Victor Hugo a été éprouvé dans sa vie professionnelle mais sa vie personnelle n'a pas non plus été épargnée : un après l'autre, ses proches lui ont été enlevés avec une régularité sans pitié. Ainsi la mort prématurée de son premier-né Léopold (1823) , la noyade accidentelle de sa fille Léopoldine à dix-neuf ans (1843), la perte de sa femme Adèle (1868), ainsi que la mort de ses deux fils
Charles D un AVC (1871) et François-Victor, de la tuberculose (1873) l'ont atteint plus que cruellement.
Adèle, sa deuxième fille, seule survivante de la fratrie, a elle aussi connu une destinée tragique.
Henri Guillemin retrace son existence tourmentée dans
L'Engloutie, un récit qu'il a reconstitué à l'aide de la nombreuse correspondance échangée entre les membres de la famille
Hugo durant la période de l'exil forcé du patriarche aux îles anglo-normandes. Souffrant de troubles mentaux associés à la schizophrénie et à l'érotomanie, Adèle a plus, qu'aucun de ses frères, pâti de la réclusion à Guernesey de même que de l'étouffement social et familial dont elle était entourée.
Le format épistolaire de l'ouvrage, nullement ennuyeux, apporte au contraire une dimension éminemment réelle à l'histoire et c'est avec une grande émotion que j'ai terminé ma lecture cette nuit.