Buck Schatz, ancien flic à la retraire, une légende, du genre à ne pas y aller par quatre chemins.
Buck Schatz, caractéristiques actuelles : 88 berges, ne peut plus se déplacer sans son déambulateur, commence à avoir quelques soucis cognitifs.
Ah oui, et il est juif aussi. Je précise parce que ça a son importance cette histoire. A son âge plus qu'avancé, voilà qu'il se retrouve face à un braqueur mythique (ancien rescapé des camps de concentration), qu'il avait côtoyé 45 ans plus tôt. le moins que l'on puisse dire c'est que les papys font de la résistance et que leurs retrouvailles sont plutôt (d)étonnantes.
Ceux qui ont lu
Ne deviens jamais vieux ! retrouveront avec délectation le personnage de Buck. Les autres pourront partir à sa rencontre, sans problème, à travers ce nouveau roman.
Parce que des personnages comme celui-ci, on n'en rencontre que rarement. Buck est un vrai grincheux (il a une réputation à tenir), un teigneux, une vraie grande gueule (mais qui ne parle jamais pour rien, plutôt du genre à tirer avant de parler). Il n'aime personne, le fait savoir, et pourtant on se prend assez vite d'affection pour cet inspecteur Harry du quatrième âge.
Daniel Friedman s'en donne à coeur joie avec un ton jubilatoire et cynique qui colle parfaitement bien à ce (ces) personnage(s) (parce que le vieux méchant de l'histoire est un sacré bonhomme lui aussi).
A coup d'humour juif, autour d'un scénario rocambolesque mais qui tient parfaitement la route, l'auteur sort Buck de la naphtaline (ou plutôt de son hospice) pour lui plonger le nez dans un passé qui le rattrape.
Il entrecoupe les scènes actuelles de passages s'étant déroulés en 1965. le décalage est bien amené et apporte une autre perspective aux personnages (qui sont loin d'être des enfants de choeur, si je puis m'exprimer ainsi concernant ces deux juifs qui portent le poids du passé sur leurs épaules plus tout à fait stables).
Mais,
Ne deviens jamais pauvre ! est loin de n'être qu'une simple farce. L'intrigue est habile et Friedman parle de sujets graves avec force et avec une réelle profondeur.
A l'image de son personnage principal, ce roman est donc un peu à part ; un polar mais pas que. Ça castagne, c'est plein de mauvais esprit (et d'esprit tout court), et l'aspect psychologique est très travaillé. le genre de personnage qui marque la littérature de genre. Espérons que Buck tiendra encore quelques années avant de claquer (pour notre plaisir) !
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