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EAN : 9782283038291
336 pages
Buchet-Chastel (11/05/2023)
3.42/5   26 notes
Résumé :
Une histoire vraie qui inspire le plus rocambolesque et fascinant des thrillers.

Au début des années 1990, Eltsine privatise l’industrie russe. Une véritable ruée vers l’or démarre. Le plus extraordinaire détournement financier va mettre face à face les mafias russes et des financiers habiles et prêts à tout.
Un Américain, John Mills, et un Tchèque, Petr Kovac, vont s’associer pour s’emparer des actions de la plus grande compagnie pétrolière du... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quand l'histoire atteint un de ses grands points de bascule et invite le changement à sa table, on sait qu'il ne vaut généralement mieux pas jeter un oeil dans l'arrière-cuisine. Et les années Elstine en Russie à la fin du siècle dernier n'ont pas dérogé à la règle.

Car en voulant libéraliser l'économie russe et privatiser ses grandes sociétés - énergétiques notamment – notre Boris a surtout lâché les fauves du monde entier et mis en place les conditions d'une gigantesque opération de corruption légalisée.

Pensez-donc : a priori réservée aux seuls russes, l'opération consistait à parcourir le pays dans tous ses tréfonds pour racheter à vil prix à des habitants cupides les coupons qui leur avaient été attribués, puis de les convertir en actions et… attendre.

Attendre qu'une fois cotées en bourse sur les marchés internationaux, ces actions deviennent des milliards de dollars. Des milliards… C'est apparemment si simple, l'économie de marché. Mais bien sûr, tout ne s'est finalement pas passé comme ça…

Dans Wild wild Siberia, Josh Haven – traduit par Carole Delporte - raconte l'épopée d'un Ricain et d'un Tchèque, traders ambitieux ayant flairé le bon coup et partis parcourir les steppes russes pour acquérir patiemment les coupons de Gazneft (toute ressemblance nananinanère…).

Histoire vraie romancée en mode roadtrip haletant, le livre s'avale d'une traite et offre une vision a priori fidèle mais effrayante de l'état de délabrement et de corruption de la Russie post-communiste.

« Eltsine avait fait un premier pas essentiel pour affranchir le pays du communisme, mais la corruption de son gouvernement avait eu raison de son républicanisme. »

Une lecture « entre-deux », sympa et divertissante, dont on visualise l'action autant qu'on la lit, piste possible d'adaptation cinématographique prochaine.
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Dans la rapide course à la privatisation de l'industrie russe, la littérature est peu rentrée dans les détails techniques, à savoir la capitalisation par la mise sur le marché d'actions des plus grandes industries, et Josh Haven, journaliste américain nous offre dans cette fiction, publiée chez Buchet-Chastel, qui est le copié-collé d'une histoire ayant réellement eu lieu une aventure rocambolesque qui entraîne deux protagonistes vénaux aux quatre coins de la Sibérie orientale, tout près de la Chine. Josh Haven a réellement rencontré deux des protagonistes impliqués dans cette aventure, il s'en explique dès lors dans un avant-propos. Il détaille aussi que beaucoup des épisodes qu'il relate dans son livre sont bel et bien tirés d'événements ayant réellement eu lieu : la précision est importante puisque certaines péripéties sont tout de même dignes des plus grands (entendre "farfelus") films d'aventure et d'espionnage américains, dans le genre Mission Impossible. 

Au lendemain de la chute de l'URSS, alors que Boris Eltsine est élu président de la fédération de Russie, et que les entreprises nationalisées sont ouvertes à la privatisation, John Mills, un Américain déjà richissime, et Petr Kovac, un Tchèque qui vient de faire son entrée sur le terrainsdu libéralisme, s'associent pour racheter les bons d'une des plus grandes compagnies russes. C'est ce moment crucial de l'histoire qui a fait d'une poignée de Russes ceux que l'on appelle oligarques ou nouveaux riches, ces rapaces qui ont profité de la privatisation pour détourner à leur profit personnel les capitaux générés par la privatisation de ces entreprises lucratives, exploitant les richesses du pays, et de son sous-sol en premier lieu. Dans cet avant-propos, Josh Haven replace le cadre de l'aventure des deux hommes, qui n'en sont pas moins aussi avides d'argent que les Russes, groupuscules mafieux et hommes d'affaires véreux, dont nous parlons, puisqu'ils tentent de s'accaparer la richesse de Gazneft : si le nom est totalement inventé, l'entreprise qui se cache derrière existe réellement et vend même du gaz à l'Otan alors même que celui-ci a frappé la Russie de restrictions. L'auteur dénonce aussi les complaisances de certaines personnalités de nos "élites" politiques, qui ne se cachent pas de travailler tout près du président russe, frappé d'autarcie, dont l'une de nos grandes fiertés nationales, l'indéboulonnable François Fillon, fier ancien premier ministre (ps : merci de rendre l'argent). À défaut de pouvoir placer des assistants parlementaires fantômes, on va prendre l'argent là où il est, après tout, on dit qu'il n'a pas d'odeur.

John et Petr font connaissance et décident de s'associer pour goûter à leur part de l'énorme gâteau russe, que offre la mise en bons sur le tout nouveau marché de la fédération : à eux deux, ils ont les connaissances, ils ont les appuis et les relations nécessaires, ils ont l'expérience et surtout, ils ont les financements nécessaires. Car la privatisation n'est ouverte qu'aux fonds et autres formes d'investissements immatriculés dans le pays, pour ne pas que ses plus grandes sources de richesses ne partent dans les mains de puissances étrangères. Une fois, locaux et premiers soucis administratifs faits, ils vont devoir parcourir les petits villages de Sibérie pour récupérer les bons de Gazneft, qui par souci que ses bons restent en interne a fait en sorte que ces enchères restent confidentielles et bien loin des centres financiers du pays. 

J'ai dévoré ce roman : les aventures des deux hommes m'ont tenu en haleine du début à la fin, d'autant plus après avoir lu l'avant-propos de l'auteur, et que le fond de vérité n'est jamais très loin. Si on a tendance à oublier que ce sont finalement deux opportunistes vénaux, que je n'aurais jamais pris en pitié en temps habituels, la machine à broyer que sont groupes mafieux et les réseaux de délinquants en cols blancs apparaissent dans toute leur splendeur, aux ramifications tentaculaires, une puissance de destruction et d'intimidation dont on peine à comprendre l'intensité. La violence, quoique souvent larvée, tue ou avouée à demi-mots, explose quelques fois et n'en finit jamais, et John et Petr finissent par comprendre peu à peu à qui ils ont à faire et le guêpier inextricable dans lequel ils se sont, très inconsciemment, fourrés.

Avec la reconstitution précises de ces méthodes qui ont contribué à enrichir les oligarques, on suit de près le périple du duo, qui deviendra trio, à travers la Sibérie et les oblasts orientaux de la fédération, avec un John qui découvre le froid extrême, digne des films d'action les plus palpitants, et une scène incroyable qui m'a particulièrement marquée : John, cerné par une flopée d'hommes tous les plus sympathiques les uns que les autres, escalade et pénètre dans un tank, une fois installé, s'acharne à joindre ses relations aux Etats-Unis afin qu'elles tirent les ficelles adéquates pour le faire sortir du bourbier dans lequel il s'est mis. C'est l'une de ces scènes dont on pourrait souligner l'excès d'imagination de l'auteur faut se rappeler son avertissement préalable sur l'incongruité de certaines scènes, qui ont pourtant bel et bien existé.

Cette vente aux enchères concernait un cinquième des deux tiers de Gazneft, une entreprise d'une valeur approximative de 20 milliards de dollars. Environ 2,8 milliards de dollars étaient en jeu dans la petite mairie d'une ville minuscule au beau milieu d'une république semi-autonome dont personne n'avait jamais entendu parler.

Wild wild Siberia ce n'est pas un pastiche des aventure des chercheurs d'or américains, la chapka remplace plus ou moins avantageusement le Stetson sur la tête des crapules russes, l'extrême-orient russe dans le sens inverse de l'Ouest américain réserve son lot de brutalités, de truanderie et de violence, dans la lignée de son homologue américain, les corps ensanglantés font partie du jeu. John et Petr n'en finissent pas de payer le prix de ces Mystères de l'est qu'ils ont osé profané, à l'époque de l'action au début des années quatre-vingt-dix comme vingt-cinq ans plus tard. S'il est bien question d'une fiction, malgré une toile de fond réaliste, les prénoms, comme toutes les autres références, en conséquence ont été changés, mais je serais très curieuse de connaître l'histoire réelle, qui connaît apparemment encore des dégâts collatéraux, qui se traduisent par la mort prématurée des personnalités impliquées, selon les dire de Josh Haven.
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Nous allons faire un petit bon en arrière dans le temps - retour dans les années 90.

Les années aux choix vestimentaires ou musicaux parfois douteux mais surtout époque de la fin d'un monde- la chute du communisme.

Et cette chute entraîna une conséquence économique non négligeable : la privatisation de toutes les entreprises soviétiques qui étaient, jusque-là, nationales.

Une occasion en or de se faire plein d'argent pour deux associés : Jim, l'américain, pur produit du capitalisme et Petr, tchécoslovaque, qui a réussi à tirer parti de la privatisation des entreprises de son pays.

Cependant, tenter un coup de poker dans la Russie du début des années 90 c'est se confronter à un autre monde, celui où tous les coups bas sont permis.

Une aventure dans le far west sibérien, où la mafia, la corruption et les militaires sont autant d'obstacles à affronter pour se faire un gros tas de dollars.

Ce roman est très très réussi, il nous emmène, avec un rythme trépidant, dans une suite d'aventures à la fois complètement loufoques et tragiques. Tragiques car ce récit se base sur des faits réels.

Je n'ai pas pu lâcher ce roman avant la fin et même si, je voulais que nos héros s'en sortent, je n'ai pu éviter, à l'instar d'une protagoniste du roman, de m'interroger sur la moralité de ce projet.

En filigrane, ce récit pose aussi plusieurs problèmes qui restent toujours actuels, notamment celui des ressources en énergie, des tensions États-Unis- Russie, de la liberté de la presse ou encore des assassinats politiques.

Si vous voulez un roman réussi qui vous immerge totalement dans une époque pas si lointaine, avec un rythme trépidant et une histoire originale, alors Wild Wild Sibéria est pour vous !
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À première vue, le polar historique "Wild Wild Siberia" de Josh Haven m'a vraiment intriguée tant par sa couverture que par son résumé, mais le récit en lui-même m'a un peu ennuyée aux deux premiers tiers. L'intrigue a mis, à mon sens, du temps à se mettre en place, ce qui n'empêche pas que la lecture soit simple et fluide.

Le roman raconte l'histoire de Petr et John qui se sont rencontrés par hasard et qui vont devenir des associés hors pairs. L'ambition de monter un fonds financier en Russie, c'est-à-dire une URSS plus que fragile, les obsède. Mais c'est sans compter la mafia russe qui va se mêler de cette affaire et leur mettre des bâtons dans les roues au début, discrets, mais qui seront de plus en plus dangereux et compliqués à gérer pour Petr et John. La mafia va tout faire pour les faire rebrousser chemin afin qu'ils retournent d'où ils viennent. Toutefois, Petr et John ont plus d'un tour dans leur sac et vont se montrer tout aussi malins et stratégiques qu'eux. Vont-ils réussir ?

Néanmoins, le contexte historique du récit et son dernier tiers m'ont vraiment plus. le rythme s'est accéléré d'un coup avec de nombreuses tensions qu'on ressentait également. C'était très intense et fort !

De plus, malgré la longue mise en route de l'intrigue, on remarque que la création d'un fonds financier peut prendre beaucoup de temps et qu'il faut savoir être patient et conscient des risques.

Par ailleurs, Josh Haven met en avant un point qui est encore d'actualité aujourd'hui via le journaliste de Forbes de son roman : lorsqu'on aborde un aspect dérangeant de la Russie, on en fait vite les frais (empoisonnement, emprisonnement, assassinat...). C'est alors qu'on constate que la réalité dépasse la fiction et que les machines financières, mafieuses et politiques ne reculent devant rien pour faire taire ceux qui les dérangent et ternissent l'image de la Russie/URSS quelle que soit l'époque.

NB : au début du roman, un passage m'a bien fait rire à savoir celui avec Yekatarina. Court mais suffisant ahah.
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La Russie de 1990, avec alors Eltsine aux commandes, a été l'opportunité pour certains de s'enrichir très vite dans des conditions souvent douteuses, parfois mafieuses. le tout dans un empire en pleine décomposition, où règne la corruption, au point que l'on utilise les contrées les plus éloignées pour réaliser des affaires louches, des endroits dignes du Far West à son époque la plus sauvage, où tout peut arriver. C'est ce que vont découvrir deux riches investisseurs qui n'ont pas froid aux yeux, John et Petr, un Américain et un Tchèque qui sympathisent au hasard d'une rencontre et s'associent pour racheter des parts d'entreprises ex-soviétiques qui promettent une fortune colossale.

Leurs pratiques, si elle sont légales, vont devoir s'accommoder de personnages mafieux et surtout fâcher les dirigeants de Gazneft, qui croyaient avoir écarté toute concurrence. Pour contourner les obstacles les plus insensés mis littéralement sur leur route, John et Petr vont devoir s'adjoindre les services de quasi inconnus, comme Anna, qui se prostitue dans les trains, et surtout faire fonctionner leurs méninges.

D'où des situations à la Donald Westlake – sans toutefois l'égaler – avec des montages tarabiscotés imaginés par les deux investisseurs au fatalisme inébranlable, surtout lorsqu'il faut sortir les dollars pour convaincre des protagonistes qui vont des policiers aux contrôleurs de train en passant par des conducteurs de char… Il y a un peu de « Tintin au Congo » et du « Tour du monde en 80 jours » dans ce roman rocambolesque.

Si on est beau joueur, en acceptant des cas à la limite de l'invraisemblable, on sait que de telles situations ont aussi réellement existé pour passer de l'URSS à un état mafieux (voir par exemple « La fin de l'homme rouge », de Svetlana Alexievitch). D'ailleurs en préface, l'auteur affirme s'être basé sur des faits réels et vouloir se protéger en maquillant le vrai nom de Gazneft, que l'on peut sans doute assimiler au fameux Gazprom. On passe au final un bon moment de lecture, ne serait-ce que pour découvrir comment ces deux aventuriers vont réussir à s'en sortir (ou pas).

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La Russie avait beau être complètement en roue libre, tant qu’elle possédait le plus grand arsenal nucléaire, tout le monde était prêt à lui cirer les pompes. Et apparemment, les ONG, les groupes de pression et les multinationales de toute la planète - même ceux qui ne se risquaient pas à investir un centime dans les entreprises - , tous voulaient un bureau près du Kremlin. Histoire de mettre un pied dans la porte. 
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"Et tu sais, la Russie n'est pas un Etat-nation comme la République tchèque, la Slovaquie ou la Pologne. "Russe" est une nationalité, mais aussi une ethnie, et tous les Russes ne sont pas russes, tu vois ? Tu as aussi des Biélorusss, des Tatars, des Bashkirs, des Tchouvaches, des Avars, des Tchétchènes, des Mordves, des Darguines, des Kazakhs, des Arméniens, des Oudmourtes, des Ossètes, des Ingouches, des Touvains, des Ouzbeks, des Laks, des Kalmouks, des Juifs, des Géorgiens, des Caréliens - et des Coréens, en Extrême-Orient. Tu imagines ? Je pourrais continuer pendant une demi-heur. Surtout, ils se détestent tous cordialement. Certains sont partis dans leurs propres Etats-Nations - les Biélorusses en Biélorussie, les Ouzbeks en Ouzbékistan, les Juifs en Israël, etc. Mais la plupart d'entre eux sont toujours là, et cela donne au pays les caractéristiques d'une Yougoslavie géante.

"Ajoute à ça une gigantesque armée, généralement non rémunérée, une puissante police secrète - elle aussi largement sous-payée - et le plus grand marché noir du monde. Investir là-bas, ce n'est pas comme mettre des billes en Estonie. Imagine une de ces villes minières sans foi ni loi du Far West américain. Comme dans ce film avec Humphrey Bogart, tu te souviens ? Mais au lieu d'une ville, c'est le plus grand pays du monde. Tu parles de libre marché, eh bien, c'est le marché le plus libre du monde. Si quelqu'un te baise, tu ne peux appeler personne à l'aide.
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Cette vente aux enchères concernait un cinquième des deux tiers de Gazneft, une entreprise d'une valeur approximative de 20 milliards de dollars. Environ 2,8 milliards de dollars étaient en jeu dans la petite mairie d'une ville minuscule au beau milieu d'une république semi-autonome dont personne n'avait jamais entendu parler.
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