Changements significatifs au niveau des graphismes et des couleurs, EMEM et Pierre Schelle reprennet les rênes pour un style sensiblement différent. Les couleurs sont beaucoup plus denses et un soin particulier est apporté aux jeux d'ombre et de lumière. Les graphismes sont plus fins, les visages sont plus expressifs et mieux caractérisés. Je ne sais pas si c'est là une volonté des auteurs d'origine que de faire correspondre ce changement de line up avec le début d'une nouvelle époque. Même si l'histoire s'inscrit dans la continuité des précédents tomes, on sent l'amorce d'un nouvel arc narratif, qui va s'articuler autour des conséquences de l'accident de Carmen Mc Callum. D'ailleurs la narration va dans ce sens là puisque Fred Duval joue la carte du tableau double, faisant progresser son scénario sur deux époques, "pré accident" et "post accident". Jouant ainsi, il créé une sorte de dualité et un jeu de mystère qui entoure cet accident, et l'identité de Mc Callum. C'est très étrange car certains éléments laissent croire à une intrigue sur cet identité alors que d'autres la contredisent.
Le scénario est essentiellement orienté sur la vengeance personnelle de l'héroïne. Tout l'aspect "humaniste" est laissé de côté, et Fred Duval s'attache aux conséquences de ses actes. Il s'agit là d'un axe intéressant qui permet de développer encore son personnage et le rendre plus complexe, et plus complet.
La dernière page amène une mise en bouche significative pour la suite mais n'en dit que très peu, laissant le lecteur dans une expectative intéressée.
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"Jour J, qui a tué le président ?", Fred Duval, Jean-Pierre Pécaud, Colin Wilson, éditions Delcourt
Conseil lecture de la bande dessinée par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (département de la Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie