L'auteur nous prévient d'emblée : il ne traitera uniquement que des traites européennes (occidentales) et des processus de « sortie de l'esclavage » ; aussi même si la perspective d'une étude historique mondialisée est alléchante, il est hors de question d'être surpris de rester un peu sur sa faim. L'ouvrage est intelligent et comporte d'excellentes démonstrations ; sont abordés successivement les thèmes des résistances à l'esclavage, des contestations de la traite et de l'esclavage et des différentes abolitions théorisées, débattues et mise en application au XIXe. Les chapitres finaux sur l'indemnisation des planteurs et du devenir des sociétés post-esclavagistes ouvrent à des perspectives sur la longue durée plus que bénéfiques.
Commenter  J’apprécie         20
[...] les partisans d'une indemnisation des planteurs avançaient le nécessaire respect du droit de propriété. Pour eux, l'esclavage - et la traite qui en est la source - est légitime et parfaitement légal : les États ont systématiquement encouragé ces pratiques, les ont financées et protégées par un important arsenal législatif et fiscal. Dépossédant les propriétaires d'esclaves de leurs propriétés, l'abolition est systématiquement présentée comme une violation du droit de propriété devant donner lieu à indemnisation, comme pour n'importe quel type d'expropriation pour cause d'intérêt public.
- L'indemnisation en question -
Pour être légale, la législation de l'esclavage n'en est pas moins illégitime, car radicalement opposée aux lois de la nature. Cyrille Bissette, en 1835, inversait le raisonnement des planteurs : l'esclave n'étant jamais une propriété légitime, l'abolition de l'esclavage ne peut être considérée comme une atteinte à la propriété, mais au contraire comme la restauration du véritable droit de propriété, l'homme esclave retrouvant dès lors la propriété de sa personne ; indemniser celui qui possédait illégitimement un homme serait immoral.
- L'indemnisation en question -
En 1802, Napoléon rétablit l'esclavage. En partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage, l'exposition Napoléon propose un regard sur cet épisode sombre de l'Histoire de France. Dans cette vidéo, l'historien Marcel Dorigny fait le point, contextualise, trace une ligne entre histoire et mémoire. L'occasion de regarder notre passé en face et de comprendre l'héritage d'une époque charnière de notre histoire.
L'exposition Napoléon vous accueillera DÈS LE 28 MAI à la Grande Halle de la Villette. Pour en savoir plus : https://expo-napoleon.fr/
Cette exposition est coproduite par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, La Villette et Re Re/Adonis avec la participation particulièrement généreuse du musée de l'Armée, du musée national du château de Fontainebleau, du musée du Louvre, du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, du Mobilier national, de la Fondation Napoléon et avec la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
#ExpoNapoleon
Abonnez-vous à notre chaine YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCyAiVPzrW_o5PuNl6UH3JNg
+ Lire la suite