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4,14

sur 5955 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Charlotte”. le choix polonais de la Liste Goncourt 2014.

Il y a des artistes qui hantent notre conscience comme cette „coupable-non-coupable” reproche d'Edward Stachura, „qu'on vit et les morts sont si nombreux”. Comme Charlotte Salomon, qui a déposé ses oeuvres chez un ami en disant „c'est toute ma vie”.
Pendant la lecture de ce nouveau livre de David Foenkinos j'avais tout le temps dans ma tête ces lignes de Halina Poświatowska, poétesse polonaise, qui voulait écrire toute sa vie en poèmes avant qu'il ne soit trop tard:

„a chaque fois que je veux vivre je crie
quand la vie me quitte
je me colle à elle
(…)
je me pends à son cou
je crie
je mourrai si tu pars”

„Laissez-nous crier”, disaient les artistes rescapés.
Si écrire un poème après Auschwitz est barbare, comment écrire un roman-poème sur la peintre-poète assassinée en 1943, même 70 ans plus tard? Est-ce possible?

Chapeau, Monsieur Foenkinos. Grace à vous votre Charlotte crie aussi.
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Je reste sous l 'émotion de cette lecture si pure si direct ou l 'essentiel des sentiments effleurent cette prose mélodieuse au accent poétique ....Une ode à la mémoire de cette jeune artiste peintre déchiquetée dans l 'horreur de la folie humaine de cette guerre 39-45 ou la barbarie tuera ce génie fabuleux de la peinture ....
Le style assez déconcertant au prime abord devient la force de cette histoire incroyablement émouvante de Charlotte Salomon ....David Foenkinos nous livre la quintessence absolue de cette vie courte et intense de cette artiste proche de la folie comme la plupart des génies .....La nostalgie des sens flottent tout le long de ses pages mélangeant nos humeurs en les catalysant .elles deviennent à fleur de peau .elles succombent avec soumission à cette mélancolie maladive de cette artiste au parcours si sombre .....Entre le destin familial et la monstruosité de cette époque de génocide des Juifs Charlotte vit sa vie à la limite de la mort qui rode à tout moment prés d'elle .autour d'elle .dans elle ...cette mort sera le poison et sa compagne de son destin .....
J 'ai dévoré ce livre avec une folie proche de cette femme combattante .de cet enfant lunaire .de ce peintre exaltant de cette vie si absurde .....
Une merveille....
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À mi-chemin entre la poésie et la prose, l'auteur nous livre une merveille. La structure aux retours à la ligne, semble indiquer que l'écrivain a été incapable de terminer une phrase sans s'essoufler.
Hors d'haleine, j'apprécie cette construction qui me permet une lecture mesurée.

Charlotte m'a hantée et je pense encore à elle. Destin tragique, ponctué par la seule joie du dessin et de la peinture. Cet exutoire va lui permettre de communiquer au-delà des mots et de trouver une sérénité dans sa vie.

Pleinement satisfaite de ma lecture, je prolonge mes sensations à la recherche de ses toiles... et laisse perdurer encore la vie de cette femme ancrée dans ma tête.

Merci à David Foenkinos d'avoir aussi talentueusement illustré Charlotte Salomon, et la faire ainsi découvrir au creux chaleureux d'un livre, plein d'amour. Tel un cocon la tenant à jamais dans nos mémoires et nos coeurs.

C'est dans l'émotion que je conclus ce billet, les mots me manquent.

Charlotte, jamais je ne vous oublierai.

Lu en octobre 2016.
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CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (7/8)

Prix Renaudot 2014
Prix Goncourt des Lycéens 2014

Hanté par l'histoire de Charlotte Salomon, artiste-peintre juive allemande, morte à 26 ans, David Foenkinos part sur ses traces, de son enfance bourgeoise à Berlin jusqu'à son décès dans le camp d'Auschwitz en 1943. Marquée dès son plus jeune âge par les traditions suicidaires de sa famille maternelle, Charlotte n'apprendra que plus tard que sa mère n'est pas morte de la grippe comme on lui a fait croire, mais qu'à l'égal de sa tante, elle a mis fin à ses jours. Élevée par son père médecin, aidé plus tard par sa nouvelle épouse, Charlotte se réfugie très vite dans sa passion, le dessin qui l'aide à lutter contre le désespoir et la mélancolie inscrits au plus profond de ses gênes. Malgré les restrictions faites aux juifs, elle parvient à rentrer à l'école des Beaux Arts de Berlin et son talent commence à être reconnu. Mais les arrestations se multiplient et son père l'oblige à rejoindre ses grands-parents, réfugiés en France. Quelques années plus tard, le danger la rattrape et sentant que son avenir est menacé, Charlotte décide de transcrire sa vie en dessins qu'elle lègue à celle qui l'a accueillie.

David Foenkinos nous offre ici une biographie romancée où l'émotion affleure à chaque page. L'originalité de la construction réside dans le fait qu'il va à la ligne à chaque phrase, ce qui donne l'impression de lire un long poème en hommage à cette femme au destin marqué par le spectre de la mort, dès l'enfance. J'ai beaucoup aimé le fait de parsemer l'histoire de Charlotte par le récit de sa propre enquête pour apporter plus de réalisme et rappeler au lecteur la véracité des faits. J'avais déjà apprécié l'écriture de l'auteur dans "La délicatesse", tout en lui reprochant d'en faire un peu trop. Je le trouve donc nettement meilleur dans la tragédie car il opère plus en retenue. J'adhère (pour une fois) tout à fait à ce prix Renaudot 2014 et accorde sans problème un 20/20, ne serait-ce que pour contrebalancer, avec mes modestes moyens, la critique totalement négative de David Caviglioli, parue dans l'Obs le 19/11/2014 et qui figure sur Babelio dans les critiques-presse.
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Charlotte est une enfant et une adolescente plutôt réservée, qu'on ne remarque pas. Sa jeunesse est traversée par des épisodes familiaux assez dramatiques, notamment la mort de sa maman. Beaucoup de personnes de sa famille se sont suicidées. Sur le suicide de sa maman, on lui cachera la vérité et elle l'apprendra bien plus tard. Elle se découvre un talent caché, celui de la peinture. Malgré une époque bouleversée par la montée du nazisme et ses origines juives, elle va pouvoir entrer aux Beaux- Arts. C'est aussi l'époque où elle découvre l'amour. Les temps sont de plus en plus incertains, et elle est obligée de s'enfuir. Au moment où elle pourrait enfin être heureuse (mariée et enceinte), elle est alors arrêtée, dénoncée et envoyée en camp de concentration.
L'auteur se permet de raconter entre deux événements comment il a cheminé sur les pas de Charlotte.
Le thème est banal mais écrit par David Foenkinos, cela devient un incontournable. Les mots sont forts, les phrases courtes mais tout est dit.
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ce roman biographique est tout simplement très touchant, et donc génial. aucun doute sur le talent de l'écrivain a nous raconter l'histoire de Charlotte, jeune fille juive Allemande, au destin d'artiste peintre très prometteur.
tout le long du récit j'ai pu partager doutes, angoisses, bonheurs....
La première chose que j'ai faite en refermant l'ouvrage est d'aller me renseigner sur Charlotte, voir enfin son visage ?
Un livre qui vous donne autant, on a envie tout simplement de dire merci a Mr Foenkinos.
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Immense coup de coeur. Pourtant, l'exercice n'était pas évident et le pari loin d'être gagné d'avance. David Foenkinos a porté ce projet pendant des années avant d'être enfin à même de lui donner forme, de le mettre en musique et en mots. Et quels mots... Une sorte de long poème en prose, sublime.

J'admire la sobriété avec laquelle il tire le fil de son histoire, cette histoire qui le hante depuis qu'il a découvert l'oeuvre de Charlotte Salomon, artiste peintre à la trajectoire si heurtée, si marquée par le destin. Juive allemande, morte à vingt-six ans en 1943, enceinte, gazée par les nazis parmi tant d'autres. Fasciné par son oeuvre, David Foenkinos est donc parti sur ses traces, tentant de reconstituer sa vie, son environnement, ses sentiments, son inspiration. La vérité d'une femme et celle d'une artiste.

Le destin de Charlotte est marqué, qu'elle le veuille ou non, par la mort, ces suicides qui se sont succédé au sein de sa famille, comme une épidémie incontrôlable, inexpliquée. Sa vie est jalonnée de douleurs, de violences, à partir du moment où les nazis arrivent à la tête de l'Allemagne : humiliations, interdictions en tous genre, à présent, chacun sait comment cela se passait. C'est un miracle qu'un professeur des Beaux Arts à Berlin, touché par les promesses qu'il devine chez l'artiste en devenir parvienne à obtenir son admission alors que l'école est interdite aux juifs. Oui, sur sa route, Charlotte fait aussi d'heureuses rencontres, de celles qui aident, qui réconfortent, qui inspirent ou qui révèlent. Grâce à ces femmes et ces hommes, elle parviendra à finaliser le projet qui lui tient à coeur, celui qu'elle qualifie comme étant "toute sa vie". Entre 1940 et 1942, réfugiée dans le sud de la France, Charlotte écrit, dessine et peint l'histoire de sa famille. Une oeuvre lumineuse, un tel contraste avec les horreurs du quotidien.

Car Charlotte est une survivante, de celles qui ont choisi la vie, plusieurs fois déjà alors que le désespoir et les exemples familiaux la portaient vers d'autres solutions. Et c'est là l'essence même de l'expression de sa peinture. C'est incroyable comme David Foenkinos arrive à faire vivre la sensibilité de l'artiste, à faire presque toucher du doigt son inspiration créative. Son enquête sur les lieux qui ont accueilli Charlotte, certains marqués d'une plaque commémorative, d'autres enfouis ou oubliés permet presque de la faire revivre entre les lignes.

Il y a une telle sincérité dans ces pages, c'est peut-être le secret de l'émotion qui envahit le lecteur au fil des phrases. Lors du déjeuner de délibération du Prix des Lecteurs de l'Express dont il était le président cette année, David Foenkinos nous avait expliqué à quel point ce livre était important pour lui. Très différent de ce qu'il a pu produire jusqu'ici même si, ça et là, une tournure de phrase, une image, une petite musique indiquent qu'on est bien chez lui, dans l'univers délicat qui est le sien. Cette façon de dire si bien les sentiments.

J'ai pleuré. En tant que lectrice, cela ne m'était plus arrivé depuis "Les noces barbares" de Yann Queffélec. Les larmes au yeux parfois... mais pas cette profonde émotion qui étreint au point de faire naître les sanglots.

C'est un sublime hommage, un texte magnifique, une véritable déclaration d'amour à la femme autant qu'à l'artiste. Je n'ai qu'une envie : le relire.

Vraiment, lisez-le.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Comme le titre d'un autre de ses romans c'est dans la délicatesse que j'ai fait connaissance avec Charlotte Salomon grâce à D.Foenkinos.
L'auteur, poussé par un désir profond et presqu'intime de découvrir la vie de cette éternelle jeune femme puisqu'elle sera tuée à 26 ans a du mal à écrire. L'émotion l'oblige à poser sa plume à chaque phrase.plutot que de lutter contre cela il suit l'énergie de son coeur et choisi de poursuivre son texte sous cette forme, phrase après phrase et à chaque fois à la ligne comme un poème.
Charlotte porte un lourd héritage maternel,celui de suicides à chaque génération et tout particulièrement celui de sa tante dont elle a le prénom,et celui de sa mère.
Pourtant le poid qui pèse sur ses épaules n'est pas dû uniquement à ce fardeau intergenerationnel. Elle est juive allemande et vit à Berlin en 38 pendant la montée du nazisme. La morosité de sa famille et ce climat morbide aurait pu l'enfoncer dans les ténèbres, mais sa vie est illuminée par deux passions,la peinture et Alfred. Pour la première elle se bat avec vigueur pour être acceptée non seulement en tant que juive mais pour son oeuvre novatrice. Pour la seconde,son amour pour Alfred est né dans le romantisme absolu et l'immédiateté du coup de foudre à travers le partage de la jeune fille et la mort de Schubert. Elle se donne corps et âme à Alfred dans un amour douloureux comme toute les grandes passions. La vie,ou plutôt la mort la menace de la mort va cependant les séparer.
J'ai moi aussi parcouru la vie de Charlotte en faisant de nombreuses pauses car D.Foenkinos parsème son écrit de références picturales et musicales que je suis allée découvrir avec plaisir.
C'est un roman très émouvant car il mêle l'intimité familiale douloureuse de Charlotte et l'histoire odieuse du nazisme et des déportations. L'oeuvre de Charlotte,ainsi qu'elle le nomme en la confiant à sa bienfaitrice avant d'être arrêtée "c'est toute ma vie"...
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Un roman magistral, où l'auteur avance sur le fil du rasoir sans ne jamais tomber dans la vulgarité ou le pathos. On sent au contour de chaque page le respect que l'auteur porte à son héroïne. Charlotte, génie au destin tragique, être déchirée par une hérédité irrémédiable, une hérédité à laquelle elle réussit à échapper en s'accrochant à sa passion. Son voyage sera pourtant court, il se terminera dans la fleur de l'âge, à vingt cinq ans derrière les portes sombres d'Auschwitz. Elle laissera derrière elle une oeuvre émouvante, que même les camps de la mort n'auront pas pu lui prendre. Cet ouvrage est aussi un roman d'histoire, celle du fascisme, de l'antisémitisme, une histoire que l'on n'aurait pas voulu connaître, que l'on aimerait oublier, mais qui ne doit jamais sortir de nos mémoires.
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Première lecture en 2015 du livre sans illustration de chez Gallimard :
David Foenkinos nous livre un chef d'oeuvre en nous contant la vie dramatique du peintre Charlotte Salomon, morte en déportation pendant la seconde guerre mondiale.
L'auteur enquête à la manière d'un reporter sur tous les lieux habités par Charlotte.
Cela a dû être un très long travail.
Il a avoué ne pas savoir comment s'y prendre pour commencer le livre.
Sa façon d'écrire en allant à la ligne chaque fois qu'un phrase se termine ajoute une touche personnelle au roman et ne gêne pas du tout la lecture. Les pensées sont très bien traduites et on sent que DF ressent à fond le personnage et nous le transmet à merveille.

En deuxième lecture, je termine ce jour, 2 mai 2023, l'album avec des gouaches de Charlotte Salomon.
Je n'arrive pas à l'encoder séparément mais ce n'est pas un souci pour moi.
Les gouaches sont graves , c'est une évidence vu le destin de la jeune femme, maladroites parfois, sans relief quelquefois.
Certaines sont très réussies et ont un petit air de peinture de Chagall, surtout celle de la page 37 où la maman de Charlotte est représentée sur son lit de mort avec des anges qui s'envolent vers le Jugement dernier.
David Foenkinos a choisi de faire figurer des gouaches en parallèle avec son texte. Je peux l'affirmer car sa participation à l'album et au choix des gouaches est indiquée sur la quatrième de couverture.
À la fin, toutes les peintures sont reprises en plus petit avec un court texte d'explication.
Dans les toutes dernières pages, des photos de Charlotte, enfant et puis jeune femme avec sa famille nous permettent de mettre un visage sur ces destins tragiques.
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