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EAN : 9782708708402
68 pages
Editions Présence Africaine (06/09/2012)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Ce volume reprend dans son état initial le recueil publié par Edouard Glissant en 1961. II contient les poèmes écrits entre 19 et 26 ans, de 1947 et 1954. Le titre et les poèmes sont à l’image du poète.

Le sang rivé est un hymne à la nature des Antilles, cette rive de l’Atlantique, éloignée de l’Afrique-mère à laquelle enfin l’homme noir hier encore esclave a fini par s’adapter.

Le sang rivé est un manifeste d’enracinement dans cette te... >Voir plus
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La forêt subitement hurle à la vie. Les étoiles, rôdeuses, envahissent les écluses. Vivante ô vivante, reine. Tes pieds vont le chemin, manguiers abandonnés. Ta peau retournée est un labour rouge. Vivante,
ô vivante mon matin de prairie toi ma nuit de prairie violée au combat des taureaux. Tu as glissé dans l'eau les halètements de ta silhouette coupée de verre. Au gué la plage noire le sable noir des caresses. Dans l'astre bel astre de tes mains. Tranquille battue d'aurores dans la nef incendiée de tes rêves, et ta voix de splendeur clamée, d'ivraie mêlée à l'ivraie: je suspends l'orage au reposoir de tes lèvres.
Ah soudain
la peur d'être deux
dans la beauté.
L'éclair de toi la chevelure des neiges l'éclair de toi air et amour entrelacés. Toi serpente et labourée. Moi, écume de tes pas.

(Extrait de "Éléments")
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Saisons
MOURIR, NON MOURIR



à Jean Laude

Les reines du nouvel azur lèvent de leur pays sans frein. L’écume
         des hauteurs n’éblouit pas, le livre est là, et sa moisson.

Livre d’allées où l’eau est rare, livre des Morts et des Léthés,
         en ce pays du Nord occupé de vendanges, souterraines ô
         souterraines.

Ouvre, les nuits sont splendides au Livre. (La mer mesurait ses fruits
          et son sel. L’été de la nuit allumait l’été.)

J’apprends j’apprends qu’il y a une bataille, après quoi l’amour ne
         revient, elle est morte ; et le champ est désert, il n’y eut pas de
         combattant, mais une seule éternelle défaite.

Et vois l’eau de la toilette des morts ; l’épouse l’a nappée sous les
         pas du clergé.

La mort et ses nochers sont abjurés
De laisser au cœur de la mer immense qui commence.
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Givres



ETAI

     Sampan il y avait dans l’horizon trop de chemins et
une jungle il y avait sous le miroir mille craies noires
une plaie il y avait combien de larmes une baie

     Sampan le soir par tes chemins nous revenaient
les larmes et les craies il y avait dans l’horizon un
seul miroir pour cette plaie et sous la jungle notre
haie.

     Sampan rêvant (mourant naissait) nous te hélions
notre forêt il y avait la croix d’orfraie et pour nos rêves
ton empan et sur nos lèvres ton serment

     Et c’était l’étai qui maintenant de nous venant à
nous passant nous donne l’an où tout paraît (comme
un sourire qui nous guette et qui déjà parmi nos nais-
sances nous prend).
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Givres



L’ARBRE MORT ET VIVANT

Toute une nuit au bord de l’horizon
Il te cherchait, n’osant clamer par-dessus l’or
Si tu criais parmi les oiseaux morts
Si tu donnais la voix pour les peuples
Ou si muette tu venais dans l’épaisseur des vitres.

                    *

Il se tenait près de la nuit parmi les arbres
Il se levait dans son aurore et mort
Il chérissait tant d’ombre il déhalait ce bruit
Et te seyait, toi pure aux mains de qui poussaient
Les laves de minuit en l’arbre contemplées.

                    *

Il se tenait devant la nuit
Entretenu d’un vent de glace
Et se levaient les aigles sans cité

Mendiants dévolus qui lavaient l’horizon.
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Saisons
TENTATIONS



à Paul Mayer

Lassos vous nous quittez dans le jour blanc plus blanc que neige
         de l’été
Aveugles sur vos corps où vont les rêves d’autrefois, voici que
         vous nouez le sel à tant d’orages délacés

Si c’est amour les mots s’embrasent se déchirent vous errez
Pour vous l’amour enfreint le ciel et vous n’avez que profondeurs
Et vous n’avez que grottes et falaises pour vos corps désespérés

Si c’est labour vous demeurez vous êtes neige sous l’écorce
Que dites-vous quand vous dormez sous l’épaisseur et dans
         la fibre
Qui nous inquiète et nous ravisse tellement ?
Ou bien n’êtes-vous plus que des fantômes habités d’impurs
         sillages
Ou n’êtes-vous lassos que de vous-mêmes, à nous meurtrir
         et nous tenter ?
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Videos de Edouard Glissant (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edouard Glissant
#EdouardGlissant #créolisation #CulturePrime
Avec son idée de la créolisation, le poète et philosophe Edouard Glissant en appelle à un "Tout-Monde" visionnaire, où nos identités dynamiques et ouvertes sont une clé pour penser notre futur. Réinterprétée, réappropriée aujourd'hui par divers courants de pensées, l'idée de créolisation théorisée par Edouard Glissant plonge ses racines - ses rhizomes - dans son expérience singulière des Antilles et de la langue créole.
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