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EAN : 9782226044174
Albin Michel (01/01/2000)
3.4/5   20 notes
Résumé :
Recueil de nouvelles
Un instituteur quadragénaire se trouve entraîné à la suite d'un couple d'Américains dans des parties de pêche qui sont loin d'être ce qu'elles paraissent.
Une jeune actrice se lance dans une quête passionnée dont le dénouement la laissera à jamais désemparée...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pas Après Minuit est une nouvelle du genre thriller psychologique. Pas de doute, Daphne du Maurier maîtrise bien son sujet et manie à la perfection ce style d'écriture angoissante tout en étant pourtant simple, claire, limpide, presque évidente.
Nous suivons l'histoire d'un instituteur qui vient de présenter sa démission car ayant contracté une mystérieuse maladie… s'il s'agit bien d'une maladie.
Il nous explique comment ce « virus » s'est immiscé en lui au cours de vacances en Crète. On le suit dans ses démêlés avec le personnel grec de l'hôtel où il séjourne car ne voulant pas lui attribuer le bungalow qu'il désire pour s'adonner à son hobby favori, la peinture.
Pourtant, le bungalow n'est pas occupé, c'est la morte saison et il n'y a que l'embarras du choix. Alors, pourquoi cette sourde insistance à ne pas vouloir lui octroyer ce logement qui procure la meilleure vue sur la baie ?
Y aurait-il quelque chose comme de la superstition ? Quelque précédent locataire y aurait-il mal fini ?
Que dire de cet étrange couple de voisins américains, les Stoll, dont le mari est un gigantesque ivrogne rougeaud, braillard et mal aimable tandis que la femme semble aux trois-quarts sourde et fort peu loquace. Que viennent-ils faire ici ceux-là ? Ils ont le visage rôti par les longues heures passées quotidiennement en mer à quelques encablures de leur bungalow. La pêche serait-elle plus une couverture qu'autre chose ? Mais à quelle activité peuvent bien s'adonner ces deux empêcheurs de peinturlurer en rond ?
Le personnel de l'hôtel, le nautonier, les deux américains, tout paraît louche et inquiétant. Chacun en sait plus qu'il n'en dit, si bien que le modeste instituteur ami des paysages se met à fouiner là où il ne le devrait manifestement pas, piqué par le venin de la curiosité doublé d'une intuition de meurtre camouflé.
J'espère vous avoir chauffés juste ce qu'il faut sans vous avoir défloré l'intrigue qui est vraiment bien ficelée durant les huit dixièmes de l'ouvrage. Je lui reproche cependant une fin plus faible que l'ensemble du déroulement et de la montée en puissance de la narration, d'où un petit goût d'inachevé sur la fin.
Sachez encore qu'il a été tiré de cette nouvelle un film en 1973 qui s'intitule Ne Vous Retournez Pas avec Donald Sutherland dans le rôle principal.
Donc, selon moi, une bonne nouvelle thriller psychologique mais avec un léger fléchissement final qui explique mon léger fléchissement du nombre d'étoiles de cinq vers quatre. Nonobstant, un bon moment et une écriture agréable, efficace, parfaitement maîtrisée qui permet de lire cette nouvelle facilement dans le cours d'une soirée ou un trajet en transport en commun.
En somme, pas mal, mais pas après minuit mais ce n'est que mon avis et passé minuit, mon avis ne vaut pas grand-chose…
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J'avais tant été charmé par le recueil "Les Oiseaux" de Daphne du Maurier que j'étais déterminé à lire celui-ci qui hélas n'est plus réédité. Je dois dire que ma lecture a été moins percutante, un peu plus inégale.

J'ai beaucoup aimé la nouvelle éponyme qui fait bien ressortir la tension psychologique chère à la nouvelliste. le cadre exotique est rassurant, le narrateur nous endort dans une routine bien huilée, pour mieux nous déranger ensuite avec des éléments fantastiques - ici, d'inspiration mythologique - s'incrustant subtilement dans le récit. La fin est ambiguë, comme souvent chez l'auteur, mais elle laisse une liberté d'interprétation que je trouve très appréciable, surtout dans ce genre d'intrigue.

Ensuite, dans un tout autre registre, "Tel père, telle fille" s'intéresse à une jeune actrice en devenir qui, à la mort de son père, décide de reprendre contact avec son ancien ami qui vit en ermite sur les côtes irlandaises. Nulle question de fantastique ici, plutôt de secrets de famille et de personnalités équivoques. Une nouvelle intéressante bien qu'un peu longuette à mon goût. La chute est assez prédictible, mais ce n'est pas très gênant car elle demeure très frappante.

"Le Chemin de croix" constitue un exercice de style encore différent. Cette nouvelle est dénuée de véritable intrigue, on suit le destin d'une dizaine de pèlerins à Jérusalem. Une version plus élaborée de "Petits secrets entre voisins", avec une touche d'humour qui m'a fait rappeler Agatha Christie. Inutile de s'attendre à des péripéties ou à des rebondissements, simplement à un voyage spirituel des protagonistes, fort intéressant au demeurant.

"La Brèche" ensuite est certainement la nouvelle que j'ai le moins aimée. Il est question d'ordinateurs, de signaux électriques et de... d'immortalité ? Les éléments de science-fiction sont assez mal maîtrisés, bancaux, et de fait l'intrigue m'a paru très artificielle, et le questionnement philosophique peu abouti. Restent bien sûr les descriptions, toujours très réussies.

Enfin, last but not least, "Ne regarde pas tout de suite", très longue mais exacte traduction du plus percutant titre anglais "Don't look now". Les films d'horreur sur l'exorcisme, le spiritisme et tout ça, ce n'est franchement pas ma tasse de thé, aussi j'avoue que je n'étais pas très tenté par cette nouvelle axée sur les médiums, le retour à la vie, etc. Néanmoins, j'ai vite constaté que Daphne du Maurier y a réuni tout ce qu'elle sait le mieux faire : une ambiance délétère, des éléments étranges, un dénouement terrible et intrigant. On se sent vraiment présent au milieu des canaux de Venise, suivant Laura et John dans cette étrange histoire.

Ainsi ce recueil, malgré la déception de "La Brèche", m'a-t-il tout de même satisfait dans une certaine mesure. Je retiendrai surtout les première et dernière nouvelles.
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Un recueil de cinq nouvelles dont est issue celle intitulée Ne regarde pas tout de suite.

Chaque nouvelle se déroule dans ville, un lieu différent : la Crète, l'Irlande, Jérusalem, la Côte Est de l'Angleterre, et, pour finir Venise. En ce qui me concerne, ces nouvelles ont été lues avec curiosité puisqu'elles présentent une Daphné du Maurier sous un autre jour, que je ne connaissais pas c'est-à-dire imaginant tout une intrique autour d'un thème, d'un sujet inhabituel chez elle.

Dans la nouvelle se déroulant à Venise (Ne regarde pas tout de suite), Daphné du Maurier s'intéresse au spiritisme, à la voyance que l'on y croit au non ainsi que toutes les questions, et, autres débats tournant autour du sujet.

La mort est également évoquée dans La Brèche. Celle-ci frôle plus la science fiction
puisque la romancière imagine des recherches tentant à prouver une vie après la mort (du moins, si j'ai bien compris).

Même si ce recueil peut dérouter par la lecture de certains thèmes, sujets, en retrouve une Daphné du Maurier dans toutes sa splendeur.
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Je suis bien contente d'avoir acheté ce livre d'occasion !
La première nouvelle, qui se déroule sous le soleil de la Crète, est pleine de mystère et d'une tension qui grimpe progressivement. Que s'est-il passé entre les Stoll, "ce ménage d'hurluberlus" et l'ancien locataire du bungalow? Que font-ils toute la journée en mer? Et pourquoi sont-ils disponibles en soirée mais "pas après minuit"? Quel est ce virus dont le narrateur dit être atteint depuis cette aventure? Celui de l'alcool, de la folie, de la culpabilité? le lecteur se perd en suppositions à l'image de l'instituteur et la fin ne lui donnera pas de véritables réponses, ce qui laisse un sentiment étrange.

"Tel père, telle fille" nous emmène au bord d'un lac sinistre dans un coin perdu d'Irlande. L'auteure a l'art de créer des atmosphères entre beauté des paysages et menace planante! L'héroïne, venue chercher des réponses concernant le passé de son père, s'y sent "seule et vulnérable". Face à cet homme intrigant qui fut autrefois son ami (rencontré dans la marine) et qui vit maintenant isolé s'occupant avec une obscure activité, Shelagh (alias Jinnie, son nom de scène) se laisse elle aussi emporter dans "les brumes de l'imagination". Il faut dire que cette jeune actrice prometteuse joue un rôle, cachant à son hôte le véritable but de sa venue. Même si l'on se doute de la révélation finale, les annonces du commandant Nick Barry sont inattendues et l'issue de l'histoire déstabilisante.

Nouveau décor dépaysant avec "Le chemin de la croix" qui se déroule à Jérusalem. C'est ma préférée, je l'ai trouvée très drôle! On y suit un groupe de touristes hétéroclites mené (tant bien que mal) par le révérend Babcock. Sauf que personne n'a l'air de s'intéresser à ce haut site religieux! le récit adopte tour à tour le point de vue des différents protagonistes et chacun y va de sa critique pernicieuse par derrière. Entre petits secrets et cancans, on se croirait dans un Agatha Christie, les meurtres en moins. le seul qui se soit cultivé sur le sujet, c'est le petit Robin! Plus l'enfant épate par sa curiosité et son savoir, plus les adultes semblent misérables. Il leur arrive d'ailleurs toutes sortes de déconvenues plus ou moins cocasses (vengeance divine?) et au lieu d'exalter leur foi, la ville sainte leur laissera un goût d'amertume la faisant qualifier de ville... infernale!

Changement de registre avec "La brèche": c'est avec (agréable) surprise que l'on voit Daphné du Maurier se lancer dans une histoire d'expériences scientifiques sur les ondes électriques, à la frontière du psychisme. On y croise des "savants fous" travaillant sur "une extravagante théorie" top secrète liée aux "forces inconscientes qui peuvent dormir en nous". le but ultime, "percer la signification de la mort, ce grand rêve de tout savant"... On reste dans l'irrationnel avec "Ne regarde pas tout de suite" (incipit de la nouvelle, mais qui prend pleinement sa signification à la toute fin...) dont l'intrigue tourne autour d'un duo de vieilles dames ("jumelles diaboliques") et de visions médiumniques. Pour le héros en vacances avec sa femme à Venise, le séjour tourne au cauchemar...

Ce sont donc cinq nouvelles qui nous montrent, s'il en est besoin, tout le talent de Daphné du Maurier qui aura su se renouveler jusqu'au bout (le recueil date de 1971, il fait partie de ses derniers écrits de fiction). Il est d'ailleurs dommage que, mis à part "Pas après minuit", elles n'aient pas été rééditées (d'où mon achat d'occasion!).
Lien : https://www.takalirsa.fr/pas..
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J'ai un faible pour cet auteur.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
— De toute façon, déclarai-je, je suis ici avant tout pour peindre et la baignade ne viendra qu'en second. J'occupe un des bungalows sur le front de mer, le 62, et la vue qu'on y a du balcon est splendide.
Assez curieusement le barman, qui était en train d'essuyer un verre, changea d'expression. Il parut sur le point de me dire quelque chose, mais se ravisa et continua son travail. [...]
Je venais de finir mon café lorsque l'odieuse voix s'éleva une fois de plus :
— Hé vous là-bas, le bungalow 62... Vous n'êtes pas superstitieux ?
Je me tournai sur mon tabouret. Verre en main, l'homme m'observait tandis que sa femme regardait droit devant elle. Peut-être avait-elle débranché son appareil. Me rappelant qu'il ne faut pas contrarier les ivrognes et les fous, je répondis assez courtoisement :
— Non, je ne suis pas superstitieux. Pourquoi ?
Il se mit à rire, son visage écarlate se plissant de mille rides.
— Parce que, à votre place, moi je le serais ! me répondit-il.
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Une voix américaine , avec un rauque accent du Sud, tonna : " Bon sang, qu'on vienne nettoyer tout ce gâchis ! " La voix émanait d'un homme d'âge moyen, à la forte carrure, dont le visage, pour être trop longtemps resté exposé au soleil, était si enflé et couvert de cloques qu'il semblait avoir été piqué par des guêpes. Les yeux étaient enfoncés dans le crâne, dont le sommet — dégarni entre deux massifs grisonnants — était rose et tendu comme la peau d'une saucisse sur le point d'éclater. D'énormes oreilles, qui avaient la taille de palourdes, achevaient de déformer ce visage où un brin de moustache aux extrémités tombantes n'était pas en mesure de dissimuler la lèvre inférieure proéminente, épaisse et humide comme une lippe. J'avais rarement eu l'occasion de voir quelqu'un d'aussi peu séduisant.
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Le bungalow 62 avait peut-être eu pour précédent occupant l'infortunée victime d'une noyade, mais cela valait au moins à l'actuel locataire d'y jouir d'une paix royale.
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- Laissez-moi vous donner un conseil, tonna la voix si désagréable. N'allez pas vous baigner après minuit ou les poulpes vous boufferont vous aussi !
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Un décès est épuisant pour tout le monde, sauf le défunt. (Tel père, telle fille)
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DAPHNÉ DU MAURIER / REBECCA / LA P'TITE LIBRAIRIE
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