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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782864245889
264 pages
Editions Métailié (31/08/2006)
3.64/5   18 notes
Résumé :

Il est cuisinier dans une boîte à Paris, elle y est danseuse, il est espagnol et fils de communiste, elle est roumaine et son père était persécuté par Ceausescu, tous ceux qui les entourent et travaillent avec eux viennent d'ailleurs.

Tout au long de la nuit pendant laquelle Belgrade est bombardée, il nous raconte leur amour et ce qui l'a amené dans cette cuisine où il est heureux.

A partir des repas qui ont marqué sa vie,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'auteur dit quelque part que ce livre est un livre « gastronomique ». Oui, dans la mesure où il est composé d'une « mise en bouche », d'un « menu » et d' « appendices » en guise de digestif. Mais je crois qu'en usant de cette exprssion l'auteur plaisante.
Disons plutôt que la gastronomie est le contrepoint du discours du narrateur.
Résumons : Omar, le narrateur, est un Espagnol originaire des Asturies. Bien que né dans une famille aimante, il connaît une enfance difficile, dans la mesure où son père, communiste, est victime de la répression franquiste. Il quittera son pays à la poursuite du bonheur, pour le Mexique puis finalement Paris. Son bonheur il le trouvera parfois dans des amours difficiles, mais toujours dans sa cuisine où il put le partager en mitonnant ses petits plats.
Voilà un livre savoureux, ancré dans le réel, animé par des personnages hauts en couleurs, un hymne à la vie.
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Omar est espagnol, ancien marin, aujourd'hui chef de cuisine à L'Arc en ciel, restaurant-cabaret parisien. Marina est roumaine, mystérieuse et danseuse à L'Arc en ciel. Tout au long d'une nuit, en plein service dans le feu des fourneaux et de la vodka, Omar raconte et se raconte. Alternent ses souvenirs d'enfance et d'adolescence jusqu'à son arrivée à L'Arc en ciel, sa relation avec Marina et cette soirée si particulière empreinte de tristesse et de nostalgie où défilent à la télévision les images tragiques de la guerre aux Balkans. Une guerre qui ravive ses blessures : celle d'un père communiste jouant sans cesse à cache-cache avec la police, celle de sa propre fuite du Mexique, celle que crée le silence de Marina quand les corps ont fini de parler. Des blessures ravivées ce soir-là par la préparation des plats, de cette « cuisine d'ailleurs » qui sans cesse ponctue le souvenir. Une cuisine proche de l'amour auquel elle se mêle régulièrement.
Encore une fois, les éditions Métailié ne m'ont pas déçue ! le texte de Fajardo est un long fleuve au cours pas toujours tranquille, porté par la douceur d'Omar. Je ne sais pas, c'est l'impression presque indescriptible que j'en retire : une infine douceur. J'ai été touchée par son personnage en quête d'amour, par sa relation avec Marina, son besoin de la mettre à nue comme pour se trouver lui-même. Un bien beau livre en tout cas rempli d'amour et de gourmandises.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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je garde le souvenir d'une lecture très très originale où les saveurs culinaires se mélangent à la vie d'un homme, ses amours, son destin.

Bien mené, se lit bien.
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Si vous aimez la cuisine, si vous êtes persuadés que le goût fait partie de nos souvenirs et peut provoquer d'incroyables réminiscences, ce livre est fait pour vous.

Au cours d'une nuit de travail, entre deux commandes, Omar nous embarque à la découverte de deux de ses amours, entre passé et présent. le narrateur nous fait donc naviguer entre trois époques, trois histoires et trois thèmes. Les plats qu'Omar confectionne ou dont il supervise la préparation sont autant de prétexte pour nous embarquer en Espagne, au Mexique ou pour rester à Paris. Chacun lui rappelle un souvenir, une époque, une étape de sa vie aussi.

En associant cuisine, souvenirs et amour, Fajardo livre à ses lecteurs une histoire pleine de sensualité, où la cuisine et la gastronomie deviennent séduction et sensualité. Que ce soit avec des quartiers d'orange ou avec de l'huile et du pain, José Manuel Fajardo, par l'intermédiaire de son personnage, nous offre des lignes proches de l'érotisme. Un roman qui vous fera saliver, qui vous fera envie, un régal de lecture !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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De la très belle écriture ! "Les imposteurs" et "Les démons à ma porte" m'avaient déjà emballé avec des situations totalement différentes. Là, nous avons à nouveau une performance littéraire jubilatoire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ma mère adorait les "hoyos de aceite". C'était le plat des pauvres en Andalousie. On prenait un morceau de pain, encore mieux si c'était le quignon, et on enlevait la mie. Dans le creux ainsi ménagé on versait un peu d'huile et une pincée de sel ou de sucre., en fonction des goûts de l'époque. Puis on remettait la mie en place après l'avoir bien imprégnée d'huile, et on mangeait cela comme un sandwich. Rien de rien. Pure illusion. Mais un délice! Mes frères et moi n'avons jamais connu la faim, bien sûr, car nos parents veillaient au grain. Comme tous ceux qui ont connu la guerre, une idée les obsédait : ne plus jamais avoir faim. Et pourtant, nous adorions aussi les "hoyos de aceite". Ce n'était plus une question de survie, mais un vrai régal.
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« Vous avez fini votre travail, inspecteur ? » Ma mère s'était levée et elle regardait le policier droit dans les yeux. Elle était plus petite que lui, mais elle avait un air tellement résolu qu'elle imposait le respect. L'inspecteur recula de quelques pas et répondit :
- Oui, madame, je vous souhaite de bonnes fêtes et prenez soin de vos enfants, ce serait dommage qu'ils tournent aussi mal que leur père.
La réplique de ma mère fut immédiate, comme si elle avait attendu toute sa vie le moment de la placer :
- Mes enfants vont vivre dans un monde où il n'y aura pas de place pour des gens comme vous, inspecteur.
Le policier ne parut nullement impressionné. Il fit signe aux autres de quitter la maison et, avant de leur emboîter le pas, il lança à ma mère :
- Les gens comme moi sont toujours nécessaires, madame, et quand viendra cette démocratie qui semble tellement vous plaire, vous aurez encore besoin de personnel pour que l'ordre règne. En attendant, tâchez de ne pas faire de bêtises, quelqu'un pourrait vous voir. Nous traversons une période troublée et un accident est si vite arrivé !
Lorsque la porte se referma, ma mère serra les poings et revint s'asseoir à la table. « Connard ! » Sa voix était à peine un murmure, mais elle vibrait de fureur. Elle poussa un profond soupir, prit une gamba avec les doigts et nous dit : « Si l'un d'entre vous décide un jour d'être policier, je le tue. » Et elle arracha la tête de sa gamba d'un coup sec.
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