Apparu à l'automne 2018, le mouvement des Gilets jaunes a marqué de son empreinte les rapports entre politique et société, entre les citoyens eux-mêmes.
Le hors-série du 1, Gilets jaunes, et après?, revient sur une année de manifestations et de contestations qui monopolisa avec plus ou moins de masse et de violence, les centres-villes de maintes agglomérations, samedi après samedi.
Écrivains, journalistes, politologues, économistes, sociologues, historiens, etc, observèrent et étudièrent ces rassemblements d'un nouveau genre. Si les manifestations sont loin d'être inconnues en France, les Gilets jaunes se démarquent par plusieurs points : l'occupation de ronds-points et des défilés sans recours aux groupes traditionnels que forment les syndicats. On pourrait les considérer, par conséquent, comme une résurgence des jacqueries populaires du Moyen Âge et de l'ancien régime. Même spontanéité du mouvement, même méfiance et rejet des élites et instances, y compris syndicales et journalistiques, même dérives occasionnelles vers la violence.
Les divers articles et entretiens présentés dans ce recueil proposent des explications sur les origines du mouvement, sur les causes de la colère et des formes mises en avant, sur les composantes des Gilets jaunes. Et bien sûr, ils montrent également les réponses au mouvement, qu'il s'agisse des annonces politiques, du Grand débat ou des répressions policières avec toutes les affaires concernant l'usage jugé intensif des LBD et autres grenades lacrymogènes ou de désencerclement.
Au-delà de la surmédiatisation, du tout émotionnel causé par les différents Actes hebdomadaires, le 1 s'est efforcé pendant l'année courante 2018-2019 de donner des synthèses éclairées basées sur des analyses poussées et provenant de différents corps des sciences sociales. le recueil reprend selon un ordre chronologique des articles parus. Ce rassemblement en hors-série permet une meilleure appréhension du mouvement des Gilets jaunes, apporte des explications nettes et posées ainsi que des perspectives sur une mouvance qui couve toujours, loin d'avoir été contentée. L'actuelle contestation contre la réforme des retraites les montre d'ailleurs se joignant aux cortèges syndicaux pour protester.
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Les Français ont triplement raison d'être en colère. ils ne sont plus écoutés et ne se sentent plus représentés - un sentiment malheureusement justifié, car en choisissant de partir à la chasse aux chèques, femmes et hommes politiques ont dans le même mouvement abandonné leur électorat populaire. Nos démocraties se sont un peu partout au cours des dernières décennies transformées en ploutocratie, ou le financement privé de la démocratie joue comme un nouveau cens. Cette colère sourde qui s'élève en France, on la retrouve d'ailleurs partout dans le monde et pour les mêmes raisons : en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, partout où la ''gauche'' a abandonné les classes populaires pour ne se faire plus l'écho que de ceux qui lui ouvraient leur carnet de chèques.
D'autant que - et le mécontentement des Français devrait ici se cristalliser - les donateurs les plus riches qui ont financé les succès électoraux d'Emmanuel Macron l'ont fait aux frais de la collectivité, c'est-à-dire de l'ensemble des contribuables, y compris et surtout des plus modestes.
Né en novembre 2018 sur fond de colère fiscale et de sentiment d'abandon d'une frange de la population par "ceux d'en haut", le mouvement des Gilets jaunes au scandé la vie du pays, samedi après samedi, dans de nombreuses villes de France, pendant près d'une année. Plusieurs analyses rassemblées dans ce nouveau volume des 1ndispensables montrent que le feu continue de couver sous la braise.
''Les raisons d'apparition du mouvement ne vont pas disparaître'' affirme ainsi le sociologue Pierre Veltz - qui bat en brèche, au passage, la vision simpliste d'une fracture territoriale entre villes, supposées forcément riches, et périphéries, forcément pauvres. ''Quand ce genre d'action s'arrête, dit-il, on a l'impression que la tempête est calmée. en réalité elle continue de bouillonner avec un cran supplémentaire franchi dans le ressentiment''. Même observation chez l'économiste Daniel Cohen, pour qui rien ne sera réglé, au fond, sans ''un travail de resocialisation'' pour combattre la solitude d'une partie de ces populations qui ont enfilé le gilet jaune. Ce sentiment d'exclusion est d'autant plus vif qu'il relève parfois d'une grande subjectivité. A l'instar des températures, il y aurait en France les inégalités ''ressenties'', plus grandes que les inégalités réelles.
Eric Fottorino vous présente l'hebdomadaire "Le 1" à l'occasion des 10 ans du journal. En partenariat avec l'IJBA.
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