AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246851790
177 pages
Grasset (04/02/2015)
3.52/5   82 notes
Résumé :
Un gamin des rues, Rody, est condamné à perpétuité pour un triple meurtre dans un trou perdu de l'Amérique profonde.Lors de ses tête-à-tête dominicaux avec l'avocate commise d'office, Rody lui raconte son intimité avec Big Daddy, grand pervers criminel qui avait fait de lui son « fiston ». Argent, drogue, sexe et loi de la haine, blancs, noirs, obèses, prostituées: tout y passe?mais rien ne se passe comme on peut l'imaginer. « Rody's case », l'affaire Roddy, est méd... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 82 notes
Rody, gamin des rues, attire la sympathie de Big Daddy, caïd manipulateur, monstre pervers et violent. Il décide de le mettre sous sa protection. Mais un jour, Rody tue froidement Big Daddy et deux de ces acolytes. L'enquête bâclée, Rody prend le maximum. Mais si la culpabilité de Rody ne fait aucun doute, son avocate est persuadée que les circonstances atténuantes devrait alléger sa peine, le jeune homme lui propose de lui raconter toute l'histoire si elle consent, elle aussi à dévoiler son histoire.
Voilà un polar plutôt musclé ou les âmes sensibles devront avoir le coeur bien accroché. Il faut dire que la vie du jeune Rody est des plus sombre. Témoin de meurtres sauvages et gratuits, de trafics en tout genre, de sexe tarifé, l'apprentissage du jeune garçon est une longue descente vers l'enfer.
Chahdortt Djaavann déroule les deux histoires avec un sens narratif très convaincant. On est très vite en empathie, pour ces personnages cabossés par la vie.
Ça se lit d'une traite, la violence humaine atteint son paroxysme dans certaines scènes terrifiantes. Force est de reconnaître que c'est sacrement efficace. Une belle découverte assurément.
Commenter  J’apprécie          480
Considéré comme irrécupérable par la justice américaine
Rudy, un latino de 13 ans est condamné à perpet' pour un triple meurtre.
Son avocate dépitée à l'annonce du verdict
ne croit pas en sa totale culpabilité.
De ses visites régulières en prison
vont naître une complicité
et un livre de témoignage
écrit avec leurs tripes...

Avec Big Daddy, Chahdortt Djavann
plonge dans une colère noire
en dénonçant la justice expéditive américaine
et les conditions d'emprisonnement des mineurs dans les geôles
et file dans la dentelle noire
en décortiquant  les rapports de domination qui ont lié Rudy avec son mentor Big Daddy,
un gros caid charismatique et psychopathe,
sorte de père de substitution qui l'a initié aux rudiments du métier.
Ruddy doué va vite trouver  sa place et se révéler à son tour implacable.
Après le déluge d'une rare violence ...
une longue accalmie en prison avec l'avocate
qui  va le prendre sous son aile bienveillante
lui apprendre à lire et  à écrire son histoire,
et à partager leurs fêlures..
Un livre sous haute tension psychologique !
Malgré une fin pour la moins expéditive,
ce roman noir bien ficelé prend aux tripes
Big Daddy...Daddy hard !
Commenter  J’apprécie          410
Rody n'a que 13 ans lorsqu'il se fait arrêter, une arme à la main, venant d'abattre 3 hommes. Il est condamné à perpétuité. Une avocate commise d'office prend son dossier en charge mais ne pouvant le sauver judiciairement, elle va le visiter chaque semaine et lui faire dévoiler son histoire. Enfant des rues, il est livré à lui-même jusqu'au jour où Big Daddy, un homme de la pire espèces, le prend sous son aile. Rody découvre alors un monde de haine, de torture et de meurtres...
Un magnifique roman, qui ne peut pas laisser indifférent. La souffrance et les blessures a vif transpirent de ces lignes. L'écriture est simple, tranchante et la construction dynamique et mouvante nous entraîne avec brio au coeur de cette Amérique profonde. Des personnages attachants qui nous dérangent tout autant qu'ils nous attirent... Une très belle réussite !!
Commenter  J’apprécie          280
Rody, gamin américain de treize ans est arrêté et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, à la suite du crime de trois malfrats. Dure loi américaine qui ne fait pas cas de la jeunesse du condamné. Un gamin "pas comme les autres" qui aux yeux de son avocate est "réservé et doté d'une aptitude intellectuelle hors du commun pour son milieu". Sa jeune avocate d'une trentaine d'années au moment du procès, va, à la suite de sa condamnation, le visiter chaque dimanche. Après quatre ans de rencontres hebdomadaires, elle lui propose d'écrire un livre sur lui, sur sa vie...et le jeune homme rétorque "..mon histoire, c'est moi qui la connais, alors c'est moi qui vais la raconter et vous, vous l'écrivez"..un livre à quatre mains, "parce que avec vos mots d'avocate, vous êtes à coté de la plaque" .
Une vie de petit caïd, recruté et formé par un chef de gang, Big Daddy, qui exige de l'avoir à sa disposition, lui apprend malgré son jeune age à tirer au révolver, le fait participer, comme spectateur à des crimes tous plus odieux les uns que les autres. Il fait vite partie d'un gang de tueurs psychopathes aimant le sang, la violence, la souffrance de leurs victimes. Des types qu'on n'aimerait pas croiser.
L'auteure alterne les chapitres présentant l'histoire du gamin et ceux présentant la vie de l'avocate, qui peu après avoir perdu son procès, quittera sa robe d'avocate pour créer une librairie.
Une suite de chapitres qui nous en apprennent plus sur la construction de la personnalité de chacun, leur histoire, les incidents et accidents de la vie de chacun, le gamin, et la femme avocate.
Les crimes du gamin, n'arrivent pas à nous le faire haïr ou détester, au contraire, on s'attache progressivement à lui, on comprend son crime et aucun lecteur ne pourra rester indifférent face à cette justice américaine expéditive, écartant définitivement de la société des gamins criminels sans possibilité de rédemption : "ils sont trop jeunes pour acheter des cigarettes, de l'alcool, ou des billets de loterie, pour donner leur consentement à des traitements médicaux, ou encore pour voter, ils doivent aussi être jugés trop jeunes pour passer le reste de leur vie derrière les barreaux"
A moins que...
Écrit comme un polar, avec ses crimes, sa violence gratuite, ses retournements de situation jusqu'aux dernières pages, Big Daddy pose le problème de la justice américaine expéditive, de ces instructions trop rapides et bâclées, de ses avocats inexpérimentés ou retors.. de la Justice en général. Les premières impressions, celles qui sautent aux yeux, ne sont peut-être pas les bonnes, et pourtant elles peuvent enfermer un homme à vie.
Cette avocate d'origine iranienne, comme l'auteure - tiens, un clin d'oeil ou une prise de position personnelle ? - est peut-être passée à coté d'éléments déterminants lors du procès, mais ses rencontres hebdomadaires avec le gamin, avec le jeune homme, puis avec l'homme lui permettront d'une part de mieux le connaître, et de s'interroger sur ses relations avec lui, de mieux de se connaître.
Je ne raconterai pas la suite de l'histoire.
Quelques jours après avoir "rencontré" Chahdortt Djavann, qui m'avait séduit avec "Comment peut-on être français ?", je viens de découvrir une autre facette de cette écrivain. Son style est toujours aussi agréable, elle sait maîtriser la gravité et l'humour, l'intrigue et la narration, et ainsi fidéliser le lecteur, partager ses coups de gueule contre la société, le fric.. Quand on entre dans son livre, on est progressivement ficelé, incapable de le lâcher, et captivé jusqu'aux dernières pages.
Au delà du roman, Chahdortt Djavann nous confirme son engagement au nom de la justice et des droits de l'homme.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          160
Chahdortt Djavann, née en 1967 en Iran, est une romancière et essayiste de langue française et de nationalité française. Après la Révolution islamiste iranienne, elle est forcée d'arrêter de lire de grands auteurs français pour étudier le Coran et elle est voilée de force. À 13 ans, elle est incarcérée trois semaines pour avoir manifesté contre le régime. Elle arrive en France en 1993 sans être francophone. Elle fait l'auto-apprentissage du français, des petits boulots, une tentative de suicide puis débute des études universitaires en psychologie et en anthropologie. Après une maîtrise et un DEA, elle prépare une thèse de doctorat, qu'elle ne termine pas, sur la création littéraire dans la langue de l'autre en travaillant sur les oeuvres de Cioran, Ionesco et Beckett. Elle se lance alors dans l'écriture et son premier roman parait en 2002. Son dernier ouvrage, Big Daddy, vient de paraître.
Une petite ville des Etats-Unis. Rody, un jeune latino de treize ans est condamné à perpétuité pour le meurtre de trois gangsters. Nikki Hamilton, son avocate, démissionne après sa condamnation mais continue à s'intéresser à son cas et lui rend visite en prison, lui apprenant à lire et écrire. Pour mettre en pratique ses nouvelles connaissances, elle lui propose d'écrire un bouquin qu'elle retranscrirait et où il raconterait son histoire. le gamin accepte, à condition qu'elle-même en fasse autant. de cette collaboration inattendue va naître un bouquin unique, fait des portraits croisés de Rody, le gosse du caniveau, et de Nikki, issue d'une famille aisée d'origine iranienne mais non exempte de problèmes. On y fera la connaissance de Big Daddy, le caïd qui prendra Rody sous son aile, l'élevant comme son fils, lui enseignant la vie avec pragmatisme et bon sens simple mais dans sa vision du monde et sa logique discutable… L'intrigue ne s'arrête pas là, le dernier tiers du roman embraye sur une seconde partie faite de réouverture du procès avec enjeu électoral et médiatisation de l'affaire, entrée en lice d'un serial killer et épilogue noir.
Les chapitres courts alternent, les voix se renvoient la note. L'écriture est entrainante, le ton reste léger même quand il est question de crimes atroces, l'humour perce aussi : « La qualité essentielle d'un macchabée, c'est son infinie patience. »
Le roman effleure quelques sujets sociétaux, comme on dit, les problèmes raciaux, la délinquance et le crime organisé, la prison, mais aussi la politique, les médias, l'édition… J'ai lu quelque part que la psychologie était un point fort de l'auteure, ça ne m'a pas du tout frappé, j'ai même trouvé un peu lourdingues quelques pages de la dernière partie du bouquin. Et cette Amérique n'échappe pas aux clichés. Mais basta ! le roman est largement assez bon pour qu'on s'y plonge, servi par une écriture enlevée et un gentil suspense final.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Plus les milliardaires gagnent, plus les pauvres perdent. Plus on licencie, plus les patrons s'enrichissent. Il y a à peine vingt ans, on ne parlait qu'en millions; personne n'était milliardaire. Plus les riches ajoutent de zéros à leurs comptes en banque, plus les pauvres s'enfoncent en dessous de zéro... Je vais te dire, la crise financière c'est une nouvelle invention des banquiers et des financiers pour accroitre leur fortune ...
Commenter  J’apprécie          350
En vingt ans de carrière, j’ai écouté les craques de petits, moyens et grands délinquants – parfois des simples camés, camés et criminels, camées et prostituées pour les filles -, assis devant des bureaux métalliques, dans des pièces mal ventilées. Des craques à partir desquelles je devais bâtir une ligne de défense à laquelle je ne croyais pas moi-même. J’ai travaillé sans foi, sans conviction, sans moyen. Comment les défendre lorsque tout et tout le monde plaident contre eux ? Je remplissais mon rôle dans cette interminable course à l’arrestation et à l’emprisonnement. L’homicide involontaire était la seule ligne de défense plausible. « La balle est partie toute seule », c’est la phrase de tout tueur qui débute, au point qu’on pourrait plaider pour la culpabilité de l’arme et non de l’assassin.
Commenter  J’apprécie          60
- Au lieu d'apprendre les minauderies aux filles, on pourrait rendre obligatoire, par exemple, l'enseignement du krav-maga pour toutes les filles dans les écoles. Ca éradiquerait définitivement la violence faite aux femmes, parce qu'un mec qui sait sa femme capable de lui casser le nez ou l'épaule, pour ne pas dire les couilles, il y réfléchira non pas à deux fois, mais à dix, avant de lever la main sur elle.
Commenter  J’apprécie          70
Perdre mon père avait ouvert le cahier de souffrance, j'avais envie d'être consolée dans des bras puissants.
Commenter  J’apprécie          160
Lorsque la sentence a été prononcée : la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle – c’était la première fois qu’un de mes clients était condamné à cette peine définitive et irrémédiable – il m’a été impossible d’abandonner ce gamin à son infini isolement. Il exerçait sur moi une fascination comparable à celle que je ressentais, adolescente, à la lecture de certains romans. Rody était un roman. Au contact d’une violence primitive, brutale et fruste, il avait acquis une sagesse inattendue.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Chahdortt Djavann (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chahdortt Djavann
CHAHDORTT DJAVANN : LA FORCE DU VERBE Festival du Premier Roman animé par Olivier Nahum avec Chahdortt Djavann
autres livres classés : littérature iranienneVoir plus
Notre sélection Polar et thriller Voir plus




Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2541 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre