AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782379460746
168 pages
Éditions Passiflore (09/11/2022)
3.81/5   8 notes
Résumé :
« Je sais que je n’ai espéré rien d’autre si ce n’est qu’un jour, enfin, cette drôle de rencontre ne se produise, cette improbable rencontre, celle que je croyais ne pas vouloir. Jamais. »

Il s’en va. Est-ce qu’il la quitte ? L’adolescente croit se réjouir de ce départ. Longtemps après, elle le retrouvera. Et il faudra attendre encore plus longtemps pour qu’elle affronte ce qu’elle nommera abandon. Mais qui abandonne qui ? Qui se sépare de qui ? La na... >Voir plus
Que lire après Géographie d'un pèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans son troisième roman, Géographie d'un père, paru aux éditions Passiflore en novembre 2022, Pascale Dewambrechies met en exergue une citation de Marguerite Duras : « Ecrire, c'est écrire sur soi. » L'imagination n'existe pas. Son livre, qui se présente pourtant comme un roman avant d'être un récit autobiographique, est le plus personnel de ses trois ouvrages. C'est une vibrante adresse au père disparu. Un père qui s'est éloigné d'elle lorsqu'elle avait 14 ans, mais dont elle a croisé à nouveau le chemin peu de temps avant sa mort, après 25 ans de silence. La mort du père l'a fait resurgir dans sa vie. Au fil des années qui ont suivi cette ultime rencontre, où rien n'a été dit – nous avons trop à nous dire pour nous dire quelque chose – elle va peu à peu prendre conscience du mal-être que l'absence du père a imprimé en elle, de ce qui souterrainement a produit du malheur. Les souvenirs remontent, elles les convoque aussi, les bons qui font advenir l'image aimée du père dans toute sa gloire d'antan, comme les mauvais, ceux qui mènent au divorce de ses parents, à la perte du père. le lecteur se glisse à la suite de l'auteure dans cet entre-deux subtil où se nichent les joies et les tristesses les plus intimes. Son père, elle ne l'a pas beaucoup vu finalement, même lorsqu'elle était enfant. Mais de l'amour qui les liait alors, elle ne doute pas. Alors pourquoi n'est-il pas venu la chercher un jour, après le divorce. Pourquoi a-t-il installé le silence ? "Aujourd'hui, la question est pourquoi ce désamour veut-il une explication.(…) Que faire de cette temporalité qui explore, par-delà ta mort, la réponse à une question que je te pose aujourd'hui alors que tu ne peux réagir." N'a-t-elle pas elle-même contribué à cette séparation qui la soulageait d'un climat familial devenu trop pesant ? Difficile pour l'adolescente intransigeante qu'elle était alors, d'intégrer le père dans le nouvel ordre familial. L'auteure va questionner ce qui lui reste de lui : une vieille photo de communiant, ce qu'elle sait de son histoire familiale. Au travers de ce qu'il fut, un enfant lumineux, un militaire qui avait fait les guerres coloniales, un homme en proie à ses démons, elle essaie de donner un sens à son retrait total de la vie de sa fille. Cependant un père reste un père, on l'appréhende avant tout dans la relation de paternité qui est la sienne. Au-delà du père, qu'il est difficile d'approcher l'homme qu'il fut, d'explorer sa vie intime, de
sonder ses faiblesses, d'expliquer ses défaillances ! Surtout quand cet homme n'est plus… A la recherche du père, l'auteure s'est aventurée dans des contrées inexplorées, dont les frontières sont parfois infranchissables et pourtant franchies. Ce dont il est question ici, c'est d'une géographie. Une question de territoires qui se côtoient, se chevauchent et s'interpénètrent. Miracle de la littérature ? La littérature, c'est ce qui donne à Pascale Dewambrechies la possibilité de creuser les blancs de son histoire.
"Elle (l'écriture) entraîne vers des lectures qui soudain prennent sens. Elle fait émerger des textes des autres des vérités éblouissantes."
De la lecture à l'écriture, il n'y a qu'un pas. Ce qu'on a appréhendé de soi dans d'autres textes, on le creuse, on en fait du plein, du plein au plus près de sa vérité. L'écriture s'enracine de manière existentielle dans la recherche du vécu. "Ecrire, c'est jouer à l'équilibriste tout le temps. C'est se confronter à soi (…) chercher à se retenir à une paroi qui s'effrite et puis soudain accepter de glisser sans se retenir. Il m'arrive de penser que dans le vide laissé par le glissement, la recherche indissociable de la perte, des mots me dévoilent ce que je suis enfin. A la fin du roman, Pascale Dewambrechies revient à la citation de Marguerite Duras, écrire, c'est écrire sur soi. Elle la reprend totalement à son compte. Inévitablement, l'auteure fournit le matériau qui nourrit le travail. Mais alors, l'imagination ? "L'imagination est alors cet indispensable ingrédient dont fait usage l'autrice pour faire lien entre des évènements vécus, nés de son histoire, retrouvés dans son écheveau personnel, pour tisser du nouveau avec l'ancien;(…) Ecrire, c'est faire." Dans ce voyage où la mort mène la danse, où cependant le réel est transcendé par l'imagination, l'auteure se rencontre et trouve de la vie. L'absence a créé du vivant : C'est bien le vide, celui que tu as laissé en partant qui me fait pleine.
Cette histoire, il est quasi-impossible à une tierce personne de la raconter. Seule l'écriture si personnelle de l'auteure, une écriture percutante, à l'os, peut la faire résonner en nous, d'intériorité à intériorité, même si notre expérience n'a pas été la même ou tout à fait la même. C'est une lecture émouvante que celle de ce livre dont la musique atteint à coup sûr ceux qui l'écoutent.
Lien : https://liseusesdebordeaux.o..
Commenter  J’apprécie          10
Géographie d'un père est le troisième roman de Pascale Dewambrechies, mais je dois avouer que je l'ai lu comme un récit autobiographique. J'ai été attirée par une histoire que l'on imagine rapidement compliquée, faite de séparation et de retrouvailles… Lorsque son père ne vient pas à un rendez-vous de garde partagée, alors qu'elle a 14 ans, la narratrice s'en réjouit presque. Elle ne se doute pas qu'ils ne se verront plus ensuite pendant vingt-cinq ans, et que leur prochaine rencontre sera sous le signe du décès prochain de celui qu'elle ne connaît pas. Elle mettra encore vingt-cinq ans à pouvoir écrire sur lui. Mais que peut-on raconter de quelqu'un dont on ignore presque tout, dont on conserve seulement quelques souvenirs fragiles ? Pascale Dewambrechies parle ici de la recherche du père, et de cette difficulté là, d'écrire sur un homme qui a fait deux guerres, avait des yeux magnifiques, était beau, certes, mais était loin d'être un héros. Il aura vécu toute sa vie sous le signe de l'abandon, mais qui a réellement abandonné qui ? La narratrice s'interroge aussi sur son propre silence et sur l'évidence qu'une relation se construit à deux… le récit de Pascale Dewambrechies se déploie avec sincérité et justesse, et grâce à sa belle plume nous entraîne dans les méandres de cette relation singulière. On ressent les souffrances engendrées par ce rendez-vous raté, entre deux êtres qui auraient peut-être pu partager quelque chose, des expériences, le temps qui passe. Mais rien n'a eu lieu, et la narratrice ne peut se résoudre à remplir ces vides avec de la fiction. J'ai beaucoup aimé être invitée dans ce pan d'histoire familiale, et dans un récit qui ne cherche pas à sublimer les liens familiaux mais à en dessiner les étranges contours.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          80
Comment se relève-t-on d'un abandon ? Comment se releve-t-on lorsque c'est votre père qui vous abandonne ?

C'est là tout l'enjeu de Géographie d'un père, un superbe roman (autobiographique ?) signé Pascale Dewambrechies et publié par les Éditions Passiflore.

Lorsqu'elle reçoit un coup de téléphone de sa tante, la narratrice hésite. Elle n'a plus de nouvelles de son père depuis 25 ans lorsque après un divorce forcément douloureux il ne vient pas la récupérer pour le week-end. La narratrice a alors 14 ans et plus jamais elle ne reverra son père.

Il est mourant et il ne lui reste que quelques jours à vivre. La narratrice se rend à son chevet et reverra encore 2 fois ce père dont une quelques heures après sa mort.

Ce coup se téléphone c'est l'occasion pour la narratrice de questionner son rapport à ce fantôme et c'est à travers un cheminement réflexif personnel qu'elle entreprend ce voyage dans son passé. Les images lui reviennent en tête et avec elles leur lot de non-dits, de blancs et d'interstices.

Et c'est là qu'excelle Pascale Dewambrechies, dans ces moments suspendus, ces pointillés que constituent leur histoire personnelle et qu'elle esquisse d'une plume légère mais remplie de sens. Un travail magnifique sur la mémoire, sur les rapports humains et sur les liens qui unissent (malgré tout) un père à sa fille, une fille à son père. Comme un jeu de kapla, à l'édifice fragile qui menace de s'écrouler à chaque pièce ajouté, Pascale Dewambrechies assemblé patiemment et délicatement les pièces de sa vie.

Une très belle lecture en cette fin d'année qui renvoie à des pans entiers de mon histoire personnelle et qui questionne la vérité au sein d'une famille
Commenter  J’apprécie          00
Ce roman intime et bouleversant met en scène une fille et son père, séparés pendant plus de 25 ans.
Pascale DEWAMBRECHIES décrit leur relation fille-père et questionne leur séparation. Est-ce un abandon décidé par le père ou une responsabilité de la fille ?
L'héroïne, quand elle était adolescente, a voulu cette séparation et n'a plus revu son père ensuite. Elle parle des conséquences de cet événement sur sa vie, celle de sa famille et sans doute sur celle du père. Alors qu'il est gravement malade, une tante reprend contact avec la fille pour qu'elle puisse revoir son père et lui parler avant sa mort.
Cette annonce et le décès rapide du père déclenche la mécanique des souvenirs, des questions non résolues et des non-dits.
L'autrice signe un texte à l'os, divisé en séquences plus ou moins brèves, ni datées, ni chronologiques qui font découvrir au lecteur, par le prisme des réflexions et ressentis de la fille, le portrait complexe d'un père, ses territoires et ses failles.
L'écriture est précise et concise et le texte, exigeant, se mérite. En questionnant cette histoire, l'autrice s'adresse à tous, offrant un portrait universel et troublant.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
SudOuestPresse
23 janvier 2023
Un père part dans les années 1960 et laisse sa fille avec un sentiment d’abandon. Des décennies passent, et ce père réapparaît au moment de la mort, enfin juste avant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je mesure ce que je n’avais jamais fait, la souffrance qui a dû être la tienne. Aujourd’hui, je sais. Tu n’es plus là. Nous n’en parlerons pas. Je parle avec ta mort. Elle, elle sait. Elle a emporté avec elle tout ce que j’ignore.
Commenter  J’apprécie          00
Ta mort qui nous sépare, me fait toucher tout ce vide. Immense. Je me demande comment je l’ai comblé, qu’est-ce que j’y ai mis.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Pascale Dewambrechies (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascale Dewambrechies
Retour en images sur ces 3 jours aux @escalesdulivre de Bordeaux riches en émotions !
Merci à tous nos auteurs présents : Marc Large, Johanna Turpeau, Mathilde de Télossie, Jean-Michel Cormary, Jean-Michel Lafon, Tang Loaëc, Pascale Dewambrechies et Patrick Fort
#escalesdulivre #edl #edl24 #escalesdulivre2024 #bordeaux #gironde #festivallitteraire #litterature #lecture #salondulivre #dedicace #rencontreauteur
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3679 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..