Chef d'oeuvre de la littérature française du XVIIIe siècle, transcendant le genre du roman épistolaire sur des thèmes aussi actuels que la passion, la trahison et le pouvoir de séduction, "
Les Liaisons dangereuses" ont inspiré bien des artistes. En témoignent les multiples adaptations au cinéma ou au théâtre, comme l'excellent film éponyme de
Stephen Frears ou la pièce créée début 2012 par John Malkovitch à Paris.
Dans
Une Liaison dangereuse, sous-titré "Lettres de la Haye",
Hella S. Haasse a choisi une forme d'hommage plutôt originale : l'essai épistolaire. Pour cela, elle reprend le roman
De Laclos là où il s'était arrêté, c'est-à-dire sur la fuite de Madame de Merteuil, déchue, en Hollande, et imagine la correspondance entre la marquise et une femme néerlandaise contemporaine.
Le pari était risqué, mais l'auteur, forte de son immense culture - elle est en effet "la
Marguerite Yourcenar du monde néerlandophone" - s'en sort plutôt bien. le résultat, en confrontant la vision de la marquise à celle de sa correspondante, offre une réflexion fouillée sur les femmes "malfaisantes" (ou tout simplement puissantes ?) en littérature et dans
L Histoire. Il est toutefois préférable de relire l'ouvrage
De Laclos et de réviser un peu ses classiques pour apprécier pleinement ce livre.