La rigole du diable /
Sylvie Granotier
Ce roman est assez bien écrit, mais sans véritable style : ce n'est pas de la littérature ; comme l'on dit d'autres testeurs, c'est un scénario, un script en vue d'un film qui pourrait ne pas être mal du tout.
L'écriture est alerte, toujours neutre, simple, parfois peu travaillée. C'est un peu la mode actuelle.
Au début il est un peu difficile de s'y retrouver : l'histoire est confuse et embrouillée et le lien entre les différents chapitres se fait mal. La construction est délicate et pèche un peu dans l'espace et le temps. Par moments, on ne sait plus très bien où l'on va : le récit se perd dans les détails et les digressions et s'essouffle. Disons qu'il est frappé d'arythmie avec des hauts et des bas.
le dernier tiers du livre est plus soutenu et plus passionnant et l'intrigue résiste bien à la question de savoir qui est le coupable. L'héroïne, Catherine, est une jeune avocate branchée, libérée qui nous fait découvrir un monde que le profane connaît mal. Avec quelques passages assez cinglants : « La technique de l'avocat : toujours exiger mieux d'emblée, faire chier par principe, imposer un rapport de force, se situer comme dominant et obtenir le respect. C'est aussi une manière de s'aguerrir car l'avocat ne doit jamais craindre de déclencher l'hostilité. »
Catherine est le seul personnage avec peut-être Myriam (et encore !) a posséder un peu de charisme. Par contre, on ne voit pas du tout qui peut vraiment être Cédric. Et pourtant, il occupe une place importante dans l'histoire.
Quelques bonnes phrases : « le sarcasme, c'est la mauvaise humeur qui cherche à faire de l'esprit. »
« Les femmes ont l'art des échanges insignifiants où les paroles importent peu mais marquent le lien, l'échange, la communauté. »
« Dans la vie, il n'y a pas de hasard mais des panneaux fléchés à intervalles. Notre seule liberté consiste à choisir de les suivre ou de passer outre. »
En conclusion, un roman qui se laisse lire, avec de bons passages, sans être inoubliable.