Au cours d'une soirée, un bourgeois opulent vaniteux vante les mérites et les qualités de son épouse. Il la voit comme une femme vertueuse, loyale et fidèle. Il fait le pari insensé qu'aucun homme ne parviendra à la faire sortir du droit chemin. Son meilleur ami, avec qui il converse, est lui aussi quelqu'un de très fier. Homme à femmes, il provoque le mari et cherche à lui fait entendre la naïveté de ses propos. Piqué au vif, ce dernier le met au défi : « Je vais m'absenter et tu vas essayer de la séduire. (…) Je te donne 100 nuits. Mais je te garantis qu'elle sera fidèle ».
Héro, la servante de l'épouse, a entendu toute la conversation et en fait part à Cherry – la femme du riche marchand. Toutes deux tentent d'élaborer une stratégie pour que Cherry échappe aux griffes de ce mâle prétentieux. le soir même, lorsque celui-ci se présente à la porte de la chambre de Cherry et s'installe dans son lit, Cherry lui demande une faveur ; elle souhaite entendre pour la dernière fois une des histoires que sa servante raconte si bien. A la fin de la première nuit, l'histoire n'est pas terminée. L'homme demande à pouvoir entendre la fin du récit avant de passer à l'acte auprès de la femme de son ami, quitte à la prendre de force si elle s'oppose.
Et c'est ainsi que, de nuit en nuit, Héro vient se glisser sous les draps de son amie pour raconter ses histoires, contes modernes et légendes urbaines, et tente ainsi de repousser le moment fatidique.
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Parce qu'il y eut, auparavant, un album dépaysant «
L'Encyclopédie des débuts de la Terre » d'
Isabel Greenberg. Parce que j'en garde un bon souvenir et que l'idée de retrouver cette auteure m'a séduit.
Le prologue rappelle étrangement son album précédent : quelque part dans l'immensité de la galaxie vit un dieu tout puissant : l'Homme-Aigle. Ce dieu a deux enfants d'apparence humaine mais dotés d'un bec. Ces deux enfants se nomment Gamin et Gamine. Un jour, pour s'amuser, Gamine créa la Terre et les humains. Ils étaient heureux, vivaient d'amour et d'eau fraîche, procréaient. Gamine s'en amusait. Quand son père découvrit cela, il décida de s'occuper de la Terre et d'interférer dans ce qui s'y passe. Mais ni lui ni Gamine n'avaient anticipé les facultés étonnantes de l'Homme à s'adapter et son imprévisibilité. Parmi les nombreuses surprises que l'espèce humaine réservent aux dieux, il y a ce sentiment étonnant et capricieux qu'est l'amour ; face à lui, les théories de l'Homme-Aigle volent en éclats.
Nous voilà à fouler de nouveau le sol de « La Terre des débuts », monde moyenâgeux imaginaire, société patriarcale où l'homme semble vivre en harmonie avec la nature. Les superstitions vont bon train et la religion – le culte voué à l'Homme-Aigle – régit les lois sociales qui sont édictées. Dans ce monde traditionaliste, la place de la femme est cantonnée à un rôle bassement domestique et, dans les milieux les plus modeste, elle doit travailler pour assurer la subsistance de son foyer. La femme n'a pas le droit d'apprendre à écrire, encore moins à lire. L'accès aux livres est strictement règlement et réservé à de rares privilégiés.
Isabel Greenberg ne cache pas son penchant pour les contes et légendes ancestraux. Dans ce monde qu'elle invente – la Terre des Débuts – on ne peut manquer de remarquer les similitudes des croyances qu'elle invoque avec de vieilles superstitions ancestrales piochées dans différentes cultures primitives. Les peuples de la Terre des débuts ne maîtrisent pas la technologie, très peu d'entre eux possèdent l'écriture. Les traditions sont donc dépendantes d'une transmission orale. Les superstitions sont nombreuses. Pourtant, çà et là, l'auteure injecte des personnages qui tentent d'ébranler l'ordre établi. Des femmes ont ainsi l'ambition de sortir de l'avilissement dans lequel elles sont enfermées. Elles ont cette finesse d'esprit et cette prudence de ne pas faire les choses de manière frontale. Elles s'unissent, se serrent les coudes, espérant ainsi éveiller des consciences.
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les-cent-nuits-de-hero-greenberg/
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