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Corinna Gepner (Autre)
EAN : 9782376650539
195 pages
La Contre Allee (18/10/2019)
4.38/5   4 notes
Résumé :
CE QU’ EN DIT L’ AUTRICE
À mon sens, on ne traduit pas hors sol. On traduit avec toute son histoire, individuelle et collective, avec tout ce qui nous a précédé et tout ce qui nous entoure.
J’ ai essayé de montrer mon cheminement vers la traduction, pour faire comprendre ce qui habite mon travail, ce qui lui donne du sens à mes yeux, ainsi qu’ un horizon. Et la façon dont il s’ inscrit dans un rapport aux autres qui est bien plus vaste que le simple dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Apprenant, lucide, profond, « Traduire ou perdre pied » est une ode à la traduction. Une complicité hors norme entre Corinna Gepner et les livres. Entre les rives d'un essai, d'un mémoire, d'un récit, les dentelles grammaticales sont des flamboyances. Corinna Gepner délivre la puissance altière, la quintessence, cette intériorité d'orfèvre qui oeuvre à la traduction. Germaniste, érudite, formatrice à l'école de traduction littéraire du CNL-Asfored et plus ; cet écrin entre nos mains est plus qu'une grande chance, une entrée fabuleuse dans les champs des traductions. Ce qui est sève, alliage, reproduction par les sens et les essences avant tout pragmatisme. Un texte qui renaît, passage d'un langage à un autre. Un livre au devenir gémellaire et pourtant accroché au traducteur, siamois des ressentis. Une virgule qui ose subrepticement se déplacer, une couleur plus claire, un mot qui respire ce que la main octroie. Traduire la langue mère, l'allemand, Babel métaphorique. « En travaillant l'écriture de quelqu'un, on s'approche de lui comme on le fait rarement d'un inconnu. » Rencontrer l'auteur, traversée d'un miroir, son alter égo. Décrocher les mots comme des étoiles, ne retenir que cet invisible, ce qui résonne, écho qui annonce le devenir d'un livre démultiplié. Traduire, c'est une vertu. « Traduire c'est aussi prendre le train en marche. » S'accrocher aux racines générationnelles, briser les chaînes mentales, promouvoir la vie littéraire. Un livre qui efface toutes les frontières. L'éternité en porte-voix. « Quand je traduis, il m'arrive de sentir que je cesse de dire quelque chose et qu'il commence à se passer quelque chose. » Fusion, échappée, ne pas reproduire, laisser venir l'embrasement verbal, levier alphabétique venu du microcosme. Traduire, c'est acter le perpétuel. Corinna Geptner délivre ses expériences de traductrice, ce qui arrime sa vie, les épiphanies verbales. Ses doutes parfois, cette noblesse qui s'habille de justesse, théologale posture d'écriture. Voyez le nombre de traductions nées de ses mains, ses silences échappés des filigranes, ses livres traduits qui sont des sceaux d'éternité. « Traduire ou perdre pied » est fondamental et c'est une référence pour le monde éditorial. le détenir c'est sentir les graines germer riches de mots nouveaux. le lire c'est approcher l'expérience de traduction. Partager les langages et perdre pied avec Corinna Geptner. Sombrer dans l'oeuvre et nager à contre-courant dans une langue nouvelle. Publié par les majeures Editions La Contre Allée. Collection Contrebande.
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On n'habite pas un pays, on habite une langue ou plusieurs
OU ce sont elles qui nous habitent
Chacune porte une senteur si particulière , toutes se mélangent en un parfum très personnel, si essentiel, qu'on porte à fleur de peau, en symbiose. Elixir insaisissable et puissant, comme la vie et ses arythmies.
Nos âmes-fleurs dansent sur les notes de coeur , de tête et de fond, entre passion, contradictions et inspiration. Des êtres hybrides qu'ils ne faut pas brider.
Accueillir cette complexité (identité multiple) sans complexe, en faire notre richesse.
Nous sommes des êtres à fleur de peau ésie
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Corinna Gepner est traductrice, elle a même été la présidente de l'Association des Traducteurs Littéraires de France (ATLF). Germaniste, elle vient d'être récompensée avec le prix Eugen-Helmlé.
Dans ce texte fragmenté, elle nous livre ce qui l'anime, ce qui la pousse, ce qui la fait douter… en permanence ! Cela se lit d'une seule traite, c'est un pur régal.

« Plus je traduis, moins je sais. Plus j'ai d'habileté, plus le sol se dérobe sous moi, plus les mots, les phrases révèlent leur double, leur triple fond et bien plus encore. Je ne cesse de composer avec le vertige. le texte, foncièrement, m'échappe, et pour travailler je dois faire comme si je savais, juste comme si. »

Voilà. Je pense qu'il n'y a rien à ajouter : si les mystères de l'écriture particulière qu'est la traduction vous intéressent, foncez lire ce texte, vous y trouverez abondamment de quoi alimenter vos réflexions.
Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le traducteur souffre d’un désavantage inné : il vient toujours après, il n’est jamais le premier, mais toujours le second. Viendrait-il d’abord qu’il serait au-dessus de tout soupçon. Si talentueux soit-il, il n’est jamais qu’un mime.

Voire. Si cela était, il n’y aurait pas grand-chose à en dire.

Cela supposerait que le texte premier soit univoque, sans mystère. Or lorsqu’on traduit, on fait œuvre de création presque à son corps défendant. Le texte premier ne dit pas, il propose, et moi, traductrice, je développe certaines de ses potentialités par les choix que j’opère et la cohérence que j’essaie de tenir d’un bout à l’autre. Parfois, la marge de choix est telle que j’ai moins le sentiment de travailler à une traduction qu’à une interprétation de l’oeuvre. Je ne peux qu’être confrontée à l’ambiguïté foncière de la langue, à sa capacité de se dérober dès qu’on la regarde d’un peu trop près.
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Plus je traduis, moins je sais. Plus j'ai d'habileté, plus le sol se dérobe sous moi, plus les mots, les phrases révèlent leur double, leur triple fond et bien plus encore. Je ne cesse de composer avec le vertige. Le texte foncièrement, m'échappe, et pour travailler je dois faire comme si je savais, juste comme si.
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Cette expérience lors d’une de mes premières traductions : une phrase difficile, retorse à toute compréhension. Aucun des germanophones que j’avais sollicités n’avait pu m’éclairer. J’ai lu, relu, je ne sais combien de fois. Et puis l’étincelle a jailli. J’ai compris, mais intuitivement, je n’étais pas plus capable qu’avant de déchiffrer cette phrase. J’ai compris en quelque sorte du coin de l’œil. Compris aussi que j’étais la seule à pouvoir comprendre, parce qu’à fréquenter ce texte j’en avais assimilé la pensée, et qu’à cet endroit, c’était ce qu’il fallait saisir : la façon dont l’auteur avait pensé.
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La traduction est pour moi une lente et systématique destruction de ce que je croyais savoir. Car il y avait la croyance en un savoir possible et le désir de bâtir sur du solide. Cette croyance-là s’effrite de jour en jour.
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Plus je traduis, moins je sais. Plus j’ai d’habileté, plus le sol se dérobe sous moi, plus les mots, les phrases révèlent leur double, leur triple fond et bien plus encore. Je ne cesse de composer avec le vertige. Le texte, foncièrement, m’échappe, et pour travailler je dois faire comme si je savais, juste comme si.
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Videos de Corinna Gepner (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Corinna Gepner
Extrait du livre audio « La Promesse des arbres » de Peter Wohlleben, traduit par Corinna Gepner, lu par Philippe Spiteri. Parution numérique le 28 septembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/la-promesse-des-arbres-9791035411909/
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