«
Contagion » (2005,
Cherche Midi, 201 p.), traduit de «
Contagion » (2000, Wordcraft, 151 p)., comporte 8 nouvelles mettant aux prises des personnages assez déjantés avec une réalité sordide et souvent violente.
1« La polygamie du langage ». Un homme tente de percer le secret du Verbe. il rencontre des Mormons polygames, les tue et récupère leur argent, qu'ils avaient d'ailleurs volé (une somme ridicule). La scène de la sortie des deux corps avant de les jeter au ruisseau est assez cocasse.
2« Deux frères » Un pasteur, papa Norton, s'est cassé la jambe. Il refuse d'appeler une ambulance, convaincu de l'arrivée imminente de Dieu, et ce, sous le regard impuissant de ses deux fils, Theron et Aurel. La nouvelle se termine par une hécatombe générale, y compris du chien.
3« Une pendaison » récit d'une pendaison (pourquoi ?) et d'une belle histoire comme on en trouve dans les westerns.
4« Interne ». Une grande classification des différents types suivant la théorie de Frère Rauch. Pas sûr que l'on sache qui observe qui.
5« Prairie ». 9 courts récits, tous faisant référence à une vaste prairie que parcourt une expédition, avec un médecin et un prêtre. Des morts qu'ils mangent quelquefois, des vivants qu'ils relâchent. On « passe imperceptiblement du pas titubant des vivants au pas titubant des morts ».
6«
Contagion ». Au départ, ils doivent vérifier l'état des clôtures d'un vaste territoire « jusqu'à l'extrême limite du territoire ». Mais que séparent ces fils de fer barbelés ? Les piquets et les barbelés sont comme des stylos et des lignes d'écriture sur le ciel. « Il existe le barbelé physique et le barbelé spirituel, dit Glidden. le corps sait comment guérir du premier mais on doit l'aider si l'on veut qu'il admette l'autre. Nous devons combattre le barbelé par le barbelé. ». L'un des deux « missionnés» devient un « écrivant ». « le papier est un espace affranchi de toute contrainte, lui suggérait Glidden. Les mots doivent y remplacer la clôture ».
7« le fils Watson » le fils Watson nous entraîne dans les labyrinthes infinis d'une maison-monde, où seul compte le ramassage de trousseaux de clés au croisement de corridors tous identiques. Mission assez incompréhensible, complexe, éreintante, folle, générée par le père. « Il y a beaucoup de choses que le père n'a jamais dites. Ce que son père a dit , en revanche, c'est :« Es-tu sûr que ramasser les clés est le bon choix ? » Brey n'est pas sûr. .Ce labyrinthe de couloirs et de portes, et cette première rencontre avec un rat , forme douce qui se comporte comme un petit animal domestique mais que Brey va brutalement étrangler parce que les rats - lui a-t-on répété depuis son plus jeune âge - sont les ennemis les plus dangereux. On ne peut rien reprocher à son père. On peut tout mettre sur le compte des rats. Vraiment ? Peut-être que son père et les rats conspirent ensemble contre lui, et que la haine de son père pour les rats cache la haine du père pour le fils. »
8« En deux » « Après la tentative de suicide de Gil et de son demi-frère, et le suicide réussi de leurs deux mère » : on voit que la nouvelle démarre très fort.