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EAN : 9782221266779
192 pages
Robert Laffont (04/01/2024)
3.76/5   33 notes
Résumé :
L'oxygène de cette vallée,
c'est de la magie noire.

De retour en Corse sur ses terres familiales, Ghjulia est accueillie par son cousin Jean, accompagné d'une jeune femme à la beauté hypnotisante. La joie des retrouvailles est de courte durée. Bientôt, Ghjulia se sent épiée, et des douilles de fusil apparaissent à proximité de la maison. Dans la torpeur d'une fin d'été caniculaire, les esprits s'échauffent et les perceptions se faussent. Les se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Retour aux sources

Ghjulia, une éditrice parisienne, revient sur ses terres familiales en Corse pour tenter de réinvestir une maison que son cousin Jean occupe seul depuis le décès tragique de son frère.
Sur place, elle se rend compte que la nature,omniprésente, envahit et s'approprie les lieux en créant une atmosphère qu'on croirait envoutée par la magie noire.
Les autochtones quant à eux ne brillent pas par la qualité de leur accueil.
Le comportement de son cousin et de la jeune Julia qui tourne autour de la maison l'interpelle. Et plus encore lorsqu'elle trouve des douilles autour du puits dans lequel son frère a été retrouvé pendu...

Deuxième roman d'Olivier Gallien qui nous propose ici un genre de huis clos étouffant en pleine nature.
Une nature insidieuse et possessive qui se propage dans les moindres recoins, les moindres fissures à travers la vitalité de sa sève. Une sève qui peut également se transformer en venin pour l'homme qui cède alors à une folie sauvage et meurtrière dans un espoir vain de domination.
Un roman au style incisif et poétique qui se lit d'une traite avec une deuxième partie très enlevée. Celle-ci nous emmène très rapidement à un dénouement qui aurait peut-être mérité d'être un peu plus approfondi.
Il n'empêche, Olivier Gallien possède un beau potentiel et cette histoire végétalement toxique et au fort pouvoir attractif nous laisse espérer encore savourer de nombreuses heures de lectures sous tension.

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Après avoir eu un coup de coeur pour le tout premier roman d'Olivier Gallien (Dans la neige ardente), il me tardait de retrouver sa plume précise et imagée 😊
C'est chose faite avec Sève, qui est sorti récemment.
Première impression : une « page intérieure » (ainsi que la dernière, avant la 4° de couverture) avec un dessin semblant fait à la plume, au graphisme détaillé et qui représente une plante aux feuilles charnues et aux fleurs délicates que j'ai d'abord assimilées à des fleurs de cerisier… mais le feuillage ne correspondait pas… il s'avèrera qu'il s'agit d'un plant (et d'une fleur) de caféier. Très belle entrée en matière lorsqu'on ouvre ce roman !
Sève, c'est l'histoire d'un retour aux sources, d'une quête douloureuse pour comprendre l'inexplicable, d'un périple introspectif pour accepter (à défaut de le comprendre…) le geste terrible d'un frère aimé mais distant…
Sève, c'est l'histoire d'une famille éclatée et décimée avant d'avoir su dire « Je t'aime »… Une famille où l' on n'a pas l'habitude d'étaler ses sentiments…
Sève, c'est l'histoire d'un trio improbable qui se forme en huis clos contre le monde entier.
Il y a Ghjulia, une jeune femme meurtrie par le désintérêt de son père qui a délaissé sa mère et s'est réfugié sur l'île de beauté avec le fils de la famille, Antoine.
La « Sève », c'est l'ADN de ces insulaires… c'est le sang qui coule dans leurs veines…
Il y a Jean (Jeannot), leur cousin au physique ingrat qui dissimule un coeur immense…
Et puis, il y a Julie, ce petit animal farouche qui pétille de joie de vivre et s'incruste dans leur vie…
Lorsque Ghjulia débarque en Corse, elle ne sait même pas ce qu'elle vient y chercher… une réponse peut-être… une famille aussi…
Toutes ses recherches trouveront une réponse dans un final tonitruant…
Comme dans son premier roman, Olivier Gallien dépeint avec talent les sentiments ainsi que les décors. le lecteur n'a aucun mal à « penser comme Ghjulia », ni à se projeter dans le maquis corse où les entraine une cavale haletante.
En refermant ce livre, une seule phrase m'est apparu comme une évidence…
« … parce que, chez ces gens-là, monsieur, on n's'en va pas… on n's'en va pas monsieur… on n's'en va pas…» (Jacques Brel – Ces gens là)
Au final, un livre très différent du premier, que j'ai bien apprécié même si l'effet de surprise de la plume d'Olivier n'était plus d'actualité. Un auteur à découvrir si ce n'est déjà fait 😊
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Héritière de la maison familiale corse après le suicide de son frère Antoine, Ghjulia abandonne temporairement sa vie parisienne pour comprendre le drame. Aidée de son cousin Jean et de son amie Julie, elle s'installe dans cette demeure isolée dans le maquis corse et découvre la rude réalité des relations de voisinage avec une famille d‘autochtones aux moeurs d'un autre temps. En quelques jours, le retour au pays se transforme en cauchemar pour Ghjulia, Jean et Julie confrontés à la violence extrême de barbares sans foi ni loi.
Engagé sur un faux rythme lent et intimiste plombé par la canicule, ce roman bascule brusquement dans un suspense implacable conduit de main de maître par Olivier Gallien.
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Un livre qui, pour moi, n'a pas tenu ses promesses… « L'oxygène de cette vallée, c'est de la magie noire. », nous annonce le 4e de couverture de façon bien attractive. Je les cherche encore, autant l'oxygène que la magie (noire ou pas, d'ailleurs). J'en suis même à me dire que, heureusement, ce n'était pas trop long ! car je pense bien que je ne serais pas arrivée au bout.
Oh ! Je ne l'ai pas trouvé mauvais pour autant : la plume est intéressante, et cette façon qu'a l'auteur de faire monter la tension est même carrément remarquable, mais le fond de l'histoire ne m'a absolument pas convaincue.

La première chose qui m'a fait tiquer, c'est que l'auteur donne ici une image extrêmement archaïque et cliché de la Corse. Cette image est-elle vraie ou fausse n'est même pas la question, car ici, il nous entraîne tellement vers les tréfonds d'une image stéréotypée (entendez : façon mafia arriérée) à travers des personnages plus que caricaturaux, que ça en perd toute crédibilité.
C'est que Ghjulia (déjà rien que ça : l'auteur a été chercher un prénom rare, apparemment plus courant en Corse qu'ailleurs en France, mais était-ce vraiment nécessaire de nous asséner cette orthographe impossible ? pour bien enfoncer le concept, sans doute…) ; bref, Ghjulia disais-je donc, fille d'une mère dépressive et d'un père corse (si, si ! c'est ainsi qu'on nous les présente), revient sur les terres originales de sa famille car, après le décès – par suicide, déshonneur absolu en Corse – de son frère Antoine (qui, lui, a un nom "normal", soit dit en passant), elle est la dernière héritière. Elle n'y revient pourtant pas de gaité de coeur, elle qui a grandi et qui a fait sa vie à Paris, où elle était restée avec sa mère alors que son père la quittait pour retourner en Corse des années plus tôt, avec Antoine alors.

Elle retrouve là son cousin Jean, éternel désoeuvré d'une quarantaine d'années – et qui, pour le coup, est bien rendu : les dialogues comme les rares actions qu'il entreprend font plutôt penser à un adulescent (oui, oui, avec un u) sans cervelle mais sympathique… de même, elle fait la connaissance de la jeune et pétillante Julie, lointaine cousine qui dès lors fait partie de la famille malgré tout, pour qui Jean semble bien avoir un petit béguin.
Autant le dire d'emblée : aucun de ces personnages ne sera jamais vraiment attachant. À part Jean qui vivote, et dès lors on peut se contenter de ce qui est dit de lui, même si ça manque cruellement d'envergure, les autres personnages ne sont guère fouillés. On ne sait pas trop ce que Ghjulia recherche vraiment en venant sur l'île, puisqu'elle ne le sait pas elle-même. On ne sait pas trop à quoi sert le personnage de Julie plaqué là dans sa singularité, mais au moins elle est « vivante », et finalement peut-être la plus touchante. Et ne parlons pas de ceux qui incarneront les « méchants », aussi caricaturaux et improbables que l'image de la Corse qui est rendue ici.

Ainsi, arrivée depuis peu sur l'île, alors qu'elle se balade sur la propriété, Ghjulia trouve un certain nombre de douilles, à son grand étonnement, car elle sait que son frère, qui vivait là jusqu'à son décès, était absolument contre la chasse et ne tolérait aucune exception, même de ses voisins les plus proches.
À partir de ce moment, et face à l'absence d'explication claire de Jean, elle se lance dans une vendetta personnelle en commençant par aller demander des comptes auxdits voisins. Ladite vendetta va – bien évidemment – tourner à un sacré vinaigre, alternant révélations inattendues, rebondissements qui font avancer l'histoire malgré tout, et quelques passages de pseudo-rêverie – des passages qui m'ont semblé particulièrement longs et totalement inutiles dans le cadre de ce roman, d'ailleurs je les ai survolés de plus en plus vite tant ils m'ont ennuyée !

Mais donc, comme je disais, je n'ai vraiment pas accroché au fond de l'histoire car, pour moi, les choses arrivent de façon bien trop artificielle. Les révélations évoquées plus haut sont inattendues, oui, et ça aurait pu être une heureuse surprise dans un thriller, mais ici ça ne marche pas, parce que justement : ce n'est pas un effet de surprise habilement amené, au contraire, ça surgit tout simplement de nulle part. On a vraiment l'impression que Ghjulia a voulu lancer sa guéguerre personnelle, et elle en sera largement payée en retour, alors qu'elle n'a pas le début d'un argument quand elle se retrouve face aux voisins. C'est un peu : vas-y que je te provoque, et on verra plus tard si j'ai raison… et puis on s'étonne d'avoir des ennuis ?

Les ennuis, oui, elle va en avoir, là aussi de façon surréaliste, ce qui permet par ailleurs à l'auteur d'explorer quelques paysages de la Corse, pourquoi pas ?
Mais surtout, c'est là que se déploie tout son talent, un peu tardivement dans l'histoire et, comme je l'ai dit, ça arrive de façon bien trop artificielle ; ça n'en reste pas moins tout à fait saisissant comme il parvient à manipuler le lecteur, qui tout à coup s'inquiète pour nos personnages principaux qui sont alors en bien mauvaise posture – alors que, faut-il le rappeler, je ne ressentais pour eux qu'une lointaine sympathie à la base. Et la tension monte, monte, monte… tout à coup brisée par les soliloques rêvecauchemardés de Ghjulia sans pour autant l'apaiser vraiment, et puis est relancée, avec toujours autant de talent dans l'écriture, mais – hélas ! - parvenant toujours aussi peu à me convaincre sur le fond.

Je ne peux donc pas donner une bonne note à ce livre dont l'argument n'est décidément pas pertinent, et qui est survendu par le 4e de couverture et la bonne réputation de l'auteur, mais justement : cette écriture m'a semblé tellement intéressante que j'ai bien envie de découvrir le seul autre livre actuel de l'auteur, qui n'était même pas dans ma PAL, mais c'est désormais chose faite !
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🩸VENDETTA🩸
Ghjulia, éditrice à Paris, revient sur son île natale, la Corse, après la mort de son frère aîné Antoine. Elle y a hérité de la maison familiale laissée à l'abandon et squattée par Jean, un cousin fantasque et glandeur. Alors que les souvenirs d'enfance remontent à la surface, Ghjulia
découvre des douilles sur ce domaine isolé et déconnecté en plein maquis. La sensation de danger se fait de plus en plus précise et en pleine canicule, la moindre étincelle peut provoquer un embrasement de violence mortelle...

On a découvert Olivier Gallien l'année dernière avec son premier roman "Dans la neige ardente", Prix Bête Noire des libraires. Un thriller post apocalyptique dans lequel le monde était recouvert de cendres et où quelques lucioles d'humanité subsistaient à peine. Après le gris crépusculaire, il a choisi la lumière et la chaleur d'une île qu'il connaît bien puisqu'il y a passé ses vacances ado. Pourtant ici pas de plages de rêve et d'eau émeraude, on est loin de la carte postale corse et c'est un vrai roman noir que signe le jeune auteur. Comme dans son premier roman, on a été emballées par la puissance du style, cette écriture sombre et sensuelle, ce désespoir poétique. Olivier Gallien sait créer des atmosphères ténébreuses où la menace plane comme un orage. Il a le don pour ces personnages au bord du gouffre qui s'obstinent à survivre au milieu du pire chaos. Autant vous dire que "Sève" qui parle d'héritage et de secrets de famille va vous surprendre par sa fin pleine de bruit et de fureur.
Accrochez-vous, le style d'Olivier Gallien va vous filer une sacrée beigne !

Il vous tente ? Vous partez en Corse, vous prenez le maquis ? Vous connaissez cet auteur ?
Bisous et bonne journée 😘 Fran et Flo 🍒
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un merle piaille au-dehors. Je me dis qu'il est un peu tard pour l'entendre, qu'ils sifflotent généralement au lever du jour, ces oiseaux-là. Un retardataire peut-être, un petit piaf au bec jaune vif, et au plumage noir qui a perdu la tête, qui se bat à n'importe quelle heure contre des congénères imaginaires. Il fait la guerre en solitaire, pour un infime coin d'ombre à protéger, une merlette timide à amadouer. Un minuscule schizophrène qui s'en donne à coeur joie aux abords de ma fenêtre. Chante donc Don Quichotte, bats-toi contre tes moulins à vent !
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Tu es une invitée ici, une adoptée, tu n’as pas la sève dans le corps.
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Videos de Olivier Gallien (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Gallien
Mon interview d'Olivier Gallien pour parler de son roman court et percutant Sève.
D'autres auteurs à découvrir en interview sur ma page youtube.
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