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EAN : 9782841099290
193 pages
Le Temps des Cerises (09/05/2014)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Quand il écrit Paul-le-malchanceux, Gorki est déjà connu pour ses récits Les Vagabonds qui montrent la vie errante des nombreux réfractaires qui n’arrivent pas à trouver leur place en Russie et partent sur les routes. Pendant des années, Gorki a lui-même sillonné la Russie à pied en leur compagnie. Il a appris leur langue riche et épicée, partagé les cellules des salles de police où on les parque, s’est passionné pour les péripéties de leurs vies qui témoignent de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Presque tous les auteurs sont un peu coupables d'avoir « commis » leur premier roman. Eh bien, Maxim Gorki fait exception à la règle avec « Paul le Malchanceux ». Bon, ne vous faite pas d'idée, ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus, mais c'est bien au-dessus de ce que font beaucoup d'écrivaillons en devenir. Déjà, on remarque le germe de ce qui deviendra le style du grand auteur russe, celui qui nous fournira « La maison Artamonov » et « La mère ». Évidemment, on y retrouve aussi quelques maladresses de débutant. Par exemple, de vouloir trop en mettre. Il raconte l'histoire de Paul, cet enfant abandonné. Il sera pris en charge par Aréfi Guibly, un pauvre gardien de la paix. Mais, évidemment, son destin ne pouvait être que misérable, digne d'un héros de Charles Dickens. Il passera par moults aventures (enlaidi par la variole, peu aimé par sa nourrice, engagé comme apprenti cordonnier après la mort de son père adoptif, etc), mais la principale étant qu'il tombera amoureux d'une prositutée. le reste n'est que drame par-dessus drame, avec des moments d'accalmie. Au final, « Paul le Malchanceux » est une lecture agréable, facile, qui nous plonge au coeur de cette Russie et de ses mal-aimés de la deuxième moitié du 19e siècle. Un roman d'apprentaissage, en quelque sorte. Ce n'est pas une lecture dont je chérirai le souvenir mais elle m'a fait passer un bon temps. Je mentionnais plus haut le style de l'auteur, déjà visible, tant par son souci du détail (sans sombrer dans le réalisme brut et ennuyant) que par l'essence de poésie qu'il y insuffle.
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Ce récit date de 1894, Gorki avait à l'époque 26 ans, et n'avait écrit que des nouvelles, il s'agit de son premier roman.

Paul, le personnage titre du livre, a été abandonné à la naissance par ses parents, trouvé par un policier solitaire et taciturne, qui décide de l'élever. Mais Aréfi,son père adoptif, sombre dans la folie, et Paul se retrouve de nouveau seul, mis en apprentissage chez un cordonnier. Son statut d'enfant abandonné qui en a fait un sujet de moquerie parmi les enfants et le caractère taciturne d'Aréfi a fait de Paul quelqu'un de solitaire, qui a du mal à établir des relations avec les autres. Lorsqu'une jeune femme prostituée qui habite dans l'immeuble où se trouve l'atelier dans lequel il travail l'aide à l'occasion d'une maladie, il s'attache à elle de façon excessive.

L'univers de Gorki, celui de petites gens, qui luttent pour survivre dans un monde hostile, est déjà en place dans ce premier roman, l'importance de l'enfance aussi. le roman, relativement bref, a encore des affinités avec la nouvelle, avec un personnage principal, qui rejette un peu les autres dans l'ombre, et une trame relativement simple. Cela manque encore d'ampleur, et de complexité, surtout dans les personnages, même s'il y a des scènes saisissantes, et la compassion pour les déshérités, si présente et spécifique de son univers, n'arrive pas à s'exprimer encore pleinement dans celui-ci, un peu grinçant par moments.

Mais toute oeuvre à venir est déjà en germe dans ce premier roman, même si Gorki arrivera à lui donner une dimension bien plus grande dans ses romans suivants, et en particulier ceux qui évoquent plus directement son propre parcours et ses propres souvenirs.
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Dans un premier temps, je n'ai pas reconnu le nom de l'auteur, persuadée d'être face à un contemporain je n'ai pas du tout fait le rapprochement avec l'écrivain et dramaturge russe proche de Lénine, de Tolstoï et de Tchekhov. C'est la couverture qui m'a d'abord attirée, un auto-portrait de Mikhail Larionov. J'ai été séduite par les couleurs, le trait et la beauté du visage, un visage que j'ai trouvé rieur en contradiction avec le titre, malgré une pointe de tristesse au fond des yeux. Un très beau livre, comme un objet à poser, que j'ai aimé avant même de découvrir l'histoire et les personnages.

Passons à la préface. Je dois avouer que je ne les lis pas souvent, le contenu ne m'intéresse pas toujours et ne m'apporte rien avant la lecture. Mais il m'arrive de les lire après. La préface de François Eychart présente l'auteur et son oeuvre très clairement, simplement et sans fioritures, nous donne les clefs pour comprendre l'environnement et le climat de l'époque, et ainsi mieux saisir les liens entre les personnages.

Me voici fin prête à vous faire découvrir l'histoire…

Nourisson abandonné par ses parents, Paul est recueilli par Aréfy Guilby, gardien de la paix. Confié à une vieille nourrice, l'enfant grandit sans amour, sans tendresse. A 4 ans, il rejoint la guérite de papa Aréfy où il mène une enfance monotone, perturbée par les moqueries et la rudesse des autres enfants. Paul n'a pas de chance, il est laid, son visage a été ravagé par la variole. Enfant calme, taciturne, renfermé, sombre et obéissant, il devient un jeune homme solitaire, froid, distant et morose peu apprécié par ses collègues de travail. Mais dans l'atelier de cordonnier où il a été placé en apprentissage à la mort de papa Aréfy, son patron le considère comme un bon ouvrier et lui apprend le métier. Les années passent et un jour, la jolie Mademoiselle Nathalie, jeune prostituée, s'installe dans le quartier. Lorsque Paul, atteint du typhus, est hospitalisé, Melle Nathalie s'occupe de lui, lui rend visite à l'hôpital. C'est la première fois qu'une personne lui témoigne de l'intérêt, il tombe éperdument amoureux d'elle. Elle l'aime beaucoup aussi, il la respecte, ne la juge pas. Ils vivent une belle histoire, Paul devient un jeune homme souriant, bavard, exubérant, il est méconnaissable, transformé par le bonheur. de plus en plus attaché à Nathalie, il supporte de moins en moins son activité, devient très jaloux, agressif. Alors lorsqu'il lui propose le mariage, Nathalie prend peur, craint que cette belle histoire ne se transforme en un quotidien où pleuvront les reproches, les injures et les coups et refuse entraînant une réaction violente de Paul.

Quel plaisir cette lecture ! Une belle écriture, soignée, agréable, poétique avec un grand souci des détails et une belle pointe d'humour. J'ai beaucoup aimé ce roman qui, bien qu'écrit en 1894, est résolument moderne.

Merci à Babelio et aux Editions le temps des cerises pour cette découverte !
Lien : http://levoyagedelola.wordpr..
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Décrit comme le parangon du réalisme socialiste , Maxime Gorki m'a toujours paru comme un écrivain à part dans la littérature russe.
Proche du pouvoir soviétique, au rebours de certains de ses pairs qui passaient des années de leur vie dans une geôle ou un bagne (Boulgakov , Dostoievski ou Soljenitsyne par exemple) , l'auteur de la Mère s'attache à peindre les réalités d'une Russie à l'aube du XXe siècle.
Paul-le-Malchanceux s'inscrit parfaitement dans cette entreprise.
Ce récit décrit en fait trois relations.
La première est celle que lie Aréfi Guibly , (l'homme qui recueille le héros) et Paulot (ce fameux héros) , relation que l'on ne peut qualifier de paternelle et moins encore d'amicale.
La seconde est celle qui décrit la passion de Paul pour Nathalie, un personnage dont les contours flirtent avec ceux de Manon Lescaut.
La troisième est celle qui unit le lecteur au narrateur.
Ce dernier n'hésitant pas à nous interpeller par des considérations sur l'amour, la littérature ou bien même sur le comportement des protagonistes.
En fait ce roman est le récit d'un garçon à qui rien ne sourit et qui peine à trouver sa place dans une société dans laquelle la vodka sert d'exutoire pour oublier sa misère.
Roman de jeunesse de l'auteur plutôt agréable à lire mais qui risque de ne pas faire partie de mes lectures de l'année.
A lire pour se faire une idée de l'oeuvre de Maxime Gorki.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les parents de mon héros étaient des gens d'une grande discrétion. C'est pourquoi, souhaitant demeurer inconnus de la société, ils avaient abandonné leur fils au pied d'une palissade, dans une des rues les plus désertes de la ville ; et ils avaient eu le bons sens de disparaître dans les ténèbres nocturnes, n'éprouvant en leur coeur selon toute apparence, ni orgueil de leur oeuvre, ni la force nécessaire pour faire de leur fils un être qui ne ressemblât pas à ses parents.
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Paul écoutait et se représentait la vie comme une infinité de précipices entre lesquels ne passe qu'un étroit sentier que suit un homme aux yeux bandés ; et les précipices béants, sombres et moqueurs, emplissent l'atmosphère d'une puanteur putride, étourdissante, qui lui donne le vertige, à lui solitaire et faible, et voilà qu'il tombe...
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Videos de Maxime Gorki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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