Bonne idée que l'histoire d'un tableau à travers ceux qui l'ont possédé.
D'ailleurs le thème a été repris avec succès par
Pierre Assouline dans "
le portrait", publié en 2007, qui racontait la famille d'une baronne du 19e siècle.
Dans le cas présent, publié antérieurement (1999), l'histoire est plus longue puisqu'il s'agit d'une fille du grand Vermeer de Delft, Magdalena peinte un siècle plus tôt, dans un contexte bien différent et plus populaire.
Malgré de beaux passages sur la campagne hollandaise et les scènes paysannes qui s'y rattachent, je n'ai pas été captivée par la façon dont
Susan Vreeland évoque cette jeune fille à la blouse bleue jacinthe. En choisissant le procédé narratif qui consiste à remonter le temps, il en résulte une certaine confusion et peu d'empathie pour les possesseurs successifs.
Un point positif pour le dernier paragraphe : "Magdalena songea à tous ces êtres figurants sur les tableaux vus ce jour-là, pas uniquement sur ceux de son père, mais sur tous les tableaux du monde. Un artiste leur avait emprunté leurs yeux, leur manière particulière de tourner la tête, leur solitude, leur souffrance ou leur chagrin afin de les offrir, par-delà les années, à des inconnus qui n'auraient jamais pu les rencontrer."
Bel hommage d'une auteure américaine contemporaine à tous les peintres portraitistes du monde, et de tous les temps.