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EAN : 9782875990679
162 pages
Editions F Deville (24/01/2023)
4.42/5   13 notes
Résumé :
Jacques a une vie bien rangée. Sa boîte à tartines dans sa petite mallette, il se rend sans joie au bureau où il vient d’être gratifié du titre de low performer.
Par-dessus tout, l’absence de son fils lui pèse. Pourquoi Bruno a-t-il coupé les ponts avec la famille ?
L’arrivée d’une nouvelle collègue au sein de son entreprise va troubler Jacques et l’amener à tout remettre en question.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Jacques Janssens est un salarié désabusé. Après avoir été manager, il s'est fait prendre sa place par un jeune ambitieux et a été rétrogradé et gratifié du titre de low performer. Jacques s'ennuie au travail. Il ne parle plus à ses collègues, déjeune seul avec sa boîte en plastique rouge que Clara sa femme emplit tous les matins. Un jour, une nouvelle arrivée, Juliette, s'assoit à côté de lui et commence à discuter avec lui. Elle trouble Jacques qui, dès lors, va remettre en question pas mal de choses dans sa vie.

J'aime beaucoup les livres de Verena Hanf (Tango tranquille, Simon, Anna, les lunes et les soleils, La griffe, La fragilité des funambules) et celui-ci ne dérogera pas à cette règle. L'autrice décrit un homme vieillissant qui vie une vie routinière, qui la subit plus qu'il ne la vit. Entouré de sa femme Clara et de leur fille qui les visite régulièrement avec ses deux filles, c'est l'absence de son fils Bruno qui lui pèse. Bruno n'aimait pas la vie de ses parents, il le leur a dit à moult reprises jusqu'à la rupture brutale. Cette absence ronge Jacques et Clara qui restent cependant inflexibles. c'est une rencontre qui va faire vaciller les certitudes de Jacques, déjà bien entamées par sa rétrogradation professionnelle. Lui, qui a tout donné à l'entreprise se retrouve seul.

C'est une belle réflexion sur l'âge, le couple, sur la relation parents-enfants, la tolérance sur les modes de vie différents, sur le fait qu'on ne formate pas ses enfants pour qu'ils soient exactement comme on le voudrait et qu'ils peuvent même se construire en opposition. "Mais qui suis-je pour lui donner des conseils, des conseils flous en plus, qui se fondent peu ou pas du tout sur des expériences personnelles ? Ma vie était une course aussi, avant que le cheval trébuche, traîne la patte, tourne en rond, avant qu'il boite direction l'abattoir." (p.39)

Le ton n'est pas à la gaudriole, Jacques ne va pas bien. C'est très introspectif, très bien décrit, on imagine assez bien le personnage, discret presque mutique, quasi invisible dans l'entreprise, dans les transports. L'un de ceux que l'on croise quotidiennement et dont on n'imagine pas la vie. Verena Hanf le fait. Et de très belle manière. J'aime beaucoup son écriture simple, épurée, très oralisée comme un long monologue. Les lignes qui suivent me rappellent la sensation que j'ai eue au sortir du confinement covidesque lorsqu'enfin nous avons pu arpenter les rues de la ville : "A part Angelica, c'est ma ville qui m'a tenu en vie. Ses quartiers peuplés, ses façades et facettes multiples, ses rues, avenues et allées, ses parcs, magasins et cafés, ses trams, métros et musées, ses odeurs, visages et langages m'ont accompagné, changé les idées, hébergé, abrité." (p.81)

Bref, tout sonne juste dans ce beau roman. Les personnages sont crédibles, réalistes, ils nous accompagnent ou nous les accompagnons un moment de leur vie. C'est une sorte de roman initiatique pour Jacques, preuve que la vie peut changer à tout âge.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Après des années de bons et loyaux services dans sa boîte, Jacques Janssens a été catégorisé low performer et envoyé dans un open space à des tâches moins passionnantes. Son épouse Clara, femme au foyer dévouée (à sa demande, c'est précisé) a repris un travail d'infirmière. Ils voient régulièrement leur fille Corinne et ses jumeaux, mais fréquentent maintenant peu de monde, depuis le départ de leur fils Bruno, dont ils sont sans nouvelles. Une existence tristounette, où l'on tourne en rond comme dans un bocal justement, ce bocal pouvant être, si j'ai bien compris, les bureaux, une vie de mère au foyer très dévouée, ou la trop grande surprotection des parents, ici surtout Clara.

Juliette, une nouvelle collègue, apparaît, et Jacques commence à se livrer un peu. Il veut se reprendre, s'en sortir. Différentes circonstances vont l'y aider.

Ce serait dommage de trop en raconter, des vies semblables, il en existe pas mal, mais le charme opère tout doucement, comme dans les romans de l'auteure déjà lus. ( Simon, Anna, les lunes et les soleilsLa fragilité des funambules) C'est doux et tranquille, et l'on s'attache fortement à ces personnages à qui il suffirait de peu pour devenir plus heureux.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Jacques est un homme ordinaire avec une vie ordinaire. Cadre dans une grande entreprise, marié à Clara, un fils et une fille. Une vie sans problèmes majeurs. Mais un jour, Bruno quitte la maison, se fait oublier, disparaît sans laisser de traces. le silence. L'absence.
Et au boulot, Jacques sombre, devient un « low performer » dans le « bocal ». La vie toussote, menace de s'éteindre. Survient Juliette, nouvelle recrue aux R.H. Rondeurs et voix vanille…
Verena Hanf prend le lecteur par le coeur et le ventre. Ses personnages, on a envie de les accompagner, de les consoler, on les reconnaît – on se reconnaît même peut-être. Les pages se tournent, le temps s'arrête. On savoure la délicatesse de l'écriture, ciselée sur le souffle. Magique. Que dire d'autre sinon que ce livre parle de la vie avec des accents si vrais, si envoûtants, qu'on ne peut qu'adhérer au propos son auteure. Une belle réussite. Courez vite l'acheter !
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Je sors à l'instant de "L'enfer du bocal" que j'ai dévoré! J'ai plongé dans cette histoire en m'attachant immédiatement à ces personnages qui m'ont semblé si familier et loin des clichés. Une très belle découverte de cette auteure, Verena Hanf. Une jolie plume qui paraît simple dans sa sophistication. A découvrir absolument!

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Le « bocal», c'est ce lieu sinistre où Jacques est immergé, suite à une évaluation négative de ses performances au boulot. le voilà pris dans une petit routine triste, à ce demander ce qu'il fait là, dans cet aquarium austère, côtoyant des collègues qui ne sont pour lui que d'autres poissons, voire des requins ou des piranhas. S'ajoute à cela le départ de son fils, dont il ne se remet pas, et une vie dissolue avec une épouse qui ne le comprend plus...

Est-il pour autant un looser, ou juste un employé injustement déclassé ? C'est ici que l'auteure donne de la nuance et apporte une lumière dans ce personnage qui semble ombrageux. La psychologie du personnage dessine des contours plus subtils et complexes qu'il n'y parait. D'autant qu'arrive dans sa vie aquatique une certaine Juliette. Si celle-ci s'intéresse à lui pour des raisons professionnelles au départ, une sorte d'amitié se noue, mais est-ce de l'amitié ou un sentiment plus profond, plus complexe ? Juliette semble arriver comme une bouée de sauvetage pour cet homme qui se noie désespérément. Et puis Bruno, le fils, où est-il et que fait-il ? Son absence est angoissante et plonge Jacques dans un profond désarroi. Et pourtant...

L'auteure de « l'enfer du bocal » dessine magnifiquement ces êtres qui évoluent dans une sorte de huis clos parfois oppressant mais rempli d'espoir, et la fin annonce un rebondissement, que le lecteur est libre d'imaginer...

Avec des mots simples, ce roman nous fait plonger tout entiers dans cet univers, et la lecture nous laisse l'impression d'être mouillés, trempés par les tourments de cet homme, qui rappelleront à beaucoup d'entre nous quelques aléas professionnels. Qui en effet n'a jamais connu la pression du travail, le besoin de se surpasser pour survivre et la nécessité de performance, ainsi que son corollaire, la mise à l'index au profit de plus jeunes et plus performants...?  L'ambiance est parfois pesante mais illuminée par des moments de tendresse, de renouveau et d'espérances. Cependant, j'ai ressenti parfois, à la lecture, une impression évasive, une sorte de détachement du personnage, qui évolue dans un milieu qu'on a du mal à imaginer car il est peu décrit et de façon non factuelle. Peut-être eût-il fallu quelques anecdotes réalistes, que seul quelqu'un qui a vraiment vécu ce genre de situation peut décrire. de petites choses qui permettent de mieux se représenter le récipient... Mais peut-être l'essentiel n'est-il pas là, et le fait de laisser une part d'ombre non-décrite permet aussi au lecteur de composer à sa guise et de s'attribuer une ambiance, de s'imaginer un cadre qu'il fixe à sa guise et lui permet de se rapprocher de ce qu'il connaît...

Ainsi donc, ce fut une lecture bien enrichissante et dans laquelle on entre et on se sent comme un poisson dans l'eau, mais qui m'a laissé un goût de vague et d'irréalisme, comme si tout cela se déroulait dans un univers parallèle...
Lien : http://livrogne.com/2023/04/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le gâteau du bonheur n’est pas composé d’un ou deux ingrédients, d’une ou deux personnes, d’une ou deux parts. Il se compose de plus, de beaucoup plus. Autour des éléments essentiels, il faut le remodeler, le recomposer sans cesse, ajouter de nouveaux ingrédients et d’autres saveurs pour garder le goût de la vie.
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C’est la voix qui nous renseigne le plus sur l’autre, la voix et ses intonations, ses vibrations, ses nuances, ses couleurs, ses degrés de dureté ou de douceur. À force de donner trop d’importance aux images et aux mots, on prête trop peu d’attention à la voix, faute grave.
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Bruno, mon garçon, pourquoi ? Pourquoi nous as-tu lâchés, pourquoi nous as-tu délaissés, naufragés, amputés ? Nous voilà, Clara et moi, comme deux vieux enfants abandonnés. Punis, sans savoir pourquoi.
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