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Nicole Thiers (Traducteur)
EAN : 9782701126890
479 pages
Editions Belin (18/06/2003)
4.69/5   8 notes
Résumé :


La victoire-éclair d Hitler sur les Alliés n'avait pas été planifiée comme « guerre éclair ». Le commandement allemand comptait sur une réédition de la Première Guerre mondiale, avec des combats étalés sur des années ; cette conviction avait présidé à la planification de son économie et à ses plans de guerre.

Ce n'est qu'après que le corps blindé Guderian eut effectué sa surprenante percée à Sedan que l'offensive allemande acquit une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je me suis procuré ce livre en prévision d'un voyage à Sedan, de manière à pouvoir, sur place, mieux retracer les détails de la percée de Sedan, et pouvoir ainsi les replacer dans leur contexte géographique.
Mais la percée de Sedan n'en constitue qu'un aspect : il retrace l'ensemble de l'opération qui a conduit à la percée des Ardennes, depuis l'origine de l'idée de la manoeuvre qui a tellement désarçonné l'armée Française qu'elle a été à l'origine de la défaite rapide et cinglante de nos armes.
En réalité, selon l'auteur, visiblement parfaitement documenté, du côté allemand (il est apparemment lui-même un historien de l'armée fédérale) comme du côté français, personne, en dehors de Gudérian, au sein de l'État Major allemand ne soutenait l'idée de Manstein de ce "coup de faucille" qui avait pour objet de prendre par l'arrière des armées alliées persuadées que le gros de l'attaque se ferait par le nord de la Belgique, comme en 1914.
Et on voit bien, au déroulé de l'opération, pourquoi cette opposition initiale de l'État-Major ; car cette manoeuvre aurait dû échouer ; le réseau routier des 300 km de passage dans les Ardennes belges n'était absolument pas dimensionné pour l'armada qui devait l'emprunter, et il aurait été très facile d'arrêter ces chars empêtrés dans des embouteillages monstres, si notre État-Major avait accordé le moindre crédit aux renseignements que les observateurs de l'armée de l'air lui faisait parvenir sur l'ampleur du mouvement de char à travers ces forêts ardennaises.
Et le passage de la Meuse par l'armée allemande aurait dû être facilement repoussé, malgré la faiblesse des unités françaises qui le défendait, et le fait que la vallée n'était équipée que de lignes de fortins, et non par des forts du type de ceux de la ligne Maginot. En témoigne la la difficulté qu'ont éprouvé les allemands à déployer rapidement des moyens de franchissement.
La succession d'erreurs de commandement du côté français est telle que la lecture du livre en devient éprouvante.
Frieser explique parfaitement pourquoi une partie de l'état major allemand a tout de même fini par se rallier à cette manoeuvre qu'ils considéraient vouée à l'échec : le nouveau coup de poker d'Hitler n'avait pas réussi, contrairement aux précédents qui avaient vu les alliés laisser sans réagir le dictateur encaisser ses gains territoriaux, mais cette fois, lors de l'invasion de la Pologne, contrairement à ce à quoi s'attendait le dictateur, la France et l'Angleterre étaient entrées en guerre. Et ces généraux pensaient que cette guerre, il leur était impossible de la gagner…. sauf à tenter ce pari fou et quasi impossible de la traversée des Ardennes. Ils en estimaient les chances de réussite à moins de 10 % seulement, mais c'était tout de même leur seule chance.
L'auteur montre à quel point la réussite de cette opération, suicidaire, a fini par conduire Hitler au désastre final : car elle l'a convaincu, à tort, qu'il avait découvert dans cette "BlitzKrieg" et ce "coup de faucille", un nouveau modèle de pensée stratégique, alors que sa réussite n'était due qu'à la rigidité de pensée du commandement français, et il a cru pouvoir l'appliquer ensuite dans l'opération Barbarossa, avec les conséquences que l'on sait. En deuxième lieu, elle l'a conduit à se prendre pour un génie militaire qui n'avait pas à se soucier des doutes de ses généraux sur les manoeuvres qu'il envisageait.
Deux réactions qui ont fini par le perdre….
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Un magnifique travail de recherche réalisé en Allemagne.

Karl-Heinz Frieser est officier et chercheur en histoire militaire en Allemagne. Il nous livre ici un ouvrage exceptionnel sur la blitzkrieg de 1940 qui vit l'écroulement de la puissance militaire française et le réembarquement forcé des troupes britanniques. L'historiographie moderne vit dans cette victoire le modèle préparé d'une nouvelle forme de guerre.

Pour K-H Frieser, il n'en est rien. Au-delà des errements conceptuels du commandement français et son manque de préparation,...

.../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/u..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le commandement français partait du principe que le conflit avec le Reich conduirait à une longue guerre d'usure stratégique - comme la première guerre mondiale. L'armée qui remporterait la victoire serait celle qui, à l'issue de cette première étape, disposerait d'un nombre suffisant d'avions. Ce serait donc une erreur de tout miser sur une seule carte dès le départ.
C'est pourtant exactement ce que fit la Luftwaffe. Elle avait mobilisé toutes ses réserves en même temps afin d'obtenir immédiatement la supériorité aérienne.
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L'une des principales raisons d'être de la construction de la ligne Maginot avait été d'économiser du personnel et de pouvoir ainsi disposer de forces pour défendre d'autres secteurs du front. Pourtant, le 10 mai, cette très onéreuse installation était "gardée" comme un objet de prestige par 36 divisions auxquelles faisaient face, du côté allemand, assez passives, les 19 divisions du groupe d'armées C.
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De toutes les décisions aberrantes prises au cours de l'histoire allemande, celle de Hitler concernant la campagne de Pologne est l'une des plus catastrophiques. Elle ne resta campagne que deux jours. Le troisième jour, du fait de la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne ( suivie immédiatement par les États du Commonwealth) et de la France, elle se tranformait en Guerre mondiale.
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Un autre cliché concerne la supériorité des pilotes allemands. En réalité, ceux-ci, en moyenne, étaient nettement plus mal formés que ceux des Alliés.
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