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Dix mille printemps tome 1 sur 2
EAN : 9782877302685
503 pages
Editions Picquier (19/05/1998)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Pénétrée des traditions et de la mentalité vietnamiennes après huit années de recherches, Yveline Féray, pour la première fois, dévoile au lecteur les mystères du XVe siècle vietnamien à travers la vie prodigieuse de Nguyên Traï, grand lettré.
"Le mérite de l'auteur est d'avoir réussi ce qui pouvait constituer une gageure : écrire un magnifique chapitre d'une somme qui pourrait s'intituler un jour l'Histoire des Vietnamiens"... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nguyen Phi Khanh fut obligé de se retirer derrière la haie de bambous de son village natal de Nhi Khe, province de Ha-Tay, pour y ouvrir une école et enseigner ni plus ni moins que s'il n’était qu'un simple bachelier. Apres tout le Vénérable Maître Chu Van An n'avait il pas préféré aux flagorneurs de la Cour l'humble enseignement prive des villages ? Et il trouvait réconfort et consolation dans l'amour de sa jeune épouse, l’étude et l'admiration des ses élèves et de la commune en général.
En effet, si les examens étaient une gloire pour les lettrés, que dire de la réputation d'un village qui possédait un tel lauréat ? Venus des quatre coins de la province, arrivèrent en si grand nombre des étudiants que l’école se révéla vitre trop petite et qu'il n’était pas rare de voir les élèves écouter les leçons du maître, assis dans des barques, sur l’étang, devant la maison.
Face a une telle affluence exposée a la pluie, au soleil, au vent, Nguyen Phi Khanh, désignant aux enfants un coin de jardin, leur ordonna de le débroussailler le lendemain pour y construire une nouvelle salle d’étude. C’était un endroit sauvage ou n'avaient jamais pousser que quelques buissons de roseaux desséchés.
Apres quoi il rentra chez lui retrouver sa femme et ses enfants et n'y pensa plus.
Or, cette nuit-la qui était une claire nuit de mi-automne, alors qu'il dormait sous la couverture avec sa compagne, il fit un rêve :
... Il était sous un ciel balayé d'orages, environné d'éclairs et de rafales, quand il vit soudain venir a lui du tin fond de la tourmente une femme sur le point d'accoucher, qui en dépit de son lourd fardeau, semblait glisser entre les herbes, gracieusement. S’arrêtant a quelques pas, elle s'inclina :
"Sachant, lui dit-elle, que vous êtes non seulement un homme de grand savoir mais de haute vertu, je vous prie de bien vouloir différer d'un seul jour votre projet afin de me permettre, a moi, pauvre corps ballotté au gré des aventures, de trouver un autre lieu d'asile que ce coin de jardin."
A peine avait-il solennellement promis d’accéder a son désir, qu'elle disparut dans le vent, lui lassant pour tout souvenir la fixité brûlante de son regard....
Au matin, Nguyen Phi Khanh s’éveillât avec le sentiment d'un devoir a accomplir. Il voulut allumer la lampe de résine de pin, le jour était déjà haut. Il entendit sa femme chantonner derrière le store en berçant leur dernier-né et se souvint de son rêve. Descendant précipitamment au jardin, il y trouva ses élèves qui , levés bien avant lui, avaient tout défriché ainsi qu'il l'avait ordonné la vieille, et il regretta d'avoir été obéi. Mais lorsque les enfants lui racontèrent comment ils avaient ils avaient débusqué la un serpent plein d’œufs, lequel était parvenu a s'enfuir en leur abandonnant sa queue ensanglantée, Nguyen Phi Khanh sentit un inexprimable angoisse lui flétrir les entrailles. Il eut beau appeler a la rescousse toute sa science de lettré qui se devait d’être au-dessus des superstitions du peuple , de ne craindre ni maléfices ni démons, le malaise subsista. Pour ne pas laisser deviner, il se contenta de sourire en frappant le gong conviant ses étudiants a la classe du matin.
La nuit suivante, il lisait sous la lampe tandis que grinçait en cadence le hamac de l'enfant, quand il fut tout a coup obliger de lever la tête.
C'est alors qu'il aperçut, enroulé sur la poutre faîtière, un serpent sans queue. Il a donc survécu a ses blessures, pensa aussitôt Nguyen Phi Khanh soulagé, la vie est préservée.
A cet instant, du toit, quelque chose tomba sur le livre ouvert devant lui avec un brut mat. Baissant les yeux, il vit briller sur le papier une tache écarlate. C’était du sang, le sang du corps du serpent, Une grosse goutte de sang tombée sur un seul caractère, celui signifiant "génération" et qui l’imprégnait, s'y enfonçait et pénétrait trois pages désormais.
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