortement humain que nous pouvons l'être. En ne nous laissant pas happer par les besoins illusoires, la frénésie de consommation, les rhétoriques mensongères, le langage de la haine. Entrant de plain-pied dans une sorte de poésie de l'existence, où chaque instant est sublimement unique, à saisir par les sens ou la pensée ou le langage ou tout simplement un frémissement de la chair, cette sensualité de l'inédit, nous nous offrons à notre rêve d'immortalité, non par une quelconque prétention de la mériter davantage que d'autres, mais tout simplement parce que l'on aura été.
Commenter  J’apprécie          10
Contemplant cette femme, je pense à celles qui m'ont précédée, aux plis des saris qui les ont toutes enveloppées, de coton ou de soie, aux couleurs délavées ou brillantes, des visages dont les regards, eux aussi, renfermaient un cri qui ne serait jamais libéré, dont la tête se penchait pour dissimuler sous leurs longs cheveux noirs ce qu'elles ne pourraient jamais exprimer, ce silence, ce silence qui m'obsède depuis si longtemps et dont j'ai hérité le fardeau, le fardo, le suaire, et quelque chose en moi frémit d'une colère, non, plus qu'une colère, une rage à l'idée que ni les siècles ni les millénaires n'y ont changé grand-chose.
Commenter  J’apprécie          00
L'absence de questionnement et la consolation. Les deux mamelles de la religion. Mais ce n'était pas tout. L'énergie avec laquelle ils célébraient le jour des morts constituait aussi un défi. En ce jour où l'on était confronté à cet obligatoire passage, la meilleure réponse était de célébrer la vie, cette trop grande lumière qui cache les réponses. D'où jaillit l'étincelle, si ce n'est des ténèbres ?
Commenter  J’apprécie          00
Je me souviens de ma grand-mère paternelle marchant courbée en deux, le torse presque perpendiculaire au sol. Elle ne devait pas avoir été bien vieille, même si elle le paraissait à mes yeux d'enfant. Mais elle marchait comme une vieille. Défaite, cassée, cabossée, et ne pouvant jouir du confort dont elle était entourée désormais.
Commenter  J’apprécie          00
Je demandai à mon ami s'il pensait que le corps enterré vivait encore d'une certaine manière. Il me répondit que les rituels pratiqués depuis des siècles ne pouvaient être remis en question. Puis il ajouta qu'ils consolaient les vivants d'avoir survécu.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Ananda Devi (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ananda Devi
À l'occasion du Forum des libraires 2023, Olivier Nora, Président-Directeur général, présente la rentrée littéraire des Éditions Grasset - @editionsgrasset7893
Au programme de la rentrée d'automne 2023 : 0:00 Introduction 1:01 *_perspective(s)_ de Laurent Binet* 1:15 *_À ma soeur et unique_ de Guy Boley* 1:29 *_l'enragé_ de Sorj Chalandon* 1:55 *_Rose nuit_ d'Oscar Coop-Phane* 2:30 *_strange_ de Geneviève Damas* 2:50 *_Le Jour des caméléons_ d'Ananda Devi* 3:06 *_Adieu Tanger_ de Salma El Moumni* 3:17 *_Le Grand Feu_ de Léonor de Récondo* 3:47 *_Comédie d'automne_ de Jean Rouaud* 3:58 *_Croix de cendre_ d'Antoine Sénanque* 4:11 *_Impossibles adieux_ de Han Kang* 4:39 Conclusion
Un événement @livreshebdo_ en partenariat avec @babelio
© Livres Hebdo
#rentréelittéraire #édition #livres #nouveautés
+ Lire la suite
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Le rire des déesses

Que signifie Chinti, le nom que décide de se donner la petite fille à l’âge de neuf ans ?

Abeille
Coccinelle
Fourmi
Papillon

13 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Le rire des déesses de Ananda Devi NirsimlooCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..