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EAN : 9782072731068
336 pages
Gallimard (03/01/2019)
3/5   39 notes
Résumé :
Une galerie de portraits qui dresse une cartographie de la société britannique actuelle : un couple de jeunes mariés rédige son testament, un médecin raconte une nouvelle fois l'histoire de son père immigré, un homme fantasme sur la femme de son meilleur ami, une femme n'arrive plus à dormir dans la même chambre que son époux depuis les révélations de sa fille.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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25 nouvelles. Un style brillant, ciselé, découpé avec précisions comme les falaises de Douvres qu'on voit en photo sur la couverture.
Il y est ici question de vie et de mort, d'amour et d'amitié. On rentre dans l'intimité des personnages, qu'il soit ostéopathe guérissant une belle patiente et tombant subitement amoureux, garde-côtes aidant un comique à sortir sa voiture d'un fossé, ou retraité atteint de Parkinson découvrant un cadavre dans la forêt.
Des situations quotidiennes, des personnages comme tout un chacun, avec qui on s'identifie immédiatement. Pas de temps perdu en préliminaires, la nouvelle permet cela : d'être immédiatement dans le vif du sujet.
Un veuf tombe éperdument d'une femme et entend la voix de son ex-femme approuver son choix. Un couple fraichement marié se précipite chez le notaire pour confier leurs dernières volontés. Beaucoup de sensualité, de femmes dont on entend le bruit de la jupe sur leurs chaises, de désir brut, sans concession, qui vous prend par surprise.
On est au plus près des personnages, dans la tête du personnage principal, et c'est saisissant. Une fois le recueil refermé, les personnages continuent de flotter sous nos yeux, tel ce jeune Sean, qui vient assister à l'enterrement de l'ancien proviseur de son lycée, et qui revoit à cette occasion la belle Karen, dont tout le lycée était amoureux. Mais aussi Mrs Shield, sa mère. Et le souvenir criant de la scène qu'il a vécu avec elle, des années auparavant.
Bien mieux que tous les guides possibles pour décrire l'Angleterre, voilà une galerie de portraits britanniques saisissante. On pense à Julian BarnesEngland, England »), à David Lodge et sa « Chance de l'écrivain », ou à ceux de sa génération, comme Martin Amis, Ian McEwan
Graham Swift est bien un auteur entre désormais dans ma liste d'auteurs britanniques préféré.
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Après la quasi-perfection de son dernier roman, le dimanche des mères, je n'avais aucun doute quant à l'excellence de Graham Swift dans l'exercice du format court. Alors j'ai pris le temps de déguster chacune de ces vingt-cinq nouvelles, d'admirer la façon dont, quelle que soit l'époque, l'auteur parvient à camper un décor, une ambiance et surtout, à saisir un moment. A capturer un instant essentiel dans la vie de ses personnages.

C'était déjà ce qui m'avait fascinée dans le dimanche des mères. La construction du roman autour du moment originel, celui à partir duquel un destin bascule, une trajectoire se décide. Et l'on retrouve cette focalisation à travers ces textes, très différents dans les histoires qu'ils mettent en scène, dans le parti-pris narratif ou même dans leur temporalité, mais dont le fil conducteur pourrait être cet arrêt sur une image auscultée ensuite avec une loupe dans ses moindres détails. Graham Swift explore comme personne les noeuds au cerveau des individus les plus banals, à partir de situations on ne peut plus courantes. Il le fait avec l'acuité et le regard typiquement britanniques, avec cette pointe de détachement un peu hautaine qui n'ignore rien de l'impuissance des hommes à maîtriser leur destin, ni de leur fâcheuse tendance à faire les mauvais choix.

A travers les personnages, les différents décors, les histoires, s'esquisse une sorte de portrait de groupe, sans chercher à le figer réellement. On imagine un dessin de l'Angleterre constitué de millions de visages, comme autant de destins reliés bien que différents. En s'immisçant dans l'intimité des pensées de ses personnages, l'auteur ne perd jamais de vue leur appartenance à un collectif, à quelque chose de bien plus grand qu'eux. Qui les dépasse sans qu'ils en aient toujours conscience. le lecteur, lui, en reliant les points, est aux premières loges pour explorer ces inconscients qui lui sont présentés sur un plateau et portent en eux des siècles d'histoire.

"Le savoir est plus vaste que les royaumes et, si les royaumes sont éphémères, lui seul demeure le véritable arbitre des temps" dit l'un des personnages de la nouvelle intitulée Hématologie dans la lettre qu'il adresse en 1649 à un cousin dont il a été éloigné pour des raisons de rivalités politiques. Une phrase particulièrement éclairante et représentative de ce recueil savoureux et d'une réjouissante finesse.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je m'étais dit « chouette, des nouvelles – avec en plus un sujet pareil, je devrais aimer ». Oui, je sais « chouette » marque son lecteur antédiluvien… Aujourd'hui on doit dire tout à fait autre chose, probablement un anglicisme quelconque, pour signifier un vif intérêt. Ou même pour ceux qui se passent des mots un « smiley » (là aussi je dois dire que la plupart de ces signes me semblent aussi ésotériques que des hiéroglyphes).

Bref, je tente de gagner du temps pour en arriver à un constat d'abandon en cours de route, à plus des deux tiers de ce recueil. le premier depuis longtemps, mais c'est la triste vérité.

Avant ce livre je n'avais pas idée qu'on pouvait s'ennuyer autant en lisant des nouvelles, la plupart d'entre elles en plus assez brèves. le plus rageant c'est qu'elles sont plutôt bien écrites. Mais rien de faisait sens pour moi, ni les sujets, ni les personnages : affreusement insipides les uns comme les autres. Au bout de quelques lignes j'avais déjà envie de m'enfuir en courant, comme on peut être tenté de le faire quand on doit subir une conversation pénible et que, comme on est poli, la plupart du temps, on prend sur soi.

Donc là je n'ai même pas pris le temps de bredouiller quelques vagues excuses à Graham Swift avant d'abandonner lâchement le fruit de ses cogitations. La vie est courte, les envies de lecture ou de relecture immenses et je ne lirai sûrement plus jamais autre chose de cet auteur.
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Nom d'une gelée anglaise fluorescente ! Je sais pas vous, mais moi, je ne suis pas très branchée nouvelles. Comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, sur les bons conseils de ma Super Libraire, je me suis laissée tenter par le recueil de Graham Swift intitulé de l'Angleterre et des Anglais. Tout un programme... mais quel programme !

Je ne m'attendais pas à vagabonder dans des contrées aussi variées : dans des villes anglaises – Birmingham et Plymouth par exemple –, mais aussi en Irlande du Nord, en passant par les falaises blanches de Douvres ou encore dans certains pays du Commonwealth. Je ne m'attendais pas non plus à voyager dans le temps (l'Angleterre de Cromwell, le Blitz...), ni à croiser la route de personnages si différents. Parmi tant d'autres : un coiffeur, un professeur d'éducation physique, un notaire, un ostéopathe, une embryologiste, un soldat.

Bref, vous allez me dire qu'au final je ne m'attendais pas à grand-chose, et c'est peut-être l'une des raisons qui m'ont amenée à apprécier la saveur si particulière de ce recueil de nouvelles. Graham Swift démontre un grand talent pour saisir l'instant dans ses multiples paramètres sensoriels et émotionnels. Certaines histoires m'ont bouleversée. J'ai particulièrement aimé cette sensation de plonger immédiatement dans l'intimité de personnages. Deux ou trois phrases d'accroche suffisent pour se glisser dans des tranches de vie qui font vibrer les particules d'humanité qui sommeillent en nous : se blottir dans un lit pour écouter la pluie gargouiller au dehors par une soirée de mai ; retrouver des anciens camarades de classe ; déguster un whisky en Écosse...

La plume aiguisée de l'auteur et son sens de l'humour sont...
[...la suite sur le blog !]
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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J'ai eu un coup de coeur incroyable pour 𝑳𝒆 𝒅𝒊𝒎𝒂𝒏𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎è𝒓𝒆𝒔. J'étais impatiente de savoir si l'effet waouh serait le même… Moins.. car c'est un exercice différent que la nouvelle ! Mais j'y ai retrouvé la description d'un instant où tout capote, où tout peut arriver.
Avec ce recueil de 25 nouvelles, nous plongeons dans l'intimité la plus intense de personnes de conditions, d'époque, de milieux, de métiers, d'âge différents. Chaque personnage nous fait ressentir ses moindres envies, désirs, peines, drames intimes… des moments de vie presque banaux où le héros se demande ce qui va arriver, ce qu'il a fait, va faire… J'étais dans leur tête, vécu l'instant, faisais turbiner leurs neurones… Il est question de vie, amour, mort, désir, maladie, famille, chagrin, solitude, amitié, enfance….
Certaines m'ont plus émue que d'autres…
L'écriture est belle, l'ironie et l'humour anglais pointent toujours.. L'auteur est parvenu malgré la brièveté de la nouvelle à dépendre la psychologie du personnage à merveille, à les croquer en quelques pages.

La plupart n'ont pas vraiment de chute ce qui peut laisser le lecteur un peu en attente.

Une préférée ? Oh je n'ai jamais su choisir.. alors deux des plus poignantes ? «𝑭𝒖𝒔𝒊𝒍𝒍𝒊 » et « 𝐣𝐞 𝐯𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐮𝐥 » et… ah vous avez dit deux ? dommage… Lisez ce recueil. Un conseil ? Commencez par la fin ? J'ai eu l'impression qu'elles étaient meilleures encore au fur et mesure de la lecture. Very british.


Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
01 avril 2019
Le moment semble donc idéal pour se plonger dans De l’Angleterre et des Anglais, recueil de vingt-cinq nouvelles ( short stories, dit-on là-bas) signées Graham Swift.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
18 janvier 2019
Le romancier anglais dresse en 25 nouvelles un portrait de son pays et de ses compatriotes. Avec un style limpide, et au plus près de la vérité humaine et territoriale de l’Angleterre.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
10 janvier 2019
Une désolation douce baigne ce recueil de nouvelles, dont la musique résonne longtemps après la dernière phrase.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
03 janvier 2019
Un recueil de nouvelles de l’important écrivain britannique, indispensable pour saisir l’âme de son pays et de ses habitants, à cent jours du Brexit.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand j'étais petit, nous avions un voisin du nom de Wilkinson, qui était un excentrique. Il ne doit plus être de ce monde depuis des années, mais je me suis souvent demandé ce qu'il était devenu. J'avais causé sa perte.
Permettez-moi de préciser que je n'ai jamais vu en lui un excentrique, ce terme ne venait pas de moi. C'était une idée reçue. J'étais trop jeune pour avoir des opinions personnelles, du moins le pensait-on. Je n'étais qu'un gamin qui allait à l'école primaire. Mais je ne trouvais pas Mr Wilkinson excentrique. Il me semblait intéressant, je l'admirais, même. Je fus contraint d'adopter un point de vue opposé.
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Faute de grives ... Et même pas de merles ....
Elle s'en est allée. Elle a passé la nuit et elle s'en est allée. Mais une partie de "mes moments", du moins telles que je conçois les choses - je n'ose même pas considérer cela comme "nos moments" - , est le temps qu'il lui faut pour aller du pas de la porte au coin de la rue, pas plus d'une minute, le temps durant lequel, depuis la fenêtre, je la vois devenir de plus en plus petite. Jamais elle ne se retourne.Sans doute devine-t-elle que je la suis du regard. Je ne le lui ai jamais dit. Le lui dire serait lui donner des armes - pour mon éventuelle destruction. Ça me pend au nez, c'est clair.
Ne lui donne pas d'armes. Toutefois, si tu affectes d'être calme, serein, tu ne feras que lui fournir l'excuse dont elle a besoin.
Elle s'appelle Tanya.
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La façon dont les gens regardent leur propre visage est souvent révélatrice. Ce n'est pas une chose qu'ils font souvent, ni même qu'ils ont envie de faire, mais chez le coiffeur, vous n'avez guère le choix. Au café, les gens paient pour s'asseoir et voir défiler le monde. Chez le coiffeur, ils paient pour contempler leur propre visage et vous voyez ce qui se passe en eux quand ils le font.
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Le savoir est plus vaste que les royaumes et, si les royaumes sont éphémères, lui seul demeure le véritable arbitre des temps.
(in Hématologie)
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Son père lui dit un jour : "L'argent ne fait pas le bonheur, Adrian, mais ça te permet d'être douillettement malheureux" .
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Videos de Graham Swift (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Graham Swift
Bande annonce VO du film "Mothering sunday" adaptation du roman de Graham Swift, paru en francais sous le titre "Le dimanche des meres"
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