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EAN : 9782073052827
384 pages
Gallimard (15/02/2024)
3.96/5   238 notes
Résumé :
Et si on vous annonçait que vous aviez tué ?

Lorsque Jérôme Cazenave se réveille dans une chambre d'hôpital, tout lui revient à l'esprit. L'échange téléphonique houleux avec sa femme. L'urgence de la situation. Sa terrible sortie de route en rentrant de Nîmes. C'est en tout cas ce qu'il soutient au médecin qui le regarde avec circonspection.
Mais quand un avocat qui prétend le connaître s'invite à son chevet pour lui présenter une autre version... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 238 notes
Ce thriller respecte tous les codes du genre avec une tension maintenue du début à la fin, du suspense qui tient le lecteur en haleine, de l'action... Il se lit facilement et vite, les chapitres sont courts et s'enchaînent avec fluidité. La trame narrative alterne présent et passé, les fils de l'intrigue s'entrecroisent, semblent se dénouer pour finalement faire un gros noeud avant de se délier dans les dernières pages. de ce point de vue, c'est très réussi.

De même que pour le thème sur lequel est fondé ce roman, la mémoire avec la notion de malléabilité des souvenirs entre faux souvenirs d'une part et désinformation de témoignages d'autre part s'apparentant à une forme de manipulation.
Cette malléabilité s'exprime au travers de souvenirs déformés qui affectent Jérôme, le personnage principal, à son réveil du coma artificiel dans lequel il a été plongé suite à une violente agression par des co-détenus au sein du centre pénitentiaire de Lannemezan dans lequel il est effectue une longue peine pour le meurtre de son épouse.
Pour la désinformation de témoignages, c'est Sylvia qui s'y colle. Elle est psychologue, affectée en qualité de consultante dans une équipe d'enquêteurs. Laquelle d'équipe ? A vous de le découvrir dans le roman :-)
Mais si la mémoire s'invite dans ce thriller, les essais pharmaceutiques viennent s'immiscer également dans l'intrigue, ce qui la rend complexe et d'autant plus intéressante. En cela, c'est très réussi également, car c'est captivant. On ressent les connaissances de l'auteur et son travail de recherche.

On perçoit aussi le soin apporté à son ouvrage jusqu'au point d'y glisser des citations très à propos au début de chaque partie ainsi qu'une 1ère de couverture et un titre finement choisis. La photo par exemple évoque à la fois la vision de Jérôme avant sa sortie de route et le sentiment de brouillard, celui de ses souvenirs, à son réveil à l'hôpital.

Mais hélas, trois fois hélas, en dépit des qualités trouvées, j'ai eu bien du mal à m'y plonger dans ce roman en n'éprouvant que peu de sentiments pour les personnages. Nada ou juste des queues de cerises ! Autant pour cette brute de décoffrage de Jérôme que cette Sylvia qui au passage semble être une enquêtrice à part entière dans l'intrigue alors qu'elle est psychologue (pourquoi pas ? Après tout, c'est une fiction !) ou encore pour Marine, curieux personnage que celui-là.
Je les ai trouvés glissants, je n'ai pas accroché. Les dialogues m'ont parfois déroutée avec du vocabulaire plutôt inhabituel dans la bouche des personnages concernés  comme par exemple le médecin qui dit à l'avocat « pas étonnant, à force de vous voir défendre la racaille de toute l'Occitanie ». Un vocabulaire pour le moins surprenant et faisant perdre de la crédibilité au récit. J'ai haussé les yeux plus d'une fois au cours de ma lecture. Une lecture qui me laisse un goût amer, celui de la déception et qui coûte 2 étoiles à mon ressenti global. Un ressenti très personnel qu'il m'intéresserait de confronter au vôtre. Alors lisez-le si ce n'est pas déjà fait et dites-moi ce que vous en avez pensé ! Bonne lecture.

Avant de sombrer moi-même dans le chaos de ma bibliothèque pour y piocher une nouvelle lecture, je voudrais remercier Francine (@afriqueah) pour cette découverte !
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J'avais hâte de pouvoir lire a nouveau Cyril Carrere.
Alors je me suis procurée son nouveau roman a sa sortie, que j'ai lu assez vite, mais j'ai tardé à faire mon billet pour raison professionnelle.
Et c'est toujours compliqué pour moi quand je n'écris pas a vif

Je ne peux strictement rien reprocher à l'écriture de l'auteur. Il y a ce côté cinématographique qui tient le lecteur en haleine.
Les personnages sont intéressants, et très travaillés.

J'ai apprécié la mise en avant de la maladie de Chron qui touche bien du monde , mais qui manque de médiatisation ( afin d'obtenir plus de fonds pour la recherche).

J'en viens donc au scénario, très documenté, comme a chaque fois avec l'auteur..
Cyril Carrere a cette faculté de traiter des sujets peu mis en avant dans d'autres romans, ou du moins il a surtout une façon de les aborder complètement originale.
Alors j'ai été captivée par l'histoire, par les personnages un peu moins, je n'ai pas eu l'empathie voulue pour eux.

Je suis assez exigeante avec les auteurs que j'aime particulièrement, alors quand je ne suis pas entièrement satisfaite, c'est compliqué pour moi de mettre ça par écrit ( et encore plus parce que Cyril est d'une extrême gentillesse).
J'ai trouvé que certains passages étaient un peu abruptes, que ça manquait de liaison.
Peut-être aussi un peu de rondeurs parfois en opposition à la noirceur du thriller. En bref, j'ai un soucis d'équilibre avec ce roman. Certains diront que je chipote, mais il n'est pas dans mon tempérament de ne pas dire ce que je ressens

Donc mis a part ces petits défauts, le roman se tient et est tout a fait captivant.
Mais ce n'est que mon humble ressenti.
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J'étais contente d'avoir été sélectionnée pour recevoir ce livre lors de la dernière masse critique, la mauvais genres, celle à laquelle je ne gagne quasiment jamais. Et je renouvelle mes remerciements à Babelio et aux éditions Denoël, même si cette lecture est une grosse déception pour moi.

Jérôme se réveille à l'hôpital. Il croit avoir été victime d'un accident. Il apprend qu'il a été victime d'une agression dans la prison où il est incarcéré depuis deux ans pour le meurtre de sa femme et qu'il était policier et non gérant d'une société comme il le pensait. Sa mémoire lui échappe, il s'est inventé une vie entière de faux souvenirs. A l'aide de son avocat et d'une psychologue, sorti de prison sur la base d'un nouveau témoignage, il va reprendre l'enquête.

Le roman est construit sur l'alternance du présent : l'agression de Jérôme, sa sortie de prison, sa recherche de la vérité et le passé : l'enquête qu'il menait à l'époque où sa femme est morte et où cette mystérieuse psychologue faisait équipe avec lui.
Ce procédé souvent utilisé fonctionne bien et entretient le suspense.

Et pourtant j'ai eu du mal à accrocher, sans identifier vraiment les raisons de ce sentiment. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. A la fois dans l'enquête du passé, avec des incohérences à mon avis sur le comportement des policiers, et puis sur celui de Jérôme vis-à-vis de sa femme. Et encore plus, sur ce qui se passe au présent, le revirement providentiel de quelques policiers impliqués dans l'enquête de l'époque, juste au moment où il faut faire sortir Jérôme de prison pour le garder en vie, l'accélération brutale des évènements, les coïncidences, la découverte d'un prospectus qui suffit à faire tout comprendre, ... Je suis restée sur le quai.

Ceci n'est que mon avis et vu la note sur Babelio, j'ai du rater quelque chose.
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Il faut prendre très au sérieux la dédicace d'Avant de sombrer : «  A ceux qui vivent dans nos coeurs et dans nos mémoires », ainsi que la citation de William SHAKESPEARE “ La mémoire est la sentinelle de l'esprit. » ”
Cyril Carrère a écrit un thriller, bien entendu, cependant le sujet me semble être la mémoire, celle qui défaille à Jérôme, le premier personnage du roman : il se réveille après avoir appellé son adjoint à l'agence, sa femme l'a supplié de rentrer vite et bam, un bête accident de voiture, qui le conduit amoché à l'hôpital. Or il n'est pas chef d'agence, mais flic, il ne conduisait pas mais a été agressé en prison… où il purge une peine… pour meurtre.
De sa femme Céline.
Ce sont des malfrats dans la prison qui l'ont agressé.
Mémoire défaillante, dénis, oublis du passé, régression, et désespoir de son avocat et d'une amie, Sylvia, puisqu'ils tiennent à prouver son innocence et que lui ne se souvient de rien.
Pour cela, Sylvia va même jusqu'à souffler dans la mémoire d'un vieil homme, lui insuffler des faux souvenirs, destinés à innocenter Jérôme.
Ne nous mentons pas, Sylvia, depuis le début, ne nous parait pas très claire dans ce jeu, quand elle demande dans l'EHPAD où elle travaille à un vieil homme pleurant la mort de sa femme : «  et les menaces anonymes que vous avez reçues ? (il n'y avait jamais eu de menaces).
 “Son histoire jalonnée de balises factices, diluées dans la mer de ses réels souvenirs, le vieil homme était mûr, prêt à jouer son rôle”. Puis elle demande à entrer comme profileuse dans la police pour se rapprocher de Jérôme, et de sa femme Céline, victime d'un AVC.
Avec des allers-retours avant la mort de Céline, sa maladie de Crohn qui s'est empirée après des essais censés la guérir, la perversion du laboratoire, payant d'éventuels plaignants, des morts, et le départ de leur fille Marine, outrée de l'acceptation de son père, les chapitres défilent.
Comme le vieil homme, qui s'attend à ce que ses enfants viennent seulement après sa mort pour hériter et vendre la maison, Jérôme n'est pas franchement gâté dans sa paternité. Marine devient son ennemie la plus farouche, le haïssant sans nuance.
le thriller est mis en place avec ces deux composantes : la perte de mémoire, la fragilité des liens parents/enfants, dont certains au moment de la rentrée scolaire “bénissaient cette reprise après deux mois à se coltiner leur progéniture non-stop ”.
Et bien entendu l'histoire elle-même dont je ne vous dirai que quelques mots. (Petit bémol : j'ai dû chercher le sens des mots savants comme algologue, syllogomane, n'étant pas proche du métier médical). Car il est question d'essais de laboratoire, et le livre de Cyril Carrère m'a fait penser à La constance du jardinier de John le Carré : trafics, mafia, labos mafieux, morts et chantages. Espoir à la fin du livre : Jérôme rêve et cela l'aide à se souvenir partiellement de son passé (comme la réminiscence dont parle Freud.)

Enfin, cerise sur le gâteau, “Petit clin d'oeil au professeur Elizabeth Loftus, experte de la malléabilité des souvenirs et notamment de l'effet de la désinformation sur les témoignages. Spécialiste des faux souvenirs, elle est celle qui m'a donné l'idée de cette intrigue. », nous dit Cyril Carrère.
Rien n'est donc inventé dans la manipulation du vieil homme par Sylvia.
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Avant de sombrer.
Un polar habilement mené.
Addictif et captivant.
Quand Jérôme Cazenave se réveille sur un lit d'hôpital, il ne capte rien.
Il ne reconnaît personne, ne comprend pas ce qu'il fait là, n'a aucun souvenir de l'acte dont on l'accuse.
Déconnecté.
Complètement.
Persuadé d'être quelqu'un d'autre.
Pas celui qu'on lui décrit.
Cyril Carrère joue avec la mémoire.
La perte de mémoire, surtout.
Il a étudié son sujet, vous ne le prendrez pas en défaut.
Ce qu'il décortique ici, ce sont les phénomènes liés à notre cerveau. Ces absences, ces dénis, ces oublis, ces "déjà vu", qui peuvent nous pourrir la vie et parfois nous faire basculer au bord de la folie.
Sylvia, sa collaboratrice psy, dont, bien évidemment, il ne se souvient plus et Serge, son avocat, vont tenter de lui remettre les idées en place et surtout de le sortir du guêpier dans lequel il s'est fourré.
La tâche est ardue.
Jérôme serait-il victime d'une terrible machination ?
Comptez sur le talent de Carrère pour brouiller les pistes.
Pas de répit pour le lecteur.
La tension  monte au fil des pages.
Plus on approche du dénouement, plus notre tension fait des siennes.
Efficace, je vous dis.
Jusqu'à la dernière ligne qui vous cloue sur place.
En cette période caniculaire, que diriez-vous d'une lecture qui vous garantit quelques frissons ?

 
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Chaque fois qu’elle se sentait acculée, que le sol se dérobait sous ses pieds, s’activait cette capacité à se concentrer sur l’essentiel. Ce réflexe l’empêchait de paniquer, de se laisser bouffer par l’angoisse et les sentiments négatifs. Dans ces moments-là, Sylvia revêtait des œillères, se concentrait sur le chemin devant elle et ne gardait qu’une seule chose en tête : la vengeance.
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Chaque fois qu’elle se sentait acculée, que le sol se dérobait sous ses pieds, s’activait cette capacité à se concentrer sur l’essentiel. Ce réflexe l’empêchait de paniquer, de se laisser bouffer par l’angoisse et les sentiments négatifs. Dans ces moments-là, Sylvia revêtait des œillères, se concentrait sur le chemin devant elle et ne gardait qu’une seule chose en tête : la vengeance.
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Le risque zéro n'existe pas, reprit le directeur comme s'il lisait en elle. Vivre, c'est voguer dans une mer houleuse où chaque décision détermine le cap. Ne rien tenter équivaudrait à abandonner le navire, vous ne croyez pas ?
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La balle est dans le camp du légiste. À t’écouter, c’est une formalité, donc on se calme et on guette le feu vert de Paoli pour les perquises. Et concernant Mme Kumanski, elle n’a aucune raison de mentir. Vu les circonstances, ça m’étonnerait qu’elle joue la comédie.
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Des désaccords, oui. Des débats houleux, oui aussi. Mais c’est notre boulot, justement. Échanger nos points de vue et statuer en gardant en tête que tout se fait dans l’intérêt suprême du patient.
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