AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782843626555
160 pages
Terre de brume (30/11/-1)
2/5   1 notes
Résumé :
Vienne, septembre 1890. Éléanore, qui fut jadis ballerine, croupit dans un étrange asile qui accueille en son sein bon nombre de malades aux pathologies diverses. Pour elle, il s'agit d'un enfermement, d'une séquestration. Elle s'étiole. Un jour, un mystérieux infirmier fait son apparition. Tout bascule jusqu'à percevoir une clarté providentielle, la délivrance, puis le néant. Eléanore reprend conscience en 1380. Aux abords de Canterbury. Elle est désormais Sigrid, ... >Voir plus
Que lire après SaltarelloVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'aime avoir les bouquins pour moi tout seul, mais le budget des étudiants est ce qu'il est. À la méritante bibliothèque de Tarentaize, je chine mes prochaines lectures. le coeur me dit d'aller fouiller les auteurs contemporains, la raison m'ordonne de dégotter des classiques, l'estomac se réjouit de partir bientôt d'ici pour déjeuner chez ma grand-mère. Et puis il y a cette novella 100% franco-française des éditions Terre de Brume pour qui je n'ai pas de sympathie particulière mais qui a quand même édité du Asimov et du Silverberg… La couverture est belle, ça ne devrait pas me prendre trop de temps, on me dit que l'autrice est férue de médiévisme donc j'apprendrais peut-être quelques trucs. Je sais que je vais être déçu, mais bon, c'est pour ma culture…
1890. Éléanore est une ancienne ballerine internée à l'asile de fous. Complètement traumatisée, elle va croiser la route d'un mystérieux infirmier qui va avoir la bonne idée pour la consoler de l'envoyer dans la peau d'une femme au Moyen Âge juste avant une vague de carnages…
Le bon côté des choses, c'est que la psychologie des héroïnes est très bien retranscrite. En même temps, quand on a un livre dédié à un certain Bernard Simonay, on est sûrs de se retrouver face à une plume pleine de sensibilité. Paragraphes courts, langue élégiaque, mine de rien, ça fonctionne très bien. Mais comme on pouvait s'y attendre, l'auteure tombe dans le piège de tu-l'as-vu-mon-style-il-est-bien-mon-style en en rajoutant un peu (beaucoup) trop : « point » au lieu de « pas », « moult » au lieu de « beaucoup de », « dextre » au lieu de « droite », « mantal » au lieu de « manteau »…
Alors oui, user d'archaïsmes pour retranscrire le souffle d'une époque, ça peut être bon si c'est fait subtilement (et par ailleurs, je les trouve vraiment pertinents dès lors qu'ils décrivent des objets n'existant plus plutôt que d'utiliser un équivalent moderne), mais pour ça, mieux vaut ne pas complexifier inutilement les descriptions et rendre les dialogues ampoulés. Il serait temps que les auteurs français comprennent que notre langue évolue et n'est plus la même qu'il y a cent ans. Sinon, pour aller jusqu'au bout du parti pris, il faudroylt s'exprimoyer tesles Françoilx Rabelayz, non ? de nouveaux mots apparaissent, d'autres s'en vont. Je suis contre l'acharnement thérapeutique en vocabulaire.
Et avec ça, on peut souligner le soin apporté à la relecture des éditions Terres de Brume : « Par où passerons-nous ? chuchota-t-il ? », « Les deux évadés gravissent quelques marches, (…) franchirent plusieurs pièces », ça et le fait que la typographie change d'une citation à l'autre ou même qu'un paragraphe s'arrête en plein milieu pour marquer ce qui aurait dû être une note de bas de page… Rien de très significatif, mais autant de détails qui me donnent l'impression de lire du Wattpad.
Pour ce qui est de l'histoire, le soufflé met un temps fou à décoller pour nous livrer finalement une énième élue sauvée par la maîtresse Yoda locale pour combattre une secte d'adorateurs du diable. Envolé dès lors le style délicat comme la rosée matinale, sauf pour décrire quelques réactions candides face à la violence des combats qui émeuvent tout juste le vieux briscard que je suis. le côté « vie d'artistes au Moyen Âge » fait penser à du Gallica rushé en moins bien. On ne peut pas dire non plus que l'originalité soit à son comble du côté des méchants : l'ésotérisme médiéval nous est resservi dans ses grandes lignes, avec une gouroute qui plutôt que manipuler les arcanes de la politique préfère tuer et baiser tout ce qui bouge. Trop de questions restent en suspens : qui sont les gens aidant Hilaire à s'évader ? qu'advient-il de Samson ? Dans un souci d'honnêteté, rapportons tout de même quelques instants de féérie et de poésie amoureuse, devant hélas cohabiter avec un cunnilingus sataniste décrit sans concession…
Mais je serais franchement cruel de m'acharner sur cette oeuvre tant l'autrice raconte qu'elle a sué sang et eau à l'écrire, tout ça pour un message qui résonne profondément en moi : l'art peut nous sauver. Il y aurait eu tant de thématiques à approfondir dans ce texte, que ce soit la danse et la musique, la vie des troubadours, des sujets délicats comme le viol d'un homme (car oui, il y en a un, et je pense Céline Guillaume tout à fait capable de traiter ce traumatisme avec finesse)… Pour moi encore une fois, il ne s'agit pas tant d'un mauvais livre que d'un brouillon de bon livre. Une part du cheminement de l'écrivaine vers quelque chose de mieux. Une étape.
Bref, un récit qui émouvra les plus sensibles d'entre vous, mais clairement pas ma came. Signalons également comme qualités secondaires que le récit fait la part belle aux femmes et reste solidement documenté. La perle rare et méconnue en fantasy française, désormais je le saurais, ça n'existe pas. Dernière fois que j'y touche. Enfin, sans doute jusqu'à la prochaine. Bah, si c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Céline Guillaume (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Céline Guillaume
Céline Guillaume - Chercher la femme
autres livres classés : séquéstrationVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

De qui est cet extrait d’une œuvre littéraire ?

Sur un plat d’argent à l’achat duquel trois générations ont contribué, le saumon arrive, glacé dans sa forme native. Habillé de noir, ganté de blanc, un homme le porte, tel un enfant de roi, et le présente à chacun dans le silence du dîner commençant. Il est bien séant de ne pas en parler.

Marguerite Yourcenar
Marcel Proust
Marguerite Duras
Éric Chevillard

8 questions
18 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}