Henri IV

Une biographie plutôt réjouissante de notre "bon roi Henri". Puissamment dépeint côté cour (aux jolies filles) par un Dumas que l'on sent amusé d'écrire ainsi sur nos "grands hommes en robe de chambre" ! C'est avec son style flamboyant et souvent ironique, voire cynique, qu'il nous entretient des démélés amoureux et politiques (car ils sont ô combien liés !) de ce bon roi "de Navarre", que j'ai choisi de lire en premier parce que j'y vis, que je vois régulièrement son beau château et sa prestance statufiée, et qu'il a un côté bon vivant fort sympathique au demeurant, ce huguenot repenti sans trop de conviction. Et aussi qu'il côtoya plus qu'à son tour les Médicis, merci Assassin's Creed...

Cependant, Henri IV était un tel coureur que j'avoue me mélanger les pinceaux entre toutes ses maîtresses.
Marguerite et Marie de Médicis (ses deux femmes), n'étant pas en reste côté amants (selon les historiens, mais il semblerait au moins que dans le cas de Marguerite, c'était beaucoup moins qu'on ne veut bien le dire, lol), c'est encore plus perdue que je fus...

Tous ces titres et noms (Duc de Guise, Prince de Condé, Duc d'Anjou etc) s'entrecroisent et se télescopent, ça fait un grand "mesclun" dans ma tête maintenant, d'autant qu'on y retrouve les mêmes que plus tard, puisque ces titres étaient transmis de pères en fils. Au moins sait-on de quelle "maison" on parle et quelles furent leurs implications dans les divers complots (et dieu sait qu'ils ont été nombreux !) contre les couronnes successives. S'y ajoutent en plus les noms des serviteurs et proches de tous ces illustres personnages, ainsi que les ennemis héréditaires, la bonne Espagne Catholique, et n'en jetez plus, la coupe est pleine !

Je n'ai avancé que très lentement au début, d'autant plus que Dumas digresse pas mal sur certains contemporains d'Henri IV... Cependant, la fin est très prenante, forcément, vous la connaissez, mais on a ici plein de détails (dont je ne sais trop s'ils sont romancés ou avérés, j'aurais tendance à croire qu'ils sont avérés car Dumas dit aussi "ce qu'on ne sait pas et ne saura jamais"...), et je l'ai lu d'une traite à partir du moment où Henri IV tombe amoureux de Charlotte de Montmorency de plus de 40 ans plus jeune que lui, fichu bougre ! Arf !

Je continue donc à réviser mon histoire de France et d'ailleurs, avec bonheur même si tout ça n'est pas toujours très clair et que je dois y revenir souvent. La faute aux jeux vidéos, quand je pense que d'aucuns prétendent que ça rend notre jeunesse idiote, c'est qu'ils n'ont vraiment aucune idée de ce que c'est ! Mes enfants y ont acquis beaucoup de connaissances, notamment le goût de l'Histoire. ;)

Surtout connu pour ses romans,et pour ses pièces de théâtre, Alexandre Dumas a aussi écrit une poignée de biographies, dont celle-ci, une biographie du Vert Galant. Difficile de distinguer la légende de l'histoire dans une figure telle que celle d'Henri IV, mais Alexandre Dumas n'a jamais laissé ce genre de choses l'arrêter. Il puise avec ardeur dans les récits des contemporains du souverain et trace un portrait vif en couleurs.
En même temps... Un coureur de jupons , perpétuellement fauché, perpétuellement amoureux, et amateur de bons mots...autant dire qu'on sent chez Dumas une certaine tendresse pour le modèle qu'il croque, sans jamais cependant nier ses défauts.
Comme souvent avec cet auteur, quand il s'agit de ses biographies surtout, plus que de ses romans, sa profonde culture en matière d'histoire oblige à ouvrir de temps en temps une encyclopédie sur le thème 'zut-c'est-qui-déjà-le-duc-de-X', mais c'est enlevé et plaisant et instructif à la fois. Je confesse même un petit soupir triste quand le pauvre Henri est assassiné...oui, oui, je savais bien que ça finirait comme ça mais parfois on ne peut pas s'en empêcher.
Cela ne se hisse pas pour l'envolée et le souffle romanesque au niveau de la Reine Margot ou de Vingt après, et cela n'a rien d'une biographie moderne ultrasérieuse et pleine de notes de bas de pages, mais à la croisée des chemins, c'est intéressant, plein d'anecdotes qui rendent L Histoire avec un grand H fascinante et plutôt sympathique !

Dumas Henri IV La librairie Vuibert. 220 pages.
Ce livre fait partie d'une nouvelle série « historique » imaginée par Dumas en 1850. Postface de Claude Schopp.
Le cadre du récit: alimenté un projet grandiose : « le Drame humain ». Grand Oeuvre alimenté par les grandes fresques des écrivains de génie qu'ont été Eugène Sue, Emile Zola, Balzac,…
A chacun son style, et son public. Personnellement, pour avoir lu du Zola et du Balzac, je suis « fan » de Dumas…
J'ai soif de récits d'aventure, d'action, de grandes amours, de bons mots,…
Aussi, je ne m'attendais à rien de spécial sur le sujet « historique ».
Avec Henri IV, l'auteur démarre cette suite qui devait présenter les hommes illustres « dans leur robe de chambre », càd en privé dans un cadre familial ou dans son cercle d'amis.
Après quelques tomes, la série n'a pas eu le succès espéré.
En fait, l'ouvrage porte principalement sur ses relations aux femmes…
Voici ce que j'y ai trouvé de positif et de moins intéressant :
Points négatifs :
- beaucoup d'anecdotes sur Henri IV ont déjà été racontées dans les romans : la Reine Margot,…
- quelquefois, l'écrivain nous perd dans les arbres généalogiques
Points positifs :
- pour les amateurs et lecteurs qui s'intéressent aux frasques de Henri IV et des personnages hauts en couleur de l'époque
- ses femmes (successives), ses maîtresses (très nombreuses), ses amis, ses rapports au peuple : Dumas brosse un tableau sans fioriture, souvent humoristique.
- Sérieux, Dumas se base sur les écrits de 6 historiens de 1ère main et de 8 historiens cités par les 6 premiers
En conclusion, j'ai souri de temps en temps à cet ouvrage composé au moment où les rêves de Dumas s'effondraient (vente de son château, procès avec A. Maquet,…).

Alexandre Dumas souhaitait dépeindre les grands hommes en « robe de chambre ». Il ne s'intéresse donc ni à l'histoire politique ni à l'histoire militaire. Il nous présente plutôt les secrets d'alcôve et les bruits de couloir. L'objet de son intérêt est ici Henri IV, le Vert-Galant, dont les aventureuses amoureuses tiennent du roman, ce qui n'a pas du déplaire à l'auteur. le lecteur est invité à suivre Henri IV, quand il est encore que de Navarre puis quand il est devenu Henri IV.

Le style de Dumas est présent, truculent et permet de nous immerger dans la vie aventureuse de Henri IV. le récit prend la forme d'une grande conversation entre bons mots et érudition.