Sans même avoir lu le résumé, on devine d'emblée le ton de l'histoire de par la couverture. Quelques détails suffisent à alourdir l'atmosphère de la scène. Un rouge agressif, une petite fille au regard absent, à la bretelle baissée... et l'ensemble chapeau/cravate, attestant d'une présence qui plane au-dessus d'elle comme une menace.
Bonne nuit, sucre d'orge m'a complètement tourneboulée. Difficile de décrire les sentiments qui m'ont envahie pendant la lecture, tant cela fut rude et glaçant. J'appréhendais de lire ce roman, mais tenais absolument à découvrir de quelle façon Gabby échapperait à cet enfer. Et j'ai été frappée par la beauté de l'histoire malgré sa dureté.
Le récit, à la troisième personne, retrace les années de calvaire de la petite Gabrielle, de son enfance à l'adolescence. le lecteur perçoit sa peur, son angoisse, comprend son silence - préserver l'équilibre familial, protéger sa mère.
Il s'agit en réalité d'une autobiographie déguisée, l'auteure nous l'apprend dans sa postface : "Ne faites en aucun cas ce que j'ai fait, dis-je aux jeunes. le mauvais traitement psychique et physique ne peut être refoulé que pendant un certain temps. La chose ne s'efface jamais."
Le roman, à présent considéré comme oeuvre de référence, a remporté de nombreux prix littéraires, et a également incité des milliers d'enfants à témoigner, le but premier de ce livre. Un texte dur, mais particulièrement fort et émouvant.
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