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On ne tire pas sur les fleurs po... tome 1 sur 2
EAN : 978B0B7KCYPTH
166 pages
Editions Les Malins (11/08/2022)
3.95/5   19 notes
Résumé :
Il aura fallu deux sessions d’université, vingt-quatre crédits et un cours sur le constructivisme (zzz) pour que Juliette Papillon comprenne qu’elle a fait fausse route. Un constat plutôt angoissant pour une fille qui aime savoir où elle s’en va. Comment faire pour trouver qui l’on est et ce que l’on veut quand on navigue dans le brouillard en se remettant de la plus grosse peine d’amour de l’histoire de l’humanité ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"On ne tire pas sur les fleurs pour qu'elles poussent" nous est arrivé il y a peu, et pour être honnête, mes collègues et moi nous sommes demandées ce que la maison a pu penser en choisissant ce style graphique singulier. Puis, des gens se sont mit à la défendre. Il semble que ce soit une illustratrice Instagram, dont je n'avais entendu parler, mais qui semble avoir son lot de fans. Donc, le lien est sans doute là, entre une personnalité de réseau social et le groupe des 17-25 ans. Cela ne change en rien ma première impression, car c'est un genre que je trouve rebutant, trop simple et avec une palette de couleurs primaires que je n'aime vraiment pas, mais ça ce sont mes gouts personnels. Naturellement, je n'envisageais pas "démolir" le roman ( c'est d'ailleurs un peu vexant qu'on l'ait pensé d'un libraire) car notre but n'est pas de démolir les oeuvres. Je vous explique: Les gens ne réalise pas une chose: dans une librairie, comme sur les écrans, les couvertures se font une rude compétition et c'est normal. Pensez seulement à la littérature jeunesse, ( 0-25 ans), il y a près de 300 à 1000 titres qui sortent mensuellement. Donc, c'est difficile pour les gens de discriminer les livres et tout naturellement, ils discrimineront avec des éléments rapides, comme la couverture ou un auteur/autrice cible.Éventuellement, la couverture ouvre sur la 4e de couverture, au dos. Donc, quand j'ai vu cette couverture, je ne comprenais pas ce choix, qui me semblait enfantin, spécialement pour une couverture Jeune Adulte et mon soucis, parce que ça arrive souvent au Québec ce genre de "style nouveau", c'était que les jeunes lecteurs boudent ce livre pour sa couverture, au profit des superbes couvertures américaines ou françaises. Parce que c'est ce que je lis et entends TRÈS souvent. Des "je l'ai lu pour sa couverture", des "ouin, mais il est pas beau" et des "il ne "fitera" pas dans ma bibliothèque". Et comme je souhaite que la littérature jeunesse québecoise cesse d'être aussi boudée au profit de celle des USA, alors oui, je vais en parler. Cela semblera étrange pour le commun des gens qu'un libraire critique une couverture , mais ce n'est pas pour de simples considérations personnelles- ce serait peu déontologique. Ce n'est pas non plus pour critiquer les gouts, mais pour espérer faire mieux valoriser la littérature de notre province, qui souvent, le mérite amplement.

Mise en contexte
On peut deviner que cette chose rouge, sans doute une fleur, fait le pont avec le constat suivant: les gens sont comme les plantes, inutile de les brusquer ou leur imposer des délais, ils ont besoin de croitre à leur rythme. Je dois dire que c'est un sujet de circonstance dans notre société occidentale porté sur la vitesse, les objectifs de vie ( par trop souvent irréalistes, en plus) et le parcours scolaire unilatéral. Néanmoins, dans les faits, la génération des millénaux et la génération Z, soit les 15-35 ans environ, sont des cohortes d'âge très portées sur les parcours atypiques. Ainsi, il n'est absolument pas rare de voir des étudiants bifurquer, slalomer et même entrecouper leur parcours scolaire, que ce soit en y insérant des pauses d'années sabbatiques ou des voyages, ou alors des changement de programmes. On commence à comprendre qu'il est en réalité ardu de choisir une ligne de parcours de vie et de s'y tenir, surtout quand il s'agit de faire des études qui dure entre 15 à 20 ans. Dans le système québécois, dès la troisième secondaire ( étudiants de 15-16 ans), on commence à parler des prérequis pour les Cégep ( collège) et l'université. Il faut donc choisir tôt le domaine d'étude, alors que les jeunes québecois.es ont souvent peu ou pas d'idées de ce qu'ils veulent faire comme métier ou même comme sorte de métier. le système scolaire n'est pas souple sur cette question. En revanche, il est de plus en plus souple sur les petits programmes et les programmes par cumul, précisément parce que de plus en plus, les parcours scolaires sont atypiques. Là où le bas blesse, c'est quand on aborde la question de l'anxiété de performance et de l'anxiété tout court. Les étudiants sont nombreux à jongler sur la question scolaire, mais comme c'est perçu comme une sorte de "faiblesse" de changer de programme ou de couper ses études en deux, les étudiants vivent beaucoup de stress et craignent d'être jugés. S'ajoute à cela la crainte de ne jamais savoir quoi faire comme métier.


Maintenant que vous avez une mise en contexte du sujet principal, qu'en est-il du roman?


Juliette Papillon est une jeune femme dans la vingtaine, et elle découvre, après une année achevée dans son programme d'Histoire de l'Art, qu'elle déteste ce domaine. En parallèle, elle a du mal à se remettre d'une rupture. La relation qu'elle avait avec Loïc était quelque peu singulière: d'entrée de jeu, il se disait sans attaches et comptait quitter le pays une fois ses études terminées. Mais Juliette espère le faire changer d'avis par amour pour elle, ce qu'il ne fera pas. Pire, il n'avait aucunes intentions de lui dire quand il partirait et refuse de couper les ponts avec elle depuis. Donc, entre son absence d'idée quand à son futur et cet homme qui continue à fantasmer leur amour, à bonne distance, "Papillon" a du mal à garder le cap. Son amie Aria tente de la pousser vers les garçons et son amie Sacha lui propose un voyage dans l'ouest canadien en été. Mais est-ce réellement ce dont Papillon a besoin?


Je ne peux m'empêcher de ne pas apprécier le choix des dialogues en alternance de noms, ce qu'on voit d'ordinaire dans les livres de théâtre. Vous savez, ces dialogues avec le nom, suivi d'un double point? C'est peut-être un simple goût de ma part, mais ce genre de procédé me semble paresseux. X parle, Y parle, Z parle, c'est mécanique, ça manque de viande. La langue française ne manque pas de verbes d'action pourtant. Bref, pour du niveau Jeune Adulte, nos 17 ans et plus, je trouve que ça ne lui va pas.
Mais peut-être que cela plaira aux lecteurs qui aiment les successions de dialogues ou les lectures facilités?


Ensuite, côté plume, c'est très simple. Je veux dire par là que ça n'a rien de très recherché. On a du vocabulaire très accessible, quoique très souvent ponctué d'anglicismes, des phrases courtes, des dialogues sans fioritures. Rien de poétique. Une plume simple répondra à certains lecteurs et lectrices, qui ne veulent pas de prise de tête, mais qui pourrait aussi ne pas plaire aux lecteurs et lectrices qui aiment un minium d'élégance au niveau de la plume. Ce n'est donc ni une tare ni une qualité, cela dépendra de qui lit.


"Papillon", joli surnom, a de la répartie, comme j'en ai vu dans quelques romans "girly" comme la Chick-Lit adulte. le genre de répliques qu'on ne voit jamais en vrai, mais qui sont drôles à lire. Je trouve qu'il y en avait vraiment beaucoup et à un certain moment, je tombais dans la lune. Généralement, si cela m'arrive, c'est signe qu'il y a matière à abréger. Ça me dit aussi que selon le lectorat, certains aimeront ces moment de dialogues superflus et d'anecdotes et d'autre non.


Dans un autre autre d'idée, j'aimerais vous parler de la relation amoureuse en présence, celle de Papillon et Loïc. Ou plutôt, celle qui a eu lieu. On commence le roman avec l'une des "lettres" envoyé de Loïc à Papillon, après leur rupture. le genre de lettre qui m'a fait aussitôt placer Loïc dans la catégorie "Égocentrique". Les lettres qui suivront ne feront que renforcer cette impression. Un homme qui abandonne une femme pour mieux cultiver son souvenir ailleurs selon ses propres barèmes, c'est d'un égoïsme assumé et d'un manque d'empathie qui tend vers la cruauté. Je comprend donc parfaitement le personnage d'Aria, amie de Papillon, qui a vu clair en ce personnage et qui a comprit que cette relation blesserait son amie, inévitablement. Non seulement il abandonne Papillon, il refuse de couper les ponts. Comment est-elle supposée vivre son deuil alors, avec un homme-velcro pareil? C'est donc, à mes yeux, une relation malsaine, qui ne repose ni sur la confiance, ni sur la réciprocité ( penser aux besoins de l'autre et avoir à coeur de l'inclure dans ses projets) ni sur l'engagement ( la capacité à se projeter en tant que couple dans l'avenir, faire des projets communs et cultiver le vivre-ensemble relationnel, en quelque sorte). C'est une relation fantasmée, où le sexe et le plaisir semblent être les principaux attraits, dans laquelle l'un et l'autre ont leur conception de ce que leur couple devrait être. Cependant, sans communication, ils se sont fait des attentes irréalistes d'un côté comme de l'autre. Papillon a refusé de voir que sa relation ne mènerait nul part, Loïc a refusé de déroger son plan de vie pour y inclure la femme qu'il apprécie ( je n'ose pas dire "aimer", ce n'est vraiment en rien de l'amour). Ce que je trouve très perturbant est le fait que cet homme s'évertue à croire que ce qu'il fait n'est pas mal, alors que ça génère de l'anxiété et du malaise chez Papillon. En outre, il me semble qu'il impose SA façon de concevoir son couple, et s'évertue à l'imposer à Papillon. Tout comme le personnage d'Aria l'a déclaré , Loïc me semble être un manipulateur de mon point de vu également, et qu'il le fasse exprès ou non n'enlève rien au fait que c'est toxique d'agir ainsi. J'apprécie que l'autrice ne lui donne pas raison et fait évoluer Papillon dans un sens qu'il lui est favorable à elle. Ici, la relation toxique n'est pas glorifiée. Pour l'instant.


La meilleure partie du roman pour moi est sans conteste la rencontre de Papillon avec Gabrielle, étudiante en psychologie. Comme elle le mentionne, personne n'a à faire les choix à sa place, comme son choix de rester avec son One-Night Stand ( coucherie d'un soir) , Sam, ou de partir en voyage dans l'Ouest. Nous sommes les mieux placés pour savoir ce dont nous avons besoin et quand nous en avons besoin. Il importe de normaliser les erreurs, de relativiser les échecs, d'accepter d'être faillibles et vulnérables. Mieux, c'est normal d'avoir ses mauvaises passes et on a tous des jours où on se sent misérables. Se donner le droit d'être malheureux, pour mieux se mettre en quête d'une situation plus confortable, selon nos besoins. On ne le dit jamais assez, et pourtant, il me semble que c'est la base pour être moindrement heureux. Vu le titre, je me doutais qu'on en arriverait à ce genre de constat, et heureusement, ça tient la route et c'est bien amené. Ce n'est pas juste une vulgaire phrase de psycho-pop à deux sous.


Concernant la fin, j'espère seulement que la trilogie qui se construit ne finira pas en Occupation-Double ou en Ramdam sentimental de style Harlequin, avec un genre de triangle amoureux à la con. Je suis vraiment suprêmement agacée par la surreprésentation des triangles amoureux en littérature jeunesse au féminin, ils sont trop présents, insipides et trop stupides. Bref.


Petit détail que j'aime bien: les personnages écrivent sans fautes leurs textos.


En somme, sans dire que je suis emballé par ce roman qui visuellement me rebute beaucoup, ça reste dans un axe pertinent, très facile à lire ( un peu trop pour mes goûts personnels) et versé dans des sujets assez propres au groupe d'âge des jeunes adultes. Est-ce transcendant, non, mais est-ce pertinent, assez, oui.


Pour un lectorat Jeune Adulte, 17 ans+.


Pour les profs et les bibliothécaires, contrairement à ce qu'on pourrait croire, on a rien de très explicite dans ce roman.

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Roman pour le 2e cycle du secondaire très facile à lire mais avec des thèmes pour les plus vieux (idéal pour les lecteurs moins habiles). Bien que je n'ai absolument jamais compris l'intérêt pour La vie compliquée de Léa Olivier, je dois avouer que je suis agréablement surprise par le tome 1 de cette nouvelle série. Ce n'est pas très recherché comme vocabulaire et il y a encore de fréquents "textos" dans le récit, mais c'est fluide et justifié par le contexte. Roman très réaliste et qui sonne juste, on a vraiment l'impression d'assister aux scènes entre les différents protagonistes. Je pense que les élèves de la fin du secondaire sauront s'identifier aux personnages, particulièrement le trio d'amis très attachant.
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J'ai beaucoup aimé même si j'ai trouvé ça un peu court. J'ai hâte à la suite! Belle idée de demander à PONY de faire la couverture: je l'ADORE!

Juliette, le personnage principal, me fait beaucoup penser à ma meilleure amie qui a changé 4 fois de programme tout en construisant un sentiment de culpabilité énorme face à son parcours décousu. Je vais définitivement lui prêter ma copie!

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Quand on écrit une série aussi populaire (et aussi longue) que La vie compliquée de Léa Olivier, il peut être difficile de sortir un nouveau livre. Parce que les lecteur.rices ont des attentes et parce qu'on s'est habitué à un certain cadre. Et pourtant, se mettre en danger peut être excitant.

Cette excitation, ce souffle de liberté, on le sent bien tout au long de ce roman qui célèbre les doutes et les essais qui peuvent parsemer le début de l'âge adulte et qui est ponctué d'humour (coucou Marie-Chantale).
Lien : https://sophielit.ca/critiqu..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Non. Mais n'empêche qu'il n'y a pas grand chose à dire à part que je déteste mon programme.
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