Gérard André-Marie –
Dictionnaire de la Bible – éd. Robert Laffont, 1989 (coll Bouquins) (ISBN 2-221-05760-0) environ 1500 pages – rééditions en 1990, 1991, 1996 et 1998 ; reliure souple relativement solide.
Ce dictionnaire se présente sous la forme d'un gros volume souple ; il fut longtemps commercialisé sous boîtier rigide, accompagné de la «Bible» dans l'édition dite «de Port-Royal» ou de «Le Maistre de Sacy» publiée en 1667.
André-Marie Gérard n'était pas un théologien « professionnel » mais plutôt un (grand) amateur (très) éclairé en matière biblique : il a donc conçu son dictionnaire précisément pour un public de non-spécialistes allant bien au-delà du seul cercle des biblistes.
En effet, ce dictionnaire s'avère précieux non seulement pour les lectrices et lecteurs de la Bible, mais aussi (et peut-être principalement) pour les amateurs de littérature, d'histoire de l'art ou d'histoire tout court, domaines dans lesquels les références au texte biblique sont innombrables aujourd'hui encore et à plus forte raison jusqu'au début du vingtième siècle. Même s'il respecte « l'orthodoxie papiste » (que n'ai-je écrit là !), ce dictionnaire est tout à fait fréquentable pour des «laïcs» sourcilleux.
Sa présentation matérielle le rend facilement manipulable, ses dimensions étant à peine supérieures à celle d'un gros livre de poche, son poids restant raisonnable, sa mise en page et sa calligraphie garantissant une lecture bien plus facile qu'un volume de la collection « la pléïade » par exemple. Lors de sa sortie, il présentait la faiblesse d'être dépourvu de toute bibliographie ; aujourd'hui, ce n'est plus un handicap puisqu'elle serait de toute façon obsolète.
Ce type d'ouvrage de référence présente-t-il encore un intérêt à l'heure de Wikipedia et d'Internet ? Me servant couramment de ces deux supports, je vois au moins deux avantages au maintien de la fréquentation du dictionnaire d'
André-Marie Gérard : d'une part l'unité de ton et d'écriture ainsi que la cohérence du projet d'ensemble, d'autre part le niveau intellectuel constant des notices ainsi que leur maintien dans une dimension quantitative raisonnable. En somme, la lecture de l'un des articles de ce dictionnaire vous fournira une bonne introduction à l'article analogue souvent beaucoup plus fouillé et complet de «Wikipedia» (comparez par exemple les articles «arbre de Jessé», «roi David», «Abraham» etc).
Sans oublier l'aspect bêtement pratique : il reste tout de même plus humain d'emporter un livre dans son lit, sur la plage ou dans le pré, plutôt qu'un engin connecté (dont la batterie va vous lâcher au moment le plus inopportun)…
Même s'il existe aujourd'hui de nombreux outils accessibles via Internet, l'idéal consisterait à rendre ce dictionnaire lui-aussi accessible sur le Web, en respectant sa cohérence et son intégrité, sans le noyer dans d'autres produits… une telle opération se heurte probablement au respect du droit d'auteur (qui est en fait le droit de l'éditeur, mais bon…).