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EAN : 9782234016132
188 pages
Stock (30/11/-1)
3.71/5   12 notes
Résumé :
De son vrai nom Alexis Maximovitch Pechkov, Maxime Gorki (Gorki signifie amer) est né en 1868 et mort en 1936.
" Aucun écrivain russe n'est plus russe que Gorki " écrivait André Gide. Il a écrit Tempête sur la ville en 1910, alors qu'il était en exil à Capri, entre l'échec de la révolution de 1905 et la révolution de 1917. On y retrouve les personnages qui animent toute son œuvre, et qui représentent les forces sociales en lutte dans un pays à la veille d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le père Gorki va nous raconter une histoire; simple en apparence, dans son dispositif en opposition, d'une ville séparée en deux par un fleuve, se faisant face, les riches et les pauvres.
L'agitation gronde… le « réalisme socialiste » ainsi que le titre nous prédisposent à une limpide histoire de révolte populaire…

Le père Gorki ne s'en laisse pas conter aussi facilement. Dès l'ouverture de ce roman, écrit durant son premier exil et la révolution manquée de 1905, il brouille les pistes.
De quel côté du pont le narrateur se situe-t-il ? Et bien les pieds dans l'eau, sans crier gare, il distribue quolibets et flatteries de part et d'autre, prenant finalement le fauteuil de l'arbitre… mais y a t-il vraiment partie ?

Le père Gorki a plutôt envie de nous parler de ses personnages, qu'il nous dessine avec beaucoup de subtilités. On est avec des gens contrastés, sans héros au sens positif, plutôt des « canailles », ou bien sont-ils fous ?
Le beau-gosse, lutteur impulsif, figure du bas-quartier, y forme son centre ne sachant pas dans quel sens tourner.
La belle Lodka, favorite du bordel (forcément sis chez la Plèbe mais fréquenté en majorité par la Haute) accentue cette ambivalence, tombant amoureux du repoussant et misérable poète, alors qu'elle mène par le bout du nez la moitié de la ville.
Une belle galerie, chacun brillant plus ou moins par sa bonté ou sa veulerie. Un véritable talent, en si peu de pages, de nous décrire autant de personnages sans nous perdre (reproche souvent émis à l'égard des classiques russes…), donnant à chacun un peu de lumière, et ne faisant finalement briller personne.

Le père Gorki nous livre là un excellent « petit roman », rarement mis en avant dans sa volumineuse bibliographie, alors qu'il éclaire joliment la complexité de sa pensée, beaucoup plus nuancé que la stase bolchévique, dont Staline finira par en vider entièrement le sens, jusqu'à peut-être le faire disparaitre…

Le père amer regarde ces êtres avec sincérité et compassion, comme le petit père de tous les russes.
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Gorki a été plusieurs fois emprisonné, notamment pour son soutien à la révolution de 1905, et c'est en exil à Capri qu'il écrit Tempête sur la ville en 1910. On est cependant loin du roman à thèse ici, avec un drôle de mélange d'intérêt profond, presque tendre, et de désappointement face à l'être humain qui donne à cette peinture de la vie de province par temps de tempête révolutionnaire une ambiance singulière, plutôt sombre. Assez amère, Gorki a bien choisi son pseudo. On ne s'attache pas à un individu, le roman nous peint la populace, des personnages pas brillants, complexes, et il y a une vraie épaisseur humaine dans ce tableau malgré l'éclatement narratif. Lecture à éviter donc si on a trop de réticence à l'idée d'être brinquebalé de l'un à l'autre, si l'on tient au couloir de l'approfondissement progressif d'un héros, qui est ici pulvérisé par l'auteur.

C'est le 2ème livre de Gorki que je lis, il m'a moins plu que la pièce de théâtre Les Enfants du soleil, mais sûr que je n'en ai pas fini avec cet écrivain. J'ai bien apprécié l'écriture sans aucune raideur, assez étonnante dans sa puissance d'évocation d'une atmosphère, dans sa façon de donner vie et densité au faubourg d'Okouroff.
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Tempête sur la ville, 1910. Edition présente Stock
Maxime Gorki (1868 - 1936)

Gorki l'épigone

Je n'ai jamais considéré Maxime Gorki comme le grand écrivain russe s'inscrivant dans la lignée des Tolstoï, Dostoïevski, Tourguenief, voire Tchekhov, puis, puis, puis, après un trou, Bounine, Soljenitsyne. Ce n'est pas cet opus qui me contredira. L'exercice n'est franchement pas à la hauteur, style non abouti, constat plat plus qu'idée.. Il rate une marche avec la révolution confisquée de 1905, eh ben tant pis, il ne fera que subir, ses gesticulations seront parfois grotesques, pathétiques. L'air d'intellectuel indigné qu'il veut se donner le renvoie parfois aux limites du dérisoire, l'histoire se fera sans lui, à part un rôle subalterne de fonctionnaire dédié à la chose littéraire dans la machine soviétique qui se refermera sur lui ..

Deux intellectuels acérés, avisés viennent clairement à mon secours :
Malraux en 1934 qui se frotte aux écrivains soviétiques à la faveur de leur congrès et qui rencontre Gorki en pensant ceci : Gorki l'étonne par son adhésion caricaturale aux doctrines officielles en matière de littérature. Il est inquiet au sujet de la liberté de création littéraire dans le système soviétique et le fait savoir. Il revoit Gorki en 1936, il est une nouvelle fois déçu. Gorki mourra comme on sait la même année dans des circonstances troublantes, la cérémonie nationale subséquente signée de la main de Staline sera une pantomime grotesque, la boucle est bouclée !.. le grand Malraux avec sa Condition humaine de 1932 est présent dans l'Histoire du monde qui est en train de s'écrire sous ses yeux, il n'en sera pas moins alerté que Gide.

Autre intellectuel, une femme : Nina Gourfinkel dans son Gorki de 1977 où elle dit ceci :
"Au tournant du siècle, la littérature russe est encombrée par les épigones d'un réalisme que Tolstoï, Dostoïevki, Tourguenief .. ont porté à la perfection. L'avenir par un vide est révolutionnaire .." Gorki est laminé, son étonnement des premiers temps, sa singularité à parler du peuple in situe manque d'ampleur et de vision. Les russes ne se reconnaissent plus en lui, passé l'étonnement..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[...] Et nous sommes tous pareils, bons à rien. Nous avons beau nous retourner dans tous les sens, rien à faire : nous n'avons ni morale, ni droiture, nous sommes capables de tout acheter et de tout vendre, même le Christ ! En vérité, notre seule marchandise, c'est notre âme. Mais nous vivons misérablement. Dans notre jeune âge, nous souillons la terre, et sur nos vieux jours, nous essayons de gagner le ciel, nous faisons des pèlerinages, nous nous cachons dans les monastères.
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Videos de Maxime Gorki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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