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EAN : 9782221145500
486 pages
Robert Laffont (07/01/2016)
3.5/5   15 notes
Résumé :
D'un bout à l'autre du palier ; gribouillés au pastel gras rouge d'une écriture qui ne peut être que celle d'un enfant, courent les mots : DEGAGE DEGAGE DEGAGE. Sur la porte d'une des chambres, entouré par la tempête des DEGAGE ; il y a un autre mot écrit en majuscule, et au marqueur noir : NEGRESSE. Une Amérique crépusculaire, où les rêves ne sont que des leurres. Une société détraquée par la paranoïa et fascinée par le mythe de la sécurité absolue.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Terre Déchue est un roman très noir. Chez les personnages pas de bons, de méchants ou même de héros juste des êtres humains plus ou moins malmenés par la vie avec tout ce que cela implique. Les personnages sont d'ailleurs peu nombreux (un homme seul, un couple avec un enfant et une vieille dame) mais terriblement réalistes. L'auteur nous fait pénétrer dans la tête de chacun d'eux, ce qui permet d'aborder l'histoire sous différents angles avec différents points de vus.
De prime abord ces êtres si différents les uns des autres vont, au fil des pages, laisser apparaître bien plus de points communs que ce que les premiers passages du livre pouvaient laisser présager.
Ce roman est aussi une vraie critique de la société, il fait écho à 1984 de George Orwell. On se trouve plongé dans un monde de méfiance où l'obéissance et la discipline sont les maîtres mots. Constamment surveillé, étudié, enregistré, archivé, l'être humain se transforme en un être paranoïaque, cruel, qui flirte avec la folie. Une obsession : la sécurité (un sujet tristement d'actualité), et une interrogation : jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour nous protéger contre d'hypothétiques dangers ? Que sommes-nous prêts à sacrifier ? Notre liberté, notre morale, notre humanité?
Impossible de trouver du répit au sein du cocon familial, c'est un environnement destructeur où les parents sont tous défaillants d'une manière ou d'une autre. Il n'y a pas d'échappatoire: l'école, le bureau, le centre commercial, les bois, aucun lieu amical. Jusqu'aux habitations qui sont au mieux aseptisées au pire menaçantes.
Quant à cette terre nourricière, dont il est question du début à la fin, elle n'offre plus non plus sa protection, trop épuisée par tant de luttes. Cette terre chargée d'histoires, de souffrances, de forces, l'auteur nous la décrit comme une terre meurtrie, bafouée et inhospitalière. On la maltraite, on la contraint pour des raisons économiques et sécuritaires.
Finalement la morale de ce roman pourrait être que rien ne peut protéger l'homme de son pire ennemi et de son seul vrai prédateur : lui-même.
C'est un roman bien écrit, et malgré la gravité du sujet il n'est ni déprimant ni glauque même si l'atmosphère reste sombre. On entre dans l'histoire tout de suite et les mots glissent sans difficultés de la première à la dernière page. Les personnages nous sont vite familiers de même que les lieux, on ne se perd pas. On ne s'ennuie pas, on ne se lasse non plus. Plus on avance plus la lecture est addictive et plaisante.
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À la demande de Paul Krovik, qui se trouve incarcéré et après de longues hésitations, Louise Washington (descendante d'esclaves, veuve d'un cultivateur et ancienne enseignante) accepte finalement de le visiter en prison. Paul Krovik a toujours haï Louise Washington … Louise Washington a vu son monde s'écrouler par la faute de Paul Krovik …

Paul avait imaginé qu'il allait vivre une existence merveilleuse avec Amanda et ses deux fils (Carson et Ajax) dans leur maison construite sur ses propres plans, ayant même prévu un bunker au cas où … Mais rien ne s'est passé comme il le souhaitait : ses (trop) ambitieux projets de lotissement à Dolores Woods, contrecarrés par sa réelle incompétence, furent la cause de son cuisant échec ! Amanda et les garçons étaient alors partis, emportant ses rêves de bonheur … Quand la famille de Nathaniel Noailles, tout droit venue de Boston, s'était installée dans SA maison vendue aux enchères (pour comble, seule Julia Noailles était ravie, Nathaniel et le petit Copley, âgé de sept ans, détestaient cet endroit …) Paul Krovik avait pris la ferme décision de la récupérer. Coûte que coûte ! Installé dans le secret de l'invisible bunker, creusé sous le sous-sol, il était prêt à tout ! … Jusqu'au drame …

Les Krovik. Les Washington. Les Noailles. Trois familles aux histoires douloureuses, qui ont fatalement amené Paul, Louise et Nathaniel à ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

Un magnifique roman au cours duquel les trois lignées donnent leur version des faits, leur point de vue personnel sur les évènements passés. Dans cette construction narrative – admirablement bien conçue – le lecteur parvient, petit à petit, à analyser les raisons qui ont pu conduire à cette folie générale – qui couvait depuis un bon moment en chacun des protagonistes masculins, jusqu'au point de non retour … Autant de plaidoyers pour autant d'enfances cabossées et de destins brisés … À chacun sa vérité, à chacun sa morale … Une intrigue prenante, qui vous « scotche » sur votre siège, jusqu'à la toute dernière ligne ! Un gros coup de coeur !
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Avec « Terre déchue » l'auteur aborde l'état des lieux de la société américaine, sous forme de thriller bien sombre, qui ne peut laisser indifférent, du fait de sa rigueur dans l'intrigue et de la description des moeurs humaines. Bref une dystopie annoncée qui trouvent son pendant dans la lecture classique : le meilleur des mondes - Aldous Huxley ; qui aborde le thème principal de l'aseptisation de la société ; ainsi que de : 1984 - George Orwell : une société dans le lit de la violence et du mensonge ; au détriment de la vérité.

Une famille de citadins décide de quitter Boston pour trouver une autre façon de vivre tranquillement et vivre au sein de la nature, dans un lotissement récemment construit, à Dolores Wood. La famille Noailles, relativement aisé, ont du mal à se sentir à l'aise dans ce nouveau pavillon. Des manifestations surprenantes interviennent lors de leur absence : tags, meubles déplacés ! Les parents incriminent leur fils : Copley ; jeune enfant sujet à l'introversion. Ainsi débute les relations tendues, conflictuelles entre les membres de cette famille moyenne américaine et son destin inexorable.

Mais une intrication se révèle fatale pour certains, l'obligation pour le père de famille de satisfaire son ambition, de répondre aux attentes de sa société EKK ; dont l'idéal n'en est pas moins que de dominer les individus ! Avec pour objectif de bénéficier des choix ou de la carence de l'État : de céder à des sociétés privées toutes ses responsabilités en matière de vie civique et de bien-être public. Il s'agit pour l'homme d'abandonner son libre arbitre aux profits de l'hégémonie d'EKK.

Ce roman addictif, avec les pensées et réflexions de chacun des protagonistes, se lit avec plaisir, et donne bien sûr, à réfléchir sur le destin inéluctable où nous allons actuellement. La perte de l'identité au profit d'une caste qui décide pour l'ensemble. La perte de son identité, de ses réflexions et surtout de ses décisions ; en définitive la fin de l'individu libre !

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Trois étoiles ou quatre étoiles... j'ai hésité tout au long de la lecture de ce roman noir, d'une tristesse infinie. Un père et une mère et leur garçon de sept ans déménagent de Boston pour aller s'établir dans une petite ville d'un état conservateur des États-Unis (on pense entre autres à la Louisiane ou au Mississippi). Lui, à contrecoeur, elle, dans l'espoir d'améliorer son sort professionnel. Les vibrations autour de cette ville leur seront néfastes. L'écriture de Patrick Flanery est efficace, parfois alambiquée inutilement. La construction est intéressante : chacun des différents personnages donnent sa version des événements en cours. Les thèmes sont éminemment pertinents et mettent à mal la société américaine contemporaine dans ses délires de sécurité du territoire et de fermeture à l'autre. Chacun chez soi, barricadé, on ne se déplace qu'en voiture et on se méfie de ses voisins... Trois étoiles enfin parce qu'aucun espoir ne point dans ce récit...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Amanda n'avait pas voulu des livres quand elle était partie, et lors de la vente aux enchères, Paul les avait revendus au même architecte d'intérieur, qui les achetait pour un autre client, une autre maison témoin, dans un autre quartier de la ville. « Plus personne ne lit de livres, avait dit l'architecte, mais ils sont décoratifs et c'est un bon isolant pour l'insonorisation des appartements. »
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Je voudrais crier pour que tout s’arrête, pour que le monde humain se taise, pose sa tête collective sur la table de notre ruine autoproduite et laisse la terre guérir.
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L'espoir n'est pas un oiseau, les plumes sont trop fragiles pour l'espoir. L'espoir est un vieil arbre encore capable de lâcher sa graine dans un monde stérile.
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Rien n'est plus suspect qu'un homme seul marchant dans des rues de banlieue.
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