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André Belamich (Autre)
EAN : 9782070375899
261 pages
Gallimard (23/10/1984)
4.05/5   11 notes
Résumé :
Rien n'illustre mieux la capacité de renouvellement de Lorca que ces trois pièces, écrites pour l'essentiel dans la même période (1924-1926). Trois mondes. Trois styles.
Mariana Pineda nous offre avec une savante ingénuité « une vision nocturne, lunaire, enfantine » des dernier s jours de l'héroïne de Grenade. Évocation en vers pleins de tendresse où la fraîcheur de la chanson populaire se mêle au lyrisme le plus délicat.
Rires et larmes, colères et at... >Voir plus
Que lire après Mariana Pineda - La Savetière prodigieuse - Les amours de don PerlimplinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je connaissais Federico Garcia Lorca pour ses poèmes (que j'ai adorés), rien de plus. Je suis tombé un peu par hasard sur ses pièces de théâtre, dont cet omnibus. J'ai bien aimé ces pièces également. Trois pièces, trois thèmes qui se rejoignent, mais aussi trois styles complètement différents. D'abord, Mariana Pineda, basé sur la figure historique du même nom. Associée à des révolutionnaires (aux temps troubles de 1831, elle préfère la mort plutôt que trahir sa cause, l'idéal de son mari. Elle devient synonyme de courage, une martyre républicaine. Ce fameux drapeau portant la devise Loi, Liberté, Égalité, qu'elle a brodé en secret, est découvert par la police et sert de pièce à conviction. Héroïne aux élans tragiques, la pièce est toute à son image.

Ensuite, La savetière prodigeuse, dans un tout autre registre, assez comique, presque du vaudeville. L'histoire d'un couple apparemment mal appareillé. le savetier se plaint de sa femme (qui ne tient pas la maison à son goût, cuisine mal, dépense son argent durement gagné) alors que la savetière en a autant sur le coeur. le mari prend la poudre d'escampette, et la pauvre femme doit travailler dur pour subvenir à ses besoins. Bien des années plus tard… Disons que ce n'est que loin l'un de l'autre qu'ils se découvriront des affinités. C'est assez comique, du moins c'est ce que je pense et j'ai beaucoup rigolé.

Enfin, Les amours de Don Perlimplin. Encore une fois, autre pièce, autre registre. Nous plongeons ici au coeur d'une intrigue romantique aux allures légères. le jeune homme obtient la main de la jolie Bélise auprès de sa mère. Cette dernière se dépêche d'accepter la demande, sans vraiment consulter sa fille. C'est que les deux jeunes ne se connaissent pas, ça ressemble surtout à un mariage de convenance, à une union entre deux familles de même rang. L'amour n'est pas au rendez-vous. Avec le temps, Perlimplin développe des sentiments que Bélise ne semble accorder qu'à un mystérieux soupirant qui passe sous ses appartements la nuit… le dénouement est surprenant, et à ce moment la pièce prend des airs de tragédie.

Finalement, Federico Garcia Lorca écrit très bien dans tous les registres. J'ai été ému et j'ai ri à tous les bons moments. C'est décidément un grand auteur.
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Je continue ma découverte de la litterature espagnole, cette fois avec Federico García Lorca et ce livre qui contient trois des ses pièces.

Mariana Pineda, figure emblématique de l'Espagne, est une pièce que j'ai adoré. Elle est très bien écrite et chaque dialogue pourrait être cité. J'ai fait la connaissance d'une femme forte et déterminée et c'est une belle hommage que lui rend l'écrivain.

Les deux pièces suivantes sont d'un registre plus comique, j'ai ma petite préférence pour La Savetiere prodigieuse, mais elles ne sont pas à la hauteur de la première.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(...) PEDRO
Comment te rendre ce que tu as fait pour moi ?
Tout mon sang est nouveau, car tu me l' as donné,
en exposant ton faible coeur au danger.
Ah ! comme j' ai tremblé pour toi, Mariana !

MARIANA, s'abandonnant :
De quoi me servirait mon sang si tu mourais, Pedro ?
Sans air, l' oiseau peut-il voler ? Tu vois ...
(bas)
Je ne pourrai jamais dire combien je t'aime.
J' oublie, auprès de toi, toutes les phrases.

PEDRO,doucement :
Que de périls tu cours sans la moindre défaillance !
Et comme tu es seule, entourée de méchants !
Pouvoir te délivrer de ces gens qui te guettent,
au prix de ma douleur et de ma vie. Mariana !
Jour et nuit, que le temps fut long sans toi dans la montagne !

MARlANA, posant la tête sur I'épaule de Pedro. Comme en rêve :
Ne bouge pas. Laisse flotter sur mon front ton haleine.
Dissipe cette angoisse avec ce goût amer,
l' angoisse de marcher sans savoir où je vais
et le goût d' un amour qui me brûle la bouche.

Un temps. Elle se sépare brusquement de Pedro et le prend par les coudes.
Pedro, on te poursuit ? Est-ce qu' on t' a vu entrer ?
PEDRO - Non,

Il s'assied.
La rue est solitaire et la nuit s' annonce orageuse.

MARIANA
J' ai si peur...
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MARIANA
J'ai si peur....

PEDRO, lui prenant la main.
Rapproche-toi !

MARIANA (Elle s'assied.)
... si peur que l'on devine
et que les bandits royalistes puissent te tuer

PEDRO, avec passion.
Mariana, ne crains rien, mon épouse, ma vie !
Nous conspirons dans le plus grand secret. Ne crains rien !
Le drapeau que tu brodes frémira dans les rues
entre les cœurs et les cris de tout un peuple
et grâce à toi la Liberté si désirée de tous
foulera le sol dur de ses grands pieds d'argent.
Pourtant si par malheur... si Pedrosa...

MARIANA, épouvantée.
Arrête !

PEDRO
...surprenait notre groupe et s'il fallait mourir...

MARIANA
Tais-toi !

PEDRO
Mariana, sans liberté, qu'est-ce que l'homme ? Sans cette
lumière en lui qui brille, harmonieuse et fixe ?
Dis, pourrais-je t'aimer, si je n’étais pas libre ?
Pourrais-je te donner ce cœur, s'il ne m'appartenait ?
Ne crains rien ; j'ai déjoué Pedrosa dans la plaine
et je pense arriver à mes fins, grâce à toi
qui m'offres ton amour, ta maison et ta main....
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CLAVELA, avec émotion.

Hélas, duc de Lucène,
je ne te verrai plus!
Le drapeau que je brode
ne servira jamais.
Au bord de l'olivette
je resterai longtemps
à voir trembler les feuilles
au passage du vent.
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PERLIMPIN
Je t'ai épousé... pour tout ce qu'on voudra, mais je ne t'aimais pas. Je ne pouvais imaginer ton corps avant de l'avoir vu par le trou de la serrure, quand on te mettait ta robe de mariée. Et c'est alors que j'ai senti l'amour. Oui, alors! Comme un profond coup de lancette en pleine gorge.
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PERLIMPIN
Nous avons décidé que nous allions...

MÈRE
... contracter mariage, n'est-ce pas?

PERLIMPIN
C'est cela...

BÉLISE
Mais, maman... et moi?

MÈRE
Toi, tu es d'accord, naturellement. Don Perlimpin est une merveille de mari.
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Videos de Federico Garcia Lorca (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Federico Garcia Lorca
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/sylvie-le-bihan-les-sacrifies-53498.html Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine. En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
L'année suivante, choisissant la plume romanesque, elle signe « L'autre », récompensé au festival du 1er roman de Chambéry, histoire saisissante sur le pervers narcissique. le livre est fortement remarqué. Dès lors, Sylvie le Bihan devient un nom qui compte. « Là où s'arrête la terre », « Qu'il emporte mon secret », « Amour propre » ont crée autour de la romancière un lectorat fidèle qui se retrouve dans ses intrigues, dans les sujets abordés, dans la fragilité des personnages, dans la subtilité de son écriture
Voici son nouveau titre, « Les sacrifiés ». Et quelle réussite ! Sylvie le Bihan choisit cette fois-ci la fresque historique et nous entraine dans l'Espagne des années 30, celle qui de l'insouciance va sombrer dans la violence et la guerre civile. Juan est le personnage central de cette histoire de soleil et de sang. Il est encore gamin quand on lui fait quitter son village d'Andalousie pour devenir le cuisinier du célèbre torero Ignacio Ortega. Dès lors, dans l'ombre, le jeune Juan va découvrir une nouvelle vie de luxe et d'insouciance où les stars de la tauromachie côtoie tous les artistes de l'époque. Fasciné, il va surtout devenir le témoin d'un trio exceptionnel, celui que forment, entre amour et amitié, le sémillant torero Ignacio, la belle danseuse Encarnacion et le fragile poète Federico Garcia Lorca. Mais bientôt, le ciel d'Espagne vire à l'orage. Juan et tous les protagonistes de cette histoire vont être balayés par le vent de l'Histoire.
Là est la force du livre de Sylvie le Bihan. A l'exception du personnage fictif de Juan, tous les autres sont authentiques. Au prix de plusieurs années de travail et de recherches, elle leur redonne vie dans ce roman foisonnant, flamboyant, douloureux, qui résonne étrangement avec notre époque contemporaine et interpelle : qui sont les sacrifiés d'aujourd'hui ?
Hommage à l'Espagne et à son histoire, hommage à la littérature et à Federico Garcia Lorca, Sylvie le Bihan signe un livre au souffle puissant, parfaitement construit, à l'écriture remarquable, un livre que vous refermerez le coeur déchiré
C'est un coup de coeur ;
« Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan est publié aux éditions Denoël.
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