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4,21

sur 2056 notes
Quel livre ! Autobiographique bien sûr (Arturo Bandini, c'est lui !), autour des premières années d'écrivain de John Fante, mais rendant compte aussi des sources d'inspiration de l'auteur et notamment de sa muse Camilla Lopez, malgré des relations tourmentées. le tout dans une langue et un style faisant penser à Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit en 1932, Mort à crédit en 1936) ou, plus encore, à Jack Kérouac (Sur la route, 1957). Ce n'est certes pas un road trip, l'ensemble se passant à presque entièrement à Los Angeles, mais c'est tout de même un itinéraire, celui de la maturation d'un grand écrivain. On ne s'ennuie pas un seul instant.
Nous avons là, en 1939, dès avant la seconde guerre mondiale, un précurseur de la "beat generation".
Demande à la poussière est le troisième des quatre romans du "cycle Bandini", avec Bandini, La route de Los Angeles, Rêves de Bunker Hill.
À lire absolument. Traduction Philippe Garnier
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J'ai toujours aimé l'écriture énergique, spontanée, brute de Fante, qui écrit comme s'il parlait.
Demande à la Poussière est probablement mon livre préféré de Fante, plus drôle, plus fort selon moi que son célèbre Mon chien stupide.
L'histoire abracadabrante de Bandini est parfois hilarante, très vivante, un véritable remède à l'inertie et à la morosité. Cela me donne envie de lire les autres tomes de la trilogie qui est dans ma bibliothèque !
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Eh bah voilà, c'est du vrai, du chaotique, du sec, l'anti-thèse de l'intellectualisme stérile Hessien quoi (coucou le Loup).
Toutes les dissertations sur l'humanité des cyniques solitaires empruntent une route factice découlant d'une erreur primordiale d'appréciation car leurs observations ne traversent pas le voile superficiel des êtres en n'abandonnant l'égocentrisme qui embrume l'intime des autres.
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-"Demande à la poussière" est le récit des débuts laborieux d'un jeune écrivain dans le Los Angeles des années 30.

- (...)

... Bon d'accord, je recommence :

-"Demande à la poussière" est LE récit des débuts laborieux d'un jeune écrivain, et c'est accessoirement l'oeuvre d'un auteur qui inspira, entre autres, Charles Bukowski, Jack Kerouac ou Hubert Selby Jr. Voilà qui suscite un minimum de respect, non ?

-Et qu'a donc cet auteur de si extraordinaire ?

-Ça, c'est une question posée par quelqu'un qui ne l'a jamais lu ! Parce que s'il y a bien une évidence qui saute aux yeux, à la lecture de "Demande à la poussière", en dépit d'un style aux accents parfois populaires, voire familiers, c'est que John Fante est un grand écrivain...

L'alliance d'un ton faussement naïf, et d'une écriture en réalité travaillée, confèrent aux événements décrits par le narrateur un caractère épique, extraordinaire. Il m'a semblé que l'auteur aurait pu raconter n'importe quoi, mon plaisir à le lire serait resté le même.
Il serait donc injuste de ne voir dans ce roman qu'une histoire facile et truculente, car il est loin de n'être QUE cela.

Son personnage principal lui-même, Arturo Bandini, incarne parfaitement ces apparences trompeuses, qui apparaît de prime abord comme un jeune écervelé assez agaçant...
Débarqué de fraîche date à Los Angeles, il a quitté son Colorado natal et sa famille d'origine italienne pour tenter de matérialiser ses fantasmes de richesse et de gloire en devenant écrivain. Il doit vite faire face à la sordide réalité, celle des piaules insalubres, des bas-quartiers où survivent tant bien que mal les oubliés du rêve américain. Lui-même a du mal à joindre les deux bouts.
Arturo, pétri de contradictions, est d'une mauvaise foi parfois hilarante. Il se dit athée mais ne peut s'empêcher d'invoquer la sainte vierge à tout moment, se montre odieux avec celle dont il prétend être amoureux... mais il sait aussi faire preuve d'auto-dérision, et surprend le lecteur par ses accès de générosité, d'amour de l'humanité, et surtout par ses soudaines envolées poétiques.
Il est finalement touchant, Arturo, avec ses rêves de fortune, de filles pendues à son bras, de grosses voitures, et qui après une journée en costume préfère renfiler ses vieilles frusques puantes mais familières. Et ce n'est qu'un exemple - certes très parlant- de la dualité qui semble habiter le jeune écrivain : il proclame sa fierté d'être américain, son désir d'être riche, mais en même temps donne l'impression d'avoir sa place parmi les laissés pour compte de cette nation qui sait aussi se montrer chauvine et raciste.

Avec "Demande à poussière", John Fante, sous le couvert d'un humour qui confine parfois au burlesque, sublime l'existence sans gloire de ceux qui sont habituellement méprisés.

-Hum... d'autres questions ?
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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J'ai lu ce roman d'une traite quasiment, j'ai bien aimé, mais je ne pense pas qu'il me laisse un souvenir impérissable. C'est le début de la vie d'écrivain et de la vie amoureuse d'Arturo Bandini, fils d'immigré italien qui est décrite ici. Une période faite de galère et de misère. Il possède une vie intérieure très riche, il en est presque mythomane et rêve beaucoup. C'est encore un enfant qui expérimente à tout va et en tire la substantifique moelle dans son roman.
En vérité j'ai peu à dire de ce roman, j'ai apprécié sans plus et je n'en garde pas un souvenir ému. C'est bien écrit, bien enlevé, mais je m'attendais à autre chose au vu de l'intense préface de Charles Bukowski.
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C'est un livre touchant et plein d'humanité. On ne peut pas être insensible aux errances du personnage (Arturo Bandini), l'incarnation littéraire de l'auteur.
Nous sommes dans les années 30 à Los Angeles. Arturo Bandini rêve de gloire littéraire depuis que sa nouvelle (le petit chien qui riait) a été éditée. Mais, dans l'attente de cette gloire, et de l'argent qui va avec, il a bien du mal à joindre les deux bouts.
Il vit dans des conditions précaires et côtoie les petites gens. Au hasard de ses errances nocturnes, il va faire la connaissance de Camilla Lopez, une jolie barmaid d'origine mexicaine. Elle deviendra tout ce qui compte pour lui, malgré son caractère bouillant et ses problèmes psychologiques.
Arturo Bandini est un personnage positif et optimiste. S'il n'a pas d'argent, il fait avec, et quand il en a, il le claque. Tout ce qu'il veut, c'est être un homme heureux, pour reprendre le titre de William Sheller, avec toute la mélancolie qui est liée à cette belle chanson.
Ça se lit vite. le style est original et probablement assez inédit quand on réalise qu'il a été écrit dans les années 30. C'est écrit à la première personne, dans un langage simple et populaire, mais qui conserve toute sa qualité littéraire. Beaucoup de dialogues, peu de temps mort, il y a du rythme.
Ce livre est une belle rencontre. Je m'attendais à quelque chose de plus « trash », car cet auteur a été la source d'inspiration d'écrivains « borderline », proche de la « beat generation » et plus particulièrement de Charles Bukowski qui avait fait de John Fante son mentor.
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Pour qui veut comprendre la littérature Nord Américaine, l'oeuvre de John Fante semble incontournable. Père spirituel de tous les écrivains chahutés par la vie, de tous les auteurs à la plume cabossée (à commencer par Charles Bukowski), il fut l'un des premiers à écrire comme on parle.

Arturo Bandini, qu'on retrouve dans bon nombre de romans de Fante, est un anti-héros de la littérature, une pâle incarnation du rêve américain. Il est un peu le mauvais frère de la famille, l'enfant colérique et impertinent, qui fait grand bruit, provoque la honte. Arrogant, contradictoire, tantôt généreux, tantôt abjecte, il nous entraine dans ses excès, ses jugements erronés, ses débordements. On le suit sans résister.

Avec "Demande à la poussière", Fante s'amuse, nous enchante. Sa plume est vivace, fulgurante, les mots coulent, s'enchainent, échafaudent des pages puissantes, trempées de sueur.
Fante observe son époque, sa nation d'adoption. Et ne se gêne pas pour lui passer une belle couche d'acide.
Il sait aussi nous émouvoir. Derrière la secousse, l'énergie, défile une belle galerie de personnages, fragiles, égarés.

"Demande à la poussière", un éclat de rire qui s'achève en sanglot. Ou le contraire.
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« Demande à la poussière » — dont la préface fut rédigée par Bukowski — fait partie de ces livres qui ont inspiré la « beat generation ». Je lui ai trouvé des qualités, et certains défauts.

Premièrement, la structure du récit et l'adoption du langage parlé conférent un rythme dynamique à l'histoire. Cela donne « des tripes » à l'oeuvre ; et, comme il s'agit d'un héro vulgaire et marginal, le ton souligne sa déchéance.
Ensuite, des rêves — ou des délires — se mêlent à la narration ; et l'on apprend qu'à posteriori que ce ne fut pas la réalité. C'est un effet de style peu utilisé, et fort bien maîtrisé ici. Notamment, quand Arturo se construit une réalité d'auteur accompli, alors qu'il ne produit encore rien. Je pense surtout à ces dialogues internes, où Arturo se sent voler parce que sa nouvelle du « petit chien qui riait », et celle de « la colline » sont publiées. Ces passages, où je me suis reconnu, lorsque j'ai l'impression d'avoir accompli quelque chose de grandiose. J'y ai trouvé une authenticité touchante.

Ce qui m'a déplu, en revanche, c'est la banalité du fond.
Je m'explique : ce genre de récit correspond souvent à ce que l'on essaie d'écrire lorsque l'on a rien à raconter. Même si l'on peut dire qu'il s'agit du livre de quelqu'un en recherche de soi, et que les errements sans but font partie de l'histoire ; j'ai trouvé que cela tournait tout de même en rond.
Comme il s'agit du premier livre que je lis de cet auteur, je mets cette remarque au crédit de ma découverte ; j'aurai peut-être un avis différent lorsque j'aurai lu le reste de son oeuvre.

En bref, John Fante est auteur qui écrit en dehors des structures académiques ; on peut le lire pour se sortir la tête des classiques.
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Je prends plaisir à remercier Philippe Djian, à chaque fois, de m'avoir fait découvrir ce merveilleux conteur, John Fante. Tout est bon, dans son oeuvre !
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Une chouette plongée dans la littérature style de la «  beat generation ». Souvent entendu parler de J. Fante mais jamais testé. Et pourtant...c'est drôlement bien fichu !
Un roman en partie autobiographique, dans lequel J. Fante s'appelle Arturo Bandini. Il est fauché, il s'idéalise en grand écrivain, il traîne de bar en bar, de sa chambre d'hôtel aux rues mal-famées. Des rencontres avec des conquêtes féminines aussi « limites » ou déjantées que lui, des voisins de paliers pour le moins particuliers....et A. Bandini qui oscille de manière quasi schizophrénique entre discours haineux sur le monde qui l'entoure et mégalomanie. Une personnalité toujours sur la crête, prête à basculer d'un côté ou l'autre et tout cela avec un style léger, plein d'entrain, qui peut lui aussi être très noir ou humoristique....du grand art...vivement la lecture d'une autre oeuvre de J.Fante !
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